RETOUR VERS L’ENFER

 

RETOUR VERS L’ENFER

Vo. Uncommon valor

 

Année : 1983
Pays : Etats-Unis
Genre : action
Durée : 1 h 45 min.
Couleur

Réalisateur : Ted KOTCHEFF
Scénario : Joe GAYTON

Acteurs principaux :
Gene HACKMAN (Colonel John Rhodes), Fred WARD  (Wilkes), Reb BROWN  (Blaster), Randall "Tex" COBB (Sailor), Patrick SWAYZE (Kevin Scott), Harold SYLVESTER  (Major Curtis Johnson), Tim THOMERSON (Charts), Robert STACK  (Harry MacGregor)

Musique : James HORNER
Photographie : Stephen H. BURUM
Producteurs : Buzz FEITSHANS, Ted KOTCHEFF, John MILIUS
Compagnies productrices : Paramount Pictures, Milius-Feitshans

Aéronefs :

• -Bell 206B JetRanger, N230CA, N250CA, N5736L
• -Bell 212 Twin Huey
• -Hawker Siddeley HS-125-400, N5594U

Notre avis :

Le concept de prisonniers de guerre américains toujours détenus au Vietnam, après la guerre, était devenu aux USA un sous-genre de films d'action à part entière dans les années 1980, conduisant à des titres comme « Missing in Action » (1984), « Rambo : First Blood Part II » (1985) et d'autres titres d'action mineurs.

Un colonel de la Marine, John Rodes, a été révoqué parce qu'il ne voulait pas abandonner l'idée que son fils, qui est un M.I.A. (Missing In Action) au Vietnam en 1972, était toujours vivant. Près de dix ans après la disparition de son fils, il obtient des preuves de l'endroit où il pourrait se trouver. Ainsi, avec le soutien financier du père d'un autre prisonnier de guerre, il recrute des hommes qui ont servi avec son fils. Avec les photos qu'il a obtenues, il réalise une réplique du camp et ils élaborent une opération de sauvetage. Mais le gouvernement tente de les arrêter, et alors qu'ils s'apprêtent à partir, leurs armes sont confisquées. Il leur faut donc en trouver d’autres. Bloqués au Laos et presque sans argent, ils réussiront malgré tout à se rééquiper et partiront vers la frontière. Arrivés sur place, les uns partiront dans une base dérober des hélicoptères, tandis que les autres vont attaquer le camp de prisonniers et libérer les Américains. Après une bataille sanglante, ils sauveront quelques hommes dont le fils de MacGregor qui révélera que Frank est mort quelques semaines plus tôt de maladie. Rentré au pays, le colonel, ayant rendu son fils à MacGregor, retrouvera sa femme, soulagé d'avoir fait ce qu'il fallait et de connaître enfin la vérité.

Le Département de la Défense américain refusa de collaborer avec le film, comme dans le scénario…La production dut donc se procurer par elle-même le matériel militaire et aérien. Le tournage ne se déroula pas au Vietnam, mais à Hawaï, et le camp d’entraînement au « Texas », était en réalité, situé à Castaic, en Californie. Une scène fut tournée sur le petit aéroport d’Indian Dunes (CA) qui passe pour le « Marchs Field ».

La production employa quatre pilotes d’hélicoptères dont les plus connus sont Tom Friedkin et James Gavin qui participèrent à de très nombreux tournages.

 

Les avions du film :

 Les premières scènes du film se déroulent en 1972 et montrent l’évacuation de soldats américains pris sous le feu des Viêt-Cong dans une rizière, au moyen d’hélicoptères ; on en voit arriver deux et un troisième au sol, ce dernier étant plus exactement une maquette ou une épave servant à représenter les deux hélicoptères touchés au sol. Ces hélicos sont des Bell 212 Twin Huey (UH-1N) bi turbines, mais l’armée américaine ne déploya pas au Vietnam ce type d’appareil, mais plutôt des Bell UH-1D/H mono turbine (Bell 205). Les Bell du film peints en kaki, n’ont aucune marque apparente. On va les revoir à la fin du film.

L’hélicoptère d’épandage agricole de Charts est un Bell-47G au matricule invisible. Il atterrit sur le petit aérodrome d’Indian Dunes (CA), fermé depuis. On y voit, en arrière plan, devant le seul hangar du terrain, un Cessna 172P Skyhawk.

Rhodes et son équipe partent pour le Texas à bord du Hawker Siddeley HS-125-400, « N5594U » sur un aéroport inconnu (peut-être celui de Burbank-CA ?). Construit en 1970 (c/n 25219) avec le matricule d’usine « G-4-14 », il fut vendu dès juillet à l’entreprise sidérurgique British Steel Corp. de Swansea, immatriculé « G-AYEP ». A partir de 1977, il commença à voyager à travers le monde aux mains de divers propriétaires :

-Février 1977 : société yéménite Shaher Traders de Sanaa (4W-ACA)
-Juillet 1979 : Gulf International Group d’Abu Dhabi (9K-AEA). Il fut converti en F400B avec de nouveaux réacteurs.
-Mars 1981 : société de courtage et de louage d’aéronefs TigerAir Inc. de Los Angeles (N5594U), son propriétaire au moment du tournage.
-Août 1983 : Golden West Baseball Company d’Anaheim (CA) (N292GA)
-Février 1989 : société de courtage Randland Cobey Holdings Ltd. de Weston (MA)(N292GA).
-Avril 1989 : compagnie de transport californienne Trico Aviation Inc. (N128DR)
-Décembre 1989 : Central & South West Services de Dallas (TX)(N219EC)
-Novembre 1994 : compagnie d’aviation d’affaires russe AvCom de Moscou (RA-02805).
-Avril 1996 : compagnie Dodson Aviation Inc. d’Ottawa (KS)(N219EC)
-Mai 2003 : compagnie Gira Globo Ltda. de Luanda (Angola) (D2-FFH)
-Octobre 2011 : AV Fleet Holding Llc. de Lewes (DE)(N114AF)
-2015 : avion en vente à Dayton (OH)
-Mai 2018 : Expiration de sa licence.

En arrière plan, on peut voir plusieurs bimoteurs d’affaires, dont deux Cessna 425 Conquest I (N68478 et N8FR, d’un pilote de Newport Beach-CA) toujours actifs, et plusieurs Learjet 35 alignés sur le parking.

Le tournage employa trois Bell 206 JetRanger. Ils sont vus quand l’équipe s’entraine dans une réplique de camp de prisonniers vietnamien, dans le « Texas » (plus exactement à Castaic, au NW de Los Angeles). Leurs immatriculations sont visibles sous le cockpit.

Le premier est le Bell 206B-3 JetRanger III immatriculé « N230CA » peint en blanc et grenat. Construit en 1979 (c/n 2779) et d’abord immatriculé « N2774L », il fut inscrit au nom de Cinema Air Inc. Carlsbad (CA) du milliardaire passionné d’aviation, Tom Friedkin, qui pilote un des Bell. En 1982, il fut réimmatriculé « N230CA », toujours au nom de Cinema Air. Cet hélicoptère-acteur apparut dans plusieurs films et séries télé, entre 1977 et 1994. En août 2004, il fut acquis par Go Interest Llc de Manvel (TX), mais opéré par Helitrans Coproration de Manvel. Le 7 septembre 2005, Il fut gravement endommagé près de La Nouvelle Orléans (LA), lors d’une mission photo, à la suite de l'ouragan Katrina. Il fut radié en 2007.

Le second Bell, est le Bell 206B JetRanger III, immatriculé « N250CA », peint en blanc et bleu. Construit en 1979 (c/n 2615), il aurait été d’abord immatriculé « N5015W » au nom d’un propriétaire inconnu. En 1983, il avait été visiblement ré immatriculé « N250Ca » au nom de Cinema Air, comme le précédent. Il participa à onze films et séries télé. Il fut endommagé le 22 août 1990 à California City (CA) alors qu’il  volait en formation avec un Twin Otter, lors d’une mission de photographie aérienne. Restauré, il fut vendu en 1993 à Craig Hoskins de Canyon Country (CA), puis en 2006, à Delta Whiskey Llc. de Somers (MT) son propriétaire actuel.

Le troisième Bell 206B est immatriculé « N5736L » (c/n 3102), bleu et blanc. C’est un vrai mystère, car on n’a trouvé aucune information sur lui après de longues recherches, même dans les fichiers de la FAA. Tout ce que l’on sait c’est qu’il a été radié des registres à une date inconnue…

A la fin du film, quand l’équipe évacue les prisonniers du camp vietnamien, on revoit les deux Bell 212 du début du film. Mais ils portent les étoiles de l’armée vietnamienne et un camouflage marron et kaki. Rhodes pilote celui portant le code « 2167 » (qui sera abattu), et Johnson, celui ayant le code « 6051 » qui évacuera les rescapés. Les vues de la planche de bord sont bien celles d’un Bell 212. Il y a également un autre hélicoptère « vietnamien », un Bell 206 JetRanger, codé « 102 » piloté par un membre de l’équipe de Rhodes et qui sera abattu par une vedette vietnamienne. Précisons que l’armée vietnamienne n’employa aucun Bell 206, ni aucun Bell 212, uniquement des Bell UH-1D/H, entre 1975 et 1998, d’anciens appareils récupérés auprès de l’armée sud-vietnamienne.

On ne dispose d’aucune information sur la provenance de ces trois hélicoptères qui furent, peut-être, ceux acquis par la compagnie productrice.

 

Christian Santoir

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