FIRE

FIRE

Vo. Ogon / Огонь

 

Année : 2020
Pays : Russie
Genre : catastrophe
Durée : 2 h 11 min.
Couleur

Réalisateur : Alexey NUZHNY
Scénario : Nikolay KULIKOV, Konstantin MAYER, Alexey NUZHNY

Acteurs principaux :
Konstantin KHABENSKIY (Andrey Pavlovich Sokolov), Ivan YANKOVSKIY (Roman Ilyin), Stasya MILOSLAVSKAYA (Katya Sokolova), Andrey SMOLYAKOV (Gromov), Irina GORBACHEVA (Zoya), Viktor DOBRONRAVOV (Lev Velichuk), Roman KURTSYN (Seregei Zotov)

Musique : Kirill BORODULEV
Photographie : Mikhail MILASHIN
Producteurs : Nikita MIKHALKOV, Alexey NUZHNY, Leonid VERESHCHAGIN, Anton ZLATOPOLSKIY
Compagnies productrices : Studio Trite, Vserossiyskaya Gosudarstvennaya Televizionnaya i Radioveshchatelnaya Kompaniya (VGTRK)

Aéronefs :

• -Antonov An-2R, RA-17996
• -Beriev Be-200CHs, RF-32765
• -Beriev A-100LL, RF-93953, en arrière-plan
• -Beriev A-50M, en arrière-plan
• -Ilyushin Il-80, RA-86149, en arrière-plan
• -Mil Mi-8MTV, RF-32833
• -Mil Mi-8T, RA-34477

 

 Notre avis :

 Ce film russe s’apparente à d’autres films traitant de la lutte contre les feux de forêts, et s’intéressant plus particulièrement aux pompiers parachutistes, comme  « Only the brave » (2017), « Smoke jumpers » (1996) ou « Red skies of Montana » (1952). Dans de vaste pays comme la Russie ou les USA, les forêts sont immenses et peu accessibles ; y combattre les incendies est particulièrement difficile. Cela demande un grand courage de la part des pompiers, mai aussi un matériel aérien adapté pour les appuyer.

 Andreï Sokolov est le chef d’une équipe de pompiers parachutistes du service de protection aérienne des forêts. Il apprend que sa fille, Katya, qui travaille au quartier général des gardes forestiers aériens, est tombée amoureuse de Roman Ilyin, une nouvelle recrue venue de Moscou, un jeune homme au comportement bizarre. Furieux, le père engage immédiatement ce dernier dans son équipe pour étouffer un feu de forêt, en espérant qu’il va démissionner devant la difficulté de ce métier. Mais, ils vont se retrouver face un incendie gigantesque. Roman emprunte le téléphone satellite de Sokolov pour appeler sa bien-aimée, mais il le fait tomber dans une rivière, laissant tout le groupe de pompiers sans communication et sans possibilité d'appeler à l'aide…Un petit village, où a lieu un mariage va se trouver menacé par l’avancée rapide de l’incendie. Il va falloir sauver les enfants avec un hélicoptère, mais surchargé, il devra se reposer dans une clairière entourée de flammes. Pour alléger son poids, un pompier va décider de rester à terre ; l’hélicoptère s’envole enfin, mais lui est rattrapé par les flammes. Une femme enceinte est emmenée dans un bus conduit par un autre pompier, mais le bus tombe dans une rivière dont le pont en flammes s’effondre. Elle pourra néanmoins mettre au jour son enfant. Les autres habitants du village doivent suivre Sokolov et son équipe, à pied à travers les flammes, en direction d’un lac, où ils pourront être secourus. De retour à leur base, les pompiers sont heureux de retrouver leurs proches. Roman a fait son travail et Sokolov l’accepte dans son équipe tout en acceptant qu’il fréquente sa fille.

 La production reçut la collaboration du Ministère des Situations d’Urgence, comme de l’Agence fédérale pour la Protection aérienne des Forêts qui fournirent le matériel aérien vu dans le film. Le film inclus de nombreux documents montrant de vrais incendies, notamment sur le territoire de Krasnoïarsk.

 Le tournage du film se déroula à partir de juin 2019, sur plusieurs terrains d’aviation, le principal étant l’aéroport de Taganrog-Vuzhny (Taganrog-Sud) où est située le TANTK (complexe aéronautique scientifique et technique. G.M. Beriev) ainsi que l’usine de Réparation Aéronautique 325 de la société Aviaremont. D’autres scènes ont été filmées sur l’aérodrome de Vladimir- Semyazino, où est basée une unité aérienne de protection des forêts, et sur le petit terrain de Kalevala (Carélie).

 

Les avions du film :

 La production employa deux avions et deux hélicoptères, mentionnés dans le générique de fin.

 Le premier hélicoptère apparait dès le début du film, dans la « Région Centrale de Moscou, au Service aérien de la Protection Forestière », comme indiqué, mais en fait, dans un grand hangar de l’aéroport de Taganrog-Yuzhny (Région du Sud). Il s’agit d’un Mil Mi-8MTV-1 immatriculé «RF-32833 » (serial 9 7388, c/n 73-88) et pris en charge en décembre 2016 par le Ministère des Situations d’Urgence, dont le nom « МЧС РОССИИ » est inscrit sur le fuselage. Il était affecté au Centre de Secours Aérien de la Région du Sud. On le voit surtout au sol.

Le seul Mil Mi-8 qui vole, apparait sur le petit terrain en herbe de Kalevala (Carélie) géré par le Centre de Carélie pour l'aviation et la protection des forêts. Il a le (faux ?) matricule privé « RA-34477 ». Construit en 1980 (c/n 8124), ce Mil Mi-8T fut d’abord immatriculé « CCCP-22672 » au nom de l’Aeroflot de l’Ouest Sibérie, mais opéré par la compagnie Strezhevskoi OAO. En mars 1994, il fut transféré à Strezhevskoi Aviation Enterprise avec le matricule « RA-22672 ». En juillet 2006, il fut mis au nom de TomskAvia qui avait absorbé Strezhevskoi Aviation. Suite à la banqueroute de cette compagnie en mars 2016, il fut stocké dans l’usine aéronautique de réparations d’Omsk, puis sur l’ancienne base militaire de Kaluga-Oreshkovo (SO de Moscou), en 2019. L’hélicoptère fut radié le 21 février 2020. Visiblement, il était en état de vol lors du tournage en 2019. Il est filmé de l’extérieur et aussi à l’intérieur du cockpit. C’est un des principaux « acteurs » du film, il repère les incendies et c’est lui qui va sauver les enfants d’un village encerclé par les flammes. Après le tournage, en juin 2020, il était de nouveau stocké désassemblé à Kaluga-Oreshkovo. A la fin 2020, il fut transporté par la société Tehclub à Torzhok (au NW de Berlin) et restauré. Depuis novembre 2022, il est préservé, décoré comme un appareil militaire, dans le musée de l’Aviation de l’Armée, situé sur la base de Torzhok.

 Roman montre à Katya l’Antonov An.2R « RA-17996 » (c/n 1G210-20)  garé dans le hangar précédent. Construit par PZL-Mielec en octobre 1984, et enregistré en avril 1985 « CCCP-17996 », il fut livré à l’Aeroflot de la Région Centrale. En juillet 1994, il fut transféré à la Vladimir Aviation Entreprise avec le nouveau matricule « RA-17996 ». En février 2007, c’est Avialesookhrana (Авиалесоохрана), le Service aérien de la Protection des Forêts qui le récupéra. Il était affecté à la base de Vladimir-Semyazino. En octobre 2009, il fut enregistré au nom de la région de Vladimir. Il est toujours en activité et sert au parachutage des pompiers. C’est de cet avion que saute (en ouverture automatique) Sokolov et son équipe. Ils sont ramenés à leur base, une fois rescapés, dans le même avion.

 Un Beriev Br.200ChS apparait tracté devant le hangar de Beriev à Taganrog, puis, il est vu à l’intérieur de celui-ci, garé parfois à coté du Mil Mi-6 «RF-32833 ». Quand il décolle d’une piste ou quand il est en train d’écoper de l’eau, il est filmé de nuit et donc peu visible...On a une vue de sa cabine avec deux postes munis d’écrans. Son matricule, difficile à distinguer (derrière Sokolov, mais aussi sur l’avion parqué à l’extérieur), est le « RF-32765 ». Construit en juillet 2003 (c/n 76820001301) et d’abord immatriculé « RA-21515 », il fut affecté au Ministère des Situations d’Urgence de Listvyanka (Lac Baïkal), le 31 juillet 2003. Puis, il resta basé sur l’aéroport de Zhukovski/Ramenskoye jusqu’en septembre 2004. En juillet 2005, il fut ré immatriculé « RF-32515 », puis « RF-32765 » en décembre 2005. En Novembre 2006, il fut loué à l’Indonésie, et déployé dans le sud de Sumatra et le Kalimantan Central pour des missions de lutte contre les incendies. Endommagé le 10 novembre à l’atterrissage de Banjarmasin-Syamsudin Noor, suite à une mauvaise météo, il fut réparé sommairement et transféré en 2007 à l’usine de Taganrog pour y être entièrement restauré. Il ne reprit du service qu’en juin 2011, baptisé « Ivan Borzov » du nom d’un pilote de la Marine, lors de la seconde guerre mondiale, toujours basé à Ramenskoye. Il fut de nouveau endommagé lors d’un écopage sur le lac de retenue d’Ivankovo. En mai 2019, il était à Taganrog. Toujours actif en 2023.

 Un Beriev be-200 fut présenté le 24 octobre 2003 à la base aérienne de la Protection civile du ministère français de l'Intérieur, à Marignane. Mais l’avion fut refusé car mal adapté aux reliefs compartimentés français qui nécessitent des avions très maniables, volant à très basse altitude, et à faible vitesse.

 D’autres avion sont aperçus au sol dans ce film, mais ils sont tous vus en arrière-plan sur l’aérodrome situé au sud de Taganrog et où est situé l’usine de Beriev et l’atelier de réparation et de maintenance d’Aviaremont.

 On aperçoit ainsi un Beriev A-100LL ayant le code « 52 » rouge. Cet avion des VVS (Voyenno-Vozdushnye Sily Rossii / Forces aériennes de la  Russie) est un avion de détection avancée et de commandement aéroporté. Celui aperçu porte le matricule « RF-93953 » et n’a pas son radar circulaire sur le dessus du fuselage. Il s’agit en fait d’un Beriev A-50 qui fut livré aux VVS en avril 1992 et basé à Beryozovka avec le code « 52 » rouge. En 1999, il fut converti par le Complexe Aéronautique Scientifique et Technique de Taganrog en A-100LL (Letayushchaya Laboratoriya/Laboratoire volant), en conservant ses moteurs. Il fit ainsi son premier vol en octobre 2016, sans son antenne radar supérieure, et commença ses essais avec son nouveau système de détection en avril 2017. En avril 2019, il était bien à Taganrog comme en 2024.

 L’empennage de l’appareil situé à sa droite est celle d’un Tupolev Tu-142MR, portant le matricule « RF-34105 » (c/n 8058014602017). Ce quadri-turbopropulseur est un avion servant de relais pour les communications sous-marines ; il fut livré en octobre 2014 à la Marine russe qui lui donna le code « 23 » rouge, et l’affecta à la base de Mongokhto (Sovetskaya Gavan / Kamenny Ruchey), à l’autre bout du pays.

Autre avion, vu parqué à Taganrog, en arrière plan, un Ilyushin Il-80, un des quatre avions de commandement aérien de la Force aérienne soviétique, puis russe, construit en 1992 à partir d’un Ilyushin Il-86 civil (CCCP-86149, c/n 51483205048) qui fit son premier vol en 1985. Celui du film est immatriculé « RA-86149 » toujours aux couleurs de l’Aeroflot avec les couleurs russe sur la dérive. En 1992, il fut transféré au 929 GLIT (Gosudarstvenny Lyotno-Ispytatelny Tsentr / Centre National d’Essais en Vol) et affecté à la base de Chkalovsky (oblast de Moscou). Il ne fit alors que très peu de vols, et pendant dix ans resta au sol la plupart du temps. Ce n’est qu’en 2019, qu’il revola pour être transféré en juillet au complexe aéronautique scientifique et technique. G.M. Beriev de Taganrog (TANTK), pour y être réparé et modernisé, mis au standard IL-80M avec le système Zveno-2S. On peut l’apercevoir sur des images satellites, en juillet 2019, parqué devant les hangars, et en mars 2020, garé sans ses moteurs, sur une allée. Le 7 décembre 2020, il fut cambriolé, les voleurs emportant du matériel de communications ! En mai 2021, il était en attente devant les hangars toujours sans ses moteurs ; puis, il disparait des images. Il retourna sans doute, sur son ancienne base.

 On peut voir également un Beriev A-50M, un avion de détection et de commandement aéroporté, ayant le code « 30 » rouge sur le fuselage (c/n 0023436059) et « ВВС РОССИИ » (VVS Rossii / Force aérienne russe) marqué sur la dérive. Ce fut le premier A-50 de série. Il fut pris en charge par les Forces aériennes soviétiques en décembre 1983 basé à Siauliai, puis,  Beryozovka, où il était toujours en mars 1997, aux couleurs de l’Aviation Russe. De mai 1999 à aout 2005, il fut basé à Ivanovo-Severny. En septembre, 2010, il fut désigné  pour être converti en avion de brouillage avec le système de brouillage "Diskomfort", mais il ne fut  remis au TANTK de Taganrog qu’en août 2012. En 2019, il était toujours stocké à Taganrog.

 A la fin du film, derrière l’Antonov An-2 «RA-17996 », on aperçoit en arrière-plan, trois PZL-104 Wilga, appartenant certainement au DOSAAF de Russie, la Société bénévole d'assistance à l'armée, l'aviation et la flotte.

 D’autres avions apparaissent au début du générique de fin. On voit ainsi un PZL Mielec An-2R «CCCP-05858 » (c/n 1G16-19) construit en 1962 et affecté à l’Aeroflot du Nord Caucase ; il fut réformé en décembre 1976, suite à son mauvais état. Il est suivi par un autre An-2 muni de flotteurs, suivi par un An-2 ayant un train d’atterrissage conventionnel. Un Beriev Be-200 largue de l’eau et un Mil Mi-8 hélitreuille deux pompiers.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur YouTube