Xingu

XINGU

 

Année : 2011
Pays : Brésil
Genre : drame
Durée : 1 h 42 min.
Couleur

Réalisateur : Cao HAMBURGER
Scénario : Elena SOAREZ, Anna MUYLAERT, Cao HAMBURGER

Acteurs principaux
João MIGUEL (Claudio Villas Boas), Felipe CAMARGO (Orlando Villas Boas), Caio BLAT (Leonardo Villas Boas), Maiarim KAIABI (Prepori), Awakari Tumã KAIABI (Pionim), Adana KAMBEBA (Kaiulu).

Musique : Beto VILLARES
Photographie : Adriano GOLDMAN
Producteurs : Andrea barata RIBEIRO, Bel BERLINCK, Fernando MEIRELLES
Compagnies productrices : Globo Filmes, O2 Filmes

Avions :

• -Antonov An-2P « PT-FZF »
• -Cessna 172C Skyhawk  « PT-OXO »
• -Cessna 182N « PT-IUK »
• -Cessna 208B  Caravan « PT-OQT »

 

Notre avis :

 "Xingu" raconte le parcours étonnant des frères Villas Boas et de leur première expédition dans le Centre-Ouest du Brésil en 1943.

 Au début des années 40, deux frères, Claudio et Leonardo Villas Boas, s'engagent dans l'expédition Roncador-Xingu à travers la forêt amazonienne du Brésil, décrétée par le président brésilien Vargas, pour assurer la mise en valeur d'une région d'Amazonie jusqu'alors complètement fermée aux non-Indiens. C'est à ce moment-là que Claudio envoie un télégramme à son frère Orlando, un bureaucrate, lui demandant de venir les rejoindre. Ensemble, après avoir traversé le fleuve Xingu, ils finissent par rencontrer des Indiens totalement isolés du reste du monde. Les Villas Boas, sans formation préalable, deviennent sur le terrain des spécialistes du contact avec les aborigènes, partageant leur vie, défendant leurs droits, luttant contre les épidémies qui les frappent, tout en devant faire face aux luttes intertribales, comme à la progression des cultivateurs qui détruisent la forêt. Cette aventure permet aux frères Villas Boas de créer, en 1961, le Parc National du Xingu, première grande réserve amérindienne du Brésil, grande comme la Belgique.

 Ce film retrace un moment oublié de l'histoire brésilienne et traite un sujet sensible plus que jamais d'actualité, la destruction progressive de la forêt amazonienne…Il s’avère plutôt documentaire, ce qui transparaît pleinement dans les dernières minutes du film qui, elles, sont strictement documentaires. Mais le film montre de beaux paysages et a fait le choix judicieux de s’entourer des Indiens du parc lui-même. Ils sont très présents, bien qu’ils n’aient pas de rôles importants à défendre.

 « Xingu » n’est certes pas un film d’aviation, mais un film « avec avions ». Les avions n’ont qu’un rôle secondaire dans ce film et ne sont que des moyens de transport incontournables dans ces vastes régions boisées, à condition toutefois de disposer de petits terrains établis dans des clairières. La production employa au moins quatre avions appartenant à de petites compagnies de transport et à des particuliers.

 Le tournage eut lieu dans l’état de Tocantins, dans le parc Indigène de Xingu et dans la réserve de Moro Grande de la région métropolitaine de Sao Paulo.

 

Les avions du film :

 Le premier avion aperçu est un Antonov An-2P (PT-FZF, c/n IG-229-02) construit en Pologne par PZL-Mielec en 1987. En avril 1988, il fut acquis par la compagnie russe Aeroflot, de la région du Centre (CCCP-33510). En 1993, il fut cédé à la compagnie hongroise « Danube Aircraft Co. » avec le matricule « HA-ABO », mais qui fut remplacé par « HA-DAC » en août 1994. Il fut mis en œuvre par le Csepel Vasmû Aero Club, comme transport de passagers. En juillet 2000, c’est la société « Indicator RT » qui l’acquit, basé sur le terrain de Miskolc Airport. En 2003, son matricule fut annulé et l’avion exporté au Brésil. Il fut immatriculé « PT-FZF » en 2004, mais on ne sait à quel nom... En 2011, il appartenait à la société brésilienne « Aeroflot » (!) fondée en 1999 par Marcelo Arias de Freitas, avec l'aviation comme activité de base. Marcelo de Freitas pilote son avion dans le film. Le nom « Aeroflot » figurant sous l’aile supérieure, a été remplacé par « Força aerea brasileira », qui n’a jamais eu cet avion dans sa flotte. En 2020, l’avion était en vente. En 2021, c’est Lunelli Têxtil, propriétaire de la marque de vêtement « Hangar 33 », bien connue dans le monde aéronautique brésilien, qui le racheta. En plus du logo de « Hangar 33 », le fuselage porte toujours le nom d’ «Аэрофлот ». Une scène a été tournée à l’intérieur de la cabine et permet d’avoir une vue du vraie cockpit.

 Le second avion est un Cessna 172C Skyhawk « PT-OXO » (c/n 17249310) l’avion des trois frères. Cet avion tricycle a été transformé en « tail dragger », sans roue avant, sans doute pour le vieillir (on est dans les années 40)…On le voit en vol, après, mais il s’agit d’un Cessna 172D (custode derrière l’habitacle), avec un train modifié sur image, de même quand il atterrit. On a pratiquement très peu d’information sur cet avion. En 1972, il était immatriculé « CX-BAW » en Uruguay, au nom d’un particulier de Rivera. En 2009, il était au Brésil. En 2010, il appartenait à la compagnie Aeropalmas Táxi-Aéreo de Palmas (Tocantins). Il vole toujours appartenant à diverses sociétés.

 Le troisième avion, qui va se poser, moteur calé, dans une clairière, est le Cessna 172C  immatriculé « PT-DXQ », mais ce matricule correspond à un autre avion différent, un Cessna 182N (c/n 18260790) immatriculé en novembre 1980 et radié en 2000. Peut être est-ce le « PT-OXO » repeint, avec son matricule facilement falsifiable ?

 Le quatrième avion  est le Cessna 208B Caravan « PT-OQT » (c/n 208B-0314) qui évacuent des Indiens et que l’on voit très peu. Construit en 1992 avec le matricule « N1018X », il fut exporté au Brésil et inscrit en janvier 1994 au nom de TAF Taxi Aéro de Fortaleza, compagnie à laquelle il appartenait au moment du tournage. En décembre 2012, il fut vendu à Cleiton Taxi Aéreo de Manaus et en mai 2021, à Quality Entregas de Sao Paulo.

 Le cinquième avion aperçu rapidement en vol, à la fin du film, est un Cessna 172, rouge et blanc, sans matricule apparent et qui est vite remplacé par un Cessna 182P, immatriculé « PT-IUK » (c/n 18261971). Construit en 1973, il appartenait à un pilote privé. Il fut gravement accidenté le 4 septembre 2019 à Itaituba lors de l’atterrissage sur une piste clandestine. Il aurait été radié des registres depuis.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr