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NOCH BEZ MILOSERDIYA

NOCH BEZ MILOSERDIYA

Vo.Ночь без милосердия

(Nuit sans pitié)

 

Année : 1961
Pays : URSS
Genre : drame
Durée : 1 h 28 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Aleksandr FAINTSIMMER
Scénario : Sergei YERMOLINSKY

Acteurs principaux :
Aleksandr BELYAVSKIY (Henry Davis), Larisa KRONBERG (Barbi), Nikolai TIMOFEYEV (Ted Clayton), Yuri VOLKOV (Joshua Howard French), Boris BIBIKOV (Hegberd), Nikolay KHOSHCHANOV (Jackson).

Musique : Sulkhan TSINTSADZE
Photographie ; Nikolay OLONOVSKIY
Compagnie productrice : Mosfilm

Avions :

  • -Lisunov Li-2
  • -MiG-17A
  • -MiG-17PF

 

Notre avis :

Curieusement, ce film soviétique, produit en pleine guerre froide, raconte l’histoire d’un pilote américain en service dans une base de l’OTAN. Pour ce faire, une base des forces aériennes soviétiques a été transformée en une base américaine…

Henry Davis rêvait de devenir critique d'art, mais il devient pilote militaire, dans l’USAF, alors qu’il vient de se marier. Il est affecté loin de son pays dans une base aérienne située dans le désert montagneux de l'un des pays de l’OTAN proche du Moyen Orient. Son travail comporte des risques, mais le héros se contente d'un salaire décent. Les pilotes doivent intercepter des avions civils qui survolent le territoire allié sans autorisation, mais aussi effectuer des vols de reconnaissance, juste à la frontière soviétique. Henry pénètre un jour dans l'espace aérien soviétique et subit le feu des canons anti-aériens frontaliers. Davis parvient néanmoins à rejoindre sa base. Il est décoré pour ce vol périlleux et se voit même proposer de se préparer à voler sur un nouvel avion ultra-rapide, un bombardier supersonique atomique. Il décolle de nuit avec cet avion, mais bientôt il n’est plus dans son état anormal. Comme dans un rêve, il « voit » sa femme, un prêtre fou qui lui raconte comment sauver le monde avec une bombe atomique, des explosions nucléaires, le Sphinx de Ghizeh, le palais d’Angkor, l’Empire State Building de New-York …Puis on lui ordonne de lancer la bombe ! Peu après, il se retrouve dans un hôpital sur le point de mourir ! Le film se termine sur sa femme qui prie pour son mari décédé…

La fin du film est très trouble (dans tous les sens du terme...). On ne sait où Henry a largué sa bombe et qu’elles en ont été les conséquences. Comment est-il revenu à sa base en si piteux état ? Ne parlant pas Russe et ayant très peu d’informations sur ce film, il nous est difficile de préciser le scenario. Les militaires américains sont présentés comme de joyeux drilles, mais aussi comme des racistes et on compte même parmi eux un néo-nazi. Henry est présenté comme un homme différent de ses camarades auxquels il s’oppose souvent. L’armée américaine est considérée comme une force qui menace le monde entier et rêve de la guerre atomique !

Ce film est au début de toute une série de thrillers et de films idéologiques soviétiques sur la menace d'une troisième Guerre mondiale, qui ont influencé, d’autres films comme "Lettres d'un homme mort" (1986). La possibilité d’une troisième guerre mondiale hante depuis 1945 jusqu’à nos jours (2024) les gouvernements soviétiques et russes qui s’en servent pour gouverner leur peuple et assurer l’impunité de leur pays face à l’Occident…

D'un point de vue technique, le film est assez bien réalisé, malgré la très (très) mauvaise qualité de sa seule copie disponible. Les officiers sont vêtus d'uniformes américains assez similaires aux vrais, mais les casques de soldats ont une forme différente des vrais. Les combinaisons pressurisées et les casques des pilotes sont russes (respectivement modèles VKK-3 et GSH-4M). La production utilisa également des jeeps Willys et plusieurs voitures américaines.

Le tournage eut lieu sur la base aérienne de Marneuli, en Géorgie, proche de la Turquie où se situaient les bases de l’OTAN.

 

Les avions du film :

Au tout début du film, Davis passe en scooter sous l’aile d’un quadrimoteur de transport  qui ressemble à un Antonov An-12, mais qui est un Lockheed C-130 Hercules (vu le logement de son train principal)…Il s’agit d’un photomontage.

Les autres avions du film sont des vrais et appartenaient au 166th Régiment de Chasse de la Garde basé à Marneuli. Il fut équipé de MiG-17A et de chasseurs tout-temps MiG-17P/PF, jusqu’en 1974. Ces avions apparaissent dans le film comme étant des North American F-86 Sabre ; ils portent des étoiles américaines, et la marque « US Air Force » sur le fuselage, mais ils n’ont pas leurs codes, normalement inscrit tout à l’arrière du fuselage, ni leur serial inscrit sur la dérive... Par contre, ils sont conservé leurs numéros individuels d’origine, sur le nez.

On voit ainsi les MiG-17A avec les numéros "2", "7", "9", "11", "13", "16", et les MiG-17PF, équipés dans l’entrée d’air du réacteur d’un radar RP-1 « Izumrud », numérotés "1", "3", "5", "6", "8", "12" (le seul qui porte un faux serial « 51334 »).

Un autre avion de transport apparaît, un vari Lisunov Li-2, la version russe du Douglas C-47, avec une porte à l’arrière droit, alors que le C-47 n’avait qu’une grande porte cargo en deux parties, à gauche. Le Li-2 a conservé sa couleur d’origine (vert foncé), on a juste rajouté « MATS » sur sa dérive et « Military Air Transport Service » sur le fuselage.

Le quadrimoteur intercepté ressemble beaucoup à un Ilyushin Il-18 civil, mais la mauvaise qualité de l’image ne permet pas de l’identifier précisément (sa livrée ressemble à celle d’un avion de la compagnie polonaise LOT…).

Le dernier avion du film est une maquette d’un gros bombardier supersonique fictif « C-55 », qui apparait comme la copie presque conforme du North American B-70 Valkyrie. Le  programme du B-70 fut annulé en 1961 ce qui ne l’empêcha pas de faire son premier vol en septembre 1964. S’il peut apparaître dans le film, c’est qu’au début des années 1960, North American et l'USAF avaient rendu public le premier dessin du XB-70. Cependant, l’avion du film diffère du B-70, avec un radome sous le nez et le décollage à partir d’un plan incliné, contrairement à l’original qui avait besoin de 1 000 mètres de piste pour décoller. On ne voit pratiquement rien du cockpit. A un moment, on aperçoit l’intérieur d’un cockpit de Tupolev Tu-2 (la copie du Boeing B-29) caractéristique avec sa forme arrondie et ses nombreux petits hublots…

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube

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