Rechercher dans ce blog

LE COMMANDO DU DESERT

LE COMMANDO DU DESERT

Vo. Desert Thunder

 

Pays : Etats-Unis
Année : 1999
Durée : 1 h 20 min.
Genre : guerre
Couleur

Réalisateur : Jim WYNORSKI
Scénario : Lenny JULIANO

Acteurs principaux :
Tim ABELL (Bobby 'Jet' Burkett), Daniel BALDWIN (Lee Miller), Ari BARAK (Genéral Ali Aziz), Melissa BRASSELLE (Michèle Parker), Marc CASABANI (Hashim Tareek), Dannon GREEN

Musique : Deddy TZUR
Photographie : Andrea V. ROSSOTTO
Producteurs : Jim WYNORSKI, Sabrina SIPANTZI BALLARD
Compagnie productrice : Concorde-New Horizons,  Sunset Films International

Aéronefs :

  • -Boeing Stearman N2S-3 Kaydet, N450SR
  • -Grumman F-14 Tomcat, extr de film
  • -Hughes OH-6 Cayuse/Loach¸ extr de film
  • -IAI Kfir, extr de film
  • -IAI F-16 Netz, extr de film
  • -Lockheed C-130, extr de film
  • -Sikorsky SH-3 Sea King, extr de film

 

Notre avis :

Le titre original de ce film rappelle l’opération « Desert Thunder » qui se déroula après le tournage et avant sa sortie, entre le 11 novembre et le 22 décembre 1998, contre les forces armées irakiennes après que le président Saddam Hussein ait menacé d’abattre des appareils d’observation américains et refusé les inspections de l’ONU, alors que l’Irak était accusée par l’Etat-major américain de posséder des armes de destruction massives (ce qui était faux…).

Sous les ordres de leur chef d’Etat major, les forces armées irakiennes préparent une arme biologique de destruction massive destinée à une ville européenne...Lee Miller, un officier pilote à la retraite, est appelé à réintégrer l’USAF pour former un groupe d’élite devant mener une mission pour détruire le site de missile d’où doit partir la fusée irakienne porteuse de la bombe. Pour que cette mission reste secrète, il faut engager des pilotes licenciés, dont un transfuge irakien qui a fourni des informations vitales sur la cible. Cette équipe est composée de gens très différents dont une femme, qui est à l'origine de leurs fréquents conflits. Les souder n’est pas un travail facile pour Miller. Lorsque les Irakiens découvrent ce qui se passe, ils organisent une attaque pour anéantir l'équipe dans sa base. Cette attaque échoue et Miller peut enfin s’envoler avec son groupe vers l’Irak. Le site de lancement de la fusée est détruit, mais le pilote irakien est abattu. L’équipe peut retourner aux USA pour célébrer sa disparition.

On remarquera que le scenario de « Top Gun : Maverick » (2022), où un « vieux » pilote doit entrainer des jeunes pour aller attaquer une centrale nucléaire dans un pays arabe, est assez proche de celui-ci…

Le film comporte de très nombreuses invraisemblances, à commencer par l’intrigue. On veut nous faire croire qu'un groupe hétéroclite de pilotes démobilisés et inexpérimentés dont un transfuge irakien (avec une de vol est inconnue) sont les meilleures personnes pour diriger une mission extrêmement dangereuse. Les pilotes n'étant pas des militaires actifs, ils pourraient éviter de nuire au gouvernement américain s'ils étaient faits prisonniers, mais ils pilotent des avions portant les marques de l’USAF et portent les uniformes de cette arme…

L'attaque contre la base de Miller aux USA, par des Irakiens qui disposent d’hélicoptères armés, apparaît simplement comme une séquence d'action gratuite et totalement invraisemblable. On comprend en outre que l’Etat major irakien connait parfaitement ce commando soi-disant ultra secret…

 Ce film a également des problèmes avec la géographie. Au début du film, un commando américain attaque un port Iraquien situé en Méditerranée orientale ! Plus tard, c’est un porte-avions qui est situé au large du Liban, qui contrôle l’attaque américaine contre le site de lancement, alors que pendant la première guerre du Golfe, la flotte américaine stationnait dans le Golfe Persique qui est le seul débouché maritime de l’Irak. Plus grave, on ne nous dit pas comment des F-16, des avions terrestres ayant une autonomie de 4 217 km sans armes et de 550 km seulement une fois armés, parviennent à voler, sans s'arrêter, d’une base aux Etats-Unis vers l'Irak, distant de plus de 11 000 km à vol d’oiseau.

De nombreux avions sont montrés dans plusieurs scènes aériennes, mais la majorité ne sont vus que sur des stock-footages extraits de films antérieurs, vu le faible budget de la production. Ces films sont : « Capricorn one » (1978), « Iron Eagle » (1986), « Iron Eagle 2 » (1988), « Navy Seals » (1990), « Flight of black angel »  (1991) et « Tactical assault » (1998).

Le tournage eut lieu « entièrement à Los Angeles », comme indiqué dans le générique de fin, mais la base du groupe de Miller est montrée comme étant la Jackson Army Air base, fermée le 12 décembre 1947, dans le Mississipi…Les scènes aériennes apparaissant sur des extraits de films, furent tournées en Israël, avec des avions de l’armée de l’air israélienne munis d’étoiles américaines.

 

Les avions du film :

Le film ouvre sur le décollage d’un Lockheed C-130 que l’on voit peu après survoler la couche des nuages à haute altitude. Sans marque apparente, cet avion est vu sur un extrait du film « Navy seals » sorti en 1990.

Le commando est récupéré par un hélicoptère Sikorsky SH-3H Sea King de l’US Navy, ayant le (faux code) « 01-506 ». Lui aussi est un extrait du film « Navy Seals ». Ce film avait été tourné en Espagne avec la collaboration de la Marine militaire espagnole qui utilisa ce type d’hélicoptère entre 1966 et 2004. L’un d’eux portait le code « 01-506 » avec le serial « HS.9-06 » (c/n 61375). Il a été exporté au Pérou en août 2023.

Un Grumman F-14 Tomcat que l’on ne voit qu’en vol, survole le cavalier Miller. Il est vraisemblablement extrait d’un film inconnu ; les surnoms des pilotes inscrits sous le cockpit, « Joker » et « Ghost », ne correspondent à aucun personnage du film. Vu la faible qualité de l’image, on ne peut distinguer aucune marque de l’appareil.

Quand Miller se rappelle l’accident tragique d’un de ses coéquipiers lors de la guerre en Irak, on voit un IAI Kfir à la poursuite d’un IAI F-16A Netz qui va heurter une falaise. Vu leur camouflage marron et jaune il s’agit d’avions de l’armée de l’air israélienne.

Plus tard, on revoit trois F-16A Netz monoplaces, portant le code fictif « BA » sur la dérive et les étoiles américaines. Ce type d’appareil israélien apparait dans une douzaine de films, à commencer par « Iron eagle » en 1986. Les pilotes sont filmés dans des cockpits (mal) reconstitués en studio ; la verrière vu de près, n’est pas celle d’un F-16 qui n’a pas de pare brise. Seuls, la manette des gaz et le manche à balai latéral, ressemblent aux vrais.

Apparait également un F-16B biplace, toujours avec le code « BA », dont les images alternent avec celles d’un monoplace. Les F-16 volent la plupart du temps au-dessus du désert du Néguev, dans le sud d’Israël. A un moment, on voit les F-16 survoler des pistes militaires abandonnées, situées entre les rivières sèches Nahal Karkom et Nahal Shazar.

Puis, Michèle accompagnée de Miller, décolle (d’où ?) avec le seul avion employé pour le tournage. C’est est un Boeing-Stearman 75, filmé surtout au sol et, quand il vole, son  cockpit est vu uniquement de près...Peint tout en rouge brillant, il porte la marque du Flying Service « A&A » sur le fuselage, mais son matricule est invisible. Dans le générique de fin, sont remerciés deux pilotes cascadeurs, Hartley Folstad le directeur du Stearman Flight Center de Chino (CA) et son épouse, Margaret Stives, avec laquelle il formèrent la «Silver Wing Flight Team» mentionnée également dans le générique. Margaret faisait du wingwalking, dans la pure tradition du barnstorming. Cette équipe a été dissoute en 2000. Ils utilisèrent plusieurs Stearman peint en couleur argent, lors de nombreux meetings aériens. Celui qu’ils utilisèrent le plus et qui ressemble dans les moindres détails à celui du film, est le « N450SR », un Boeing Stearman N2S-3 Kaydet (c/n 75-7016, BuNo. 07412) construit en 1942 et pris en charge par l’US Navy. Une fois réformé, il fut vendu sur le domaine civil et immatriculé « N75253 » au nom de plusieurs pilotes de College City (CA), entre 1962 et 1974, de Sunnyvale (CA), en 1976, de Fresno en 1977-78. Il fut utilisé comme avion d’épandage agricole. En 1982, il fut réimmatriculé « N844TH ». Accidenté à l’atterrissage sur l’aéroport de Blythe (CA) en mars 1985, il fut vendu à Stearman Restorations Inc, de Cottage Grove (OR). En mars 1992, il revola avec le nouveau matricule « N450SR ». En mars 1995, il fut vendu au Stearman Flight Center de Chino (CA), mais fut gravement accidenté peu après, à Gaviota (CA). Il retourna en décembre 1998 au Stearman Restorations Inc. qui le répara. Le 13 septembre 2012, il fut racheté par son utilisateur, Hartley Folstad, et en mars 2019, il fut  mis au nom de Charles F. Nichols Trustee, de Baldwin Park (CA). En 2023, il est exposé au Yanks Air Museum de Chino (CA).

Quand l’avion est vu en l’air ce n’est plus tout à fait le même…Sa peinture rouge est très fatiguée, la marque sur son fuselage « AЗA » n’est plus exactement la même, c’est celle de  l’entreprise (fictive), Crop Dusting Service, et un gros générateur de fumée est fixé sous son fuselage ; son pot d’échappement est dirigé horizontalement vers la droite, celui du « N450SR », verticalement vers le bas, à droite . Cet avion est vu sur un long extrait du film « Capricorn one » (1978). Il s’agit du Stearman PT-13B Kaydet « N4766V » (c/n 75-5488, s/n 42-17325) Cet avion était un ancien avion d'épandage agricole, loué à un particulier de Pasadena (CA), et qui fut piloté par Frank Tallman, dans le  Red Rock Canyon (Nevada).

Quand un hélicoptère essaie d’abattre le Stearman en appuyant sur son aile avec un de ses patins, on entend un bruit métallique, alors que les ailes de ce biplan sont recouvertes de toile...

Le Stearman est poursuivi (toujours sur des extraits de « Capricorn one ») par deux hélicoptères Hughes OH-6 Cayuse/Loach armés de mitrailleuses ; mais ces mitrailleuses n’ont rien à voir avec les XM-27 rotatives de 7.7 mm qui étaient occasionnellement fixées sur le cockpit et non sur les patins. Ils appartenaient tous les deux à Western Helicopters de Rialto (CA). Ce genre de course poursuite entre des hélicoptères et un Stearman, ayant un homme sur son aile droite, se retrouvera dans « Deadly encounter » en 1982.

L’attaque du site de lancement irakien a été reconstituée à partir de stock-footages extraits des films : « Iron eagle » 1 et 2 (1986-88), « Flight of black angel »  (1991), « Tactical assault » (1998) et « Active stealth » (1999).

Des F-16 décollent, mais leurs canopées, filmées de près, ne leur correspondent pas et sont plutôt celles d’un Northrop (biplace) T-38 Talon, il en est de même de l’horizon artificiel aperçu. Quand un F-16 rentre son train principal, on constate qu’il comporte des roues doubles, comme un SEPECAT Jaguar !

Les cinq IAI F-16 sont armés de deux missiles air-air AIM-9 Sidewinder en bout d’ailes, de deux missiles air-sol AGM-65D Maverick et de trois bombes inconnues (des images ?), un armement qui change au gré des scènes. Ils détruisent au sol, une maquette de Kfir très grossière qui apparut la première fois dans « Flight of black angel » (1991), puis dans « Tactical Assault » (1998), « Active stealth » (1999) et « Flight of fury » (2007).

Les F-16 Netz sont attaqués par cinq (vrais) IAI Kfir portant des étoiles jaunes sur fond rouge, qui n’ont rien à voir avec les cocardes irakiennes. Ces Kfir sont, en plus, désignés sur l’écran (genre Nintendo) des F-16, comme étant des « MiG-23 », des avions à géométrie variable ! Il y a un bug…Autre invraisemblance, un F-16 détruit tout le site de lancement de la fusée irakienne avec deux missiles air-air Sidewinder chargés de 11 kg d’explosif seulement !

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes