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LA VIERGE FOLLE

LA VIERGE FOLLE

 

Année : 1938
Pays : France
Genre : drame
Durée : 1 h 30 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Henri DIAMANT-BERGER
Scénario : Henry BATAILLE, Jean NOHAIN, Pierre ROCHER, Roger VITRAC, Charles de PEYRET-CHAPPUIS

Acteurs principaux :

Victor FRANCEN (Marcel Armaury), Annie DUCAUX (Fanny Armaury), Gabrielle DORZIAT (La mère de Diane), Juliette FABER  (Diane de Charens), Michel ANDRE (Gaston de Charens)

Photographie  : Roger CORBEAU
Musique : Michel LEVINE
Directeur de production : Michel SALKIND
Compagnie productrice : Le Film d'Art - Vandal et Delac 

Avions :

  • -Bloch MB.220, en arrière-plan
  • -Dewoitine D.338, F-AQBI, F-AQBF, F-AOZA
  • -Wibault 282-T, en arrière-plan

 

Notre avis :

« La vierge folle » est la dernière d'une longue liste d'adaptations cinématographiques de la pièce de théâtre du même nom (1910) d'Henri Bataille.

Un célèbre avocat parisien, Marcel Armaury, marié et arrivé au seuil de l'âge mûr, rencontre lors d’un voyage en avion une jeune fille, Diane, et s'en éprend aussitôt. Il la retrouve, par hasard, lors d’une soirée organisée par la mère de Diane et de son frère Gaston qui est un avocat employé par son cabinet. Leur idylle se poursuit à Paris, jusqu'au jour où la mère de la Diane, une femme autoritaire, découvre l'aventure et provoque un scandale en avertissant la femme d’Armaury. L'avocat fuit avec Diane à Marseille pour prendre un bateau. Gaston devient totalement furieux ; il rattrape les amants sur leur paquebot ; il menace avec un pistolet Armaury qui se défend ; lors de la bagarre qui s’ensuit, un coup de feu frappe Diane qui survient. La pauvre est morte...

Ce drame n’est certes pas un film d’aviation, mais il fait de la publicité au transport aérien. Quand, dans l’avion, Armaury demande à Diane : « Vous prenez souvent l’avion, mademoiselle ? », elle lui répond : « Mais, toujours, monsieur ; comment pourrait-on voyager autrement ? ». Diane n’était pas écologiste, un genre qui n’existait pas encore en 1938 …

Les avions apparaissant dans le film sont ceux d’Air France, non cité dans le générique, car la compagnie n’a prêté aucun avion pour le tournage. Les avions sont vus uniquement sur des documents d’archives, filmés surtout au sol ou du sol, sur les aéroports du Bourget et de Marseille-Marignane.

 

Les avions du film :

Diane embarque pour Marseille sur l’aéroport du Bourget. On notera que le vol Le Bourget-Marseille/Marignane n’était pas direct en 1938; on faisait escale à Lyon-Bron.

Le film ouvre sur le Dewoitine D.338 « N°9 », immatriculé « F-AQBI ». Construit par la SAF (Société Française Aéronautique-Avions Dewoitine), il fut livré à Air France en février 1938, baptisé « Ville de Metz » et basé au Bourget. Il fut réquisitionné par l'Armée de l'Air en 1939. En septembre 1939, il effectuait des vols entre Toulouse et Dakar. Le 12 août 1940, il fut désigné par le commission franco-italienne d’armistice, pour la ligne nord-africaine : Tunis-Alger-Oran-Casablanca. Le 4 juin 1941, il effectua la liaison Marignane-Brindisi-Athènes, qui se poursuivit le 10, vers Beyrouth, le 14, vers Rayack et Alep ; le  retour eut lieu le 18 juin, avec escale à Alep et Athènes. Après le débarquement des Américains en Algérie en novembre 1942, il fut confié aux Forces Aériennes Françaises Libres et basé à Alger. Après la victoire des Alliés en Europe, il devint la propriété du ministère de l’Air et servit au sein du RALF (Réseau Liaisons Aériennes Françaises) qui devint Air France le 1er janvier 1946. Il fut réformé le 12 juillet 1947 et radié le 2 avril 1948, puis ferraillé.

 En vol, l’avion vu sur un documentaire, devient le D.338 « D-AQBF » (c/n 6) livré à Air France en février 1938 et baptisé « Ville de Strasbourg » puis « Ville de Vientiane ». En août 1938, l’avion reliait Marseille à Hong-Kong. Il fut détruit en juin 1941, à Beyrouth.

 A l’atterrissage à Marignane, il devient le « F-AOZA » (c/n 01) le prototype du  Dewoitine D.338. Intéressée par les performances du prototype Dewoitine 338-01, Air France acheta l'appareil au constructeur SAF en mai 1936, avec l'immatriculation définitive « F-AOZA », et le nom de baptême de « Clémence Isaure ». Il offrait une qualité de confort inégalé jusque-là (la cabine était insonorisée). Il servit principalement aux vols d'endurance et à la formation des premiers équipages. La première liaison commerciale fut un aller-retour Paris – Marseille, les 29 et 30 juin 1936. Les services réguliers, équipé en 22 places, commencèrent le 13 juillet 1936, sur la ligne Le Bourget – Lyon – Marseille. Du 20 août au 2 septembre, il accomplit un périple en Union Soviétique, avec une délégation de parlementaires français, visitant Moscou, Kiev et Odessa. Puis le prototype servit à la définition des conditions d'utilisation, avec notamment un vol d'essais sur Damas – Saigon, en janvier 1938. Suite à ce vol, il resta stocké à Toulouse-Francazal. Il reprit du service en août 1940 sur la ligne nord africaine Tunis-Casablanca. En 1941, durant les combats de Syrie, il participa au pont aérien pour ravitailler les forces de Vichy. Après l’invasion du sud de la France par les Allemands en novembre 1942, il fut « loué » à la Lufthansa, mais marqué « en attente de révision ». Il y demeura jusqu’à ce qu’il fût détruit à Toulouse-Francazal par un bombardement de la RAF, dans la nuit du 4 au 5 avril 1944.

 Il atterrit sur le même aéroport que celui où est vu le « F-AQBI » au tout début du film, à Marignane.

 La cabine de l’avion, avec ses deux sièges de front, ne correspond pas à celle d’un Dewoitine D.338, mais plutôt à celle d’un Bloch 222. Elle a dû être reconstituée en studio. Les seuls Dewoitine D.338 ayant une cabine comportant (entre autres) deux sièges de front (qui étaient en fait des chaises longues) était ceux de la ligne Orient, qui ne comprenaient que 12 places. Les avions du réseau continental comportaient 22 sièges (2+1). Par contre les quelques vues du cockpit sont bien réelles.

 D’autres avions apparaissent rapidement à l’écran. Il y ainsi un Wibault 282-T d’Air France, vu de face devant la tour de contrôle du Bourget. C’est du hublot d’un Wibault que l’on voit Paris et l’aéroport de Marignane. Au Bourget, devant le terminal, c’est un Bloch MB.220 d’Air France qui commence à rouler.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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