MØD MIG PÅ CASSIOPEIA

MØD MIG PÅ CASSIOPEIA

(Retrouve-moi à Cassiopée)

 

Date : 1951
Pays : Danemark
Genre : comédie musicale
Durée : 1 h 41 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Torben Anton SVENDSEN
Scenario : Fleming LYNGE, Børge MÜLLER

Acteurs principaux :
Bodil KJER (la muse Polyhymnia), Lily BROBERG (Irène Berger), Hans KURT (John Berger), Poul REICHHARDT (Lieutenant Harry Smith), Ellen GOTTSCHALCH (Rosa Ellias), Johannes MEYER (Zeus)

Musique  : Kai Normann ANDERSEN
Photographie : Poul PEDERSEN, Jørgen SKOV
Compagnie productrice : Nordisk Film

Avions :

• -Douglas C-47A-70-DL Skytrain, OY-DDA, en arrière-plan
• -Saab 90A-1 Scandia, LN-KLL, en arrière-plan
• -Supermarine Spitfire HF Mk IXe

 

Notre avis :

Cette comédie musicale au scenario mythologique où l’un des personnages est Zeus, et un autre, sa fille Polymnie, reçut curieusement la collaboration de la Flyvevåbnet, la force aérienne danoise (non citée dans le générique) qui prêta un de ses  chasseurs à la production. Elle pensait peut-être se faire de la publicité avec ce film qui est une vraie plaisanterie ouverte à un large public.

Au Danemark, le compositeur John Berger a des problèmes avec son épouse Irène, une chanteuse d’opérette, qui a pris goût à Harry, qui est un pilote de l'armée de l'air. Ces problèmes personnels se sont répercutés sur son travail consistant à écrire une musique pour une opérette qui sera bientôt mise en scène, et dont la représentation est menacée de fermeture. Ses problèmes sont aggravés par le fait qu'Irène doit jouer le rôle principal dans l'opérette, et il estime que leur relation se détériorera s'il n'a pas écrit une bonne chanson pour elle. Dans son désespoir, John se rend dans un musée, où il rencontre la tante d’Harry, Rosa, qui lui montre la statue de Polymnie, la muse de la musique. John espère désespérément que Polymnie l'aidera. La muse a pitié de lui et vient sur terre lui rendre visite ! Maintenant, la pièce est remplie d'une belle musique, mais le séjour de Polymnie sur terre donne lieu à une foule de nouveaux problèmes, notamment lorsqu'elle tombe amoureuse de Harry. Le sentiment est réciproque, Harry la prenant pour Poly, la secrétaire de John. Mais Zeus suit l'aventure de sa fille depuis l'Olympe et il n’apprécie guère. Il apparait lors d’une soirée costumée chez Rosa, où se trouvent également Harry et Polymnie, ce qui entraîne davantage de complications. Polymnie se rend compte qu'être à la fois une muse céleste et une femme terrestre est un vrai problème et elle craint de devoir se séparer d'Harry. John Berger a entretemps composé la musique de l'opérette qui remporte un grand succès. Polymnie est de retour avec son père au paradis et Harry essaie maintenant de s'envoler vers la constellation Cassiopée pour la rejoindre, mais Zeus le redescend (en vrille) sur terre. En sortant de son cockpit, il voit alors une hôtesse de l’air qui est un sosie de Polymnie… Quant à John, il a retrouvé sa femme.

Remarquons que Polymnie n’est pas la muse de la musique qui est Euterpe… Polymnie est la muse de l’éloquence, des poèmes sacrées et de la danse.

Cette comédie dont l’un des principaux acteurs est un pilote, n’a que très peu de scènes aériennes, visibles au début et à la fin du film.

Le tournage eut lieu, en partie, sur l’aéroport international de Copenhague-Kastrup. Au début du film, John Roger se précipite dans sa Studebaker Champion 1950 vers une base aérienne militaire qui, selon les rares vues qu’on en a, serait celle de Værløse, située à 10 km au NW de Copenhague, et qui est fermée depuis 2004. Mais le tournage ne s’y déroula pas.

 

Les avions du film :

Au début du film, quand Harry veut s’envoler vers Cassiopée, on voit décoller, puis en l’air, trois Spitfire de la « Kongelige Danske Flyvevaben », la Force aérienne royale danoise qui acquit quarante cinq Spitfire HF.IXe, entre 1947 et 1955. Mais la production n’en utilisa qu’un seul, l’avion d’Harry.

Il porte le numéro de série « 407 » (s/n 41-407). Il s’agit d’un Supermarine Spitfire HF.IXe construit à l’usine de Castle Bromwich, en 1944 et transmit au 33rd MU (Maintenance Unit) de la RAF, en juin, avec le serial «PL375», puis, en juillet, au 504th squadron, basé alors à Detling, dans le Kent. Il fut endommagé en août 1944 et réparé sur place. Il fut de nouveau accidenté plus séveremment lors d’une mission en février 1945. Il fut alors transferé à la 151st RU (Repair Unit). En février 1949, la force aérienne danoise l’acquit. Il sera affecté à l’Eskadrille 725, puis à la 722, basée à Værløse et sera ferraillé en juin 1955. On le voit se poser à la fin du film sur l’aéroport de Copenhague.

Filmé devant le terminal Vilhelm Lauritzen (situé à l’ouest de l’aéroport de Copenhague et préservé de nos jours), on aperçoit le Douglas C-47A-70-DL Skytrain « Sven Viking » de SAS (Scandinavian Airlines System) immatriculé « OY-DDA » (c/n 19288).

 Ce C-47A-70-DL Skytrain (c/n 19288) qui a une longue histoire, fut livré à l’USAAF en décembre 1943 (s/n 100825) et affecté au 92nd Troop Carrier Squadron (439th Troop Carrier Group, I Troop Carrier Command), de Baer Field, à Fort Wayne (IN) en février 1944. C’est à ce moment qu’il décolla de West Palm Beach (FL) pour l’Afrique, via Aguadilla (Porto Rico), Georgetown (Guyane britannique), Belém (Brésil), Natal (Brésil), Fernando de Noronha (Brésil), Rufisque (Sénégal), Marrakech (Maroc) et arriva enfin sur la base de Balderton en Grande-Bretagne le 6 mars 1944. En avril 1944, il sera sur la base d’Upottery et transportera les parachutistes du 506th Parachute Infantry Regiment lors du débarquement en Normandie. Il remorquera également des planeurs de transport. En juillet 1944, il retourna à Marrakech, puis en Italie pour parachuter au-dessus du sud de la France, le 3rd Battalion (517th Parachute Infantry Regiment, 1st Airborne Task Force). En août il retourna en Angleterre à Upottery, en passant par Gibraltar. Il participa alors à des remorquages de planeurs et parachutages de matériel en Hollande, en septembre 1944. Réformé, il fut immatriculé en mars 1946, au Danemark « OY-DDA », baptisé « Sven Viking », au nom de DDL (Det Danske Luftfartselskab), qui fut incorporé dans « SAS » (Scandinavian Airlines System) en 1951.  En Novembre 1951, soit peu après la sortie du film, il fut vendu à la compagnie américaine « Air Carrier Corp. Piedmont Airlines » immatriculé « N9984F »  avec le nom de « Yadkin Valley Pacemaker », puis  « Chesapeake Pacemaker ». En janvier 1962, il reçut le nouveau matricule « N50V ». En octobre 1962, il fut exporté en France et livré à la Société d'Exploitation et de Construction Aéronautique (SECA), au Bourget, pour subir une révision complète et des modifications, afin d’être affecté à l’Escadrille 56.S de l’Aéronavale, à Nîmes, pour l'instruction. Il reçut le numéro de série « 100825 », puis « 25 » et le matricule « F-YFGN ». Il fut réformé en 1981 et donné à la Ligue d'Amitié Parachutiste. Restauré dans l’Atelier Industriel de l’Aéronautique de Cuers, il revola une dernière fois le 28 mars 1982, pour effectuer un largage de parachutistes au-dessus de Sainte Mère l’Eglise. Le 12 février 1983, il fut hélitreuillé par un Chinook de l’US Army, de l’aérport de Cherbourg jusqu’au Airborne Museum de Sainte-Mère-Eglise. Il fut repeint comme le C-47 ayant le serial 43-15159 du 94th Troop Carrier Squadron (code « D8-Z »), 439th Troop Carrier Group, avec le nom de « The Argonia », l’avion du colonel Charles H. Young, le commandant du groupe, le jour du Débarquement.

Toujours sur l’aéroport de Copenhague, est garé un Saab 90A-1 Scandia norvégien « LN-KLL » (c/n 90110) construit en 1951 par Svenska Aeroplan AB. Livré en avril à SAS et immatriculé « SE-BSG » il fut baptisé « Sigurd Viking ». En mai, il fut enregistré avec le nouveau matricule « LN-KLL » puis « SE-CFX » en octobre 1957, en appartenant toujours à SAS. Une semaine plus tard, il fut vendu à la compagnie brésilienne de l’état de Sao Paulo, VASP (Viacao Aerea Sao Paulo) (PP-SQY). Il sera réformé en mars 1964 après un atterrissage très dur lors d’un vol d’entrainement à Londrina.

 

Christian Santoir

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