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LES PREMIERS PASSAGERS DU SATELLITE

LES PREMIERS PASSAGERS DU SATELLITE

Vo. Satellite In The Sky


Année : 1956
Pays : Royaume-Uni
Durée : 1 h 28 min.
Genre : science-fiction
Couleur

Réalisateur : Paul DICKSON
Scénario : John MATHER, J.T. MCINTOSH, Edith DELL

Acteurs principaux :
Kieron MOORE (Commandant Michael Hayden), Lois MAXWELL (Kim Hamilton), Donald WOLFIT (Professeur Merrity), Bryan FORBES (Jimmy Wheeler), Jimmy HANLEY (Larry Noble), Barry KEEGAN (Lefty Blake), Donald GRAY (Capitaine Ross)

Musique : Albert ELMS
Photographie : Georges PERINAL
Producteurs : Edward J. DANZIGER, Harry Lee DANZIGER
Compagnie productrice : Danziger Productions Ltd.

Avions :

  • - Avro Vulcan B Mk.1XA890
  • - Folland Fo. 139 Midge

 

 Notre avis :

« Satellite in the Sky » fut le premier film de science-fiction anglais tourné en Cinémascope. Cinq ans avant le vol du premier homme dans l’espace (Yuri Gagarine, le 12 avril 1961), il envoyait dans l’espace cinq hommes et une femme, alors qu’en 1956, les fusées étaient surtout destinées à envoyer des bombes atomiques…

Après le succès des premières expériences utilisant des avions à grande vitesse, pour tester de nouveaux carburants, des scientifiques britanniques envisagent de lancer le "Stardust", le premier vaisseau spatial habité dans l'espace. Bien que l'équipage, dirigé par le commandant Michael Haydon, pense initialement qu'il est en mission scientifique, le «météorologue» à bord, le professeur Merrity, se révèle travailler en fait pour les États-Unis pour tester une bombe nucléaire expérimentale au «tritonium». L'objectif est d'utiliser l'explosion super puissante pour persuader les nations d'abandonner les armes nucléaires. Des complications surviennent lorsqu'un membre d'équipage découvre un passager clandestin, la journaliste Kim Hamilton, qui a beaucoup parlé de la mission, et qui s'était introduite dans la fusée la nuit précédente de son envol pour avoir une expérience directe du vol. La bombe au tritonium est lancée du vaisseau dans l'espace, mais lorsque son unité de propulsion tombe en panne et que la bombe se fixe magnétiquement à la coque du vaisseau spatial, la vie de tout le monde est menacée. Le commandant sort dans l’espace pour décrocher la bombe, mais en vain. Son compte à rebours a été lancé et approche de la fin. Merrity accompagné d’un membre de l’équipage sort pour éloigner la bombe grâce aux fusées de leurs scaphandres. Haydon met en route les moteurs de la fusée pour la ramener sur terre alors que la bombe explose…

La société américaine Warner participa au financement de la production ce qui en fit un des meilleurs films de science-fiction britanniques de l’époque, mais le scénario souffre du problème affectant de nombreux autres films britanniques, à savoir qu'il est très bavard et réticent à passer à l'action. Il faut plus de la moitié du film avant que la fusée ne s’envole vers l'espace...

Mais ce qui nous intéresse le plus dans ce film ce ne sont pas les effets spéciaux de qualité (pour l’époque) montrant la fusée dans l’espace, mais les avions qui furent employés pour le tournage. Les compagnies A.V.ROE et Folland aircraft, citées dans le générique de fin, fournirent chacune un avion, des modèles récents qui avaient volé peu avant le début du tournage.

 

Les avions du film :

Dès le début du film, apparait un bombardier Avro Vulcan tout blanc, un des premiers avions de type 698, vu sur un document filmé. Mais à l’atterrissage, il change de décoration, étant couleur alu, avec le dessous du nez noir et le serial « XA890 » sur la dérive, ce qui en fait le second Vulcan B Mk.1 (c/n PS2) produit. On remarque qu’il a conservé son aile en pure delta comme le précédent.

Ce magnifique avion, livré en août 1955 au Ministry of Supply, resta à l’usine Avro de Woodford pour des essais radio jusqu’en avril 1956, quand l’Aeroplane and Armament Experimental Establishment (A&AEE) de Boscombe Down reprit en main les opérations. Entretemps il fit plusieurs démonstrations acrobatiques osées à Farnborough, en septembre 1955. L’avion fut ensuite renvoyé chez Avro pour recevoir une nouvelle aile courbée, donc peu après le tournage du film, début 1956. Entre mars et septembre 1957, le Vulcan fut utilisée pour des essais de radiocompas. Il reçut un nouvel armement testé entre janvier et juin 1959. En janvier 1962, l’avion fut endommagé après avoir heurté violemment un vol de mouettes. En janvier 1964, il fut transféré au RAE de Bedford pour des essais d’équipements d’aide au décollage. Ces essais durèrent jusqu’en octobre 1968, quand il fut renvoyé au A&AEE pour d’autres essais d’armement. Ils s’achevèrent en janvier 1969 et l’avion fut réformé pour devenir une cellule d’essais au sol, son ferraillage intervenant en 1971.

 L’autre avion du film est le Folland Fo.139 Midge portant le serial «G-39-1 » sur le fuselage. Ce fut le seul exemplaire construit et qui était le prototype du Folland Gnat. Il fit son premier vol le 11 août 1954 et fut présenté au salon de Farnborough en septembre. L’avion fut détruit au décollage, le 26 septembre 1955, à Chilbolton (Hampshire), piloté par un pilote d’essais suisse qui devait l’évaluer. Il survécut au crash.

 L’avion est filmé au sol et aussi en vol ; on ne sait s’il s’agit d’images appartenant à des documents de Folland ou tournées spécialement pour le film, le tournage aurait alors débuté en 1955. Dans le film, on en fait un avion supersonique utilisant un nouveau carburant. Mais le Midge avait une vitesse maximale de 970 km/h et ce n’était donc pas un chasseur supersonique…Il fut sans doute filmé au Chilbolton airfield, une ancienne base de la RAF où Folland occupait une partie du terrain pour les essais du Midge et du Gnat. Cette base n’existe plus aujourd’hui et a été fermée en 1961. Quand le pilote survole la base à faible altitude, il annonce au contrôleur aérien qu’il est à 2 700 mètres, une autre surestimation…

 Après seize minutes de film on ne voit plus d’avions, seulement la fusée de forme classique disposant de trois dérives au bout desquelles sont fixés des fusées d’appoint. Cette maquette est suspendue à des fils que l’on voit parfois. Elle est envoyée dans l’espace sur une rampe inclinée, comme un V-1, mais sa rampe gigantesque est installée sur le flanc d’une colline ! On trouvait déjà ce genre de fusée de cinéma dans le film « When worlds collided » en 1951.

 Les invraisemblances de cette fusée plus évidentes pour un public moderne que pour le public de 1956, ne s'arrêtent pas là.

 On voit au début du film, les essais du carburant destiné à la fusée se faire sur un réacteur ressemblant fort à un Havilland Goblin propulsant les De Havilland Vampire… Mais le carburant d’un réacteur ne peut alimenter les moteurs des fusées spatiales.

 Les pilotes de la fusée sont en simples combinaisons, sans casque, avec une ceinture ventrale sur leur siège, comme dans la cabine d’un avion de ligne ! La fusée part très lentement et la fumée sortant des moteurs ressemble à celle sortant d’une cheminée…

 Une fois en orbite, il n’y a pas d’apesanteur à bord ! On peut se déplacer sans problèmes et même se servir du thé dans des tasses…Les trois commandes des moteurs fusées auxiliaires sont en sens inverse de celles des moteurs d’avion (poussées à fond, les moteurs sont arrêtés). Les cabines de la fusée sont de vastes espaces ressemblant plus à ceux d’un bateau que d’un engin spatial. En outre, n’importe qui peut monter à bord, comme l’a fait la journaliste.

 Enfin, à la fin du film, on ne sait comment la fusée atterrit, quand on la voit survoler à basse altitude des paysages montagneux…

 

Christian Santoir

 *Film disponible suramazon.fr

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