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DEVOTION

DEVOTION

 

Année : 2022
Pays : Etats-Unis
Genre : biographie
Durée : 2 h 19 min.
Couleur
 
Réalisateur : Justin D. DILLARD    
Scénario : Jake CRANE, Jonathan STEWART, Adam MAKOS
 
Acteurs principaux :
Jonathan MAJORS (Jesse Brown) , Glen POWELL (Tom Hudner), Christina JACKSON (Daisy Brown), Thomas SADOSKI (Dick Cevoli), Nick HARGROVE (Carol Mohring), Daren KAGASOFF (Bill Koenig), Joe JONAS (Marty Goode), Spencer NEVILLE (Bo Lavery).
 
Musique : Chanda DANCY
Photographie : Erik MESSERSCHMIDT    
Producteurs : Thad LUCKINBIL ,Trent LUCKINBILL, Molly SMITH, Rachel SMITH
Compagnies productrices : Black Label Media, STX Entertainment, Sony Pictures Entertainment (SPE), Stage 6 Films
 
Avions:

  • -Douglas AD-4W Skyraider, N4277N
  • -Douglas DC-3, NC17334
  • -Grumman F8F-2 Bearcat, N1DF, N3025
  • -Mikoyan-Gurevich MiG-15bis, N87CN
  • -Sikorsky HO5S-1, N74817
  • -Vought F4U-1/4/4B/7/ FG-1D Corsair, N86782, N4TF, N240CF, N1337A, N9964Z

 
 
Notre avis:
 
Ce film, inspiré par le livre d’Adam Makos « Devotion : An Epic Story of Heroism, Friendship, and Sacrifice » édité en 2015, se concentre sur les derniers mois de la vie du premier pilote noir américain de l’US Navy, l’enseigne Jesse Leroy Brown (1926-1950). Le réalisateur, Justin Dillard, fut bien choisi car cet afro-américain est le fils d’un pilote de l’US Navy qui, comme Brown, fut un Noir, seul au milieu d’une communauté d’hommes blancs. Son père servit de conseiller technique pour le film.
 
En mars 1950, le lieutenant Tom Hudner est un pilote de l’US Navy qui a été muté sur la base de Quonset Point à Rhode Island. Son commandant lui assigne comme co-équipier, le seul pilote noir de leur unité, l’escadron de chasse 32 (VF-32), l’enseigne Jesse Brown. Ils doivent prendre en main des Vought Corsair, un nouveau chasseur très puissant et très pointu à piloter. Après que la voiture de Brown soit tombée en panne, Hudner le reconduit souvent chez lui où il rencontre sa femme Daisy et leur petite fille Pam. Ils deviennent rapidement de très bons amis. Après avoir été qualifiés pour l’appontage sur porte-avions, les pilotes du VF-32 sont affectés sur le porte-avions USS « Leyte » qui est envoyé en Méditerranée pour faire face à la montée en puissance de l’URSS dans cette zone. Avant de partir, Daisy demande à Hudner de veiller sur son mari. Faisant escale à Cannes, les pilotes bénéficient d’une permission. Brown rencontre sur la plage Elisabeth Taylor qui l’invite à une soirée au casino. Cela va provoquer la colère de Marines, plutôt racistes, ce qui va conduire Hudner à se bagarrer avec l’un d’entre eux. Le lendemain, l’escadron apprend que la Corée du nord a envahit le Corée du sud. En novembre 1950, le « Leyte » arrive au large de la Corée. Le VF-32 doit détruire deux ponts sur la rivière Yalu. Brown et Hudner sont alors attaqués par un MiG-15 qu’Hudner parvient à descendre. Un seul pont est détruit, mais Brown, malgré les ordres, parvient à détruire, seul, le second. En décembre, lors d’une autre mission d’appui au sol, dans la région du réservoir de Chosin, le Corsair de Brown est atteint par des tirs venus du sol. Son moteur finit par s’arrêter et il doit se poser en urgence au milieu de montagnes enneigées, derrière les lignes ennemies. L’atterrissage est brutal et Brown, grièvement blessé, se retrouve coincé dans son cockpit. Hudner décide alors de se poser à côté de lui. Il parvient à éteindre avec de la neige le début de l’incendie de l’avion, mais il est impossible de libérer une jambe de Brown coincée sous le tableau de bord de son avion. Brown perd connaissance et meurt peu après qu’un hélicoptère ait atterri pour les aider. Le lendemain, le VF-32 est envoyée pour une « mission funéraire » destinée à détruire les deux épaves afin que les Corsair, avec le corps de Brown, ne tombent dans les mains des Chinois. Plusieurs mois après, à Washington DC, Hudner reçoit du président Harry Truman la médaille d’Honneur pour sa tentative de sauvetage de Brown. A cette occasion, Hudner s’excuse auprès de Daisy, invitée à la cérémonie, de n’avoir pu sauver Jesse. Elle lui répond qu’elle ne lui a pas demandé de sauver son mari, mais d’être à ses côtés. Il lui confie alors que ses dernières paroles concernaient son amour pour elle. Dans les dernières images du film, Hudner fait dans son Corsair, un passage bas au-dessus d’une plage, où il salue Daisy et sa fille Pam.
 
Le film insiste sur les rapports exceptionnels, à l’époque, entre Brown et Hudner, un célibataire très ouvert, et sur les problèmes de Brown face à certains de ses camarades blancs. La guerre de Corée, désignée comme la « guerre oubliée », reste en arrière-plan.
 
En 1948, le président Harry Truman avait promulgué l'Executive Order 9981 qui mit fin à la ségrégation au sein des Forces armées des États-Unis. Mais le nombre de pilotes noirs dans l’armée américaine, reste aujourd’hui très faible, environ 2 % dans l’US Navy comme dans l’USAF, qui, rappelons le, avait créé, dès 1941, une unité afro-américaine, les Tuskegee airmen qui combattirent aussi bien que les Blancs, pendant la seconde guerre mondiale.
 
Le film suit de très près les événements et a presque un côté documentaire, malgré l’ajout de certaines scènes émouvantes destinées à «accrocher» le spectateur et qui ne correspondent pas à la réalité. Ainsi, Hudner n’a jamais fréquenté la maison des Brown et ne rencontra Daisy pour la première fois que lors de la cérémonie de la remise de sa médaille d’Honneur, à Washington DC. Brown avait un autre ami blanc, Carol Mohring, qui, lui, fréquentait sa maison, l'emmenait à la base, Jesse laisant sa voiture à sa femme. Il se tua le 22 mai 1950 en appontant sur le « Leyte », comme montré dans le film. Autre invention, la rencontre de Brown avec Elizabeth Taylor, sur la plage, lors du Festival de Cannes. C’est en fait un groupe de Marines qui l’y a rencontré. Brown l'a croisée sur la terrasse de l’hôtel Carlton (dont le directeur était son mari) où il déjeunait. Hudner la rencontra quand elle visita le porte-avions « Leyte ». Au casino de Cannes, un barman refuse de servir Brown, alors qu'à l'hôtel Carlton cela n'a posé aucun problème; cette scène est donc peu crédible en France, même en 1950. C'est à San Diego, en Californie, qu'un barman refusa d servir Jesse, en appliquant le réglement du bar. Autre  scène de "cinéma", quand Hudner se bagarre avec un Marine qui s'est moqué de Brown, ce qui n' a jamais eu lieu à Cannes. Enfin, Jesse et Daisy ne se dirent pas adieu au bord de la mer, mais dans le Mississippi, à Hattiesburg, où habitait la mère de Jesse et, Daisy, depuis le départ de Jesse en Méditerranée.
 
Le tournage commença le 4 février 2021 à Savannah (GA) notamment le long de River street qui passe pour la Croisette. Il se déroula également du 17 mars au 13 avril sur le Statesboro-Bulloch County Airport, où l’îlot du porte-avions USS « Leyte » (CV-32) fut reconstitué (à peu près bien, mais « simplifié », sans ses nombreuses antennes et ses canons anti-aériens…). Le « Leyte » fut désaffecté en mai 1959 et ferraillé en 1970. Mais le tournage eut aussi lieu à l’intérieur du vrai porte-avions USS « Yorktown » (CV-10) préservé au port de Charleston Harbor (SC). Le film fut également tourné à Tybee Island (GA) et au-dessus des montagnes, dans les environs d’East Wenatchee (WA), qui passent pour celles de la Corée du nord.
 
 
Les avions du film :
 
Dillard était déterminé à utiliser de vrais avions, autant que possible. Il loua les services de Kevin LaRosa pour coordonner les cascades aériennes, car ce dernier avait déjà réalisé les séquences aériennes de « Top Gun: Maverick » (2022). Ainsi, dix avions et un hélicoptère participèrent au tournage. Les images des vrais avions filmés en vol sont mélangées avec des images digitales représentant les combats aériens et les attaques au sol, bien réalisés mais peu impressionnants, malgré les efforts du directeur de la photographie Erik Messerschmidt (un nom approprié pour un film d’aviation…).
 
Le premier avion vu lors du générique est un Grumman F8F-2 Bearcat qui  nous montre de face son gros moteur Pratt & Whitney R-2800-30W Double Wasp de 2 250 chevaux. Cet avion mis en service en 1945, fut réformé entre 1949 et 1952. Deux Bearcat participèrent au tournage pour représenter les avions de Brown et Hudner ayant les codes respectifs de « 202 K » et « 206 K » du CV-32 « Swordsmen ». On les voit voler à basse altitude au-dessus des méandres du fleuve Oggeshee, du phare de Cockspur Island, puis, au-dessus de Tybee island (GA), quand Brown plonge sur sa maison. En réalité, ayant décollé de la base de Quonset Point à Rhode Island, ils survolérent Greenwih Bay, puis Brown piqua sur sa maison située à Warwick (Rhode Island).
 
Le premier Bearcat est un F8F-2 Bearcat immatriculé « N1DF », construit en 1948 (c/n D-1122) et pris en charge par l’US Navy le 20 septembre, avec le BuNo.121748. Réformé en janvier 1957, il fut vendu à Bob Meyers de New Jersey Air Co., avec le matricule « N1029B ». En 1963, c’est Michael E. Coutches, d’Hayward (CA) qui l’acquit, l’avion recevant le nouveau matricule « N318F » en 1967. Un 1969, il fut revendu à Stanley M. Kurzet, de Covina (CA) qui en fit son avion de course avec le numéro « 7 ». Puis, il continua a changer fréquemment de propriétaires : John Gury de St. Louis (MO), de 1975 à 1979, immatriculé « N200N », Harold Beal & Charles Smith, de Knoxville, (TN), en 1979, Don Whittington de World Jet Inc, de Fort Lauderdale (FL), de 1979 à 1997. L’avion fut acheminé à Fort Collins (CO) en février 1980, pour y être stocké. En octobre 1997, George Perez de Sonoma Valley Aircraft, à Petaluma (CA) le racheta et l’expédia à Ione (CA) pour le faire restaurer par Power Pac et Sanders Aviation. Le Bearcat revola en septembre 1999. Entretemps, l’avion avait été vendu au Français René Bouverat d’Air B Aviation, de Marnaz (74). L’avion arriva en France fin 1999 et fut immatriculé en mars 2000 « F-AZRJ », au nom d’Air B Aviation d’Annemasse. Il était décoré comme un avion de l’Armée de l’Air en Indochine. En juillet 2005, il retourna aux Etats-Unis, ré-immatriculé « N224RD », vendu au pilote de course Ray Dieckman de Cincinnati (OH), qui le céda dès juillet 2006 à Worldwide Jet Management, de Missoula (MT). Fin novembre 2007, Dean Friedkin de Chino Warbirds Inc, de Chino (CA) l’acquit et il fut enregistré « N1DF ». En 2009, il fut décoré comme un F8F-2 de l’US Navy avec son serial d’origine « 121748 » et le code « 224 D ». En août 2020, il fut enregistré au nom de Comanche Warbirds Inc, de Dean et Tom Friedkin résidant à Houston (TX), l’avion restant toutefois basé à Chino (CA).
 
Le second Bearcat est le F8F-2 immatriculé « N3025 ». Construit en 1947 (c/n D-1081), il fut livré à l’US Navy avec le BuNo.121707 et affecté au composite squadron VC-50. En avril 1949, il fut accidenté après un atterrissage sur le ventre à Imperial Beach (CA). En 1951, il fut vendu comme surplus à un particulier (inconnu) qui devait le restaurer. En avril 1960, il fut revendu à la société aéronautique Kaman Aircraft Corp, de Bloomfield (CT), immatriculé « N1027B » et utilisé comme ventilateur ! En 1970, l’avion fut cédé au musée du Corps des Marines sur la base de Quantico (VA). En 1978, il fut acheminé à Mojave (CA) pour y être restauré par McDonnell Enterprises. En 1980, il est acquis par le directeur de l’entreprise, A. Wally McDonnell, qui le revendit en 1981, à Elmer F. Ward de Pioneer Aero, à Chino (CA). L’avion fut reconstruit en utilisant des pièces du Bearcat c/n D-1261, entre 1985 et 1992. Il refit son premier vol le 27 juillet 1992, immatriculé « N3025 » avec le nom de « Gulfhawk IV», comme l’un des deux G-58A Bearcat civil « NL3025 » (D-739A) détruit par accident en 1949. Le 1er août 1993, il fut gravement endommagé au décollage de l’aéroport régional de Wittman Regional, à Oshkosh (WI). Son épave fut stockée à Chino. En mars 2005, elle fut rachetée par Steven J. Hinton, John Hinton, John Maloney and Kevin Eldridge de Chino, qui firent reconstruire l’avion par Fighter Rebuilders de Chino. L’avion revola en mai 2020, avec son matricule « N3025 », au nom de Steven J. Hinton, peint comme un Bearcat de l’US Navy avec le code « 56 V ».
 
Cinq Chance Vought F4U Corsair ont été employés par la production, mais ils sont parfois multipliés en images digitales. Ils ont les codes 201, 203, 205, 206, 201, 211, 212, 216, 217…C’est en décembre 1949 (et pas en 1950), que le VF-4A, devenu le VF-32, a échangé ses F8F Bearcat contre des F4U Corsair. L'entraînment sur cet avion ne se fit pas sur l'USS "Leyte", mais sur un porte-avions léger, le l'USS "Wright" (CVL-49).
 
On peut voir ainsi :
 
-Le F4U-1A immatriculé  « N83782 », du Plane of Fame Museum de Chino (CA). Il ne porte que la lettre « K » du VF-32, sans code. Construit en 1942 (c/n 3884), il reçut le BuNo. « 17799 » de l’US Navy. Il fut affecté à l’unité de chasseurs des Marines, VMF-441, basée sur l’île de Roi-Namur (Kawajalein) en juin-juillet 1944. Il fut retiré du service le 31 août 1945. Après un long stockage, l’avion fut vendu aux studios de la MGM de Culver City (CA) en 1960, pour le tournage d’un film qui n’eut jamais lieu. Il resta stocké, en piteux état, à l’extérieur dans un dépôt d’accessoires. En 1970, il fut racheté par Edward Maloney du Air Museum, d’Ontario (CA). Il fut restauré en 1976 et 1977 à Chino, enregistré en 1978 au nom du Plane of Fame Museum de Chino (CA) avec le matricule « N83782 ». En 1978, il participa au tournage de la série télévisée « Baa, Baa, Black Sheep ». En septembre 1978 et 1979, il participa aux National Championship Air Races de Reno (NV), piloté par James Maloney. En 2003, il reçut le camouflage de l’US Navy avec le code « 799 » et un mât d’antenne derrière le moteur qu’il n’a plus aujourd’hui.
 
 -Le F4U-4 immatriculé « N4TF », de Comanche Warbirds Inc. d’Houston (TX). Construit en 1945 (c/n 9418) et pris en charge par l’US Navy en octobre 1945 avec le BuNo. « 97264 », il fut affecté à plusieurs unités des Marines (VMF-223, VMF-225, VMF-211, VMAT-332, NART de St. Louis, NART d’Olathe). Il fut réformé et stocké sur le terrain de Litchfield Park (AZ) en octobre 1956. En 1959, il fut vendu à Robert Bean, d’Hereford (AZ) avec le matricule « N5218V ». Cet avion devait être vendu à la force aérienne du Honduras, une vente qui n’aboutit pas. Il fut alors stocké à Phoenix-Moseley Field (AZ) jusqu’en 1969, puis à Tucson (AZ), jusqu’en 1973. Il fut alors acquis par le Pacific Warbirds Museum, d’Half Moon Bay (CA), puis revendu en 1977 à Eugene H. Akers, de San Diego (CA) qui le stocka dans un hangar à Lancaster (CA). En 1984, l’avion fut acquis par Eugene Akers et Charles Hall, de Ramona (CA). En 1991, il appartenait à Cecil Harp et Chuck Hall d’H&H aircraft Sales, de Pinedale (WY). Le Corsair fut restauré et revola en 1992 à Ramona. Entre 1994 et 1996, il fut enregistré au nom de Charles R. Hall, de Pinedale (WY), qui le revendit au Français Christophe Jacquard, de Corsair Warbirds Limited de Dijon, en janvier 1996. Il reçut le matricule « F-AZVJ » et fut baptisé « Ghost riders » et les codes « 403 », puis « 210 ». En septembre 2007, il fut vendu à Dan Friedkin d’Houston (TX), et en octobre il fut ré-immatriculé « N10DF » au nom de Chino Warbirds Inc. d’Houston. En juillet 2008, il changea encore de matricule, « N4TF » au nom de Comanche Warbirds Inc, d’Houston, la société de Tom and Dan Friedkin.
 
-Le F4U-4B immatriculé « N240CF », de la société Warbirds 3 Llc. de Kalispell (MT). Construit en 1945 (c/n 9513), avec quatre canons de 20 mm, il reçut le BuNo. « 97359 » de l’US Navy. Comme le précédent, il fut acheté par Robert Bean en 1959 et immatriculé « N5213V » ; il devait être exporté vers le Honduras ce qui ne se fit pas. Il fut alors stocké, comme le précédent, à Phoenix-Moseley Field (AZ) et sur l’aéroport de Tucson jusqu’en 1976. En juillet 1976, Thomas Friedkin de Cinema Air, d’Houston (TX), l’acheta avec le matricule « N97353 » et l’avion participa au tournage de la série télé  « Baa, Baa, Black Sheep ». En avril 1980, le Corsair fut mis au nom de Cinema Air avec le nouveau matricule « N240CA ». En 1988, Merlin Aire Ltd, de King City (CA) racheta l’avion qui fut expédié en Angleterre en avril 1988 où il fut employé par Old Flying Machine Co, de  Duxford, décoré comme un chasseur néo-zélandais. En 1990, l’avion changea de propriétaire, et appartint à Classic Flying Machines Ltd, de King City. En mars 1992, l’avion retourna aux Etats-Unis et fut vendu en septembre à Norm Lewis de Lewis Aviation, à Louisville (KY). Puis, il continua de changer de propriétaires : Max Chapman de Gardner Capital Management Corp, à New York (NY) en septembre 1998, Anthony Raftis, de Melbourne en 2005, mais l’avion fut revendu avant d’être expédie en Australie et parqué à Palm Beach. MTW Aviation Inc Trust, de Wilmington (DE) l’acquit en novembre 2006, pour le revendre rapidement à Michael U. Potter de Vintage Wings of Canada, à Gatineau (QUE) où il fut expédié en mai 2007. Le 30 octobre 2007, l’avion revint en Floride. En mai 2008, Global Aviation Management Inc, de Wellington (FL) le racheta aves le même matricule (N240CA) et en juin 2010, c’est la compagnie fiduciaire Wilmington Trust Co, de Wilmington (DE) qui l’acquit avec le nouveau matricule « N240CF ». L’avion volait alors décoré comme un chasseur du VF-32 de l’US Navy ayant le code « 205 K ». En décembre 2013, il fut vendu à l’entreprise Latshaw Drilling & Exploration Co, de Tulsa (OK). En mai 2021, son dernier propriétaire (le douzième), fut la société Warbirds 3 Llc. de Kalispell (MT). L’avion vole avec la même décoration qu’il avait en 2011 (code 205 K, BuNo. 82050) et qu’il a dans le film. C’est l’avion d’Hudner.
 
-Le F4U-7, immatriculé  « N1337A », fut construit en 1952 spécialement pour l’aéronavale française; c’était un avion d’attaque au sol équipé de quatre canons de 20 mm. Il reçut le BuNo. « 133722 » avant que l’US Navy l’expédie en France dans le cadre du Military Defense Assistance Program (MDAP). La Marine lui attribua le code « 722 ». Il fut retiré du service en 1964 et acheminé sur la base de Toulon-Mourillon pour y servir de cellule d’instruction. En Novembre 1973, l’avion fut exporté aux Etats-Unis, vendu à Gary Harris, d’Oakland (CA). Restauré à Half Moon Bay (CA), il revola en août 1976, avec son ancienne décoration de l’Aéronavale (code 15F.22 avec les bandes jaunes de la campagne de Suez) et le matricule «N1337A». En août 1982, il fut loué à Lindsey Walton, de Duxford, et expédié en Angleterre. En 1987, il fut mis au nom d’Harold E. Kindsvoter, de Clovis (CA). Le Corsair revint en avril 1993 aux Etats-Unis, où Jack A. Erickson de Medford (OR) le racheta. Il loua l’avion au musée de la base aéronavale de Tillamook (OR) en 1997. Il fut remis en état de vol en 2013, après de longues années d’exposition. En août 2014, il fut repris par l’Erickson Aircraft Collection, basé sur l’aéroport municipale de Madras (OR). Il fut mis au nom de la société Corsair N1337A Llc. de Beaverton (OR), en avril 2016. Il porte normalement le code «40 R» de l’US Navy, mais dans le film, il est peint comme le F4U-4 BuNo. 97231, avec le code « 211 K », qui était l’avion de Brown au moment de sa mort. Quand Brown s’apprête à se poser en urgence à la fin du film, on a de vraies vues de l’intérieur du cockpit et de certains instruments, comme la commandes des volets, les contacts de largage des roquettes, des réservoirs.
 
-Le FG-1D immatriculé « N9964Z », fut construit en 1945 par Goodyear (c/n 3729) et pris en charge par l’US Navy avec le BuNo. « 92468 ». Réformé en 1960, il fut stocké sur la base de Litchfield Park (AZ). Il fut sauvé de la destruction par Ernest Huggins, qui le transmit, dès 1958, au collectionneur T. A. “Skip” Underwood, de Buckeye (AZ), où l’avion fut acheminé par la route. Marvin L. Gardner de la Confederate Air Force (CAF) de Mercedes (TX) devint son nouveau propriétaire. Il fit restaurer l’avion qui revola en 1973 avec le matricule «N9964Z». Le 9 avril 1974, il fut légèrement accidenté après avoir heurté un autre avion au sol, sur le terrain de Ft. Worth-Meacham (TX). LTV Corporation de Dallas (TX) le répara en 1978, mais l’avion ne fut rendu à la CAF qu’en mars 1981. Entre-temps, en 1975, l’avion était devenu la propriété du CAF Airpower Museum de Midland (TX). Le 14 avril 1982, il fut de nouveau accidenté lors d’un atterrissage sur le ventre à Forney (TX), de même que le 19 mars 2005, à Las Cruces (NM) ! Le 24 août 2015, il était enregistré au nom d’American Airpower Heritage Fly Museu, de Dallas (TX) conservant son matricule «N9964Z», mais basé au Peachtree City Airport / Falcon Field, l’aéroport régional d’Atlanta (GA).
 
Le film insiste sur la difficulté que les Corsair avaient pour apponter à cause de la mauvaise visibilité qu’avait le pilote par dessus son long nez. Mais on le voit faire de longues approches en ligne droite qui n’étaient pratiquement pas possibles. Les Corsair appontaient avec une approche en U, mise au point par la Royal Navy et adoptée en 1944, l’avion incliné permettant au pilote de voir le pont jusqu’au dernier moment quand l’avion était enfin aligné sur le porte-avions. Autre défaut montré, quand le « 217K » de Mohring se crashe suite à une remise des gaz trop rapide ; l’aile gauche pouvait alors effectivement s’enfoncer. Dans ce cas, cela conduisait à un accident mortel à faible altitude. Mais ce défaut fut rapidement corrigé par l’installation d’un spoiler de 15 cm de long fixé sur le bord d’attaque de l’aile droite, juste à coté des mitrailleuses. En 1950, le Corsair n’avait plus ce problème.
 
Quand le moteur de l’avion Brown s’arrête on constate que l’hélice reste immobile, au grand pas ! Elle doit freiner l’avion considérablement. On ne sait pourquoi Brown n’a pu la mettre en drapeau. En outre l’huile n’arrête pas de s’écouler alors que le moteur arrêté sans lubrification, ne doit plus en avoir…
 
Les atterrissages dans la neige du « 205 » et du « 211 » ont été reconstitués en images de synthèse et, au sol, les vues rapprochées du cockpit l’ont été avec une maquette grandeur réelle.
 
Les Vought Corsair escortent des bombardiers Douglas AD-4 Skyraider. En 1950, sur l’USS « Leyte », les Corsair du VF-32 côtoyaient les Douglas AD-3/4 Syraider du VA-35. Un seul fut utilisé par le tournage, un AD-4W immatriculé « N4277N » appartenant à la collection de Jack Erickson, comme le Vought F4U-7 précédent. On peut constater que cet avion triplace disposant d’un long cockpit ne correspond pas à ceux aperçus, munis d’une verrière réduite comme des AD-3 ou 4. Le « N7277N » avait le BuNo. 126867 de l’US Navy quand, après une révision générale, il fut transmis à la Fleet Air Arm de la Royal Navy, en novembre 1955, comme AEW-1, avec le serial « WV181 ». Réformé en février 1962, il fut acquis par Scottish Aviation de Prestwick pour le transformer en remorqueur de cible. Il revola ainsi en mai 1963, date de sa vente à Svensk Flygjanst de Bromma, avec le matricule « SE-EBK ». Retiré du service en septembre 1976, il fut stocké à Malmo-Sturup, puis sur la base d’Angleholm. Ce n’est qu’en septembre 1985, qu’il fut acheté par la société britannique Aces High Ltd, de North Weald où il arriva démonté. Il fut enregistré en octobre « G-BMFB » au nom de Coys of Kensington (Petrol Sales) Ltd. de Londres. Mais l’avion resta stocké à North Weald jusqu’en 1990. En septembre il fut exporté aux Etats-Unis, racheté par Pacific Fighters, de Chino (CA). En mai 1991, il fut mis au nom d’Erickson Air Crane Co/ Erickson Group Ltd, de Medford (OR) avec le matricule « N4277N ». La restauration de l’avion fut effectuée à Chino et l’avion revola en février 1994. Entre 1997 et 2014, il fut exposé au Tillamook NAS Air Museum, de Tillamook (OR) repeint en bleu comme un appareil des Marines avec le code « RM 24 ». En août 2014, il fut inscrit au nom de l’Erickson Aircraft Collection, de Madras (OR), et en avril 2016, à celui de la société Erickson Group / Avenger Llc, de Beaverton (OR).
 
Hudner abat un MiG-15 aux commandes de son Corsair, un genre de victoire plutôt rare mais qui survint vers la fin de la guerre de Corée. Le 10 septembre 1952, le capitaine des Marines Jesse G. Folmar du VMA-312 descendit un des deux MiG-15 qui l’attaquèrent, lui et son coéquipier. Mais quelques minutes plus tard, il fut à son tour abattu par quatre autres MiG ; Folmar se parachuta et put être récupéré avec de légères blessures.
 
L’avion du film est un vrai MiG-15, que l’on voit malheureusement de loin et très rapidement. C’est un MiG-15bis du Planes of Fame Museum de Chino, immatriculé « N87CN », construit en URSS en 1951 (s/n 910-51), à priori sur l’ancien aéroport de Frunze (Moscou). Il fut livré démonté, et réassemblé à l’usine aéronautique de Shenyang. La force aérienne de la Chine populaire lui attribua le numéro de série « 83277 » et le renomma « J-2 ». Réformé vers 1980, il fut transféré à l’entreprise China Xinxing Corp Ltd. de Pékin. En juin 1991, Tom Friedkin de Cinema Air, à Carlsbad (CA), put l’acquérir et il reçut le matricule « N87CN », l’avion étant basé au Plane of Fame museum de Chino. En février 1999, Friedkin donna l’appareil au Planes of Fame Air Museum qui conserva son matricule. Dans le film, il a la décoration de la Corée du nord qu’il a au musée, exposé dans le hangar « Jet & Air Racers », avec le code « 1051 » rouge peint sur le nez. C’est le seul MiG-15 du musée, qui en possède trois, qui est en état de vol.
 
C’est un Sikorsky HO5S-1 (S-52) qui vient au secours de Brown et que l’on voit également sur le pont de l’USS « Leyte ». Dans le film, il atterrit à la fin du jour et redécolle la nuit venue. En réalité, la tentative de sauvetage se passa dans l’après-midi, à partir de 14 h. et jusqu’au crépuscule, quand le pilote de l’hélicoptère signala à Hudner qu’il ne pouvait pas voler la nuit…
 
Ce rare hélicoptère, immatriculé « N74817 », sur lequel on a peu d’informations, fut construit en 1953 (c/n 52-080) et pris en charge par l’US Marine Corps, avec le BuNo.130122, en janvier 1953. Il fut affecté à l’unité des Marines VMO-6 avec le code « WB-50 » et le numéro « 37 ». Ce n’est qu’en juillet 1952 que cette unité reçut des HO5S-1 pour remplacer ses Sikorsky HO3S-1. Ils servaient à l’observation et surtout à des évacuations sanitaires. Réformé, l’hélico du film fut acquis en décembre 1964, par Caribbean Hel Inc. de Miami et immatriculé « N74817 ». En juin 1967, il fut accidenté à la Jamaïque, à Kingston Harbor. Réparé, il revola en 1970, et en 1973, il appartenait à Aeroists International Inc. d’Hialeah (FL). En mars 1990, c’est Big Valley Aviation Inc. de Stockton (CA) qui était son propriétaire. En 2006, il était en vente. Le 2 avril 2012, il fut acquis par un pilote d’essais de Sikorsky, Alejandro Anduze, de Royal Palm Beach (FL). Il le restaura et lui donna sa décoration et ses codes originels des Marines. Depuis 2020, Anduze a participé, en tant que pilote, à quatre tournages de films, dont « Top Gun : Maverick » (2022), plus celui-ci, où il pilote son HO5S-1.
 
Enfin, le dernier avion du film est un Douglas DC-3 avec lequel Daisy se rend à Washington. Filmé à l’intérieur comme à l’extérieur, au sol, cet avion est le DC-3-178 construit en 1937 et livré à American Airlines avec le matricule « NC17334 » (c/n 1920) et baptisé « Flagship Detroit ». En avril 1947, il fut vendu à Banco de Mexico, immatriculé  « XB-JAD », puis « XB-HED ». En juin 1948, il revint aux Etats-Unis, vendu à Beldex Corp. (N4843H). Il eut ensuite de nombreux propriétaires successifs : Mustang Airways, Gaylord Container Corp (N177H), en octobre 1950, Storm Oil Co, de Saint Louis (MO) en 1963, Roberts Merchandise Marts Inc. en 1966, H E Guynn, de Tierra Verde (FL) en octobre 1967, J Robinson de Birmingham (AL) en 1975, R. Morgan de Fort Lauderdale (FL) en mars 1978, K & K Aircraft Inc. de Bridgewater (VA) en février 1985, qui reprit l’ancien matricule « N17334 » et transforma l’avion pour faire de l’épandage agricole, Dynamic Aviation de Bridgewater (VA), Eastern Mennonite University de Leland (IL) en mai 2004, et en janvier 2005, Flagship Detroit Foundation, de Shelbyville (TN). Il retrouva alors sa décoration d’origine qu’il a dans le film.
 
En dehors de ces « acteurs » , la production employa deux autres avions qui restèrent derrière la caméra. Si les vues du cockpit des Corsair furent réalisées en studio, utilisant un une maquette, celles des Bearcat furent réalisées dans le cockpit arrière du Hawker Sea Fury T.20S (N233MB) de Rod Lewis, basé à San Antonio (TX), qui ressemble à celui du Bearcat, et dont l’empennage fut repeint et le siège modifié, pour filmer les acteurs dans de vrais (faux) cockpits. Avant l’atterrissage, on voit les pilotes ouvrirent la canopée de leur appareil au moyen d’une manivelle située à droite, juste à côté de la planche de bord, sur le Sea Fury comme sur le Bearcat.
 
Un second avion-caméra fut également employé, un Aero L-39 Albatros appartenant à la compagnie californienne « Redstar air shows » et faisant partie de la patrouille « Patriots Jet Team », partenaire de la compagnie « Cinjet Helinet ». L’avion est muni d’une camera fixée sous la pointe du nez.
 
 
Christian Santoir
 
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