JEAN
Année : 2016
Pays : Nouvelle-Zélande
Genre : biographie
Durée : 1 h 34 min.
Couleur
Réalisateur : Robert SARKIES
Scénario : Paula BOOCK, Donna MALANE
Acteurs principaux :
Kate ELLIOTT (Jean Batten), Miranda HARCOURT (Ellen Batten),
Michael WHALLEY (Beverly Shepherd), Thomasin McKENZIE (la jeune Jean), Francis
MOUNTJOY (Jim Connor), Byron COLL
(Walter Symes).
Musique : Peter HOBBS
Photographie : Ginny LOANE
Producteurs : Paula BOOCK, Donna MALANE
Compagnie productrice : Lippy Pictures
Avions :
- -Aeronca 100, ZK-AMW, en arrière plan.
- -De Havilland DH-60G Gipsy Moth I, ZK-ADT
- -De Havilland DH-82A Tiger Moth, ZK-BFF
- -De Havilland DH.84 Dragon, ZK-AXI, en arrière-plan
- -De Havilland DH-94 Moth Minor, ZK-AKM, en arrière-plan
- -Percival P28B Proctor 1, ZK-DPP
Notre avis :
Ce téléfilm est une biographie intéressante de Jean Gardner
Batten (1909-1982), la plus grande aviatrice néo-zélandaise. Son scénario se
consacre principalement à sa quête pour établir de nouveaux records de vol à
longue distance et à un bref aperçu d'une de ses conquêtes amoureuses.
Le film commence en mai 1934, alors que Jean Batten vient de
rallier l'Angleterre à l'Australie. Jean vit avec sa mère, avec laquelle elle a
une relation très étroite. Sa mère la soutient dans toutes ses initiatives.
C'est alors qu'elle rencontre à Sydney, Beverly Shepherd, un élève pilote dont
elle tombe amoureuse. Elle prépare un nouveau vol de longue distance entre
l'Australie et l'Angleterre et Beverly l'aide à préparer son biplan. Une fois
son nouveau raid réussi, en avril 1935, elle décide d'acquérir un monoplan plus
rapide pour réaliser un nouveau vol reliant l'Angleterre à la Nouvelle-Zélande,
son pays d'origine. Son achat est sponsorisé par le directeur de la compagnie
pétrolière Castrol. Elle s'envole d'Hatfield et, le 16 octobre 1936, elle
atterrit à Auckland. A Sydney, elle peut retrouver Shepherd devenu pilote de
ligne. C'est en octobre 1937, qu'elle établit un nouveau record entre
l'Australie et l'Angleterre. De retour en Australie, elle apprend la
disparition de Shepherd, lors d'un vol entre Brisbane et Sydney. Elle part à sa
recherche, sans le retrouver. Ce n'est que plus tard que l'épave de son avion
est enfin repérée et que la mort de Shepherd est confirmée. Elle est
bouleversée, mais sa mère la persuade de revoler et, en octobre 1937, elle
repart pour son dernier raid entre l'Australie et l'Angleterre.
Ce film comporte quelques anachronismes. Quand elle achète
son monoplan Percival Gull, en août 1935, Jean dédicace son livre "My
life" à Charles Wakefield, le fondateur de Castrol, mais cet ouvrage ne
fut édité qu'en 1938... Son premier livre fut "Solo flight" édité en
1934, à Sydney. Vers la fin du film, Shepherd disparait après qu'elle ait volé
entre l'Australie et l'Angleterre (19-24 octobre 1937). Mais le crash de
Shepherd à bord d'un Stinson A d'Airlines of Australia, dont il était le
copilote, et son décès consécutif, eurent lieu le 19 février 1937, donc huit
mois avant son vol et le jour même où elle arriva à Sydney par bateau. Cet
accident fut l'objet du téléfilm australien "The riddle of the
Stinson" (1987) étudié sur ce site.
Le film ne mentionne pas son vol entre l'Angleterre et le
Brésil en novembre 1935, Jean étant la première femme à avoir traversé
l'Atlantique sud.
Le tournage de ce téléfilm reçut la collaboration de la
Royal New-Zealand Defense Force Auckland base Heritage, du MOTAT (Museum Of
Transport And Technology) d'Auckland, et
de la Croydon Aircraft Company d'Old Mandeville. Il eut lieu à Auckland, mais
aussi à Thames, possédant un petit terrain d'aviation avec des pistes en herbe.
Les avions du film :
Deux avions furent
employés par le tournage, leurs propriétaires étant remerciés dans le générique
de fin.
Le premier est un De Havilland DH-60G Gipsy Moth portant le
matricule "G-AARB" de l'avion de Jean Batten, lors de son vol
Angleterre-Australie du 8 mai 1934. Il est vu devant des hangars (marqués
"Mascot" et "Kingsford Smith Air Service Sydney", sans
doute réalisés en CGI) du Mascot airfield, l'aéroport de Sydney (sans doute le
Thames aerodrome).
Mais son véritable avion était un DH.60M Metal Moth (c/n
1412) avec un fuselage constitué de longerons métalliques recouverts de toiles
vernies. L'avion du film est un DH.60G (ZK-ADT, c/n 1101) tout en bois, dont on
a fermé le cockpit avant pour le faire ressembler au G-AARB, mais le cockpit
arrière n'a pas d'appui tête, comme le G-AARB original. Il appartient à Jan et
Jerry Chisum et il est basé sur le terrain d'Hastings.
Ce De Havilland est un avion historique. Construit en 1929,
il fut d'abord inscrit au nom d'un Londonien avec le matricule
"G-AAJO". En mai 1930, acquis par un éleveur australien, il décolla
de Croydon en septembre en direction du Kenya. Mais l'avion fut endommagé lors
de son atterrissage en Egypte. Réparé en Transjordanie en 1931, et avec un
nouveau propriétaire, il fit un autre voyage le menant de Téhéran à Heston
(GB), via la Russie, la Pologne et l'Allemagne. En août 1932, il devait relier
la Chine, mais la Russie refusant son survol, il retourna en Angleterre. En
octobre, il partit vers L'Indochine en passant par le Siam. En avril 1934, il
fut vendu à un Néozélandais, Stanley Gordon White, qui entreprit, en septembre,
de l'emmener en Australie par la voie des airs. Arrivé à Sydney en novembre
1934, l'avion fut acheminé par bateau à Auckland. Il fut alors immatricule
"ZK-ADT" au nom de Stanley White d'Hastings. Vendu en janvier 1941 à
Airwork Ltd. de Wellington, il eut ensuite de nombreux propriétaires après
avoir subi une révision approfondie : Union Airways Social Club en janvier,
Arthur B. Baker, de Whitehall en 1947, AW Alexander & TH. Hall, de Wairoa
en 1951, AW Alexander, D. Matches & AJM Buttolph de Wairoa en 1967, Gordon
K Reader, de Palmerston North, en 1970, Henry Lee Middleton de Pukekohe en
1972. L'avion fut stocké en 1981. En 1993, il fut entièrement reconstruit et
revola en 2003, toujours au nom du même propriétaire. C'est en juillet 2012,
qu'il fut vendu à Jan et Jerry Chisum; précisons que Jan Chisum est la fille de
Stanley White, le propriétaire de l'avion entre 1934 et 1941.
Le second avion est le Percival P-28 Proctor 1 (c/n K.305)
de Guy Clapshaw aperçu quand Jean le découvre, à l'intérieur d'un hangar de la
base de la RNZAF d'Auckland. Il a conservé dans le film son matricule
néozélandais "ZK-DPP", au lieu d'avoir celui de l'avion de Jean
(G-ADPR) avec lequel elle relia l'Angleterre au Brésil en novembre 1935, puis
l'Australie, en octobre 1936. Jean n'avait pas un Percival Proctor mais un
Percival D.3 Gull Six qui est légèrement différent. Il n'a que trois places au
lieu de quatre et un gouvernail non compensé. Il a une envergure et une
longueur du fuselage un peu moins grande que le Proctor. Le pare-brise bombé du
Proctor, a été modifié ainsi que les autres vitres du cockpit pour ressembler
exactement à ceux du Gull de Jean Batten, mais il a conservé ses quatre places.
Ce Percival P-28 Proctor 1 fut construit en 1939 à Luton,
par Percival Aircraft Ltd. pour la RAF. Il y reçut le code P6271 en juillet
1940 et servit d'avion d'entrainement à la radio. En juin 1946, mis sur le
marché civil, il fut acheté par Air Service Training, sur l'Hamble Airport avec
le matricule "G-AHTV". Le 26 octobre 1953, il s'envola pour
l'Australie où il atterrit en novembre. Il fut enregistré au nom d'Arthur M.
Lowe, de Julia Creek (QLD) avec le matricule "VH-BCX". Entre mai 1961
et octobre 1999, il connut huit autres propriétaires. En novembre 2006, il fut
vendu à Edgar William Clapshaw, de Manukau, avec le nouveau matricule
"ZK-DPP". Il fut confié à la Croydon Aircraft Company, d'Old
Mandeville. Sa restauration y fut entreprise pour le faire ressembler au
Percival Gull de Jean Batten. La restauration fut achevée en 2007 et l'avion
mis au nom de Croydon Aircraft Company.
Au début du film, le Gipsy Moth "G-AARM" est
accompagné en vol par un De Havilland DH-82A Tiger Moth II "ZK-BFF"
(c/n 83564). Il commença sa carrière dans la RAF avec le code
"T5807". En janvier 1953, il fut vendu à Adil Aviation Ltd, basé sur
l'aéroport de Croydon, avec le matricule "G-ANBW". En avril 1954, il
fut exporté en Nouvelle-Zélande où il reçut le matricule "ZK-BFF". En
1966, sa licence fut suspendue et l'avion stocké à Waiuku. Sa restauration
débuta en 1998 et, en février 2005, il appartenait à J. N. et G. J. Pheasant,
de Mount Maunganu. John Pheasant est cité dans le générique de fin comme
conseiller aéronautique. L'avion est basé sur l'aéroport de Tauranga.
Sur l'aéroport fictif de "Londres-Hatfield" devant
le hangar de "British Airworks Ltd." est garé un Ford Trimotor. Le
problème est qu'il n'y a pas un tel appareil en Nouvelle-Zélande... Il pourrait
donc s'agir d'une image copiée sur un véritable avion; sa décoration blanche et
rouge ressemble beaucoup au Ford américain "N9651", portant la livrée
de TAT (Trans Continental Air Transport). Devant le même hangar, est garé
l'Aeronca 100 "ZK-AMW" de Kip Netherclift qui l'avait restauré en
2006.
Devant la porte ouverte d'un autre hangar, apparait un De
Havilland DH.84 Dragon en maintenance. Mais comme il est vu de face on en
aperçoit ni sa décoration, ni son matricule. Par contre, on voit, peu après,
Shepherd monté à son bord. C'est le seul Dragon enregistré "ZK-AXI"
en Nouvelle-Zélande, appartenant à deux pilotes d'Albany, G.S. et G.A Smith, et
qui fait partie de la Stan Smith Collection, basée sur le North Shore Airport.
Devant un autre hangar, la nuit, il y a un De Havilland
DH-94 Moth Minor, appartenant aux mêmes propriétaires que le Dragon. Il est aux
couleurs de l'armée, mais il porte les trois dernières lettres de son matricule
sur le fuselage, "ZK-AKM" (c/n 94012), lettres que l'on aperçoit
difficilement.
Christian Santoir
*Film disponible sur https://ok.ru/video/
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