Restless SPIRITS
Année : 1999
Pays : Canada
Genre : fantastique
Durée : 1 h 36 min.
Couleur
Réalisateur : David WELLINGTON
Scénario : Gail COLLINS, Semi CHELLAS
Acteurs principaux :
Lothaire BLUTEAU (Charles
Nungesser), Michel MONTY (François Coli), Juliana WIMBLES (Katie), Marsha MASON
(Lydia), Leslie HOPE (Charlotte), Ben COOK (Andy)
Musique : Ron SURES
Photographie : André PIENAAR
Producteurs : Susan CAVAN, Patrick WHITLEY
Compagnies productrices : Accent Entertainment Corporation,
Temple Street Productions,
Avions :
-Boeing PT-13D Kaydet
Notre avis :
Ce téléfilm commence par nous rappeler que le 8 mai 1927, le
monomoteur "L'Oiseau blanc" décolla de France, piloté par le lieutenant
Charles Nungesser et son navigateur François Coli, pour le premier vol sans
escale vers New-York. La disparition de ces aviateurs est à la base du scenario
de ce film fantastique.
Kathie Penhallow est une jeune fille qui n'arrive pas à se
remettre de la mort de son père, un pilote militaire mort lors d'un vol
d'essai, plusieurs années auparavant. Sa mère l'emmène avec son petit frère,
rendre visite à leur grand mère Lydia, à Terre-Neuve. Un jour en cherchant son
frère qui s'est égaré dans la forêt, elle le rejoint au bord d'un lac, à
proximité de la maison de sa grand-mère. Elle voit alors un pilote couvert de
décorations ! La nuit suivante, elle retourne près du lac et elle se retrouve
face à Nungesser et Coli, qui semblent parfaitement en vie pour des hommes qui
ont disparu 70 ans plus tôt. Mais ce sont en réalité les fantômes des aviateurs
disparus et ils ne pourront trouver de repos tant qu'ils ne pourront récupérer
leur avion qui gît au fond du lac. Alors que Kathie a du mal à convaincre son entourage
de ce qu'elle a vu, elle a désormais un objectif dans sa vie, pour la première
fois depuis la mort de son père. Elle décide d'aider les deux esprits à
reconstituer leur avion et finir leur vol, de sorte qu'ils seront libérés. En
faisant ainsi, Kathie peut surmonter sa détresse personnelle au sujet de la
mort de son père. L'avion doit d'abord être tiré hors des eaux, ce qui n'est
une mince affaire pour Kathie, Il est ensuite reconstitué peu à peu par Kathie,
aidée de son ami Andy, mais elle est la seule à pouvoir voir et communiquer
avec les fantômes. L'avion est finalement restauré avec les moyens du bord,
mais il peut décoller. Quand il se met à rouler, il se transforme peu à peu en
l'avion original, puis, quand il monte dans les airs, il disparait comme par
enchantement. Les aviateurs français ont repris leur vol et sont partis vers
leur destin. Kathie a enfin retrouvé le moral.
Comme tous les téléfilms, celui-ci présentent de nombreuses
invraisemblances et erreurs.
Nungesser et Coli décollèrent de l'aéroport Bourget à 5 h 18
h du matin, pas d'un terrain en pleine champagne, On ne sait toujours pas où
ils ont disparu et comme pour toutes ces disparitions célèbres (Cf. Amelia
Earhart) de nombreuses suppositions ont été émises se basant sur des témoignages
souvent contradictoires, concernant parfois d'autres avions que l'Oiseau Blanc.
Les recherches effectuées en 1927, peu après sa disparition, ont toutes été
vaines. Les seules hypothèses valables, c'est qu'ils se seraient crashés à
Terre Neuve (Trinity Bay, mais à Porters Point dans le film) ou dans la mer, à
proximité de Saint Pierre et Miquelon, sans que l'on ait à ce jour, aucune
preuve certaine…
On constate que les Nungesser et Coli du film ne ressemblent
en rien à leurs modèles, qui avaient un physique plus "étoffé".
"Nungesser" porte étonnement ses médailles sur sa poitrine, dont la
Légion d'honneur, la Médaille militaire, l'American Distingusihed Service et
même la croix de la décoration allemande "Pour le mérite" qui se
portait uniquement autour du cou et que ne lui attribuèrent jamais les
Allemands !
Nungesser est représenté comme un homme peu sympathique
dominé par un ego surdimensionné et qui passe son temps à parler, alors que
Coli, qu'il accuse d'avoir fait des erreurs de navigation, travaille sur
l'avion en relation avec Kathie. Quand Kathie lui annonce que deux semaines
après leur disparition, un certain Charles Lindbergh a fait un vol direct
New-York Paris, seul à bord d'un petit monomoteur, il ne veut pas le croire.
En 1927, Nungesser était divorcé et on ne sait quelle femme
se précipite pour l'embrasser une dernière fois et lui confier son écharpe
qu'il s'attache autour du bras. Par contre Coli était bien marié et il avait,
non pas une fille, mais trois filles qui
n'étaient pas des bébés (comme dans le film), mais avaient plus de vingt
ans au moment de sa disparition.
Le tournage eut lieu, apparemment, sur le petit terrain en
herbe du Murray Kot Field à Orangeville, situé au nord ouest de Toronto
(Ontario) et qui appartenait à Murray Kot, cité dans le générique comme pilote
du seul avion du film.
Les avions du film :
Le tournage n'employa qu'un seul avion, un Boeing PT-13B
Kaydet qui est "L'Oiseau Blanc". Faut-il préciser que ce type d'
avion n'a rien à voir avec le Levasseur PL-8 de Nungesser et Coli, un avion
plus lourd (5 030 kg contre 1 200 kg) et plus grand (envergure de 14,60 m
contre 9.81 m) sans parler de son autonomie (7 000 km contre 813 km…). Le PT-13
a été peint entièrement en blanc sans aucun matricule et porte un blason fictif
(une tête de mort avec deux tibias et deux oiseaux) inspirée par celui de Nungesser.
L'avion est piloté par Murray Kot, un pilote de ligne qui
avait une petite entreprise nommée Flying Past consacrée à la restauration, la
maintenance et l'exhibition d'avions anciens. Flying past était basé sur son
petit terrain privé d'Orangeville. Selon lui, il possédait un Boeing Stearman
PT-13B Kaydet, son "bon vieux Stearman", immatriculé "C-GPTD". Mais en 1998,
au moment du tournage, cet avion était inscrit au nom de William L. Koyle, d'Orangeville
(ON) et ne le fut jamais au nom de Murray Kot...
On constate que le "C-PGTD" est différent de
l'avion du film qui est propulsé par un moteur de sept cylindres Continental
R-670-5 et non d'un Lycoming R-680-11 de neuf cylindres. L'avion du film ne
comporte pas l'axe du démarreur à inertie, situé à gauche du capot moteur, comme
sur le C-GPTD. Il s'agit
donc d'un Kaydet différent. Par contre, il ressemble en tout point (à part sa
décoration) au Boeing PT-17 Kaydet (A75N1) "C-FAIU" (c/n 75-2180,
serial FK107) qui appartient depuis 1988 au Canadian Warplane Heritage de Mount
Hope près d'Hamilton (ON). Cet avion ne reste pas dans son hall d'exposition et
participe à de nombreux meetings aériens. Mais le musée n'est pas mentionné
dans le générique et cela ne reste qu'une hypothèse…
Quand l'avion est "restauré" à la fin du film, on
a construit une maquette qui y ressemble fort peu, avec un fuselage et des
ailes entoilés avec des couvertures, des draps, des morceaux de tissus divers,
voire même des torchons, c'est totalement pitoyable ou risible ! On a rajouté un petit train
d'atterrissage, le véritable avion ayant largué le sien en France, afin de
pouvoir amerrir sans problème. L'avion est équipé d'un moteur Lycoming R-680-7
de neuf cylindres à démarrage électrique que Nungesser et Coli sortent de l'eau
(chacun devait soulever environ 110 kg, ce moteur pesant à sec 223 kg…), alors
que le Levasseur avait un moteur Lorraine 12 Eb de douze cylindres en W (391
kg.).
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
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