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FOXBAT

 FOXBAT

Vo. Woo Fook

 

Année : 1977
Pays : Hong-Kong
Durée : 1 h 47 min.
Genre : Action
Couleur
 
Réalisateur : Po-Chih LEONG         
Scenario : Philip CHAN, Po-Chih LEONG
 
Acteurs principaux :
Henry SILVA (Michael Saxon), Vonetta McGEE (Toni Hill), Rik Van NUTTER (Crays), Roy CHIAO (Docteur Vod), James YI LUI (Cheung), Gigo TEVZADZE (Mr. Lamont)
 
Musique : Roy BUDD          
Photographie : Tony HOPE
Producteurs : May LIM, Chi-Ming YIP
Compagnie productrice : Bang Bang Film Productions
 
Aéronefs :

  • -BAC TSR-2, au sol
  • -Handley Page HP.137 Jetstream, en arrière-plan
  • -Kawasaki KH-4
  • -Lockheed F-104DJ Starfighter, document.
  • -MiG-25 Foxbat, maquette
  • -Mitsubishi F-4EJ Phantom II, document.
  • -Mitsubishi F-15J
  • -Vickers Varsity, en arrière-plan

 
 
Notre avis :
 
Le scenario de ce film est basé sur un événement réel, la défection du pilote russe Viktor Belenko qui, le 6 septembre 1976, atterrit sur l’aéroport japonais d’Hakodate (Hokkaido), aux commandes de son MIG-25 Foxbat, un intercepteur supersonique qui intéressait beaucoup les Américains.
 
Le film commence donc avec le MiG-25 qui est repéré en approche du nord du Japon, volant à une grande vitesse. Après avoir échappé aux tentatives d’interception, il atterrit sur l’aéroport civil d’Hakodate où il provoque une affluence de journalistes et d’officiels de tous bords. Peu après, l’avion est photographié en détail pour connaître son fonctionnement. Un agent secret américain de la CIA, Michael Saxon, réussit à enregistrer les photos sur un microfilm qu'il compte vendre au plus offrant pour son profit personnel, grâce à une camera minuscule cachée dans son œil de verre gauche. Après avoir récupéré la carte microscopique du film, il l’a cachée dans une pastille Valda, ce qui lui permet de passer les contrôles de sécurité sans problème…Mais il est en concurrence avec des agents et des représentants de nombreux pays ; à un moment donné, il y a même une vente aux enchères secrète des plans. Le KGB ne reste pas inactif et des agents sont envoyés pour détruire les documents ou éliminer celui qui les détient. Saxon part à Hong-Kong pour contacter un homme qui peut l’aider à vendre les plans. Mais lors d’une réunion, un cuisinier chinois, Cheung, prend dans la boite de pastilles, ouverte devant Saxon, sans le savoir, la pastille contenant le microfilm et l’avale ! Le cuisinier devient alors une cible pour tous les agents secrets, à commencer par Saxon. S’ensuit alors une longue poursuite désespérée à travers Hong-Kong pour capturer Cheung et récupérer le microfilm dans son estomac. Mais tout va mal se terminer, les espions s’exterminant mutuellement. Ecœuré, Saxon va démissionner de la CIA et on ne sait si Cheung va survivre…
 
En réalité, les choses furent plus simples et les espions russes et américains ne s’entretuèrent pas pour récupérer de simples diapositives. Le 25 septembre, le MiG fut partiellement démonté et acheminé vers la base militaire de Hyakuri dans un C-5A de l’US Air Force. Des techniciens japonais et américains désassemblèrent l’avion et l’analysèrent en détail. Le 15 novembre, une quarantaine de caisses contenant les parties de l’avion furent expédiées par bateau en URSS. Les Russes se plaignirent qu’ils manquaient des pièces…L’avion ne fut pas essayé en vol bien que Belenko ait emporté avec lui, son manuel de vol ; sous la pression de Soviétiques, le Japon ne permit pas aux Américains de le faire voler.
 
Malgré son titre, ce film n’a rien à voir avec un film d’aviation, mais est plutôt un film d’espionnage avec des développements rocambolesques remplis de clichés. L'intrigue traîne un peu en longueur jusqu'au moment où la poursuite du cuisinier commence au milieu du film, donnant lieu à une série de numéros de cascadeurs.
 
Le tournage eut lieu en partie sur l’aéroport d’Hakodate (Japon). Après onze minutes, on ne voit plus d’avions et l’action se passe uniquement au sol. On aurait pu penser qu’un film portant un tel titre, nous aurait montré plus de scènes aériennes…
 
Les avions du film :
 
A priori, la vedette du film devait être le MiG-25, baptisé « Foxbat » par l’OTAN, mis en service en 1970 par l’URSS. La production de cet avion d’interception et de reconnaissance supersonique s’est arrêtée en 1984, mais il est toujours en service en 2022.
 
Celui aperçu dans le film n’est qu’une maquette télécommandée construite (comme indiqué dans le générique de fin) par la société anglaise Waddon-Aston Associates. Il porte le numéro « 31 » rouge comme le MiG-25 de Belenko.
 
Au début du film, ses images sont mélangées avec celles de McDonnell Douglas F-4EJ Phantom II, de McDonnell Douglas F-15J, appartenant à la Force d’Autodéfense japonaise et construits par Mitsubishi. On peut identifier les Mitsubishi F-4EJ ayant les numéros de série « 57-8371 », (c/n M071) et « 57-8373 », (c/n M073), des chasseurs mis en service en 1975 et retirés du service en 2021. En plus des ces appareils, on peut voir des Lockheed F-104DJ Starfighter en service entre 1962 et 1986, qui eux aussi partent à la chasse de l’avion inconnu.
 
Les vues de tableau de bord aperçus de temps en temps, censées être celles du MiG-25, ne correspondent pas à l’avion, ni à celui d’un F-4 ou d’un F-15.
 
Mais l’avion que l’on remorque sur le tarmac, n’est  pas un MiG-25. Le véritable avion aperçu n’a qu’une seule dérive, un nez court et un train principal équipé de quatre roues, au lieu de deux pour l’avion russe. Les entrées d’air de ses réacteurs ont été modifiées pour ressembler à celle du MiG. Bien qu’il soit recouvert en grande partie par des bâches (comme le fut le vrai MiG-25 « 31 » sur l’aéroport d’Hakodate) on peut reconnaitre un avion anglais, le BAC TSR-2. On remarque en outre que le pilote ouvre la verrière en la soulevant, alors que sur le MiG-25, il la bascule vers la droite…La vitre frontale est rectangulaire alors que sur le MiG, elle est plutôt de forme ovale. En outre, quand il tire un coup de feu en l’air, le pilote se tient à droite de la dérive, ce qu’il ne pourrait faire sur le MiG, la dérive étant située au bord du fuselage, ne laissant que la possibilité au pilote de monter sur la gouverne de profondeur d’un seul bloc, située plus bas et dont la mobilité rend la position inconfortable... Sur le TSR-2, le pilote est simplement debout sur le fuselage, au-dessus d’un réacteur, comme l’est un mécanicien, quand l’avion est remorqué dans un hangar.
 
Cet avion rare n’a pas été filmé à Hong-Kong, ni au Japon. Il n’en reste plus que deux exemplaires entiers dans des musées anglais. En 1977, lors du tournage, l’un (le XR222) était exposé sur la base de Cranfield (Bedfordshire) et l’autre (le XR220) au Royal Air Force Museum de Cosford (Shropshire). Certains petits détails permettent néanmoins de préciser où il a été filmé. Ainsi la maquette du MiG-25 atterrit sur une piste 08/26 qui existait à Cranfield (elle est fermée depuis et était encore en service en 1990) ; à Cosford, la piste est la 06/24. On peut également voir en arrière plan, quand les techniciens commencent à démonter le MiG-25, un Handley Page HP.137 Jetstream et un Vickers Varsity, des avions qui étaient présents en 1977 à Cranfield, appartenant au College of Aeronautics ou au Royal Aircraft Establishment. Mais peu après, on voit les mécaniciens travailler sur un Mitsubishi F-4J Phantom japonais et sur un de ses réacteurs General Electric J79-GE-17A ! En outre, le hangar dans lequel on remorque le TSR-2 est conforme à celui de type C présent à Cranfield (mais pas à Cosford).
 
Le TSR-2 du film serait donc plutôt le « XR222 » construit en septembre 1964 à l’usine Vickers de Weybridge. Ce bombardier nucléaire supersonique ne put faire son premier vol suite à l’annulation du programme, le 6 avril 1965. Il fut alors pris en charge par le ministère de la Défense et transporté, démonté, au College of Aeronautics de Cranfield, en octobre, pour y servir de cellule d’instruction. Quand les progrès techniques dépassèrent finalement la technologie de l’appareil, le ministère de la Défense en fit don à l'Imperial War Museum de  Duxford, en 1977. L’avion y arriva pour y être exposé, en mars 1978. Il resta incomplet pendant de nombreuses années et fut principalement conservé à l'extérieur. Sa restauration complète eut lieu en 2004/2005. Remis à neuf, il est depuis exposé à l’intérieur du musée.
 
Le dernier aéronef utilisé par la production est hélicoptère dans lequel arrive un officiel japonais. Il s‘agit d’un Bell 47G3B/ Kawasaki KH4 immatriculé « JA7476 » (c/n 2113) de la compagnie Mitsui and Co. En 1979, il était transformé en hélicoptère de traitement agricole.
 
Saxon arrive à l’aéroport de Hong-Kong Kai Tak dans un Boeing 707-337 d’Air India (vue sa livrée) filmé en finale sur un documentaire.
 
 
Christian Santoir
 
* Film disponible sur YouTube

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