LA PLUIE NOIRE
Und der Regen verwischt jede Spur
Année : 1972
Pays : Allemagne de l’ouest, France
Durée : 1 h 34 min.
Genre ; drame
Couleur
Réalisateur : Alfred
VOHRER
Scénario : Michel
GAST, Manfred PURZER, Alexander PUSHKIN
Acteurs principaux :
Alain NOURY (Alain),
Anita LOCHNER (Christine),
Wolfgang REICHMANN (Luba), Malte THORSTEN (Martin), Eva CHRISTIAN (Karin),
Ruth-Maria KUBITSCHEK (Irene )
Musique : Erich
FERSTL
Photographie : Jerzy
LIPMAN
Producteur : Luggi
WALDLEITNER
Compagnie productrice : Roxy Film
Aéronefs :
- -Bell 47J Ranger, D-HICK
- -Boeing 707-430, D-ABOG, au sol
- -Dornier-Bell UH-1D Iroquois, D-HATA
- -Focke-Wulf FWP.149D, D-EOPG
- -Lockheed L-1649A, D-ALUB
- -Reims-Cessna 150H, D-EHSJ
Notre avis :
Christine, une étudiante, est follement amoureuse du
Français, Alain, qui étudie l'allemand à Lübeck. Comme Alain doit rentrer
bientôt en France, ils se promettent de se revoir pendant les vacances. Pendant
ce temps, Luba, le père de Christine, un homme autoritaire porté sur la
bouteille, connaît des difficultés avec son entreprise. Au cours d'un dîner
réunissant Luba, Alain, Christine et sa tante Karin, Luba interdit à sa fille
de revoir Alain. Christine prévoit alors un rendez-vous en cachette. Durant une
tempête très pluvieuse et froide, Christine arrive au rendez-vous. Mais avant
qu'Alain arrive, toute grelottante, elle perd connaissance. À l'hôpital, son
père et Karin lui racontent qu'un jeune homme l'a amenée ici et qu'Alain a
annulé son invitation. Christine l'appelle au téléphone, elle tombe sur sa mère
qui lui dit qu'il ne veut plus lui parler. À sa sortie de l'hôpital, elle
remercie celui qui l'a aidée, le pilote Martin Täumer. Elle se sent alors de
plus en plus attirée par lui. Quand le père de Christine apprend que Martin est
le fils unique d'un riche industriel, il réalise les avantages personnels qu'il
pourrait tirer de cette liaison. Il va voir le père de Martin pour discuter du
mariage. Au cours d'une fête, Luba montre à Martin un album de photos de sa
fille. Lorsque Martin découvre ses photos avec Alain, son sang se fige.
Christine lui parle alors d'Alain et de leur rencontre secrètement planifiée,
le jour où Martin l’a rencontrée. Martin se souvient de ce jour-là : suite à
une faute de conduite, il a poussé une voiture hors de la route détrempée ;
elle a ensuite pris feu. Le jeune
conducteur décédé était Alain ! Cherchant de l'aide, il a finalement découvert
Christine qui s'était évanouie. Martin se sent coupable mais ne se sent pas
capable d'en parler à Christine. Luba, qui sent la relation fragilisée, demande
à Martin d'oublier l'accident, et l’assure que cela passera avec le temps.
Mais Martin prend ses distances avec Christine, et un jour, il lui avoue tout à par
téléphone. Puis, il prend un avion et se précipite vers le sol ! Christine
reste pétrifiée…
Ce drame n’a rien d’un film d’aviation, mais un des
principaux personnages est un pilote et plusieurs avions apparaissent après 57
minutes.
Le tournage de ce drame eut lieu du 16 août au 20 septembre
1972, principalement à Lübeck. Des scènes furent également filmées à Munich,
Hambourg et dans le sud de la France. Les scènes aériennes ont été filmées à
partir du petit terrain d’Hartenholm, situé à 50 km, à l’ouest de Lübeck. La
production utilisa deux avions privés et deux hélicoptères, filmés à partir de
ce terrain.
Les avions du film :
Martin s’entraîne au vol IFR avec un Focke-Wulf FWP.149D, la
version construite sous licence du Piaggio P.149. Cent quatre vingt dix FWP.149
furent construits en Allemagne. Cet
avion biplace immatriculé «D-EOPG » (c/n 168) a été construit en 1959 et livré
à la Waffenschule 50 de la Luftwaffe d’Erding, avec le code « BD+392 ». En
1964, l’école se réinstalla sur la base de Fürstenfeldbruck et en 1967 l’avion
reçut le nouveau code « 90+08 ». L’avion
fut réformé en 1972 et vendu à un particulier sur le marché civil avec le
matricule « D-EOPG ». En mai 1976, l’avion fut acquis par Kurt Grøndahl
Mortensen de Sengeløse, au Danemark, immatriculé « OY-POT ». Il changea de
propriétaires en 1983 et 2017, toujours au Danemark. En 2019, il rejoignit le
Vliegend Museum Seppe de Bosschenhoofd, au Pays-Bas, sur l'aéroport
international de Breda. Il porte toujours son matricule danois et il est en
état de vol, en 2022.
L’avion est filmé en vol, mais aussi à l’intérieur du
cockpit, ce qui permet de voir son vrai tableau de bord.
En arrière plan, quand Christine va voir Martin à son
aéroclub, on distingue un Cessna 337D Super Skymaster immatriculé « D-GALA »
(c/n 337-1014) de l’entreprise Fa. Werner Schulz. Construit en 1968, il fut
d’abord immatriculé « N85894 », puis exporté en Allemagne en 1969 (D-GALA). En
septembre 2004, il fut immatriculé en Suède (SE-KMF), mais en 2006, il était
basé à Dijon, appartenant à JPC Aviation, une entreprise française basée en
Côte-d’Or. En juillet 2008, l’avion fut de nouveau immatriculé aux Etats-Unis
(N337RC) au nom de la compagnie fiduciaire « N337RC Corp Trustee, » de
Wilmington (DE), mais l’avion ne semble pas avoir quitté la France et portait
toujours en 2020, le logo de « JPC »…
Martin pilote également un hélicoptère. Quand il va voir
Christine, il décolle avec un Bell 47J Ranger. Mais l’hélicoptère que l’on voit
survoler la ville de Lübeck, est un SNCASE SE.3130 Alouette II ! Peu après, on
revoit le Bell au-dessus du jardin de Christine. Il s’agit de l’Agusta Bell 47J
Ranger « D-HICK » (c/n 1041). En 1958, il fut d’abord immatriculé aux Pays-Bas
« PH-NEB », puis « PH-HEB », au nom de la compagnie Schreiner Aero Contractors
CV, de La Haye, avec le nom de "Bandar Abas". Puis, en 1968, il fut
exporté en Allemagne où il reçut le matricule « D-HICK » au nom de la compagnie
Luftreederei Fluggesellschaft mbH, basée sur l’héliport d’Oedheim. Il a été
rayé des registres en décembre 1982 et ferraillé.
Quand il va voir le père de Martin, Luba descend d’un Boeing
707-430 de la Lufthansa. Il est immatriculé « D-ABOG » (c/n 18056) et porte le
nom de « Bonn ». Construit en 1961, il fut livré à la compagnie allemande en
mars. En octobre 1976, il fut vendu à la compagnie américaine Air Trine
(N9985F) basée à Miami. En décembre 1977, il fut loué à Air Nigeria et en mai
1978, à la compagnie irlandaise, Interconair. En août1980, il passa chez la
compagnie américaine Anderson Aviation et fut loué à la compagnie de Guinée
équatoriale Bata International en décembre 1980, immatriculé « 3C-ABH ». En
1982, il fut vendu à Israël Aerospace Industries, mais exploité par la
compagnie charter égyptienne Air Sinaï en conservant son matricule guinéen. En
mars 1984, il servait de cellule d’entrainement au sol sur l’aéroport de
Tel-Aviv. L’avion a été ferraillé depuis.
Sur le terrain d'Artenholm, trône un Lockheed L-1649A
Starliner qui sert de café-restaurant. Immatriculé « D-ALUB » (c/n 1034), ce
beau quadrimoteur fut construit en 1957 et pris en charge par la Lufthansa en
septembre de la même année. Il fut un des quatre L-1649A de la compagnie
allemande. En juillet 1960, il fut converti en cargo et loué en juillet 1962 à
la compagnie World Airways basé à Oakland (CA), avec le matricule « N45511 ».
Il fut rendu à la Lufthansa en février 1964. En 1965, l’avion fut réformé et
stocké. C’est en janvier 1968, qu’il fut vendu à Nordflug qui le transforma en
restaurant. Il a été détruit par incendie le 31 juillet 1975 !
A la fin du film, Martin, pour se suicider, décolle avec un
Reims-Cessna 150H, immatriculé « D-EHSJ » (c/n 267) sur lequel on n’a aucune
information. Lors de ses pirouettes, c’est toujours le même appareil, mais
quand il fait son dernier piqué mortel, on voit un autre avion (une maquette ?)
portant le vrai faux matricule « D-ECFF » et une décoration différente. Au sol,
il pourrait s’agir d’une maquette (avec une gouverne de profondeur en une seule
pièce , ce qui ne correspond pas à un Cessna 150 ou 172). Le vrai « D-ECFF »
est un Reims F.172L Skyhawk (c/n F172 00806) construit au début de 1972. En
2019, il était toujours bien vivant…
C’est un Dornier-Bell UH-1D Iroquois qui emmène le corps de
Martin. Immatriculé « D-HATA (c/n 8062),
il appartenait à la BGS (BundesGrenzSchutz - Garde des Frontières Fédérales)
dont il porte l’insigne près de la porte du cockpit. Il avait appartenu à
l’armée allemande avec le code « 70+32 ». Le 31 janvier 1973, lors d’un vol
sanitaire, il heurta le lac de
Ratzeburg, alors qu’il volait bas, en plein brouillard. Il fut entièrement
englouti et irrécupérable.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.com
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