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THE CAPTAIN

THE CAPTAIN

Vo. Zhong Guo Ji Zhang / 中国机长

 

Année : 2019
Pays : Chine populaire
Durée : 1 h 51 min.
Genre : catastrophe
Couleur

Réalisation : Andrew LAU
Scénario : Yonggan YU

Acteurs principaux :
Hanyu ZHANG (Liu Changjian), Hao OU (Xu Yichen), Jiang DU (Liang Dong), Quan YUAN (Bi Nan), Tian'ai ZHANG, (Huang Jia), Qin LI (Zhou Yawen), Yamei ZHANG (Zhang Qiuyue), Qiru YANG (Yang Hui) .

Musique : Yu-peng CHEN
Photographie : Yuen Man FUNG
Producteurs : Xiang HUANG, Steven HUI (as Zhiyong Xu), Defu JIANG, Xiaojiang QUJI, Dong YU.
Compagnies productrices : Bona Film Group, Wanda Media Co., Zhejiang Bona Film and TV Production, Bona Entertainment (as Bona Entertainment-HK), Cloudchasers Entertainment.

 

Avions :

  • - Airbus A319-133, B-6419
  • - Airbus A319-133, B-6410
  • - Airbus A319-132, B-6020
  • - Airbus A320-200 (WL)
  • - Shenyang J-11

     

    Notre avis :

    Le film est basé sur un fait réel, l’accident du vol 3U8633 de Sichuan Airlines qui avait décollé le 14 mai 2018 de l’aéroport international de Chongqing-Jiangbei, à destination de l’aéroport de Lhassa-Gonggar, au Tibet (région dépendant de la Chine populaire depuis 1965). Après qu’une vitre du cockpit se soit brisée, il dut faire un atterrissage d’urgence sur l’aéroport international de Chengdu-Shuangliu.

    L’histoire commence de très bonne heure, dans l’appartement du commandant de bord, Liu Changjian, qui, avant de partir à l’aéroport, vérifie que tout est bien préparé pour la fête d’anniversaire de sa fille qui doit avoir lieu le soir même. Puis, il retrouve son équipage, son nouveau copilote, Xu Rui Chen, un autre commandant, Liang Peng, qui va les accompagner, ainsi que les hôtesses de l'air, dont la cheffe de cabine, Bi Nan, pour la préparation d’un vol de routine qui doit avoir lieu entre Chongqing et Lhassa. Le décollage a lieu à 6 h 27. Une fois l’avion arrivé à son altitude de croisière, le second commandant quitte le cockpit pour s’installer dans la cabine. A 7 h 07, un léger bruit se fait entendre dans le cockpit et le copilote trouve des fissures dans son pare-brise de droite. Le commandant demande alors l’autorisation de descendre et de se dérouter vers l’aéroport de Chengdu. Autorisation reçue, le commandant commence la descente, c’est alors que le pare-brise droit explose et le cockpit subit une décompression explosive. Le copilote est projeté à l’extérieur mais il est retenu par sa ceinture de sécurité peu serrée. Son corps a involontairement touché le manche latéral, faisant fortement piquer l’avion tout en le faisant virer à  droite. Le pilote automatique se déconnecte et le commandant reprend l’avion en vol manuel tout en essayant de retenir son copilote, mais seul dans le cockpit, ce n’est pas facile. Le  second commandant parvient néanmoins à entrer dans le cockpit pour ramener le copilote à l’intérieur et il peut donner aux pilotes leurs masques à oxygène. Dans la cabine, c’est la panique et les hôtesses ont beaucoup de mal à calmer le passagers et à leur faire respecter les règles de sécurité. L’avion n’a plus aucune communication radio, mais le copilote parvient à mettre le transpondeur en position détresse et l’avion réapparait alors sur les écrans des contrôleurs aériens. Rallier Chengdu s’annonce difficile, car l’avion doit faire face à un front orageux très dense. Liu tourne en rond devant pour trouver un passage dans ce véritable mur. Cela dure et il va falloir se décider. C’est ainsi qu’il parvient à trouver une petite zone moins active où cependant les turbulences sont très fortes et où l’avion est frappé par la foudre. L’avion disparait de nouveau des radars et les contrôleurs son très inquiets. Après un certain temps, le commandant parvient à sortir de l’orage, mais il vole très bas, en-dessous des cimes des montagnes, il est impératif de remonter. L’avion réapparait alors sur les radars. Liu opte pour un atterrissage ILS sur la piste 02 droite de Chengdu. Il peut enfin communiquer avec la tour de contrôle. Parce que le poids de l’avion est trop élevé, l’équipage va devoir effectuer un atterrissage en surcharge; tout se passe bien, mais, au sol, l’inversion de poussée des réacteurs ne fonctionne pas, le copilote appuie à fond sur les freins, au point de faire exploser les pneus du train droit. Le commandant et le copilote essaient encore une fois d’activer la reverse qui se met enfin à fonctionner alors que l’avion arrive en bout de piste. La vitesse a ralenti au point que le commandant peut quitter la piste par la dernière bretelle. L’avion s’arrête sur le tarmac à 7h 41. Il n’y a que deux blessés à bord, le copilote et une hôtesse qui a été projetée au plafond lors d’une forte turbulence. Les 119 passagers évacués attendent le commandant pour le saluer avec enthousiasme. Plus tard, un avion emmène les passagers à Lhassa où ils sont accueillis avec joie, la peur de leurs proches ayant été très forte. Le soir, le commandant Liu à pu rejoindre Chongqing, à temps pour participer à la fête d’anniversaire de sa fille. Juste un an plus tard, le Liu réunit son nouvel équipage dans un restaurant pour fêter l’anniversaire de leur rencontre ; il arrive avec un grand gâteau sur lequel est représenté l’Airbus « B-6419 »…

     

    Le rapport final d’enquête de l’accident révéla que la rupture du pare-brise fut provoquée par son joint défectueux. L’humidité provenant de l’extérieur avait détérioré l’isolation d’un câble électrique, provoquant une série d’arcs électriques. La forte température dégagée par ces arcs avait fissuré la vitre du cockpit et la différence de pression entre l’extérieur et l’intérieur du cockpit avait finalement provoqué l’éjection de la vitre hors du fuselage.

    Même si ce type d’accident est très rare, il existe néanmoins et on se rappellera de l’accident survenu le 10 juin 1990, d’un BAC 111 de Bristish Airways qui avait décollé de Birmingham à destination de Malaga. La vitre gauche du cockpit explosa et le pilote fut aspiré à l’extérieur, ses pieds restant coincés dans les commandes de vol. Retenu par le steward, le pilote ne put être ramené à l’intérieur du cockpit, et il resta à moitié dehors jusqu’à l’atterrissage d’urgence à Southampton ! Inconscient et souffrant de multiples contusions, il était cependant toujours en vie.

    Ce film ressemble quelque peu à un documentaire, commençant par une longue séquence détaillant l’arrivée de l’équipage à l’aéroport, la préparation du vol par les pilotes et les hôtesses, le travail du personnel au sol comme celui du personnel de cabine qui inspecte tous les équipements de sécurité de la cabine, de même que l’approvisionnement des galleys, avant d’accueillir les passagers. On nous présente également, comme dans tous les films catastrophes, quelques passagers particuliers, un râleur qui ne veut pas éteindre son téléphone, un homme qui voyage avec les cendres de son frère, une femme qui a très peur en avion…

    Bien que le film se concentre sur le commandant de bord, Liu, il est surtout une célébration de la collaboration. Tout le monde, de Liu et son équipage, jusqu’aux membres des centres de contrôle aérien, sont décrits comme un effort commun. Les photos du véritable équipage apparaissant lors du long générique de fin, sont accompagnées par des statistiques de l'extraordinaire bilan de sécurité de l'aviation chinoise.

    The Captain” est un autre film chinois imprégné de propagande communiste. On voit le commandant Liu demander à son équipage qui est membre du parti communiste, mais seuls un pilote, le commandant, et trois personnels de cabine dont la cheffe de cabine, le sont (soit 4 personnes sur 9...) et ce sont eux qui sont, comme par hasard, les principaux acteurs et les héros du film. Le film fit sa première sortie le jour de la fête nationale de la république populaire de Chine, le 1er octobre 2019, célébrant le soixante-dixième anniversaire de la république populaire communiste.

    « The Captain » reçut la collaboration de l’Administration de l'aviation civile de Chine (CAAC) et de ses 1 030 employés, pour le tournage et la production du film.

    Zhang Hanyu, Yuan Quan et d’autres acteurs principaux se rendirent sur les lieux du drame, et purent s’entretenir avec l’équipage de l’avion accidenté. Les trois acteurs jouant les pilotes suivirent même une formation spécialisée destinée aux pilotes professionnels.

    Le tournage commença le 3 janvier 2019 et se termina le 4 mars 2019. Il eut lieu principalement sur les aéroports internationaux de Chongqing-Jiangbei, de Chengdu-Shuangliu et de Lhassa-Gonggar.

    Les effets spéciaux sont particulièrement bien réalisés et les vues de l’Airbus en vol sont saisissantes. Bona Film Company fit appel à la compagnie américaine Whiskytree qui produisit les effets spéciaux de plusieurs films, comme "Star Wars", "Captain America", "Thor 3"...

     

    Les avions du film :

    Le principal avion du film est naturellement l’Airbus A319-133 « B-6419 » de Sichuan Airlines, accidenté le  14 mai 2018 ; ses réparations furent achevées le 16 novembre 2019 et il put revoler. L’avion du film serait donc le vrai, filmé au sol. Il est toujours en service en 2022, sous les couleurs de Sichuan. Le tournage semble avoir eu lieu dans une vraie cabine d’A319, celle que l’on voit est parfaitement semblable, dans ses moindres détails. Mais les vues du cockpit ont été filmées dans une maquette grandeur nature pour simuler les turbulences et les déséquilibres causés par la chute brutale de l'avion.

    Construit en 2011 par Airbus China Ltd. à Tianjin, avec le matricule « B-515L » (c/n 4660), l’A319 fut loué à Sichuan Airlines en juillet 2011, par ICBC (Industrial and Commercial Bank of China).

    La force aérienne chinoise fait une apparition obligée, mais de courte durée, quand l’A319 quitte sa route en piqué et pénètre involontairement dans une zone militaire interdite. Celle-ci est reprise en contrôle par la CAAC et tous les avions militaires doivent atterrir pour libérer l’espace aérien. On voit ainsi cinq, puis quatre, chasseurs Shenyang J-11, la version sous licence du chasseur russe Sukhoï Su-27SK, construite par l'avionneur chinois Shenyang et dont le premier vol eut lieu en 1998.

     Au-dessus des montagnes, on nous montre un Airbus A319-115 de Tibet Airlines (vol « TBA 1245 » comme indiqué), vu de loin (sans doute une CGI) qui doit essayer de contacter le B-6419.

     On voit de très nombreux Airbus dans ce film, filmés au sol.

     Face à un terminal passager de l’aéroport de Chongqing, il y a plusieurs A320 de Sichuan Airlines, avec trois autres de China Eastern Airlines, près du terminal cargo. Mais, il y a aussi des Boeing 737, deux de Shandong Airlines et cinq d’Air China.

     Sur l’aéroport de Chengdu, momentanément bloqué, on distingue, en file d’attente, un Airbus A320 de Sichuan Airlines, un autre de China Eastern Airlines, un Boeing 767 d’ANA-All Nippon Airways. On distingue également de loin, deux A320 parqués, un de China Eastern Airlines et un de China Southern Airlines. Sur une voie de circulation, il n’y a que des A320, deux de China Eastern Airlines, deux de Sichuan, plus deux autres non identifiables.

     Enfin, parqués derrière les ambulances et les camions de pompiers, à Chengdu, il y a un Boeing 737 de Suparna Airlines et un Boeing 757 de SF Airlines.

     Après l’atterrissage du B-6419 à Chengdu, les avions peuvent redécoller.

     Il y a ainsi l’Airbus A319-132 « B-6020 », construit en 2003 par Airbus en Allemagne (c/n 2004, D-AVWB) livré en septembre 2003 à China Southern Airlines (B-6020). Il fit son dernier vol avec cette compagnie en février 2020 et fut stocké sur l’aéroport international de Shenyang Taoxian, puis sur celui de Xiamen-Gaoq, en mai de la même année. Il fut alors acquis par la société fiduciaire américaine Wells Fargo Trust Co. NA Trustee (N873UA) et loué en juin 2021à United Airlines, compagnie avec laquelle il est toujours en activité.

     Les autres avions qui décollent sont un Airbus A320-200(WL) de Sichuan Airlines, avec des winglets en bout d’ailes, un Airbus A320 de Shenzhen Airlines et un Airbus A330 de China Southern Airlines.

     A la fin du film, sur l’aéroport de Lhassa atterrit l’Airbus A319-133 « B-6410 » qui amène les passagers du « B-6419 » à leur destination finale. Construit en Allemagne par Airbus en 2009 (c/n 4018, D-AVYG), il fut livré à Sichuan Airlines en août 2009. Il opère toujours au sein de cette compagnie en 2022.

     Enfin, le bombardier que pilotait le commandant de bord quand il était dans l’armée de l’air chinoise, était un Ilyushin Il-28, code « 35 », comme on le voit sur une photo dans son appartement.

     

    Christian Santoir

     * Film disponible sur amazon.com

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