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GUNJAN SAXENA : UNE PILOTE EN GUERRE

GUNJAN SAXENA : UNE PILOTE EN GUERRE

Vo. गुंजन सक्सेना : द कारगिल गर्ल

(Gunjan Saxena : La fille de Kargil)
 
 
 
Pays : Inde
Année : 2020
Genre : Biographique
Durée : 1h 52 min.
Couleur
 
Réalisateur : Sharan SHARMA        
Scénario : Nikhil MEHROTRA, Sharan SHARMA
 
Acteurs principaux :
Janhvi KAPOOR (Gunjan Saxena), Pankaj TRIPATHI (colonel Anup Saxena), Angad BEDI (Anshuman Saxena), Manav VIJ (commandant  Gautam Sinha), Ayesha Raza MISHRA (Kirti Saxena), Vineet Kumar SINGH (commandant  Dileep Singh).
 
Musique : John Stewart EDURI, Amit TRIVEDI
Cinématographie : Manush NANDAN
Producteurs : Karan JOHAR, Hetvi KARIA, Apoorva MEHTA
Compagnies productrices : Dharma Productions, Flying Pictures
 
Aéronefs :

  • -Aérospatiale SA 315B Lama, I-SOCO
  • -BAE Systems Hawk 132, document
  • -Mil Mi-8MTV-1, au sol

 
 
Notre avis :
 
Ce téléfilm de Bollywood est basé sur la biographie d’une des premières femmes pilotes de l’Indian Air Force (IAF), Gunjan Saxena, à voler dans une zone de combat, le « conflit de Kargil »; elle avait alors 24 ans. Rappelons que le « conflit de Kargil » fut un affrontement armé entre l’Inde et le Pakistan, en juin-juillet 1999, dans le district de Kargil. L'un des principaux rôles de Gunjan pendant ce conflit fut de secourir les blessés, de transporter du matériel et de faire de l’observation. En 2004, après huit ans de service, elle quitta l’IAF, les engagements permanents pour les femmes n’étant pas alors possibles.
 
Le film ouvre sur le conflit de Kargil quand les soldats indiens sont sévèrement attaqués. Il y a beaucoup de blessés et un commandant n’a d’autre solution que d’envoyer le seul pilote dont il dispose pour les évacuer, une femme, Gunjan…Puis on revient 15 ans en arrière. A huit ans, Gunjan est déjà passionnée d’aviation. Lors d’un voyage en avion, elle peut visiter le cockpit, ce qui l’enchante et la détermine à devenir pilote. Quelques années plus tard, Gunjan est félicitée pour ses bons résultats scolaires. Son père, le lieutenant colonel Anup et sa mère Kirt, envisagent de l’inscrire dans un lycée. Mais Gunjan ne veut pas y aller et préfère apprendre à piloter. Son frère, Anshuman, un autre officier de l’Armée, la désapprouve, la place d’une femme est, pour lui, plus dans une cuisine que dans un cockpit... Mais son père la soutient. Malheureusement, son niveau d’études et sa formation ne correspondent pas avec les exigences des écoles d’aviation, sans parler de leur coût excessif. C’est alors que son père lui signale que l’armée de l’air recrute des femmes. Elle remplit les formalités et finit par être acceptée. Mais lors des tests médicaux, on lui annonce que sa taille est inferieure aux normes exigées et que son poids est trop élevé ! Elle pourra se représenter dans deux semaines. C’est lors de cette période que son père lui fait faire des exercices physiques intensifs. Quand elle se présente, de nouveau, elle a le bon poids, mais elle n’a pas grandi…Cependant, la longueur de ses jambes et de ses bras sont suffisants pour compenser sa taille et elle est enrôlée. Lors de son entraînement, elle se trouve sujette à une dure réalité et à des inconvénients, dus au sexisme des officiers de l’armée de l’air. Les locaux ne sont pas non plus adaptés aux femmes. Elle en arrive même à envisager de quitter l’armée. C’est alors qu’un conflit armé se déclenche dans le Kargil et tous les pilotes sont mobilisés. On revient alors au début du film. Gunjan veut participer au conflit bien que son frère veuille l’en dissuader. Elle part avec son unité à Srinagar. Il y a de nombreux blessés à évacuer et on a besoin de tous les pilotes. Elle décolle avec un autre hélicoptère piloté par le commandant Dileep Singh, pour évacuer les blessés. De retour au camp, les soldats de l’armée lui demandent d’interrompre ces missions trop dangereuses, mais elle refuse. Lors d’une autre sortie, l’hélicoptère de Singh est abattu ; malgré les tirs venant du sol, elle atterrit pour le récupérer, grièvement blessé, avec des soldats qui le sont tout autant. Cette manœuvre risquée est un succès et, au retour, elle est applaudie par ceux-là même qui, peu avant, se détournaient d’elle…Après la guerre, elle est récompensée pour son courage et sa bravoure et elle peut enfin retrouver ses parents qui sont très fiers d’elle.
 
Ce téléfilm biographique comporte quelques erreurs, volontaires ou non. Parmi elles, on peut noter qu’elle ne fut pas la première femme pilote de l’IAF, car Saxena était l'une des six femmes qui ont rejoint l'armée de l'air indienne en tant que pilote, en 1996. Il s'agissait du quatrième groupe de femmes stagiaires de la force aérienne. Elle ne fut pas non plus la première à combattre, sa collègue de promotion Srividya Rajan, l’ayant précéder dans le conflit du Kargil.
 
Autre erreur classique, dans la seconde partie du film, où on voit un Lama exploser en vol, suite à un tir de missile sol-air. L’un des membres de l’équipage s’en sort ; après une pareille explosion, il est peu probable que l’un des occupants en réchappe.
 
Les autorités de l’IAF se plaignirent auprès du Central Board of Film Certification du fait que ce téléfilm donnait une mauvaise image des officiers de l’IAF qui fut la première armée indienne à enrôler des femmes dans ses rangs. Il est vrai que le film exagère les conflits entre Gunjan et ses collègues masculins, de vrais machos ! Les officiers ne savent que lui donner des ordres, son moniteur est très sévère et a du mal à lui dire qu’elle pilote bien… On est là, à Bollywood !
 
Ce téléfilm a été coproduit par la société anglaise Flying Pictures spécialisée dans les prises de vues aériennes pour le cinéma. C’est elle qui coordonna les scènes aériennes, comme mentionné. Bien que l’armée de l’air indienne soit au centre du sujet, elle ne fournit aucun matériel aérien... Le tournage se déroula à Lucknow et Mumbai, dès février 2019, dans des écoles et des instituts privés et civils, le nom des bases aériennes (Udhampur, Srinagar) étant appliqué sur des images montrant des bâtiments qui n’ont rien à voir avec à ces bases militaires. Le tournage eut lieu également en Géorgie dans la région montagneuse de Kazbegi, ainsi que sur l’aéroport de Tbilissi, de juin à décembre 2019.
 
 
Les avions du film :
 
Le tout premier aéronef est a priori un hélicoptère Hal315B Cheetah, autrement dit un Aérospatiale SA 315B Lama, construit sous licence par Hindustan Aeronautics Ltd., et qui équipe la force aérienne indienne. Il est la vedette du film avec Gunjan Saxena qui a effectivement volé sur ce type d’hélicoptère lors du conflit de Kargil. C’est un hélico conçu à l’origine pour la force aérienne indienne et capable de voler à très haute altitude (7 500 m).
 
Gunjan s’envole avec dans le Kargil, mais quand on voit sa main activer tous les contacts, on remarque sur le tableau de bord, juste au-dessus des voyants d’alarme, le matricule « I-SOCO », qui correspond à celui d’un Lama italien ! On revoit même ce matricule vers la fin du film. On constate également que les inscriptions du tableau sont en anglais et en français (essuie-glaces)…Cet hélicoptère appartient à la société italienne Eli-Fly dont trois pilotes et trois techniciens sont cités dans le générique de fin, concernant l’équipe de tournage en Géorgie. Il a donc été loué par Flying Pictures et acheminé en Géorgie.
 
Ce Sud-Aviation SA315B Alouette II (c/n 2183) fut construit en France, en 1970 et d’abord immatriculé en Nouvelle Calédonie (F-OCFX), en juin 1970, au nom de la société Pentecost de Nouméa. Remotorisé avec un Turbomeca Artouste IIIB (vu en gros plan dans le film, un moteur différent de ceux des Cheetah indiens propulsés par un Turbomeca TM 333-2M2 plus puissant), il devint un 315B Lama (c/n 2183 / 39). Puis, en 1991, il fut vendu à la société Hélicoptères de France et basé à Albertville (73). En 1997, il fut exporté en Italie (I-SOCO), acquis par Eli-Fly qui l’exploite toujours.
 
On constate que l’avion porte, côté pilote (à droite), un double rétroviseur, dont les Cheetah indiens ne sont pas équipés et ce qui permet de l’identifier. Il vole souvent sans ses portes. Il n’y eut qu’un seul Lama employé par le tournage. Il porte le code Z3031 et le plus souvent, Z3034 ; ces vrais codes appartiennent à des Mil Mi-17-1V indiens… Lors de la guerre de Kargil, on voit deux Lama en vol, mais le second est sans doute une image de synthèse, surtout quand il est abattu par un missile sol-air ; on n’a aucune vue rapprochée de ce second hélicoptère.
 
On voit souvent en arrière plan, cinq Mil Mi-8MTV-1, alignés sur un tarmac devant un grand hangar. Peints de couleur kaki uniforme,  ils portent les codes de l’aviation indienne : Z3119, Z3205, Z3219, Z3227, Z3342 (qui ont changé depuis : ZN3342…). Ils ne bougent pas, à part le Z3342 qui est remorqué dans une scène. Ces hélicoptères ont été à l’évidence repeints récemment, de la même couleur que le Lama.
 
Il est peu probable qu’ils appartiennent à l’armée de l’air indienne, dont les Mi-8 sont de couleur gris clair ou portent un camouflage deux tons. Ce sont vraisemblablement des hélicoptères de la police des frontières du ministère de l’Intérieur géorgien, remercié dans le générique, et sur la base aérienne duquel s’est déroulée une partie du tournage, comme mentionné dans le générique. La situation du tarmac où sont garés les hélicoptères, de même que l’arrière plan, où on aperçoit une tour de contrôle, correspondent à l’aéroport international de Tbilissi, qui comporte un héliport, au nord. Aucune base aérienne indienne n’est citée dans le générique (pléthorique) de fin du film,
 
Gunjan, à huit ans, est censée se trouver dans un biréacteur que l’on voit uniquement par en-dessous, avec une aile très large et une silhouette inconnue, autrement dit, une image, que l’on revoit un peu plus tard. Quand elle se retrouve dans le cockpit, il s’agit de celui d’un quadriréacteur, semblable à celui d’un Boeing 747-100 et dont le commandant l’autorise à manipuler le trim de direction !
 
Au milieu du film, une formation de six BAE Systems Hawk 132, traverse rapidement le ciel, en survolant une base aérienne. Vu leur décoration (peu visible), il s’agit des avions de la patrouille acrobatique de la force aérienne indienne, les Suryakirans. Cet avion d’entraînement est toujours en service en Inde.
 
 
Christian Santoir
 
*Film disponible sur https://ok.ru/video/

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