AU-DESSUS DES NUAGES
Année : 2020
Pays : France
Durée : 1 h 32 min.
Genre : Biographie
Couleur
Réalisateur : Jérôme CORNUAU
Scénario : Dorine BOURNETON, Claire BOROTRA, Jérôme CORNUAU
Acteurs principaux :
Alice TAGLIONI (Dorine), Cyril GUEÏ (Martin), Aïssa MAÏGA
(Marion), Lannick GAUTRY (Guillaume), Fanny COTTENÇON (Mère de Dorine), Sam
KARMANN (Père de Dorine), Margaux CHATELIER (Dorine à 17 ans), Cassie MAKOUMBO
FOWE (Lili à 8 ans).
Musique : David MENKE
Photographie : Stéphane CAMI
Producteurs : Françoise BERTHEAU-GUILLET, Christophe LOUIS
Compagnies productrices : Exilene Films, TF1
Avions :
- -Globe GC-1B Swift, F-AZTN
- -Mudry CAP 10, F-HNGA
- -Piper PA-28-180 Cherokee D, F-GIYL
- -Piper PA-28-181 Archer III, F-HMCI
- -Dassault-Dornier Alpha Jet E, document
Notre avis :
Ce téléfilm autobiographique s’inspire de la véritable
histoire de Dorine Bourneton et de son livre du même titre, sorti le 19 février
2015 aux éditions Robert Laffont.
A l’âge de 16 ans, Dorine est la seule survivante d’un crash
d’un avion privé en 1991, dans une montagne près du Puy en Velay. Elle perd
l’usage de ses jambes. Mais cela lui donne la force de faire face aux obstacles
de sa vie. Elle veut réapprendre à piloter. Ses parents ne sont guère d’accord.
Elle cherche un travail mais c’est difficile, puis elle cherche un mari sur
internet grâce à son amie Marion, mais en vain. Lors d’une soirée à l’aéroclub,
elle rencontre Martin, un parachutiste, et leur aventure commence, ils s’aiment
et ils se marient rapidement. Un bébé arrive aussi rapidement, c’est une fille,
Lilly. Entre temps, son moniteur, Guillaume parvient à lui faire obtenir son
brevet de pilote privé, bien qu’elle soit toujours hantée par son accident. Mais
elle ne veut pas s’arrêter là ; elle s’entraine à la voltige après avoir
démissionné de son travail. Plus tard, Son moniteur lui apprend qu’elle à
l’autorisation officielle de participer au championnat de France de voltige.
C’est alors que son mari lui annonce qu’il veut divorcer ! Lilly disparait,
Dorine au lieu d’atterrir aux Mureaux, part par un très mauvais temps à
Clermont chez ses parents pour la rechercher. Son non respect des règles de
vol, la font interdire de vol pendant 6 mois. Lilly est retournée en fait chez
son père et refuse de voir sa mère, car cette mère « spéciale » lui fait peur.
Mais elle la revoit un week-end sur deux, pendant lequel elle reçoit son
baptême de l’air. Dorine continue ses séances d’entrainement à la voltige. Les
formalités de son divorce durent toujours. Elle annonce à Guillaume qu’elle ne
veut plus voler comme lui a demandé Lilly. Mais quand elle voit sa mère si
triste, Lilly lui annonce qu’elle en parlé à son père et que tous les deux
l’autorisent à revoler ! Elle retourne à son aéroclub pour reprendre son
entrainement de voltige.
En fait, Dorine n’est pas devenue pilote par hasard. Elle
prenait de cours depuis l’âge de 15 ans, sur les traces de son père, un pilote
privé, qu'elle a toujours accompagné à l'aéro-club d'Auvergne, à
Clermont-Ferrand, auquel elle s’est inscrite en 1990 et où elle est lâchée en
solo pour ses 15 ans, la même année, ce qui n’est pas mentionné dans le film. A
20 ans, en 1995, Dorine a obtenu son brevet de pilote à l’aéroclub de
Toulouse-Midi Pyrénées et non aux Mureaux, avant d'enchaîner les rallyes, dont
le Tour de France des jeunes pilotes en 1996 et le parcours de l'aéropostale
France/Saint-Louis du Sénégal, cinq années de suite. En juin 2015, au Salon du
Bourget, elle fait une démonstration de voltige. Elle est la seule pilote de
voltige handicapée au monde.
Le tournage de ce bon téléfilm eut lieux sur l’aérodrome des Mureaux (78)
caractérisé par sa piste en herbe, que nous connaissons bien et qui visiblement
n’a pas beaucoup changé; à la fin des années 70, nous étions membre de
l’aéroclub de Neuilly qui y est toujours basé. Le tournage eut lieu également,
dans et devant, le hangar « 6 » de
l’aéroclub Paul-Louis Weiller, un club spécialisé pour les personnes
handicapées et dont les quatre avions qui apparaissent dans le film, sont tous
équipés de commandes manuelles, sans palonnier, avec deux commandes de frein
sur le manche. Ce système appelé « malonnier » concerne les personnes
paraplégiques. On remarque donc que les avions pour les handicapés sont des
avions spécialement équipés ce qui limite leur utilisation professionnelle. En
2003, un arrêté ministériel autorisa cependant les handicapés à « remplir les
fonctions de pilote commandant de bord de tout avion monomoteur, monopilote,
pour le transport de courrier et de fret». Autrement dit, un paraplégique peut
désormais vivre du métier de pilote professionnel.
Les avions du film :
Devant un hangar « 6 » de l’aéroclub Paul-Louis Weiller,
apparait un Piper PA-28-180 Cherokee D (F-GIYL c/n 28-4540) ; il est également
vu plus tard dans le hangar. D’abord immatriculé aux USA « N5245L », en 1991,
au nom d’Edward B. Cogan Trustee, à La Mirada (CA), il fut exporté en Suisse en
1992 (HB-OZL), puis en France en 1994, au nom de Patrick Guedj et en 2001, à
celui de l’aéroclub.
Mais l’avion qui participa réellement tournage, vu tout au
long du film, est le Globe GC-1B Swift (F- AZTN, c/n 1151) construit en 1946,
avec le matricule « N969RG ». En 1998, il était inscrit au nom de Northair Inc,
de Wilmington (DE), en 2006, à celui de Lawrence E Reece de Sequim (WA) et en
2009, à Euro Globe Swift Corp Trustee, de Wilmington. C’est là que Guillaume
Ferral, un pilote handicapé, le trouva ; muni d’un réservoir de 110 l. en place
droite, après 31 h 25 mn. de vol, avec un autre pilote aux commandes, il se
posa à Toussus-le-Noble. L’avion fut alors équipé d’un malonnier. Il fut
d’abord certifié par la FAA, portant toujours son matricule américain, en juin
2011, et en novembre 2011, il fut le premier Swift sur le registre CNRAC
(Certificat de Navigabilité Restreint pour Aéronefs de Collection) avec le
matricule « F-AZTN » au nom de Guillaume Ferral et basé aux Mureaux. C’était le
premier Swift en Europe équipé de malonnier. L’avion a subi quelques
modifications qui ont amélioré l'original : verrière bulle et moteur de 200 cv.
Rappelons qu’en 1945, aux Etats-Unis, le Ercoupe 415-C était
n’avait pas de palonnier. Mais il était considéré par de spécialistes comme
trop facile à piloter et donc trop dangereux, plus d’un millier furent quand même
vendus…
Quand elle atterrit à Clermont-Ferrand, l’avion est appelé
par la tour « Fox Kilo Echo/ FKE » matricule (F-PFKE) du Cap 10B de l’Amicale
de la Voltige Aérienne de Saint-Cyr-l’Ecole, avec lequel, elle fit de la
voltige au salon du Bourget, en 2015…
Le Swift est filmé au sol, mais aussi en vol, à partir d’un
hélicoptère ; les vues de son cockpit sont partielles. La partie gauche aperçue
est celle du Piper PA-28 181 Archer III « F-HMCI » dont le matricule est
partiellement visible sur le tableau de bord; il est filmé dans le hangar de
l’aéroclub, dont le nom est inscrit sur les deux côtés de l’appareil.
On aperçoit, partiellement, dans le hangar un Mudry CAP 10B,
le F-HNGA (c/n 95) qui en 2018,
appartenait à Raphaël Walser ; en 2020,
il fut inscrit au nom de à l’association « Envie d’envol » fondée par Dorine Bourneton et basée aux
Mureaux.
Enfin, le film se clôture sur les Dassault-Dornier Alpha Jet
E de la patrouille acrobatique de l’Armée de l’Air, un avion sur lequel elle a
pu faire un vol, en tant que passagère.
Christian Santoir
*Film disponible sur https://ok.ru/video
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