ALERTE AU SUD
Année : 1953
Pays :
France, Italie
Durée : 1 h
50 min.
Genre :
aventure
Couleur
Réalisateur :
Jean DEVAIVRE
Scénario :
Jean DEVAIVRE, Jean-Paul Le CHANOIS, André-Paul ANTOINE
Acteurs
principaux :
Jean-Claude PASCAL (Jean Pasquier), Gianna Maria CANALE (Nathalie
Provence), Erich von STROHEIM (le commandant Conrad Nagel), Peter Van EYCK (Howard),
Jean MURAT (le colonel du Service de
Renseignement), Jean TISSIER (Guillaume Provence), Daniel SORANO (Serge
Depoigny)
Musique :
Joseph KOSMA
Photographie :
Lucien JOULIN
Producteurs :
Jean DEVAIVRE, Lucien MASSON
Compagnies
productrices : Neptune Films, Sirius Films (Paris), Fono Roma
Avions :
- -Amiot AAC 1 Toucan
- -Douglas A-24B Banshee
- -De Havilland DH.106 Comet 1A, F-BGSB, F-BGSA, au sol
- -Lockheed T-33 Shooting Star, document
- -SNCAC NC.701 Martinet
Notre avis :
Alors qu’ils retournent du sud Saharien, deux jeunes
officiers français permissionnaires, Jean
Pasquier et Serge Depoigny, en poste au Maroc à la Légion Etrangère, recueillent
une femme, Nathalie, dans une voiture mitraillée, dont le conducteur a été tué,
mais aussi un homme, éjecté en parachute, mais mourant ! Rentrés à
Marrakech, ils s’apprêtent à regagner la France, mais se sentent espionnés. Leur
hiérarchie leur demande de rester totalement confidentiels sur les faits dont
ils ont été témoins, en fait l’expérimentation d’une arme nouvelle capable de
détruire des avions en vol. Mais Serge est mystérieusement assassiné alors
qu'il enquête. Jean décide alors de venger son camarade. Dans ce but, malgré
les supplications de sa fiancée Michèle, Jean Pasquier feint de quitter l’armée
et s’engage dans le Service des Renseignements, pour essayer de découvrir
l’organisation secrète dont son ami a été la victime. Il réussit à infiltrer l’organisation
clandestine dirigée à Marrakech, par un nommé Howard, le patron d’une grande
compagnie maritime et qui organise de nombreuses caravanes dans le sud
marocain. Il réussit à gagner la confiance de Nathalie, une danseuse, qu’il
soupçonne de travailler pour cette organisation clandestine. Un savant allemand,
Conrad Nagel, qui n'a pas admis la défaite des nazis, a construit dans le
désert marocain une base militaire secrète d'où il continue la guerre à sa
façon : il étudie des armes secrètes de destruction massive (le « Rayon
Vert ») et fait exploser les avions en plein vol…Jean se laisse envoyer
dans un camp de l’extrême-Sud et atterrit dans la base secrète. Il réussit à
signaler au colonel du Service de Renseignements la position de l'émetteur de rayons
mortels. Mais au bout d’un certain temps, son identité est découverte et il est
interrogé par Nagel. Nathalie, qui est tombée amoureuse de lui, essaie de le
sauver. Goumiers, méharistes, compagnies sahariennes donnent alors l'assaut. Le
commandant Conrad Nagel s'enfuit et s'abîme dans les flots avec son avion qui a
été mitraillé, non sans avoir, préalablement, tué la belle espionne double,
Nathalie. Jean se consolera avec Michèle.
Il s’agit là
de l’un des derniers films d’Erich von Stroheim.et son premier film en couleur.
Von Stroheim accepta le rôle et, en plus des huit jours de tournage prévus aux
studios de Billancourt, il proposa de participer, sans contrepartie financière,
au tournage au Maroc.
Le tournage
eut lieu principalement au Maroc (alors sous protectorat français), à Marrakech,
Rabat et dans le désert, à Bou Tazoult. Pour l'assaut final de la cité maudite, le réalisateur Devaivre mobilisa deux
mille chameaux, une compagnie de tirailleurs méharistes, une compagnie de goumiers
et une compagnie du régiment de cavalerie de la Légion étrangère. Deux avions furent fournis par l’Armée
de l’Air.
La première du film eut lieu à Casablanca en novembre 1953.
La sortie en France reçut un grand succès au point que le film se classa parmi
les douze meilleures recettes sur quatre ans.
Les avions du
film :
Dès le début
du film, apparaît le De Havilland DH.106 Comet 1A, « F-BGSB » de UAT
(Union Aéromaritime de Transport) décollant de l’aéroport de Casablanca-Nouasseur
en direction de Paris-Le Bourget. Ce Comet (c/n 6016) fut pris en charge par
UAT en février 1953, mais retiré du service dès avril 1954, suite aux accidents
subis par ce type d’appareil qui avait un défaut de conception. Il fut
ferraillé au Bourget en 1961.
Le second
avion du film est un Lockheed T-33 Shooting Star de l’Armée de l’Air qui
survole la tour Hassan, à Rabat, quand Jean découvre le cadavre de Serge. Il
porte encore son Buzz number « TR-348 » de l’USAF ; ce T-33 (s/n
51-4348, c/n 5643) sera réformé en mars 1968. Il est aperçu filmé du sol deux
fois dans le film.
Jean part
dans le sud du Maroc dans un Douglas Dauntless, ou plus exactement dans un Douglas
A-24B Banshee, sa version terrestre. On voit Jean s’installer sur le bord de la
cabine avant de se parachuter, mais quand il saute, c’est visiblement, d’un
autre avion (un C-47) dont on aperçoit le bord de la porte…Le Banshee ne porte
aucune marque et semble plutôt fatigué. Il appartenait sans doute à l’Armée de
l’Air. Les A-24 restèrent en service à l’Ecole de chasse de Meknès et à l’Ecole
de Liaison Aérienne de Rabat Salé jusqu’en 1953. C’est avec le même avion que
le savant allemand tente de s’échapper à la fin du film.
Vers la fin
du film, l’avion qui transporte le colonel et qui bombarde la tour sur laquelle
est installée l’antenne qui envoie un rayon mortel est un SNCAC NC.701 Martinet
(Siebel 204), dont on a une vue de la cabine. Cet avion de l’Armée de l’Air restera
en service jusqu’en 1963. Mais ses vues en vol, comme au sol, ne nous montrent
aucune marque particulière.
On voit
également, brièvement et de loin, un Amiot AAC 1 Toucan, en vol, en service jusqu’en
1960.
A la fin du
film, Jean et Michèle embarquent main dans la main à bord du De Havilland
DH.106 Comet 1A, « F-BGSA ». Construit en 1952 (c/n 6015) il fut
livré à UAT en décembre 1952 et réformé en avril 1954. Il fut ferraillé au
Bourget en 1961, comme le précédent.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
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