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WITHOUT ORDERS

 
WITHOUT ORDERS

 

Année : 1936
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Durée : 1 h 04 min.
Noir et blanc

 Réalisateur : Lew LANDERS
Scénario : Peter B. KYNE, J. Robert BREN, Edmund L. HARTMANN

Acteurs principaux :
Sally EILERS (Kay Armstrong), Robert ARMSTRONG (Wad. Madison), Frances SAGE (Penny ARMSTRONG), Charley GRAPEWIN (J.P. Kendrick), Vinton HAWORTH (Len Kendrick), Ward BOND (Tim Casey).


Musique: Max STEINER, Roy WEBB
Photographie: J. Roy HUNT
Producteurs: Cliff REID, Samuel J. BRISKIN
Compagnie  productrice : RKO Radio Pictures

Avions :

  • -Boeing 247D  c/n 1946, NC2666
  • -Ryan STA  c/n 112, NC14956
  • -Pasped Skylark W1 c/n 1, NC14919

   

 Notre avis :

 Ce film fut réalisé par un spécialiste de la série B, Lew Landers, qui passa le principal de sa carrière à la Columbia. Landers semble avoir eu un goût prononcé pour les films d’aviation puisqu’il en tourna neuf entre 1936 et 1952, dont « Flight from Glory » (1937), « Sky Giant » (1938), « Air Hostess » (1949) et « Arctic Flight » (1952). Quant au casting il est dominé par des spécialistes du genre. Sally EILERS, ancienne vedette du muet et actrice principale, apparaît dans trois autres films d’aviation : « Central airport » (1933), « Danger patrol » (1937), « Pursuit » (1935) et « Tarnished angels » (1957). Quant à Robert Armstrong, il tourna dans huit films d’aviation, dont « The lost squadron » (1932, « Dive bomber » (1941), « Wings over the Pacific » (1943). …Le film reprend un thème souvent traité à l’écran, l’opposition entre deux conceptions de l’aviation, d’un côté l’aviation spectacle ou sportive, illustrée par les barnstormers et autres casse-cous volants, de l’autre, l’aviation commerciale illustrée par les pilotes de ligne, responsables de la vie des passagers, qui appliquent les règlements à la lettre et respectent des horaires. A la fin des années trente, cette dernière catégorie de pilotes commençait à l’emporter, avec l’arrivée d’avions de plus en plus sûrs, et mieux équipés.

 Kay Armstrong et Wad Madison travaillent tous deux pour la compagnie « Amalgamated Air Lines » basée à Portland (Oregon), l’une comme hôtesse, l’autre comme commandant de bord. Wad est un pilote expérimenté, et le directeur de la compagnie, J.P. Kendrick, lui fait entièrement confiance au point de lui confier la formation de son fils Len, qu’il voudrait voir rejoindre les rangs du personnel navigant. Mais Len est un pilote de record peu respectueux des règlements, et pilote un avion de transport comme un avion de voltige; c’est aussi un coureur de jupon, porté sur l’alcool. Un jour, il est impliqué dans un accident, alors que la veille, il avait beaucoup bu en compagnie de Penny, la soeur de Kay; le passager a été tué, et lui, a sauté en parachute, juste à temps. Mais il soutient qu’il a été éjecté de l’avion…. Ses relations avec Wad se tendent quand il se met en tête d’épouser Kay. La soeur de Kay, Penny, connaît bien Len, et sait que c’est un vaurien. Alors qu’elle essaye d’avertir sa soeur sur la vraie personnalité de son soupirant, Len la frappe ; en tombant, sa tête heurte le rebord de la cheminée. Elle est hospitalisée dans un état grave. La nouvelle parvient à Kay, alors qu’elle est en service. L’avion qui doit la ramener vers sa soeur mourante, a un problème moteur, et Wad cherche à se poser au plus tôt, pour ne pas mettre en danger la vie des passagers. Mais Kay insiste pour qu’il poursuive le vol. Profitant que Wad est dans la cabine, Len ferme la porte du cockpit et poursuit le vol sur un moteur, en dépit du règlement. A l’atterrissage, il déclare partout que Wad s’est dégonflé et a eu peur ! Wad lui met son poing dans la figure..Le père de Len licencie Wad dont le comportement vis à vis de son fils ne lui plait guère. A l’hôpital, Penny a été opérée avec succès ; elle raconte à Wad ce qui s’est passé. Décidé à avertir Kay, il se rend à l’aéroport pour apprendre que son avion, piloté par Len, a deux heures de retard. L’avion est pris dans une tempête de neige au-dessus de l’Idaho et a des problèmes radio. Ne sachant que faire, et se souvenant de son dernier accident, Len craque. Après avoir assommé le copilote qui tente de le retenir, il va au fond de l’appareil chercher un parachute et se lance dans le vide devant les passagers affolés ! Son parachute ne s’ouvre pas. Kay qui a pris des leçons de pilotage, est seule aux commandes. Wad réussit à entrer en contact radio avec elle. Il la dirige vers un terrain de secours, et lui donne des consignes pour l’aider à piloter l’appareil. Bientôt les moteurs s’arrêtent faute de carburant, mais le terrain éclairé par de grands feux, est en vue. Toujours avec l’aide de Wad par radio, Kay parvient à poser l’avion sur un épais tapis de neige. Les passagers sont sains et saufs. De retour à Portland, elle est se jette dans les bras de Wad.

 Le film ne manque pas d’invraisemblances. Le copilote ouvre un hublot de secours en vol (qui existait bien, mais n’était pas monté sur charnière) pour essayer d’attraper l’antenne radio qui pend de son mat (sa casquette reste bien sur sa tête !). Cette antenne coupée empêche les communications radio qui sont miraculeusement rétablies quand Kay est aux commandes. Que faisait le parachute à l’arrière de l’avion ? Il va sans dire que faire atterrir, de nuit, en pleine tempête de neige, un bimoteur, hélices en croix, sur un terrain de fortune, n’est pas à la portée d’un débutant. La cabine reconstituée en studio a bien cinq rangée de sièges (10 passagers seulement), mais elle est beaucoup plus large qu’en réalité; elle était en outre traversée par les deux longerons d’ailes qu’il fallait enjamber. Alors que la plupart des passagers étaient debout dans l’allée centrale, dont la largeur ne dépassait pas en réalité 30 cm, Len n’aurait pas pu rejoindre l’arrière de l’avion !

 


La vraie cabine d'un Boeing 247 :
une allée étroite avec escaliers...

C’est la première fois qu’une hôtesse prend les commandes d’un avion dans un film, et cette scène sera utilisée plusieurs fois par la suite, dans «Flying hostess» (1936) d’Universal, qui sortit deux mois seulement après ce film, dans «Julie» (1956), où Doris Day devra faire atterrir un DC-4 de la même compagnie « Amalgamated Air Lines », et dans  «Airport  75» (1974).

 

Les avions du film :

 Filmé au Grand Central Air Terminal de Glendale qui remplace l’aéroport de Portland, et à l’aéroport de Salt Lake City, le film met en vedette le Boeing 247 qui équipait «United Air Lines» (un nom qui ressemble beaucoup à «Amalgamated Air Lines»). Les prospectus de la compagnie précisait que la cabine était chauffée et que l’avion parcourait trois milles à la minute !

 L’appareil qui apparaît tout au long du film est le premier Boeing 247D (c/n 1946, NC2666). Ce devait être le troisième 247 vendu à l’Allemagne; il fut d’abord immatriculé NX12272 pendant les essais constructeur, puis N92Y pour l’exportation. L’achat n’ayant pu être finalisé, il est revendu à la «Philips Petroleum Co.» et immatriculé, à sa demande, NC2666, pour des raisons publicitaires. Cette compagnie vendait l’essence «Gasoline 66» dont la marque apparaît plusieurs fois dans le film, bien en évidence (elle existe toujours). Mais l’avion porte des insignes proches de celles d’ «United Air Lines », auxquelles il n’a jamais appartenu. Fin 1939, il fut exporté au Canada (CF-BRM), et en 1940 intégré à la RCAF (RCAF 7635). En 1942, immatriculé CF-BVZ, il fut loué à «Quebec Airways» et vendu en 1943 à «Canadian Pacific Air lines». A la fin de la guerre, réexporté aux Etats-Unis, il fut cédé au marchand d'avions, C.H. Babb, sous le matricule NC41819. Puis, on perd sa trace. Cet avion apparaît aussi sous la forme d’une maquette représentant un 247 avec un pare brise différent, en pente inversée.

 Len Kendrick pilote au début du film, un Ryan STA (s/n 112, NC14956) monoplace. C’était la première fois qu’on voyait dans un film cet avion, sorti en 1935. Après avoir été presque entièrement détruit à l’atterrissage, il fut reconstruit, et appartient maintenant à un particulier d’Atlanta (Georgie).

 Wad emmène Kay pour une petite séance de voltige dans un Pasped Skylark W1 (NC14919); on le retrouvera en 1939 dans « Flying G men ». Il appartient aujourd’hui à un particulier de Versailles (…dans le Missouri).

 En arrière plan, on voit l’avion de Len, un Monocoupe 90, juste avant son crash. Au sol, l’avion devient un Lockheed Vega avec une fausse immatriculation anglaise : G-FERN. C’est en fait, l’avion de lady Cynthia, alias Katharine Hepburn, dans le film « Christopher Strong » (1933) de la RKO.

 Enfin, au fond d’un hangar, Wad et un mécanicien discutent devant un Vultee V1A, un avion relativement récent à l’époque.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

  


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