THE PILOT
Année : 1980
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Durée : 1 h 38 min
Couleur
Réalisateur : Cliff ROBERTSON
Scénario : Robert P. DAVIS
Acteurs principaux :
Cliff ROBERTSON (Mike Hagan), Diane BAKER (Pat Simpson), Frank CONVERSE (Jim
Cochran), Milo O'SHEA (Docteur O'Brian), Dana ANDREWS (Randolph Evers), Gordon
MacRAE (Joe Barnes), Ed BINNS (Larry Zanoff), Jennifer HOLTON (Cricket), Kitty
SULLIVAN (Nancy), Leigh COURT (Jean Hagan), Bob WILLIS (Ken Howland), Hope
POMERANCE (Sandy Campbell)
Musique : John ADDISON
Photo : Walter LASSALLY
Producteur :Gregory C. EARLS
Compagnie productrice : Cecil Prunier Productions
Avions :
- -Douglas DC-8–21, N8021U
- -Grumman Ag Cat
- -Piper Cub J3 (en arrière plan)
- -Pitts S2A, N9CC
Notre avis :
Parfois le problème n’est pas de savoir s’il y a un pilote dans l’avion, mais
si celui qui est aux commandes a l’aptitude physique ou mentale de piloter
convenablement…Les (bonnes) compagnies ont en effet non seulement le souci de
la santé de leurs équipages, mais aussi de leur équilibre psychique. Un
commandant de bord avec des problèmes personnels a toutes les chances de mener,
tôt ou tard, ses passagers à la catastrophe. Ce film, basé sur une histoire
simple, nous montre le cas d’un pilote alcoolique. Il s’agit généralement d’un
sujet tabou, car, comme tout le monde le sait, les pilotes ne boivent pas…Ce
n’est qu’en 1994 que la FAA initia un programme de dépistage de l’alcoolisme
parmi le personnel navigant. Aujourd’hui, on parle d’étendre ce dépistage aux
astronautes ! Preuve qu’il y a un problème..
Le commandant de bord Hagan est un pilote chevronné de la compagnie « North
American », et sans doute son meilleur pilote. Ses nombreuses heures de vol lui
ont donné comme un sixième sens, qui dans certaines circonstances, s’avère très
utile. Son seul problème, c’est l’alcool. Comme certains anciens pilotes
militaires, il a appris à s’accommoder du stress du vol, de la fatigue des
longues patrouilles de guerre, avec l’alcool. En outre, son ménage ne marche
pas bien, et sa femme a demandé le divorce. Sa seule satisfaction est de voler
et de passer quelques moments avec sa fille qu’il initie à la voltige sur son
petit avion privé. Il a également une petite amie, Pat, qui le soutient. Il
refuse de s’arrêter pour se soigner, car il a un besoin constant de voler comme
de boire. Hagan a consulté un médecin, le Dr. O’Brian, qui lui propose un
traitement adapté à son programme de vol. Une hôtesse qui a remarqué ses
fréquents déplacements aux toilettes, où il boit, avertit le chef
d’exploitation de la compagnie. D’abord incrédule, celui-ci décide de vérifier.
Il demande à un autre pilote de faire une petite enquête pendant un vol qu ’il
fera avec Hagan. Lors de la première escale, le pilote ne trouve rien à redire
et téléphone son rapport au chef d’exploitation. Au décollage, pour la dernière
partie du voyage, deux moteurs prennent feu suite à une fuite de carburant.
Hagan, en réagissant rapidement parvient à stopper l’avion avant la fin de la
piste, et à faire évacuer les passagers sans mal. Mais au moment où il va
quitter le cockpit, sa flasque de whisky tombe de sa poche ! Hagan est obligé
de donner sa démission. Il va pouvoir maintenant s’occuper sérieusement de son
problème avec le docteur O’Brian.
Ce qui fait l’intérêt principal de ce film, très bien réalisé par ailleurs, est
la reconstitution réaliste du travail des pilotes commerciaux. Tout est vrai :
check-lists, procédures, échanges radio. Les scènes sont filmées dans un vrai
cockpit, et dans un centre de contrôle. Le réalisateur acteur, Cliff Robertson,
est un pilote privé confirmé et propriétaire d’une importante collection
d’avions anciens. Ce film plaira aux pilotes car il a réussi à capturer
l’essence et l’intensité de la vie quotidienne des (vrais) pilotes de ligne. Il
rappelle un autre film, sur un autre sujet délicat (la maintenance des avions),
« Whisky,
Roméo, Zulu » (2004). « The pilot » se démarque des films de la série des «
Airport » qui ont tendance à caricaturer, voire ridiculiser, la profession. On
remarquera qu’ici, à la différence de nombreux autres films, les rapports entre
les hôtesses et les pilotes ne sont pas à base de flirt et de rendez-vous dans
les hôtels, aux escales. Entre le personnel de cabine et le cockpit, il peut y
avoir, sinon de l’animosité, du moins, de la méfiance. Mais la réalité montre
que les dénonciations de pilotes proviennent très rarement de l’équipage, mais
du personnel de sécurité au sol…
Les avions du film :
Tourné sue l'aérport intrenational de Miami, le film met en scène un Douglas
DC-8 de la compagnie fictive «North American» ; ses appareils sont tous appelés
«Eagleliner» avec des noms de villes : Toronto, Dallas, Houston.. Il y a
bien une compagnie « North American Airlines » mais créée en 1989. Les amoureux
du DC-8 apprécieront les très belles scènes aériennes de l’appareil, notamment
quand il survole le paysage fantastique de Monument Valley, un grand moment du
film.
L’avion du film est le Douglas DC-8–21 N8021U (s/n 45594) vendu en 1960 à United
Airlines et appelé « Mainliner W.C. Mentzer » ; il fut retiré du service
en 1974, puis, après avoir été stocké dans le désert, cédé à Boeing en 1978 ;
en 1981, il est revendu à « General Air Service » (N580JC) de Miami qui le
transforma en cargo. Il fut ferraillé en 1986. Mais cet avion apparaît aussi
avec l’immatriculation N8041U qui est celle d’un DC-8-54AF (s/n 45675), une
version tout cargo vendue en 1964 à United. Dans le film, l’avion qui porte
cette immatriculation a des hublots, et est équipé de moteurs Pratt et
Whitney JT4A-3, avec silencieux mobiles, contrairement aux 54AF équipés de
turbofans JT3D-3B… Il ne peut donc s’agir du N8041U, mais plus
vraisemblablement du N8021U doté d’un « vrai faux » matricule ! A la fin du
film, dans le générique, on remercie les compagnies Eastern et National
Airlines qui ont également exploité le DC-8, mais avec d’autres matricules (le
U est pour United). S’agirait-ils alors d’avions loués auprès d’United ?
Mystère !…
Hogan posséde un avion de voltige biplace Pitts S2A (N9CC). En arrière plan,
sur un petit terrain, on voit un Piper Cub J3 (**28N) et un avion d’épandage
agricole Grumman AG Cat.
Christian Santoir
*Film disponible sur YouTube
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