PANIQUE EN PLEIN CIEL
Vo. Miracle landing
Année : 1990
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 25 min.
Genre : catastrophe
Couleur
Réalisateur : Dick LOWRY
Scénario : Garner SIMMONS
Acteurs principaux :
Connie SELLECCA (Mimi Tompkins), Wayne ROGERS (Bob Schornstheimer), Ana ALICIA
(Michelle Honda), Nancy KWAN (C.B. Lansing), James CROMWELL (B.J. Cocker), Jay
THOMAS (Ed Meyer).
Musique : Mark SNOW
Photographie : Frank BEASCOECHEA
Producteur : Dick LOWRY
Compagnie productrice : Columbia Broadcasting System (CBS)
Avions :
- -Boeing 737-297 (c/n 21739/561), N70723
- -Cessna 150M Aerobat (c/n A1500637), N9828J
- -Northrop T-38 Talon
Notre avis :
Le 28 avril 1988, le vol 243 d'Aloha Airlines décollait de l'aéroport
d'Hilo (Hawaï) à destination d' Honolulu, à 13 h 25. Il y avait 89 passagers à
bord. Alors que l'avion atteignait son altitude de croisière, à 13 h 48, une
partie du toit de l'appareil, située vers l'avant, céda. La décompression
explosive qui s'ensuivit arracha toute la moitié supérieure du fuselage, entre
le cockpit et l'aile. Une hôtesse fut aspirée dans le vide. L'équipage parvint
à garder le contrôle de l'appareil et à atterrit sur l'aéroport de Kahului, sur
l'ile de Maui, et ce, malgré la panne d'un des moteurs. Il y eut 65 blessés
parmi les passagers et les membres d'équipage. Malgré ce bilan, il s'agissait
bien d'un vrai miracle !
C'est cet accident que ce téléfilm se propose de raconter en y ajoutant çà et
là quelques petits détails fictifs pour dramatiser, s'il était besoin,
l'histoire.
Le film commence en février 1988, dans un simulateur de vol de la compagnie Paradise
Airlines. Ce jour là, pilote et copilote doivent gérer une avalanche de
problèmes simultanés : décompression de la cabine, incendie moteur et perte des
circuits hydrauliques ! Puis, on nous présente trois membres d'équipage :
Madeleine "Mimi" Tompkins, une copilote rentrée à Paradise
Airlines en 1979 et qui a été sélectionnée pour devenir commandant de bord,
le commandant Robert Bob Schornstheimer, un plaisancier pendant ses heures de
repos, et l'hôtesse Michelle Honda, qui, elle, s'intéresse plutôt à la peinture
en dehors de ses heures de travail. Le lendemain, le vol 243 de Paradise
Airlines quitte Honolulu pour Hilo, le commandant Bob Schornstheimer et le
copilote Thomkins étant aux commandes. Le vol se passe sans problème. C'est
alors que l'on fait la connaissance de Clarabell "C.B." Lansing, la
chef de cabine, et de Jane Sato Tomita, les deux autres hôtesses collègues de
Michelle Honda. L'heure du départ approche et les passagers commence à
embarquer. Il y a parmi eux un danseur de luau, un couple âgé, une mère et son
fils, deux jeunes mariés en voyage de noce, qui sont des amis de Michelle.
L'avion décolle et prend de l'altitude. Quand il arrive à 24.000 pieds, un
jeune garçon fait remarquer à C.B, qu'il y a une fissure dans le plafond. Mais
la fissure s'agrandit rapidement et une décompression explosive survient
enlevant une grande partie du toit de l'appareil. C.B. est happée dans le vide,
ainsi que les bagages, les chariots, les journaux, les gobelets, les
bouteilles, qui blessent les passagers au passage. Michelle s'est allongée dans
le couloir et s'accroche aux pieds des sièges, mais Jane est gravement blessée
à la tète; elle aussi est tombée sur le plancher où des passagers la retiennent
pour lui éviter d'être aspirée. Schornstheimer, qui a du mal à maintenir
l'appareil en vol, commence une descente d'urgence. Mimi envoie un appel de
détresse, mais la tour de Kahului ne l'entend pas. Bob et Mimi se rendent
compte qu'ils ont de fortes chances de s'écraser. Mimi revoit alors, en
flashback, son premier vol en solo, alors que Bob se revoit quand il était
instructeur dans l'USAF. La blessure de Jane s'aggrave et Michelle se bat
contre le vent violent qui pénètre dans la cabine, pour lui venir en aide.
Puis, elle prépare les passagers à un éventuel amerrissage. Dans le cockpit,
les pilotes s'aperçoivent qu'il y a une fuite dans le circuit hydraulique et
qu'un moteur vient de s'arrêter. Après être parvenu à contacter la tour de
Kahului, malgré le bruit intense régnant dans le cockpit, ils décident de
tenter un atterrissage d'urgence, malgré tout. Alors qu'il sont en longue
finale, ils se demandent si le train avant est sorti, son voyant ne passant pas
au vert, mais un peu plus tard, la tour, qui les aperçoit, leur confirme qu'il
est bien sorti. Grâce à toute l'expertise de Bob, l'appareil atterrit à peu
près normalement, mais avec des freins déficients, il lui faut toute la piste
pour s'arrêter. L'évacuation commence dès que l'avion est arrêté. Les blessés
sont tout de suite pris en charge par les services d'urgence. Un agent du FBI
qui s'attendait à un attentat, semble dépité quand l'équipage lui confirme
qu'il s'agissait d'une décompression, sans explosion préalable. Les
responsables de l'aéroport sont soulagés car ils s'attendaient à ce que l'avion
prenne feu à l'atterrissage !
"Panique en plein ciel" (à ne pas confondre avec l'autre téléfilm
ayant le même titre français, "Mayday at 40.000"-1976)
est un bon film catastrophe qui nous raconte une histoire vraie, sans
outrances, ce qui est rare pour ce genre de film. Les effet spéciaux sont d'un
bon niveau et la cabine dévastée par un vent relatif de près de 600 km/h, est
bien reconstituée. On imagine l'horreur qu'ont dû affronter les passagers…Cela
confirme une fois de plus que la réalité dépasse souvent la fiction.
Malgré une grande exactitude dans la réalisation technique, le puriste
remarquera quelques petits détails incorrects, dus aux conditions du tournage.
L'aéroport d'Hilo est en réalité celui de Kahului. L'avion est autorisé à
atterrir, puis à redécoller, de la "piste 8", alors qu'on le voit
atterrir sur la piste 2 de Kahului…Dans le véritable avion, il y avait trois
personnes dans le cockpit; un contrôleur aérien de la FAA, omis dans le film,
occupait le strapontin derrière les pilotes. Il est vrai cependant que le
moteur gauche, après avoir avalé des débris, cessa de fonctionner lors de
l'approche, mais il n'y eut pas de fuite du circuit hydraulique. Volets et
freins fonctionnèrent correctement, de même que l'inverseur de poussée du
moteur droit.
Le nom de la vraie compagnie "Aloha Airlines" n'est jamais
mentionné dans le film. Cependant, à la fin on nous indique que Mimi Tompkins
deviendra effectivement commandant de bord et continuera à voler "pour la
compagnie décrite dans le film"…
Le rapport d'accident du NTSB conclut que les services d'entretien d'Aloha
Airlines n'avaient pas détecté la présence de traces de fatigue sur le
revêtement de cet appareil ancien, employé sur de courtes distances (donc avec
un nombre élevé de cycles pressurisations-dépressurisations), dans un
environnement marin très corrosif. Le rapport mentionne également qu'une
passagère, lors de l'embarquement, avait remarqué une fissure sur la peau de
l'appareil, près de la porte d'entrée (avant gauche), mais qu'elle ne l'avait
pas signalée au personnel de cabine…
Les avions du film :
Le véritable avion était un Boeing 737-297 de la compagnie Aloha Airlines,
baptisé "King Kalaniopuu" (c/n 20209/152, N73711). Il avait
fait son premier vol en mars 1969 et totalisait au moment de l'accident 35.496
heures de vol (soit 89.680 cycles décollages-atterrissages…).
L'avion du film est un appareil identique, un Boeing 737-297 (c/n 21739/561,
N70723) acquis par Aloha Airlines en mars 1979, le "Queen
Liliuokalani", repeint aux couleurs de la compagnie fictive "Paradise
Airlines". Entre 1983 et 1988, il fut loué à la Pan Am et baptisé
"Clipper Liftikus", puis "Clipper Dawn".
Après être retourné chez Aloha, l'avion fut vendu à la compagnie canadienne Westjet
Airlines (C-GCWJ) en mai 1998. Retiré du service en septembre 2003 et
stocké à Opa Locka en Floride, il y fut ferraillé par la société NewJet
Engine Services, en octobre 2003.
Quand la cabine explose, l'avion est représenté en vol et à l'atterrissage par
une maquette. Le cockpit fut reconstitué en studio; il est assez proche du vrai
avec quelques simplifications (on a oublié que les vitres latérales
s'ouvraient, en glissant vers l'arrière…). Le tableau de bord n'est pas tout à
fait exact, surtout quand on nous montre les trois voyants du train, placés les
uns sous les autres et qui ne sont absolument pas conformes. Il n'y a pas trois
voyants qui changent de couleur, selon la position du train, mais six (deux par
train), vert et rouge, disposés en triangle. En vol, normalement la commande du
train est sur "off" et les voyants sont éteints. Quand Mimi
actionne la commande manuelle de descente du train avant, elle ne suit pas la
procédure, en laissant le levier du train sur "down". La
procédure normale est : 1-levier sur "off", 2-tirer la commande
d'extension manuelle, 3- attendre 15 secondes avant de mettre le levier sur
"down". Sur le 737-200, les pilotes disposent à l'arrière du
cockpit, d'un petit hublot, dans le plancher, leur permettant de constater
visuellement la position du train. Mais sur le vol 243, un contrôleur occupait
le strapontin qui, déployé, occultait ce hublot...
Quand Bob se rappelle de son temps passé dans l'USAF, à Vance AFB (Oklahoma),
en 1972, on le voit avec un élève dans un Northrop T-38 Talon. Au sol, ils
passent devant un McDonnell F-4 Phantom, un Lockheed T-33 et des McDonnell
Douglas F-15A Eagle, dont le "AF 74-0108" (c/n 0082/A069) qui finit
ses jours, en 2005, sur la base US de Kadena, au Japon.
Mimi se souvient de son premier atterrissage par vent de travers (une
expérience dont les débutants se souviennent toujours…), à bord d'un petit
Cessna 150M Aerobat (c/n A1500637, N9828J). Cet avion était déjà apparu dans
"Aigle de
fer" (1986), et on le reverra dans "Black Thunder"
(1998) et "Espion en danger" (1999).
Sur l'aéroport d'Honolulu on observe plusieurs liners sur le tarmac, dont un
McDonnell Douglas DC-8-71 d' United Airlines et un Douglas DC–10-40 de
Northwest Orient Airlines.
A Kahului, le vol 243 atterrit sur la piste 2, alors qu'un De Havilland Canada
DHC-7 'Dash 7 est au point d'arrêt. Puis, il passe devant un DC-10 d'United
Airlines. Plus tard, à Kahului, l'agent du FBI se rend sur la piste en
passant devant un McDonnell Douglas DC-9-51 d'Hawaiian Airlines et un
737 d'Aloha Airlines.
Christian Santoir
*Film disponible sur YouTube
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