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POTOMU SHTO LYUBYU

POTOMU SHTO LYUBYU

Vo. Потому что люблю

(Parce que j'aime)

 

Année : 1974
Pays : URSS
Genre : drame
Durée : 1 h 28 min.
Couleur

Réalisation : Igor DOBROLIOUBOV
Scénario : Arkadi PINCHUK, Vadim TRUNIN

Acteurs principaux :

Gennadi KOROLKOV (Nikolaï Muraviev), Vasiliy BOCHKARYOV (Capitaine Yevgeni Zhelest), Valentina TELICHKINA (Lena), Natalya GVOZDIKOVA (Vera), Natalya VELICHKO (Katya).

Musique : Yan FRENKEL
Photographie :  Grigori MASALSKY
Compagnie productrice : Belarousfilm

Avions :

  • -Antonov An-8
  • -MiG-21SM
  • -MiG-21U (en arrière plan)

 

Notre avis :

Les régions du grand Nord ont toujours été pour l'URSS, comme pour la Russie actuelle, des territoires stratégiques qu'il convenait de ne pas abandonner aux Inuits, voire même aux pingouins ou aux ours blancs... En 1946, le film "Semero smelykh" avait pour thème la conquête et la colonisation des terres arctiques. En 1974, ces mêmes terres ne sont plus occupées par des civils, mais par des militaires. Il s'agit ici d'une base de la VVS (Voïenno-Vozdouchnye Sily), installée sous le cercle arctique, et dont les aviateurs ont pour mission d'attendre l'éventuelle incursion de bombardiers venant de l'ouest. En face, on faisait la même chose, mais dans le nord canadien et au Groënland. On était vraiment en pleine guerre froide, et même glaciale, vu la latitude…

 Affecté à une base aérienne, située sur une île de la zone arctique, le pilote Nikolaï Mourariev a un problème. Un jour, sa femme, Lena, ne pouvant plus supporter une vie monotone dans un isolement total, décide de partir avec leur jeune fils. Son colonel, qui est un homme compréhensif, le mute temporairement sur le continent, pensant que sa femme reviendra vivre avec lui, bientôt. Mourariev retrouve sur sa nouvelle base un collègue de promotion, Evgueni Zhelest, avec lequel il va faire équipe. Zhelest l'invite chez lui, où il vit avec sa femme et ses deux enfants. Mourariev y fait la connaissance d'une charmante jeune femme, Vera. Mais il pense toujours à son épouse et il décide, un jour, d'aller la voir. Elle est guide touristique dans la ville de Lviv, en Ukraine. C'est avec joie qu'ils se retrouvent et il peut passer de bons moments avec son fils. Mais il n'est pas question pour sa femme de retourner vivre dans le grand Nord. Il en est de même de Vera ! Mourariev retrouvera donc son poste, là-haut, au milieu des glaces, tout seul..…

 Le personnage principal de ce film est assez singulier et d'une tristesse infinie, tout au long du film. Il est prêt à sacrifier sa famille pour son métier, qu'il considère comme un devoir; même son colonel a du mal à le comprendre. Encore un, qui s'est marié trop vite, sans savoir qu'être marié, c'est se "mettre la corde au cou", comme on disait autrefois…Il continuera donc à monter la garde, tout seul, sur son île glacée, aux avant-postes de l'URSS, face au bloc capitaliste, toujours très menaçant (même en 2015, selon le camarade W. Poutine).

Le film fut tourné avec la collaboration de la VVS, ayant un thème patriotique subliminal. Le maréchal de l'Air N.S. Skripko fut le conseiller du film.  Cependant on n'a aucune information sur cette œuvre et on ne sait où elle a été tournée. On remarque, quand Léna fait sa valise, un petit miroir de forme particulière. C'est en fait la représentation exacte de l'île Graham Bell (Greem Bell) de l'archipel François Joseph, où, en 1974, était installée une base de la VVS (code : RU 2510). Située dans le nord de l'île, au lieu dit Severnoe, elle n'était utilisable qu'en hiver (de fin novembre à début mars) et fut fermée en 1994. Mais il n'est pas sûr que les images, montrées au début du film, y fussent prises (il y a très peu de neige…). L'autre base "sur le continent" (en Biélorussie ?) n'est pas identifiable, car on ne dispose d'aucun élément visuel pour cela, le champ de la caméra étant toujours très restreint (aucun bâtiment en vue).

 

Les avions du film :

Dès le générique, apparaît le principal avion du film, le MiG-21SM (S=Sapfir, le radar Sapfir-21/RP-22; M=Modernizirovannyy) dont on voit de nombreux exemplaires (dont les numéros : 06, 12 rouge, 06, 24, 50, 08 bleu). Cette version comportait un canon bitube GSh-23L de 23 mm, incorporé au fuselage, que l'on voit d'ailleurs en action. On remarque, sous les entrées d'air latérales du réacteur, la petite cloison horizontale destinée à éviter le souffle du canon, mais aussi l'ingestion de corps étrangers projetés par la roue avant. Un MiG (n° 06) emporte sous les ailes, ce qui ressemble fort à deux roquettes S-24 de gros calibre.

On assiste au chargement du parachute frein, logé à la base du gouvernail, par un mécanicien distrait qui avait oublié de l'installer avant le départ de son avion (le 08 bleu)...Il est vrai que cet avion ne porte pas sur le nez le badge d'Excellence (Otlichnij samolyot) attribué à un appareil parfaitement entretenu et que l'on peut voir sur le nez du 06 bleu ou du 24 bleu.

On aperçoit, brièvement, sur un parking, des MiG-21U (dont le 68 bleu), la version biplace du MiG-21.

Les pilotes portent deux types de casques, selon les missions. Pour les hautes altitudes, ils ont un casque intégral GSh-6, qui se porte avec une combinaison à pression partielle VKK-6 (portée sous une combinaison en toile et un blouson de cuir). Pour les autres missions, les pilotes portent un casque ZSh-3, avec un masque Km-32.

Nikolaï quitte son île, comme il y revient, avec un Antonov An-8 (95 rouge). On notera les virures placées sur l'arrière du fuselage, entre l'aile et l'empennage, afin d'améliorer le comportement de l'avion, en cas de vrille, signe de la difficile mise au point de l'appareil. En arrière plan, on aperçoit un hélicoptère Mil Mi-2.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube

  

 

 

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