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FLYING LUCK

FLYING LUCK

 

Année : 1927
Pays : Etats-Unis
Genre : comédie
Durée : 1 h 11 min.
Noir et blanc

Réalisateur :Herman C. RAYMAKER
Scénario : Monty BANKS, Charles HORAN, Paul PEREZ, Matt TAYLOR

Acteurs principaux :

Monty BANKS  (le gars), Jean ARTHUR (la fille), Jack W. JOHNSTON (le colonel), Kewpie MORGAN (le sergent), Eddy CHANDLER (le caporal)

Photographie : James DIAMOND
Musique :Ben MODEL
Producteur : Monty BANKS
Compagnie productrice : Monty Banks Enterprises

Avions :

  • -Curtiss JN-4D Jenny
  • -Curtiss JN-6H Jenny
  • -Curtiss F-1B, document.
  • -Thomas-Morse S-4C
 
Notre avis:

 Le 21 mai 1927, Charles Lindbergh avait traversé l’Atlantique, de New-York à Paris, d’une seule traite. Deux mois plus tard, commençait le tournage du film comique de Monty Banks « An ace in the Hole » qui sortira avec le titre de « Flying Luck », le 5 décembre 1927.

 Dans ce fil muet, Monty Banks figure un pilote, admirateur de Lindbergh. Il veut tout faire pour apprendre à piloter. Il construit un avion, mais son premier vol se passe mal et il s‘écrase sur un centre de recrutement de l’Armée. Ayant aperçu sur une affiche que Lindbergh avait appris à piloter dans l’armée, il décide de s’engager. Ayant été expulsé du bus qui l’emmenait à la base aérienne de San Diego, suite à un problème avec une passagère, la nièce du colonel dirigeant la base, il est pris en stop par un Français qui fait partie d’une  commission officielle devant visiter San Diego. Au début, il est pris pour un des membres de cette commission, mais le colonel découvre bientôt sa véritable identité et le ramène au rang de simple recrue. Bien qu’il se prenne pour un pilote, il ne tient pas un manche à balai, mais un manche de fourche ! Ses camarades, comme son sergent, se moquent de lui. Entretemps, il tombe amoureux de la nièce du colonel qu’il avait rencontrée dans le bus et qui ne lui en veut plus. Quand une compétition aérienne, l’ « Air Polo », est organisée entre l’Armée et la Marine, ses camarades lui font croire qu’il peut enfin piloter un avion, mais celui dans lequel ils le font monter n’a pas de moteur ! C’est alors qu’un avion de l’armée se pose avec ses commandes bloquées. L’ignorant, Monty l’emprunte et décolle. Une fois en l’air, découvrant le problème, il tente en vain de réparer l’avion et il tombe en parachute pour atterrir dans un autre avion de l’armée dont le pilote est éjecté ! Avec ce nouvel avion il va pouvoir faire gagner l’armée, à la grande satisfaction du colonel qui constate, avec étonnement, qu’il s‘agit de Monty. Il le félicite néanmoins et l’autorise même à se rapprocher de sa nièce…

 Monty, avec sa moustache, ses cheveux bruns, ses expressions, sa démarche chaloupée, a de faux airs de Charlie Chaplin.

 On remarquera les deux scènes où un officier français veut embrasser Monty qui ne semble guère apprécier ce genre de salutation. Les Américains ne s’embrassent pas, à la limite, ils se serrent dans les bras. Si Monty avait été en  Russie, où les hommes s’embrassent sur la bouche, il aurait été encore plus étonné ! On retrouvera ce genre de scène dans "L'aigle et le vautour" en 1933.

 Le film se déroule a priori sur la base de San Diego (CA), mais ce que l’on voit à l’écran (où est l’océan ?) ne correspond en rien (à part quelques images) à cette base située sur North Island, qui, en 1927, était partagée entre l’Armée (Rockwell Field) et la Marine. Les montagnes vues en arrière plan, laissent à penser que le film fut tourné en Californie, dans les environs de Los Angeles. Rappelons que c’est à San Diego que la compagnie Ryan construisit l’avion de Lindbergh. L’aéroport international de la ville fut  baptisé « Lindbergh Field » en août 1928, peu après sa construction.

 Les avions apparaissent surtout dans la seconde partie du film, lors de l’ « Air Polo », où cinq ballons lâchés dans le ciel doivent être détruits par deux équipes, l’une de la Marine, l’autre  de l’Armée, composée chacune de trois avions, celle qui en a abattu le plus remportant le trophée.

 

Les avions du film :  :.

 Les JN-4 portent tous des marques de nationalité américaine avec un gouvernail tricolore et des étoiles sur les ailes. Leur fuselage est de couleur sombre avec des ailes de couleur claire (jaune ?). Mais à la fin des années 20, les avions militaires américains avaient sur le gouvernail des bandes horizontales rouges et blanches et une dérive jaune et bleue. Les numéros du fuselage ne correspondent qu’à ceux de l’« Air Polo ». On peut douter que les avions du film appartiennent à l’USAAC ou à l’USN. De nombreux exemplaires étaient disponibles sur le marché civil.

 Le premier avion du film est celui de Monty qui vient de le construire. Il a le nom de « Spirit of Plum Center » (Plum Center, la Capitale des prunes, une ville fictive), une parodie du  "Spirit of St. Louis" de Lindbergh. Son fuselage porte, en outre, un trèfle (à 3 feuilles) et le chiffre « 13 » comme porte-bonheur, bien  qu’aux Etats-Unis, le chiffre « 13 » porte malheur (au point d’être supprimé dans les ascenseurs !). Il s’agit en fait d’un biplan Thomas Morse S-4C, un avion qui fit son premier vol en 1917 et équipa plusieurs unités de l’Armée comme de la Marine US. Après la guerre, il fera carrière dans la vie civile, notamment au cinéma, dans les films traitant de la première guerre mondiale (« The air raider »-1925, « Hell’s angels »-1930,  « Dawn patrol »-1930..,). 

 Quand Monty arrive à la base de « San Diego » avec l’officiel français, on voit décoller plus d’une vingtaine de Curtiss F-1B Hawk (repérables grâce à leurs grandes roues rayonnées). Ces avions furent livrés à l’USAAC, à partir du 28 octobre 1926.

 Mais le principal avion du film est le Curtiss JN-4 Jenny qui apparait sous plusieurs versions, lors de l’« Air Polo » du 17 juillet 1927, comme indiqué. Il s’agit d’un avion d’entraînement sur lequel 90 % des pilotes militaires américains furent formés lors de la première guerre mondiale.

 L’avion (n° 7) qui emporte les cinq ballons de l’Air Polo  est un JN6-H, équipés d’un moteur Hispano-Suiza (d’où le H pour « Hisso »), d’un réservoir de carburant installé sur l’aile supérieure et de quatre ailerons. Il comporte également un seul grand cockpit, avec un seul pare-brise à l’avant, comme certains JN-6BH d’entraînement au bombardement. Cette caractéristique concerne plusieurs JN-6H, comme les n° 1, 6 et 10.

 L’appareil (n° 8) dans lequel Monty essaie de décoller, avant de s’apercevoir qu’il n’a pas de moteur (!) a également un seul cockpit, mais c’est un JN-4D, vu son radiateur plus petit destiné à un moteur Curtiss OX-5.

 En premier plan, quand un avion de l’US Army atterrit, les commandes bloquées, on peut apercevoir un Curtiss JN-4D équipé d’un moteur en ligne, avec des ailes ayant deux mâts supplémentaires, inclinés, à leurs extrémités, remplaçant les haubans placés habituellement au-dessus de l’aile. Après la guerre, de nombreux JN-4 devenus civils, furent modifiés, avec  différents moteurs et haubanages, par leurs propriétaires, dont certains étaient des barnstormess qui appréciaient beaucoup le Jenny, comme Frank Clarke. Cet appareil,.au vol lent, était parfait pour les wings-walkers (marcheurs d'ailes) qui pouvaient s'accrocher à la forêt de mâts de l’avion, à l'axe des roues ou au haubanage au-dessus des ailes, tout en exécutant des cascades défiant la mort pour épater le public en-dessous.

 Garé à côté de ce JN-4D modifié, se trouve un biplan inconnu.qui ressemble à un Crawford Courier, construit en 1925 par une société californienne. Mais il possède des différences au niveau des mâts d’ailes (mâts de cabane non inclinés, pas de mâts uniques entre  les ailes).

 

Christian Santoir

* film disponible sur amazon.fr

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