ADIEU PARIS

 

ADIEU PARIS

 

Année : 1952
Pays : France
Durée : 1 h 35 min.
Genre: comédie
Noir et blanc

Réalisateur : Claude HEYMANN
Scénario : Guillaume HANOTEAU, Claude Heymann ROB

Principaux acteurs :
Camille SAUVAGE (Camille Lamy), Françoise ARNOUL (Françoise), Henri VILBERT (Mr Lamy), Victoria MARINO (Sylvia), Renée COSIMA (Juliette)

Producteur : Georges SENAMAUD
Musique : Camille SAUVAGE
Photographie : Pierre PETIT
Compagnie productrice : Lutétia

Avions :

• -SNCASE SE.161 Languedoc, F-BATZ
• -SNCASE SE.161 Languedoc, F-BCUN

 

Notre avis :

Mr Lamy est un industriel marseillais, dirigeant une fabrique d’apéritifs. Son fils a préféré la musique aux apéritifs et il est devenu chef d’orchestre à Paris. Mais son père ne croit guère à son avenir musical et voudrait lui faire épouser une riche héritière, un peu snob, Juliette. Mais une jeune employée de l’entreprise Lamy, Françoise, est tombée amoureuse de Camille. Ce dernier s’est épris d’une chanteuse, Sylvia, qu’il projette d’épouser. Françoise va alors s’arranger pour brouiller les relations de Camille avec sa chanteuse et avec la riche Juliette. Mais quand Camille va finir par lui demander sa main, elle va s’apercevoir que c’est Mario, un musicien de l’orchestre, qu’elle aime vraiment ! Elle avoue ses intrigues à Camille. Il va retrouver Sylvia et, elle, Mario.

 Le scenario de cette comédie musicale sur fond de romance n’a rien à voir avec l’aviation, même s’il comporte une scène d’aéroport (à Paris-Orly ou au Bourget ?). Mais on y voit un avion plutôt rare au cinéma, un SE-161 Languedoc, filmé de près et qui a participé, au sol, au tournage. Conçu avant la guerre, ce rescapé ne fut construit en série (pas plus d’une centaine d’exemplaires) qu’après la guerre, à une époque où il était démodé et ne pouvait concurrencer les fabrications américaines, plus fiables, plus performantes et plus confortables, que lui préférait la compagnie nationale Air France.

 

Les avions du film :

Les musiciens de Sauvage prennent le bus d’Air France aux Invalides pour embarquer au Bourget ou à Orly ( ?), à destination de Marseille-Marignane, à bord d’un SNCASE SE.161 Languedoc. Mais, en 1951/1952, cette liaison ne se faisait pas en Languedoc, mais en Douglas DC-4...

Ce  quadrimoteur français avait été développé durant l'entre-deux-guerres par la Société des avions Marcel Bloch (premier vol : 15 décembre 1939), mais il n’entra en service qu’après la seconde guerre mondiale. Il a donc porté successivement les désignations de : Bloch MB.161 (prototype), SNCASO SO-161 (prototype et version de série devant être produite par la Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Sud-ouest) et finalement SNCASE SE.161 Languedoc.

Le SE.161/P7 (P=Pratt & Whitney) du film porte le matricule « F-BATZ » (c/n 26). Construit en 1947, il fut livré à Air France le 28 novembre de la même année. En janvier 1954, il fut vendu à Air Liban (OD-ABY) et restitué, dès novembre, à Air France qui le stocka. Il reçut alors une nouvelle immatriculation provisoire « F-BAYY ». Cédé le 12 juillet 1955, à la compagnie espagnole Aviaco (EC-AKV), qui fut la dernière à utiliser commercialement le Languedoc, il fut gravement endommagé (non réparable) le 29 septembre 1956, en approche de l’aéroport de Santa Cruz de Ténériffe, sans causer de morts.

Quand il commence à rouler, il devient le SE.161/P7 « F-BCUN » (c/n 61), que l’on voit décoller, puis, en vol, sur un extrait de document filmé par Air France.

Construit en 1946, immatriculé « F-BCUN » au nom du SGACC (Secrétariat Général à l'Aviation Civile et commerciale), il fut pris en charge par Air France en août 1948. En 1954, il fut reversé au SGACC, puis transféré au SASM 99 (Section Aérienne de Sauvetage en Mer) de l’Armée de l’Air, devenu en 1955, l’EARS 99 (Escadron Aérien de Recherche et de Sauvetage), avec l’immatriculation civile « F-SSUN ». Il fut adapté aux missions de recherche et sauvetage (SAR-Search And Rescue) et basé à Alger-Maison Blanche. Il disparaîtra en Méditerranée le 30 novembre 1956 (10 morts), alors qu’il recherchait un cargo panaméen en détresse.

 

Christian Santoir

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