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JIAN QIAO YING LIE ZHUAN

JIAN QIAO YING LIE ZHUAN

Vo. 筧橋英烈傳

(La légende des héros de Jianqiao)

 

Année : 1977
Pays : République de Chine
Durée : 1 h 40 min.
Gêner : guerre
Couleur

Réalisateur : Chang TSENG-CHAI
Scénario : Hor SHEAU-JONG, Wu TUNG-CHUAN, Li GUANG-YAH

Acteurs principaux :
Liang HSIU-SHEN (Commandant Gao Zhihang), Lee CHING (Ye Rung Ran, épouse de Gao), Feng HAI (Lieutenant Shen Chonghui), Yu TIEN-LUNG (Lieutenant Yan Haiwen), Chin HAN (Major Liu Cuigang), Sha-Li CHEN (Xu Xilin, épouse de Liu), Chiang BIN (Sous-Lieutenant Li Youkan), Ming HU (pilote Liu Zhesheng)

Photographie : Hung-Chung LIN
Musique : Lo MING-TAO
Producteur : Koo CHEN-FU
Compagnie productrice : Central Motion Pictures

Avions :

  • -Cessna 305, O-1E Bird Dog 
  • -Curtiss Hawk III, répliques
  • -DHC-2 Beaver / U-6A
  • -Douglas C-47A 
  • -Lockheed F-104A/B Starfighter, document.
  • -Mitsubishi G3M2, images
  • -Mitsubishi A5M, images
  • -North American T-28D Trojan 
  • -Polikarpov I-16, répliques

 

Notre avis :

« Jian Qiao Ying Lie Zhuan » ou « La légende des héros de Jianqiao » est un film de guerre chinois tourné à Taïwan (République de Chine) dont le scenario est basé sur l’histoire réelle d’un petit groupe d’aviateurs au début du second conflit sino-japonais, en 1937, le commandant Gao Zhihang,  les lieutenants Yan Haiwen, Liu Cuigang et Shen Chonghui. On y fait référence aux batailles de Shanghai, Nanking et Taierzhuang.

Le film évoque les combats entre les forces aériennes chinoises et japonaises, en  juillet et août 1937, le centre de gravité de cette guerre aérienne étant la base de Jinqiao (Chien Chao) près de Shanghai. Les pilotes chinois attaquèrent également des navires de guerre japonais sur le front de l’est et le long du fleuve Yangtsé, tout en apportant leur soutien aux forces terrestres.

Le film sortit en salle à Taïwan, le 7 juillet 1977, lors du quarantième anniversaire de l’ « incident »  du pont Marco Polo (ou de Lugou, non loin de Pékin) qui, pour les Chinois, déclencha la seconde guerre mondiale en Asie.

Gao Zhihang, le commandant  de la 4ème brigade de la force aérienne chinoise, stationnée sur la base de Nanchang, est très exigeant face à ses subordonnés. Quand le 7 juillet 1937, la nouvelle de l’incident du pont de Lugou lui parvient, il  rassemble d'urgence les pilotes de l'unité et les maintient en alerte. Puis, en une quinzaine de jours, il leur fait suivre une formation intensive, tant au niveau des combats aériens que des missions de bombardement. Cela va coûter la vie à un des pilotes qui avait du mal à suivre ces exercices risqués. Sous la direction de Harada Jie, l'armée de l'air japonaise a décidé le 14 août 1937 de lancer une attaque à grande échelle sur l'aéroport de Jianqiao. Malgré des problèmes d’approvisionnement en carburant et des avions aux performances inférieurs, les pilotes chinois menés par Gao Zhihang obtiennent plusieurs victoires sans aucune perte. Harada  lance une autre attaque, mais grâce à la tactique adoptée par Gao Zhihang, les Chinois peuvent faire face, en descendant 16 avions ennemis, mais Gao Zhihang est abattu. Griévement blessé, il est envoyé à Lushan pour se rétablir. Les Japonais continuent leurs attaques vers l’intérieur de la Chine. Les pilotes chinois essaient de résister et  plusieurs d’entre eux sont descendus. Li Yuqian a sauté en parachute, mais il a été mitraillé lors de sa descente. Shen Chonghui  a attaqué un croiseur, l’ « Izumo », à l’embouchure du Yangtsé. Son avion ayant été touché, il ordonne à son mitrailleur arrière de sauter, puis se précipite sur le navire qui coule peu après. Yan Haiwen a pu sauter en parachute ; arrivé au sol, il a tué plusieurs soldats japonais avec son revolver, avant de se suicider. Pendant ce temps, Gao Zhihang a récupéré ; choqué par la mort de ses camarades, il rejoint rapidement son unité. L’aviation chinoise a reçu un nouveau chasseur soviétique, plus performant, qui va lui permettre de mieux combattre  les Japonais. C’est Gao Zhihang qui va en prendre livraison à Lushan et après une rapide prise en main, il part avec son unité vers Nanjing pour affronter les Japonais.. Les Chinois doivent s’arrêter en chemin, à Zhoujiakou, pour refaire le plein. C’est alors qu’ils sont surpris par les Japonais qui les mitraillent au sol. Gao Zhihang avait pu auparavant  abattre le commandant japonais Harada, mais une fois  atterri, il est tué par une bombe au moment où il s’apprêtait à décoller.

Le 14 août 1937, date de l’attaque de la base aérienne de Jianqiao par les avions de la Marine impériale japonaise, est devenu, en Chine, le «Jour de l'Aviation », commémorant les premières victoires contre le Japon, 6 avions abattus sans aucune perte.

 

Ce film qui se targue de respecter les faits historiques , comporte néanmoins certaines erreurs, parfois volontaires, destinées à dramatiser l’action.

 

-Ce n’est pas le groupe aérien de la Marine impériale japonaise de Kisarazu qui a bombardé Jianqiao, mais celui de Kanoya dont c’était le premier combat.

 

- Shen Chonghui, aux commandes de son avion codé « 904 », aurait percuté le 19 août 1937, le croiseur japonais « Izumo », mais le bâtiment n’a pas été coulé. Réparé il a continué la guerre, en Chine, après Pearl Harbor. Selon d’autres sources, Chonghui n’aurait pas touché le croiseur et aurait été déclaré mort au combat, avec son mitrailleur.

-Quand, à Lushan, Gao Zhihang apprend avec colère, à la radio, la mort de ses camarades, iLe Yiqin, Zheng Shaoyu, Tan Wen et Shen Chonghui, il y a un problème. Li Yuqian (mort le 3 décembre 1937) et Zheng Shaoyu (mort le 22 avril 1942) étaient toujours en vie. Quant à Shen Chonghui (abattu le 19 août 1937) et Tan Wen (mort le 3 septembre 1937), ils étaient déjà morts…

-Dans le film, Liu Cuigang précipite son avion sur un char japonais, le 25 octobre 1937, lors d’un strafing. Dans la réalité, à cette date, il était parti avec deux autres avions, pour attaquer les troupes japonaises à Niangziguan. Après avoir refait le plein à Luoyang, il n’a pu localiser   les  Japonais suite à de mauvaises conditions météo, alors que la nuit était tombée. Il décida de retourner à Luoyang. A court de carburant, il s’est écrasé dans les collines du comté de Kaoping.

-Gao Zhihang aurait abattu le commandant japonais Harada le 27 novembre 1937, peu avant de mourir sur le terrain de Zhoujiakou. Mais, Harada Jie était toujours en vie. Avec le grade de colonel, il commandera le 1er Régiment aérien de la 13° Division aérienne de l’armée japonaise jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale

-Le pilote Li Yugan abattu le 18 septembre 1937 et mitraillé lors de sa descente en parachute, fut en réalité abattu par la DCA, lors de son attaque de bateaux japonais sur la rivière Huangpu, à Shanghai.

Le film comporte certaines exagérations, comme le pilote japonais qui se fait hara-kiri devant ses camarades et son commandant, qui vient de critiquer sa dernière mission. Il y a aussi quelques oublis. En 1937, l’aviation chinoise était très mal équipée et ses pilotes peu formés. La Chine fit alors appel à l’URSS, le « grand frère » communiste. En octobre 1937, 450 pilotes et techniciens russes arrivèrent en Chine, avec 205 avions (42 Polikarpov I-16 type 5, 93 sesquiplans Polikarpov I-15 bis,  pour la chasse, 62 Tupolev SB-3 pur le bombardement et 8 biplaces UTI-4 pour l’entraînement). Les I-15bis, de même apparence que le Hawk III, s’opposèrent victorieusement aux Kawasaki Ki-10 japonais qui leur étaient inférieurs. Le gouvernement chinois offrait une prime pour chaque avion japonais abattu, mais les pilotes soviétiques n’acceptèrent pas ces primes contrairement aux autres pilotes étrangers de la force aérienne chinoise…En juillet 1939, l’aviation chinoise comptera 208 I-16 (types 5, 6, 10 et 18).(Cf. Herbert Leonard. « Les chasseurs Polikarpov ». Ed. Docavia, n°48). Mais les Russes n’apparaissent pas dans le film, à part leurs avions.

Les avions du film sont un mélange d'images, d'effets spéciaux, auxquels il faut  ajouter des répliques filmées au sol et des scènes aériennes tournées avec de  vrais avions, en service en 1977 au sein de la force aérienne de la république chinoise. Pour les effets spéciaux, on fit appel à des experts japonais qui avaient travaillé pour la série « Godzilla ».

Le film n’a pas seulement reçut la collaboration de la force aérienne de la république de Chine (ROCAF), mais aussi de la Marine, qui a fourni un vieux bateau japonais qu’elle avait pu récupérer à la fin de la guerre. Légèrement transformé, il fut prêt pour être bombardé au large de Zuoying ; il figurera ainsi l’«Izumo » le croiseur japonais coulé dans le film. L’armée de terre a également fourni deux régiments et 1500 soldats, 12 chars, de l’artillerie de montagne, ainsi que des avions, qui apparaissent seulement quelques minutes à l’écran. Le tournage dura trois ans et a coûté des dizaines de millions de dollars taïwanais.

Bien que le film évoque plusieurs bases chinoises, comme celles de Jianqiao, Zuoying, Nanchang, Nanjing, Zhoujiakou et Lanzhou, le tournage eut lieu principalement sur les bases taïwanaises de Quy Nhon (Tainan) et Pingtung.

 

Les avions du film :

 La production fit construire plusieurs répliques (au moins sept) de Curtiss Hawk III Model 68C, la version export du BF2C-1 Goshawk de l'US Navy (avec une aile en bois), qui équipaient la force aérienne chinoise en 1937; 102 furent livrés entre mars 1936 et juin 1938. Certains furent construits sous licence par l'usine de la CAMCO, installée sur le terrain de Jianqiao, mais seulement 70 étaient disponibles en 1937.

 Les répliques non volantes du film sont relativement exactes, mais les roues du train d'atterrissage sont trop petites et ressemblent plus à des roues d'automobiles, vu leurs jantes. Les avions n'ont pas tous les viseurs télescopiques passant à travers la vitre frontale du pare-brise. Quand les avions décollent (trop "à plat", comme de lourds quadrimoteurs), ou quand ils volent, ils apparaissent sous forme d'images ou de maquettes à petite échelle; …

 Ils portent les codes ; 2101, 2102, 2104, 2105 (du 21 Chungtui-Escadron), 2202 (du 22 Chungtui), 2313 (du 23 Chungtui). Un seul a le code "IV-1" qui était le vrai code de l'avion de l'as chinois commandant le 4ème Tatui (Groupe aérien), Gao Zhihang. Parfois le "IV-1" ressemble, au sol, plus à un Hawk II à train fixe, avec ses deux jambes de train sans carénage et son fuselage sans réservoir ventral.

Le Hawk III, armé de deux  mitrailleuses de 7.62 mm, pouvait également bombarder en piqué, en emportant deux bombes M3 de 43kg sous les ailes, alors que dans le film, ils en emportent quatre.

Les Hawk III sont remplacés, à la fin du film, par des répliques non volantes (plus de huit apparemment) de monoplans Polikarpov I-16 soviétiques, de type indéterminé. En octobre 1937, 42 Polikarpov I-16  type 5, appelés « Hirondelles » par les Chinois, furent livrés à la Chine, à Lanzhou, par l'URSS, après les accords de non agression et d'assistance, signés entre les deux pays, en août 1937. L’escadre de Gao Zhihang en fut équipée en novembre 1937.

Les répliques des I-16, ne sont pas entièrement conformes aux vrais avions; le pare-brise n'avait pas de montants et il était panoramique, le cône d'hélice ne correspond pas à celui des différents type d'I-16, et l'hélice apparaît bien plate... La réplique du colonel Gao Zhihang, qui porte le même code "IV-1" que son Hawk III, possède deux longs canons sur les ailes, comme un I-16 type 17 (sorti en 1939). En l'air, les I-16 ont quatre mitrailleuses et se distinguent par une prise d'air du carburateur située entre les deux mitrailleuses de capot, comme des I-16 type 18. Les I-16 portent les codes "2201", "2202", "2209", etc.., du 22ème Chungtui.

Quand les I-16 (plus exactement leurs images) "atterrissent", leur train d'atterrissage rétractable est plutôt correctement reproduit, mais la réplique de Gao Zhihang (code IV-1), a un train très différent de celui d'un I-16; il s'agit d'un train fixe ayant de très petites roues. En outre, sur cet avion, dont on est en train de refaire le plein, on ne voit pas ce que vient faire l'entonnoir placé juste derrière le cockpit; il n'y avait là aucun réservoir, mais un petit compartiment à bagages. Le réservoir du fuselage était situé devant le cockpit et pas derrière.

 Dès le générique, derrière les Hawk III, on aperçoit avec étonnement, au sol, des De Havilland DHC-2 Beaver/U-6A. Ils ont été munis d'une aile inférieure pour les faire ressembler, de loin, à des Hawk III dont ils portent les codes ! Lors de l'attaque des troupes japonaises, ils réapparaissent en lançant des bombes, une étant fixée sous le fuselage et deux sous les ailes. L'avion portant le vari code "8020" est filmé de prés, sans aucune modification. Ces L-20A, dénommés U-6A après 1962, furent livrés à l’armée de l’air de la République de Chine par l'USAF à la fin des années 50. Cet avion de liaison ne portait aucun armement.

Autres avions légers, tout aussi anachroniques, bombardant les bateaux japonais, des Cessna O-1G Bird Dog équipés de deux petites bombes fixées sous les ailes. Cet avion ne portait normalement aucun armement, à part, occasionnellement, une mitrailleuse Lewis. L'un d'eux joue les kamikaze, avant l'heure, en se jetant sur un croiseur qu'il coule ! En service à Taïwan, de 1956 jusque dans les années 80, le Cessna O-1G remplissait des missions de liaison, de réglage d'artillerie, d'observation, de repérage, mais pas de bombardement.

Les premiers avions japonais apparaissant à l'écran sont des bombardiers Mitsubishi G3M2 type 96, vus sur un extrait de document d'époque en noir et blanc, lors du bombardement de Shanghai. Puis, on revoit, sous forme d'images, les mêmes G3M2 de la Marine impériale japonaise en train d'attaquer la base de Jianqiao. Ils volent sans escorte, les chasseurs japonais n'ayant pas un rayon d'action suffisant.

Plus tard, ce sont des Mitsubishi A5M2b Marine Type 96 (avec un cockpit ouvert), des avions embarqués de la Marine japonaise, que doivent affronter les Hawk III chinois qui leur étaient très inférieurs. En réalité, les Mitsubishi les taillèrent en pièces, ce qui conduisit les Chinois à se débarrasser des Hawk. Leur décoration avec un fuselage et des ailes peints en blanc (codes invisibles), une dérive rouge, un capot moteur noir et une bande blanche sur l'arrière du fuselage, correspond à celle du 12 Kokutai qui sera basé à terre, sur le terrain de Dajiaochang de Nanking, après la capture de la ville, le 13 décembre 1937.

 Quand les bateaux japonais sont attaqués par les Hawk III, deux pilotes japonais s'empressent de monter à bord de leur hydravion, situé à l'arrière du croiseur « Izumo ». Vu la rapidité de l'apparition de cet appareil, il est difficile de l'identifier sur l'écran, mais c’est plus facile sur des photos de plateau. Son cockpit ouvert à deux places en tandem, la forme de son fuselage et des ses ailes, correspondent à un avion d'entraînement, un  Fairchild  PT-19 qui équipait la force aérienne taïwanaise en 1977. Quand il apparaît presqu'en entier sur la plage arrière du croiseur, avec deux hommes à bord qui se font mitrailler, on peut constater qu'il s'agit d'un avion reconstitué à partir de plusieurs éléments d'un vrai Fairchild;  il a un moteur en étoile, comme un Fairchild PT-23, mais différent (le PT-23 ne figura pas dans la flotte de la ROCAF), son train d'atterrissage, sous une aile de Fairchild sans dièdre, a été remplacé par deux jambes inclinées finissant dans deux minuscules flotteurs, même si la roulette de queue a été conservée… En dehors de cela, on se demande où est la catapulte qui va le faire décoller. En 1934, lors d'une révision complète, l' « Izumo » avait reçu un hydravion biplan Nakajima E4N1 (Type 90-2).

 Vers la fin du film, les Japonais volent sur… des North American T-28D Trojan, un appareil moderne, en service en 1977, et livré à la Chine nationaliste, entre 1960 et 1971. Les vrais avions sont filmés au sol, alignés sur le tarmac de la base de Tainan (aucun code, ni numéro de série visible). Mais la plupart des T-28 du film apparaissent sous forme d'images médiocres, lors des combats avec les I-16 chinois. Ils emmènent également deux bombes sous les ailes pour bombarder le terrain de Zhoujiakou où Gao Zhihang tente de redécoller. Ils ont été repeints aux couleurs des avions japonais avec des dérives rouges comme les A5M2.

 En dehors des avions, l'équipement des pilotes laisse à désirer car il n'est pas très conforme à l'époque. Vers la fin du film, les pilotes chinois comme els Japonais, portent sur leur casque des écouteurs modernes munis d'un micro. Les pilotes chinois portent en permanence leur harnais de parachute, auquel reste accroché, le plus souvent,  son sac qui ballotte sous leur postérieur, alors qu’il devait rester dans les avions et être attaché quand ils embarquaient.

Gao Zhihang, devenu colonel, descend d'un Douglas C-47A de la force aérienne de Taiwan, sans aucune marque visible. Le C-47 équipera l'armée chinoise à partir de 1942 seulement.

Le film se termine avec le décollage de nombreux Lockheed F-104A/B Starfighter de la ROCAF, vus également (de loin) en formation par groupes de quatre. Reçus au début des années 60, ces F-104 resteront en service jusqu'en 1998.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur https://www.rarewarfilms.com/

 

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