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VEILLE D'ARMES


 VEILLE D'ARMES

 

Année : 1935
Pays : France
Genre ; drame
Durée : 1 h 20 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Marcel L'HERBIER
Scénario : Claude FARRERE, Lucien NEPOTY, Marcel L'HERBIER, harles SPAAK.

Acteurs principaux :
ANNABELLA (Jeanne de Corlaix), Victor FRANCEN (Capitaine de Corlaix), Gabriel SIGNORET (Amiral Morbraz), Pierre RENOIR (Commandant Branbourg), Rosine DEREAN (Alice), Robert VIDALIN (Lieutenant d'Artelles), Maurice BAQUET (Baquet).

Musique : Jean LENOIR
Photographie : Marc FOSSARD, Jules KRUGER
Compagnie productrice :Impérial Film

Avions : 

  • -Breguet-Short "Calcutta"

 

Notre avis :

Le film est une adaptation d'une pièce de théâtre du même nom, de Claude Farrère, de l'Académie française, et Lucien Nepoty, sortie en 1917. Tourné avec la participation de la Marine Nationale à Toulon, ce film était l'occasion pour le pays de montrer ses armes alors que la situation internationale était plutôt inquiétante. Il est vrai que la flotte française était alors la quatrième du monde et qu'elle représentait une force sérieuse. Malheureusement cette arme, si affutée soit-elle, restera au fourreau pendant la guerre, elle ne quittera pas ses ports où elle se sera détruite par nos alliés anglais (devenus très méfiants depuis l'armistice signée unilatéralement par la France, sans les avertir), à Mers-el-Kebir, ou pire, par sabordage, à Toulon, lors de l'invasion du sud de la France…Un gâchis total !

Alors que dans la pièce de théatre, l'action se situait peu avant la première guerre mondiale, dans le film, elle se situe à l'époque contemporaine et fait suite à un coup d'état dans un pays fictif, vraisemblablement balkanique, l'"Irminie", dont un navire de guerre menace le trafic maritime international…

A Toulon, après une revue navale, un bal est donné à bord du croiseur "Alma", commandé par le capitaine de Corlaix. Sa jeune épouse, Jeanne, a la surprise d'y rencontrer son ancien amant, le lieutenant d'Artelles. Soucieuse que son mari ne connaisse rien de cette ancienne liaison, elle se rend en cachette dans la cabine de d'Artelles, pour lui parler, mais s'y fait enfermer par inadvertance, par son ordonnance. Les invités quittent le bord et le bateau part aussitôt en mission, en Méditerranée, à la recherche du "Stenko", un croiseur aux mains de rebelles "irminiens" qui attaquent les navires de commerce et les paquebots. En mer, d'Artigues découvre Jeanne dans sa cabine et décide de l'y garder cachée, seule son ordonnance étant mis dans le secret. Il faut éviter à tout prix que le commandant Branbourg, qui n'aime guère De Corlaix, apprenne sa présence à bord. Quand l'"Alma" rencontre le "Stenko", celui-ci donne les signaux d'indentification français. Branbourg qui est dans la chambre de d'Artigues à ce moment là, voit également les signaux par un hublot ouvert. Trompé, De Corlaix s'approche à portée de torpille. L'"Alma" est coulé. Deux marins sont tués, dont le jeune d'Artigues qui, avant de mourir, a remis à de Corlaix, une lettre destinée à une femme, sans autre précision. Quelque temps plus tard, de Corlaix, blessé, est ramené à Toulon. Une fois rétabli, il doit s'expliquer devant un conseil de guerre présidé par son ami, l'amiral Morbraz. Il est accusé d'avoir mis en danger inconsidérément la vie de ses hommes. Quand il affirme que le "Stenko" avait répondu correctement à ses demandes d'identification, son seul témoin, Branbourg, dit ne pas se rappeler ! Pour éviter que son mari ne soit condamné, Jeanne, qui est dans la salle, sacrifie son honneur et affirme qu'elle était dans la cabine de d'Artigues, à l'insu de son mari, et que Branbourg a bien vu les signaux ! Celui-ci se rappelle alors et confirme. De Corlaix est disculpé, mais avant de se séparer de Jeanne, il lui remet la lettre de d'Artigues. Jeanne lui demande alors de l'ouvrir et de la lire. D'Artigues y a écrit son dévouement à Corlaix et affirme qu'il n'y a rien entre lui et Jeanne. Peu après, Corlaix reçoit le commandement du cuirassé "Paris"; il invite les autres commandants à un dîner lors duquel il les présentera à sa femme…

Ce drame sentimental, sur fond de Marine nationale, était très en vogue en France, dans les années trente. En 1936, Victor Francen tournera un autre film de la même veine, "La porte du large" du même réalisateur. Le scénario de "Veille d'armes" est plutôt invraisemblable, du début à la fin, mais le but principal du film était de montrer le drapeau, sur lequel, d'ailleurs, le film se termine.

"Veille d'armes" n'est pas exactement un film de marine et encore moins un film d'aviation; on y voit plus de bateaux, à commencer par l'"Alma" (en fait, le croiseur de 1° classe "Dupleix"), que d'avions. Mais la Marine a tenu à montrer aux spectateurs un élément de sa composante aérienne, un hydravion intéressant, jamais vu au cinéma et aujourd'hui totalement disparu.

 

Les avions du film :

Le seul aéronef est un grand hydravion biplan Breguet-Short "Calcutta", qui ramène le commandant de Corlaix et que l'on voit atterrir dans la baie de Saint Mandrier. Il porte à l'avant l'insigne "à la tête de loup" de l'escadrille d'exploration 3E1, basée à Berre. Son nom distinctif, placé sous le cockpit, est malheureusement illisible. La Marine en possédait six, mais, en 1935, ils commençaient à être remplacés par des Breguet "Bizerte", un appareil largement inspiré du Calcutta.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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