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UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES

 

UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES

Vo. A very long engagement

 

 

Année : 2004
Pays : France / Etats-Unis
Durée : 2 h 13 min.
Genre : drame
Couleur

Réalisateur : Jean-Pierre JEUNET
Scénario : Sébastien JAPRISOT, Jean-Pierre JEUNET

Acteurs principaux :
Audrey TAUTOU (Mathilde), Gaspard ULLIEL (Manech), Dominique PINON (Sylvain), Chantal NEUWIRTH (Bénédicte), André DUSSOLLIER (Pierre-Marie Rouvières), Ticky HOLGADO (Germain Pire), Marion COTILLARD (Tina Lombardi).

Musique ; Angelo BADALAMENTI
Photographie : Bruno DELBONNEL
Producteurs : Francis BOESPFLUG, Jean-Louis MONTHIEUX  
Compagnies productrices : 2003 Productions, Warner Bros, Tapioca Films, TF1 Films Production.

Les avions :

  • -Boeing Stearman E-75 (PT-13D), F-AZMZ

 

Notre avis :

"Ce long dimanche de fiançailles" est en fait une longue enquête menée par une jeune femme pour retrouver son amant, disparu lors de la première guerre mondiale…

Peu après la première guerre mondiale, en 1919, Mathilde, une jeune handicapée moteur, retrace le calvaire vécu par les soldats dans la tranchée appelée "Bingo Crépuscule". Certains préfèrent se suicider, d'autres, se mutiler, en espérant être évacués vers l'arrière, mais s'ils sont suspectés de traîtrise, c'est la peine de mort qui les attend. C'est ce qui arrive à cinq d'entre eux dont Manech, l'amoureux de Mathilde. Plutôt que de passer devant un peloton d'exécution, ils sont envoyés à la mort dans le no man's land, exposés au feu des Allemands…Mathilde ne veut pas croire que Manech, le fils d'un gardien de phare, un garçon si affectueux, soit mort. Mathilde tombe sur une lettre qui semble suggérer que tous les cinq ne sont pas morts sur le champ de bataille, et elle commence la longue tâche de traquer les témoins oculaires et les survivants pour retrouver Manech, dont elle est sûre qu'il est toujours en vie et a besoin de son aide. Elle va même jusqu'à engager un détective, Pire, pour le retrouver. Ce dernier remonte les pistes des condamnés. Des officiers responsables de leur condamnation sont assassinés par une belle et mystérieuse jeune femme, Tina Lombardi, maîtresse de l'un des condamnés. Mathilde apprend d'une Allemande que deux des condamnés ont survécu. Elle insiste alors pour se rendre sur les lieux et y trouve la confirmation que Manech est toujours vivant. Pendant ce temps, Tina Lombardi est arrêtée puis condamnée à mort. Elle confie à Mathilde que le Président de la République avait signé la grâce de leurs hommes, mais elle avait été ignorée par le commandant et ceux qu'elle a tués. Une lettre codée révèle enfin à Mathilde la cachette de Manech. Elle confirme que Manech a bel et bien échappé à la tuerie. Il vit, amnésique, dans un hôpital. Elle s'y rend et le rencontre à nouveau, comme au premier jour...

Ce film décrit avec précision les horreurs de la première guerre mondiale, une guerre plutôt statique où les hommes pourrissaient dans les tranchées remplies de boue, avant de se faire tuer par des obus ou des rafales de mitrailleuses. Mais l'histoire ne s'enlise pas dans les tranchées et en sort, pour nous faire découvrir la France des années 20, de la Bretagne à la Corse, à la ville comme à la campagne, reconstituée grâce aux techniques numériques, avec une grande exactitude (les habits, les intérieurs sombres des maisons, les véhicules…). On revoit ainsi les grouillantes Halles de Paris, la gare d'Orsay (avec toutefois une petite erreur; les trains à vapeur ne fréquentaient pas cette gare, seulement les trains électriques…), le Trocadéro, la place animée de l'Opéra, des lieux reproduits avec parfois un ton sépia pour ressembler à des daguerréotypes ou à de vieilles cartes postales.

Mais cette précision dans la reconstitution ne concerne malheureusement pas les avions. Le film ne comporte que deux courtes scènes aériennes apparaissant au bout d'une heure quatorze minutes, avec un avion faisant partie de la collection de Salis Aviation, cité dans le générique de fin.

 

Les avions du film :

Le premier avion aperçu au début du film est plutôt une épave d'avion, sa maquette, écrasée au milieu des tranchées. Son empennage ressemble fort à celui d'un Fokker Dr.1 triplan, sans marques très apparentes, un type d'appareil qui entra en service en août 1917.

Plus tard, c'est un "Albatros" qui apparaît, un appareil allemand muni d'une tourelle de mitrailleuse qui tire sur Manech. Ce devrait donc être un biplace Albatros B/C, auquel l'avion vu à l'écran ne ressemble pas du tout, avec sa dérive style "Breguet 14" ! Il s'agit en fait du Boeing Stearman E75 (PT-13D), F-AZMZ (c/n 75-SA.98) de Salis Aviation.

Cet avion fut acquis auprès d'un collectionneur américain en 1992, et c'est tout ce que l'on sait de ses origines…Il est équipé d'un moteur de 450 ch. au lieu du 220 ch. habituel, ayant été transformé pour faire de l'épandage agricole. Restauré, et modifié par Salis, il fut doté d'un nouveau numéro de fabrication "75-SA.98"; il volera Jusqu'en 1998, avec un laissez-passer temporaire, avant d’obtenir son classement comme avion de collection avec l'immatriculation "F-AZMZ", le 1er avril 1999.

Pour le tournage (août 2003-janv. 2004), le cockpit arrière reçut une tourelle armée d'une réplique de mitrailleuse LMG 08/15 Spandau; l'avion est recouvert d'une peinture grenat avec des croix de fer apposées sur les  ailes et le fuselage. Il a conservé la dérive qui avait été installée pour le téléfilm "Saint-Exupéry. La dernière mission" en 1996, où il jouait le rôle d'un Breguet 14 de l'Aéropostale, avec plusieurs matricules et certaines modifications (dérive, mais aussi, pare-brises des cockpits, train d'atterrissage, pot d'échappement). Dans le film, apparemment, seule, la dérive "façon Breguet" a été conservée. Il porte le nom d'"Herr Schöniket" inscrit sur le devant du fuselage, nom qu'il conservera par la suite.

 En 2005, l'avion fut entièrement remis au standard Boeing Stearman, tout en conservant la couleur qu'il a dans le film et les croix allemandes, mais avec une partie du dos du fuselage de couleur argent avec le drapeau espagnol, et un empennage jaune clair, comme dans le téléfilm de 1996. En 2013, l'avion fut mis au nom de la société Edifience Sarl. de Bussières (42), mais il resta basé à la Ferte-Alais. Sa décoration a un peu changé, le fuselage restant grenat, mais avec le dessus argenté, l'insigne de Boeing Lines et l'inscription "US Mail".

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

 

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