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TURBULENCES A 30 000 PIEDS

 
TURBULENCES A 30 000 PIEDS

Vo. Turbulence

 

 

Année : 1997
Pays : Etats-Unis
Genre : thriller
Durée :1 h 40 min.
Couleur

Réalisateur : Robert BUTLER
Scénario : Jonathan BRETT

Ray LIOTTA (Ryan Weaver), Lauren HOLLY (Teri Halloran), Brendan GLEESON (Stubbs), Hector ELIZONDO (Lieutenant Aldo Hines), Rachel TICOTIN (Rachel Taper), Jeffrey DeMUNN (Brooks), John FINN (FBI Agent Frank Sinclair), Ben CROSS (Commandant Samuel Bowen), Catherine HICKS (Maggie)

Musique : Shirley WALKER
Photographie : Lloyd AHERN II
Producteur : Martin RANSOHOFF, David VALDES
Compagnie productrice : Metro-Goldwyn-Mayer
 

Avions :

  • -Boeing 747-238B, N614FF


 Notre avis :

Encore un film catastrophe mis en scène par un réalisateur venant de la télévision, autrement dit, nous avons ici un film basé sur le cocktail habituel : beaucoup de sensationnel, d'effets spéciaux, ajoutés une bonne dose d'invraisemblances. Le scénario n'est pas original car Robert Butler avait déjà utilisé le même en 1976, dans le téléfilm "Mayday at 40000 feet". Le drame se passe dans un avion de la même compagnie fictive Transcon Airlines, une compagnie à problèmes ! L'hôtesse qui doit prendre les commandes n'est pas, non plus, une idée nouvelle, et se trouvait déjà dans "Without orders"(1936), "
Julie"(1956), "747 en péril" (1974)…
 
En activité depuis 1969, Butler n’a tourné qu’une dizaine de films pour le grand écran, des comédies pour la plupart. "Turbulences à 30 000 pieds", fut suivi de "Turbulence 2 : fear of flying" de David Mackay (2000), et de “"Turbulence 3 : Heavy Metal"” de Jorge Montesi (2001), des films tous plus mauvais les uns que les autres ! Il semblerait que les "turbulences" soient passées, et on n'a pas eu de "Turbulences 4". Ouf !
 

Le lieutenant de police Aldo Hines réussit enfin à arrêter Ryan Weaver, surnommé «l’étrangleur des cœurs solitaires», après avoir assassiné six femmes célibataires. Le 24 décembre, le tueur est embarqué à New York sur un vol de la Transcontinental Airlines à destination de Los Angeles, en compagnie de Stubs, un braqueur de banque. Peu après le décollage, Stubs parvient à tuer un de ses gardes dans les toilettes. Quand il s'en prend à l'hôtesse, Teri Halloran, Weaver intervient et le tue. Mais trois agents fédéraux, ainsi que le pilote ont été tués, dans la bagarre... Quant au copilote, il gît, le crâne fracturé, dans le cockpit, suite à une décompression explosive de la cabine. Weaver enferme les passagers dans un galley et étrangle une hôtesse, Maggie. Teri, installée dans le cockpit, parvient à contacter le centre de contrôle de Los Angeles pour exposer la situation. On la met en relation avec Sam Bowen le commandant d'un avion qui croise dans les parages. Il lui fournit des indications utiles pour reprogrammer le pilote automatique qui dirige l'avion, et lui faire traverser une zone de mauvais temps. Mais Weaver qui n'a rien à perdre, semble décidé à précipiter l'avion dans l'océan ou sur la ville de Los Angeles ! Teri devra l'affronter avant de lui tirer une balle dans la tête ! Le FBI préfère faire abattre le 747 avant qu'il ne se crashe sur la ville, mais Teri reprend la situation en main, et avec les conseils de Bowen, parvient à poser l'avion sans encombre, après une première tentative ratée.

 La plupart des scènes aériennes ont été reconstituées avec des images de synthèse. On a cependant quelques belles vues d'un vrai 747, prises à partir du B-25 de Steve Hinton et du Learjet de Clay Lacy, deux spécialistes des prises de vues aériennes qui comptent de nombreux films à leur actif. Plusieurs parties de la cabine furent reconstituées en studio et montées sur un ingénieux système permettant de reproduire les secousses de l'avion et même ses acrobaties ! Car il s'agit d'un 747 acrobatique qui peut voler sur le dos, puis effectuer un tonneau sans problème, le tout avec le pilote automatique enclenché ! …C'était sans doute pour faire aussi bien que le Concorde de "
SOS Concorde" (1979). Il est bien vrai que des avions de ligne sont déjà passés sur le dos, ou ont fait des tonneaux, mais aucun passager ou membre d'équipage n'a pu raconter comment cela s'était passé... Seuls des témoins, ou les boites noires, ont pu reconstituer ces figures de voltige mortelles pour un liner.

Comme souvent, le cockpit ressemblerait plutôt à celui d'un 747-400 avec un tableau de bord à écrans, et deux pilotes, sans mécanicien navigant, contrairement à l'avion montré, qui est un 747-200. Les vitres du cockpit sont surdimensionnées et les montants du pare-brise, pas à leur place. La cabine n'est pas non plus très fidèle. Ainsi, il n'y a pas de trappe électrique interdisant l'accès du pont supérieur. Dans le film, les armoires techniques de l'appareil sont très accessibles en plein vol, et on a droit à la traditionnelle séance de bricolage (Cf. "Air Force One", "Passager 57"…) dans les soutes, pour endommager les systèmes de l'avion, soutes qui sont en outre bien éclairées pour faciliter le travail ! Coté pilotage, ce n'est guère mieux. Le commandant de bord quitte sa place et le copilote le suit peu après, ce qui est contraire à toutes les règles. Le pilote automatique s'engage et se désengage tout seul. Quand l'avion va atterrir, un "whoop-whoop" se fait entendre et on indique à Teri que l'avion est sur le point de décrocher, alors que ce signal (GPWS) indique la proximité du sol. Le vrai signal de décrochage est une sirène, ou des secousses du manche, ou les deux à la fois. Comme toujours, le 747 est en béton et il enlève le toit vitré d'un hôtel (le Crowne Plaza airport, sur Century Boulevard.; ce qui prouve, par ailleurs, que Teri n'est pas du tout dans l'axe de la piste 25L, et même à environ mille mètres trop à droite.. ) puis heurte un parking aérien, sans autre problème que d'emporter un 4x4 qui reste accroché au train.Plus tard, un F-14 tire au canon de 20 mm sur ce véhicule, sans endommager les roues du train d'atterrissage ! Enfin, autre incohérence parmi des dizaines, on remarquera que la Transcontinental Airlines est une compagnie qui ne cherche guère la rentabilité, en embarquant, le jour de Noël (une époque où les avions sont pleins), une dizaine de passagers seulement, dans un 747…La décoration de la cabine est en outre particulièrement chargée avec des sapins, de nombreuses guirlandes électriques, qui sont du plus bel effet, notamment sur la consommation électrique du bord, et la surchauffe des circuits !

Paradoxalement, le fait qui paraît le plus invraisemblable, consistant à faire atterrir un 747 par une hôtesse sans formation préalable, n'est pas si impossible que cela. Le 747 peut changer de cap, d'altitude, de vitesse, si on entre de nouvelles données dans le pilote automatique. De même, il peut également s'aligner tout seul sur l'ILS d'une piste comme on le voit dans le film, et atterrir (autoland). Mais un certain nombre de manoeuvres restent manuelles : armer les spoilers, descendre le train, les volets, allumer les phares d'atterrissage.. Arrivé sur la piste, le novice devra aussi actionner les inverseurs de poussée et les freins. Cela fait peut être beaucoup pour quelqu'un d'un peu tendu…Par contre, la remise des gaz effectuée par Teri après une approche ratée (une procédure normale et digne d'un bon pilote), puis une nouvelle présentation sur la piste 7R (donc à contre sens de la 25L, avec vent arrière…) est fort peu vraisemblable.

Ce film qui exploite la peur que certains passagers éprouvent en avion, et qui montre un fou qui a pris possession d'un avion en tuant la moitié des passagers, pouvait paraître a priori "intéressant". Mais "Turbulences à 30 000 pieds" souffre de longueurs, et fait montre d'une violence gratuite et inutile (l'étranglement de l'hôtesse, les coups assénés sur le visage de la pauvre Téri..). Comparé à la première version de 1976 ("Panique en plein ciel"), on constate que le forcené tue plus de gens, alors qu'avant, il ne blessait que deux personnes, dont le commandant de bord, et qu'il n'est éliminé que peu de temps avant l'atterrissage. Ce film de série B est encore plus mauvais que le premier. Et dire qu'il y eut des suites (le mot anglais "sequels" convient nettement mieux)...

 

Les avions du film :

Le seul avion du film est un Boeing 747-238B (c/n 20534, N614FF) un ancien avion de la Quantas, ayant servi ensuite chez People Express et Continental Airlines (VH-EBE, N609PE). Il appartenait à l'époque du tournage, à la compagnie Tower Air, une compagnie charter "low cost" américaine qui fonctionna entre 1983 et 2000, date à laquelle elle déclara faillite et fut mise en liquidation. L'avion du film est piloté par des pilotes de Tower Air. Lors de l'embarquement à Kennedy, il est immatriculé avec un faux numéro : N644FF.

Deux ans après le tournage, Tower Air dut payer une amende de 276.000 $ pour infraction sur l'entretien de ses appareils. La FAA obtint également que le responsable de la maintenance de la flotte, le fils du président de la compagnie, soit remplacé, vu son peu d'expérience dans le métier. En fait, il avait travaillé en 1994 et 1995 à la 20th Century Fox, au service du marketing international.… Après un passage chez Continental Micronesia, en février 1997 (N14024), le 747 était stocké en 2003, à Mojave. Il fut détruit par explosion, pour une émission télévisée de Discovery Channel (avril 2008).

On utilisa également un deuxième 747 de Tower Air (celui de Bowen) avec les couleurs de la compagnie, qui est citée dans le générique final.

En arrière plan, sur l'aéroport de New-York J?F. Kennedy, on aperçoit plusieurs jets : Douglas DC-9, Lockheed L-1011..



Christian Santoir

* Film disponible  sur amazon.fr

 

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