Année : 1959
Pays :Grande-Bretagne
Durée : 1 h 30 min.
Genre : drame
Noir et blanc
Réalisation Guy GREEN
Scénario : Robert WESTERBY, Bryan FORBES
Acteurs principaux :
Richard ATTENBOROUGH (Whitey), Eddie
CONSTANTINE (Mark Reisner), Pier ANGELI (Teresa), John GREGSON (Jack Bennett),
Eva BARTOK(Maria), Jean ANDERSON (Miss Shaw), Cec LINDER (Willy), Clifford
EVANS (L’inspecteur Petersen), Gunnar MÖLLER (Le docteur Krauss), Harold
KASKETT(Monk)
Photographie Wilkie COOPER
Musique Georges AURIC
Producteurs : John NASHT, Patrick FILMER-SANKEY
Compagnie productrice : Sidney Box Associates
Avions :
- -Consolidated PBY-5A Catalina, N5593V
- -Grumman TBM-3E, document.
Notre avis :
« SOS Pacific » exploite le même thème que «Split Second » (1953) de Dick Powell : un petit groupe de personnes réfugiées dans un endroit où doit avoir lieu une explosion nucléaire expérimentale ! On retrouvera même ce sujet dans un épisode (saison 2, épisode 4) de la série « Les chevaliers du ciel» (1967). Le scénario s’inspirait de la triste actualité. La fin des années cinquante vit pousser en effet un grand nombre de champignons atomiques dans le Pacifique.
Pour servir ce petit film de série B, on est étonné de trouver une distribution internationale de qualité, dont les excellents Richard Attenborough et Eddie Constantine, secondés par des vedettes féminines, non moins talentueuses, l’italienne Pier Angeli, et la Hongroise Eva Bartok. On appréciera également la musique, signée George Auric.
Dans un petit port français du Pacifique, l’inspecteur américain Petersen est venu procéder à l’arrestation du contrebandier Mark Reisner, « donné » par l’un de ses anciens complices, Whitey. Le policier et son prisonnier montent à bord de l’hydravion qui doit les emmener à Palau, où Reisner doit être jugé. Whitey est contraint d’être du voyage, comme témoin à charge, s’il veut toucher la récompense promise. Amant de l’hôtesse de l’air, Téresa, le pilote Jack Bennett, a un penchant prononcé pour la bouteille. Parmi les autres passagers, on trouve, Mme Shaw, une dame très comme il faut, une fille de bar légère et délurée, Maria, ainsi que le docteur Krauss, un Allemand, professeur de physique de l’université de Göttingen. Au cours du vol, un incendie se déclare dans la cabine, et Reisner l’éteint avec un extincteur dont le gaz tue le copilote, et incommode fortement le pilote ! Reisner prend la situation en main ; alors que les moteurs s’arrêtent faute d’essence, il réussit, avec l’aide du pilote à moitié conscient, à amerrir, en pleine nuit, à proximité d’un atoll que les rescapés rejoignent dans des canots pneumatiques. Mais ils se rendent compte, en trouvant un bunker, que dans six heures, l’endroit va être le lieu d’un essai nucléaire ! Leur seule chance est d’atteindre l’îlot voisin où se trouve la bombe, pour la désamorcer. Mais Withey, craignant la vengeance de Reisner, s’y est réfugié à bord d’un des canots, après avoir détruit l’autre. Reisner part à la nage, alors que Bennett se sacrifie, en attirant les requins, pour lui permettre d’atteindre la bombe. Après avoir échappé à Whitey, qui tentait de le tuer, et en suivant les instructions du docteur Krauss, Reisner parvient à couper le câble d’alimentation électrique de la bombe, au moment précis où un avion allait envoyer le signal radio provoquant l’explosion. Les rescapés sont recueillis par un bateau militaire. Reisner retrouve Teresa qui a vite remplacé Jack…L’inspecteur Petersen, estimant que Reisner s’est bien racheté, jette les menottes à la mer.
Le film tourné aux Canaries est censé se passer dans un territoire français mal identifié du Pacifique. On a le choix entre Tahiti et la Nouvelle Calédonie. Mais la mention des îles Palau (administrées alors par les USA), de l’Australie, de même que l’existence dans ce petit port « very primitive » (selon les dires de l’hôtesse…), d’une population noire, ferait plutôt penser au Pacifique ouest, et à la Nouvelle Calédonie…
« SOS Pacific » est tout à fait dans la lignée des films catastrophes, avec notamment la brochette variée de passagers : la dame distinguée, la prostituée, le baroudeur, l’alcoolique, le policier, le savant, sans oublier l’équipage à problèmes. On remarquera le personnage du « Herr Doktor », blond à lunettes, que l’on retrouvera l’année suivante dans le « Vol de Phénix » en ingénieur aéronautique (ou presque..). Il y a également les éléments déchaînés, la panne de radio, l’incendie à bord, et l’intoxication des pilotes.. Cela fait beaucoup pour un seul film qui réussit le tour de force de participer des deux grandes catégories des films catastrophe ; celle où les passagers, et/ou l’hôtesse, doivent faire face à un problème dans l’avion, et celle où les passagers, après un crash, doivent se débrouiller tout seuls pour survivre. Ce film est donc un vrai petit concentré des artifices du genre. Avec en plus, les bagarres, les coups de feu, les scènes d’hystérie, l’attaque des requins, on ne s’y ennuie pas.
Les avions du film :
Le tournage n’utilisa qu’un seul avion, un Consolidated PBY-5A Catalina. Cet ancien appareil de l’US Navy (BuNo. 48397, c/n 1759) reçut l’immatriculation civile N5593V (celle du film) et fut converti en avion privé par un riche homme d’affaire américain, qui en possédait un autre. On remarque que l’ouverture des blisters avait été modifiée pour rendre l’accès à l’intérieur plus commode ; le blister s’ouvrait vers le haut comme un capot, et non plus comme une paupière, ce qui permettait son ouverture en vol.
Curieusement, cet avion finit un peu comme dans le film, un an après le tournage. Au printemps de 1960, son propriétaire partit avec sa famille, et un photographe de Life magazine, pour un tour du monde. Le 22 mars 1960, ils atterrirent pour passer la nuit à l’entrée du golfe d’Akaba, à Ras Shaykh Humayd, à proximité du rivage de l’Arabie Saoudite. Ils y furent attaqués par des bédouins de l’armée saoudite qui les prirent pour des Israéliens ! En essayant de décoller sous les balles, l’avion heurta des hauts fonds…où son épave se trouve toujours.
Un bout de documentaire montre un porte-avions américain non identifié dont le pont est couvert d’appareils, ainsi qu’un Grumman TBM-3E, qui, dans le film, est un avion téléguidé, censé déclencher l’explosion atomique.
Christian Santoir
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