SPACE COWBOYS
Année : 2000
Pays : Etats-Unis
Durée : 2 h 10 min.
Genre : Aventure
Couleur
Réalisateur : Clint EASTWOOD
Scénario : Ken KAUFMAN, Howard KLAUSNER
Acteurs principaux :
Clint EASTWOOD (Frank Corvin), Tommy LEE JONES (Hawk Hawkins), Donald
SUTHERLAND (Jerry O'Neill), James GARNER (Tank Sullivan), James CROMWELL (Bob
Gerson), Marcia Gay HARDEN (Sara Holland), William DEVANE (Eugene Davis), Loren
DEAN (Ethan Glance).
Musique : Lennie NIEHAUS
Photographie : Jack N. GREEN
Producteurs : Clint EASTWOOD, Andrew LAZAR
Compagnies productrices : Clipsal Films, Mad ChanceMalpaso Productions, Village Roadshow Pictures, Warner Bros. Pictures
Avions :
- Boeing Stearman 75
- Lockheed T-33
- Lockheed SR-71A, au sol
Notre avis :
En 2000, Clint Eastwood avait 70 ans et réalisa un film où des seniors (mot actuel pour "vieux"…) prennent leur revanche et sauvent la planète d'un péril imminent. Le message est clair : les vieux ne sont pas uniquement bons pour la "ferraille" et on aurait tort de ne point les écouter. Dans certaines cultures, c'est évident, mais dans notre monde occidental, cela l'est beaucoup moins…
Le vieux satellite de communication russe, Ikon, est sur le point de rentrer sur Terre. Mais à la NASA, on a décidé de le capturer plutôt que de le laisser se disloquer dans l'atmosphère. Mais les ingénieurs n'arrivent pas à prendre ses commandes tellement ses systèmes sont archaïques. Il n'y a que le Dr Frank Corvin, un ancien pilote et ingénieur de la NASA qui peut résoudre le problème. Il avait conçu un système de guidage qui avait été copié par les Soviétiques et qui équipe Ikon. C'est ainsi que Corvin retrouve le chef de projet, Bob Gerson, qui, 42 ans auparavant, avait fait remplacer trois astronautes, dont Corvin, par un chimpanzé, pour le premier vol vers la Lune…Corvin accepte la mission, à condition de choisir ses collaborateurs. Il fait ainsi appel à son ancienne équipe, le groupe "Daedalus", comprenant Jerry O Neil, un ingénieur, mais aussi un coureur de jupon invétéré, William "Hawk" Hawkins, un ancien pilote d'essai de l'USAF devenu pilote agricole, et "Tank" Sullivan, un navigateur qui est devenu pasteur. Comme le temps presse, cette équipe devra aller chercher elle-même le satellite avec une navette spatiale, et pour cela, elle doit subir un entraînement accéléré. Mais la navette sera piloté par des militaires expérimentés. Lors d'une visite médicale, on découvre que Hawks a un cancer et qu'il n'a plus que huit mois à vivre environ. Sa maladie n'ayant pas d'impact sur sa mission, il est maintenu dans l'équipe. La mission comporte une deuxième navette avec un équipage plus jeune et mieux formé. Une fois dans l'espace, on s'aperçoit que le fameux satellite de communication était en fait armé de missiles nucléaires dirigés vers les USA, un souvenir de la guerre froide... Corver se rend également compte que le système de guidage avait été copié par le KGB à partir des documents détenus par Gerson. Il est alors décidé d'utiliser les fusées du satellite pour l'éloigner de l'orbite terrestre. Mais un des jeunes astronautes, en voulant suivre les ordres de Gerson visant à récupérer le satellite, endommage gravement la navette où sont embarqués Corver et ses hommes. Ceux-ci s'aperçoivent que le satellite ne pourra pas être stabilisé sur son orbite et que la seule solution pour l'éloigner de l'orbite terrestre est d'utiliser les fusées des missiles nucléaires. Mais il faudra qu'un homme reste à bord pour allumer les fusées au bon moment. C'est Hawks qui se porte volontaire et dirige le satellite vers la Lune, sur laquelle on lui avait interdit d'atterrir autrefois…Corvin parvient a rejoindre les basses couches de l'atmosphère; malgré une panne générale des ordinateurs de bord. Il atterrit à Cap Canaveral après que Jerry et Tank aient refusé de se parachuter, comme l'a fait l'équipage de l'autre navette. Plus tard, Corvin et sa femme, Barbara, regarde le ciel étoilé, où là haut, Hawks repose en paix sur la Lune…
Ce film d'aventure, a un scénario hautement improbable (mais John Glenn a bien volé sur la navette, à plus de 77 ans), s'inspire de "L'étoffe des héros" (1983) comme d'"Armageddon" (1998). Ce n'est pas un chef d'œuvre, mais il attire néanmoins la sympathie. C'est une œuvre bien interprétée et réalisée de main de maître. Certes, il y est plus question d'espace et de navettes que d'avions, mais une navette spatiale n'est autre qu'un avion fusée, qui se transforme en planeur, pour atterrir, comme son lointain petit cousin allemand, le Messerschmitt Me 163 !
Les avions du film :
Ce film utilisa, en fait, qu'un seul avion, un Boeing Stearman rouge, avec lequel Hawk (en réalité, Hartley Folstad de Silver Wings Wingwalking) fait passer son baptême de l'air à un jeune homme, au début du film. Cet avion au matricule fort peu lisible et visiblement modifié, pourrait être (sous toutes réserves) le "N621SR" (c/n 75-3092) de la Stearman Restorations Inc. de Chino, ou le "N450SR" (modèle B75N1, s/n 75-7016) de la même entreprise. La scène du baptême de l'air a été filmée au-dessus du terrain d'Aqua Dulce (CA), et pas dans l'Utah.
Les autres avions sont vus au sol, soit à Aqua Dulce (Cessna 175, Cessna 205/206..), soit au musée de la base de March Field (CA) : Lockheed SR-71A (c/n 2026, s/n 61-7975), en arrière plan : Republic F-105 Thunderchief (s/n 57-5803), McDonnell F-101B Voodoo (c/n 742, s/n 59-0418), McDonnell Douglas F-4E Phantom II (c/n 3465, s/n 68-0382), Grumman F-14 Tomcat (BuNo. 157990), entre autres…On voit également un Lockheed T-33 faire un passage bas au-dessus de l'Air Force Test Center d'Edwards, et, dans un hangar, un autre T-33, à côté d'un North American F-86F. Ces avions appartiennent, sans doute, au Planes of Fame Air museum de Chino, qui possède en outre une réplique du Bell X-2.
L'avion fusée, au début du film, reconstitué en images de synthèse, est le Bell X-2, construit à deux exemplaires, dont un fut effectivement détruit le 27 septembre 1956, entraînant la mort de son pilote, Milburn Apt, qui ne réussit pas à quitter sa capsule éjectable. Mais le Bell X-2 n'était pas biplace, comme dans le film, c'était un monoplace (et encore…). Le pilote ne s'éjectait pas, comme sur un simple F-86, mais actionnait d'abord la commande de séparation de la pointe avant de l'appareil, puis, une fois qu'elle était stabilisée par un parachute, larguait la canopée et sautait. Le tableau de bord, filmé en gros plan pourrait être celui d'un X-2, mais certains instruments ne sont pas à leur place et il n'existait qu'un voyant de train (gear down) au lieu des deux (gear down et gear up) aperçus. L'avion décollant sous le ventre d'un Boeing EB-50D (le s/n 48-096, vu sur un extrait de film), donc le train rentré (roue avant, plus skis sous le fuselage et les ailes), le pilote ne pouvait que le sortir. L'équipe "Daedalus" est photographiée devant une maquette grandeur réelle, avec un cockpit tout noir et le faux serial "6055", alors que les deux seuls exemplaires du X-2 étaient : 6674 et 6675 (s/n 46-674 et 675)…
La navette "Daedalus" est également reconstituée sur ordinateur, en images 3D, ces images étant mélangées avec des vues de la vraie navette "Columbia", sur son pas de tir. Le pilotage de cet avion fusée par les membres de Daedalus est des plus fantaisistes. Faire atterrir une navette spatiale, en manuel, sans ordinateur, est tout simplement impossible, puisqu'elle est équipée d'un système fly-by-wire, sans liens physiques entre le manche et les surfaces de contrôle. La navette n'a rien à voir avec un Stearman et elle est trop instable pour être piloté sans l'assistance des cinq ordinateurs de bord. Tous les atterrissages sont "dead stick" (sans moteur), ce fer à repasser atterrissant comme un planeur. Quand la navette Daedalus atterrit, elle est encadrée par deux Northrop T-38 Talon, vus de loin et qui sont peut être des images 3D.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
Enregistrer un commentaire