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SKY FIGHTERS

 

SKY FIGHTERS

Vo. Jian shi chu ji / 歼十出击

 

 

Année : 2011
Pays : Chine populaire
Durée : 1 h 34 min.
Genre : action
Couleur

Réalisateur : Haiqiang NING
Scénario : Weigan MA

Acteurs principaux :
Ke HU (Xi Muyu), Yi HUANG (Liu Qi), Guangjie LI (Yin Shuanghu), Ban WANG (Yue Tianlong).

Photographie : Yan WANG
Musique : Zhung WEN
Producteurs : Zhang JIYAO, Zhou DEGAO
Compagnie productrice : August 1st Film Studio, Publicity Department of the CPC Beijing Committee

 Aéronefs :

  • Chengdu J-10A
  • Eurocopter AS 332L
  • Ilyushin Il-76MD
  • Shenyang J-11A/B
  • Xian KJ-2000  

 

Notre avis :

En 2010, la Chine populaire avait prévu, pour la première fois depuis dix ans, de ralentir la croissance de ses dépenses militaires (+7,5 %, contre une moyenne de +10 % par an, depuis 1999…). La Force aérienne de l'Armée populaire de Libération comporte environ 3 000 appareils, dont environ 2 300 sont des avions de combat. Ce film est à la gloire de cette armada et met l'accent sur le haut degré de préparation de ses unités de chasse, prêtes à tout moment à affronter l''ennemi". L'ennemi de l'extérieur, prêt à frapper à l'improviste, est toujours une constante de la politique des régimes totalitaires; c'est un prétexte facile pour mobiliser la population, à défaut d'autre cause. On aimerait savoir, en 2013, à quels pays pense la Chine populaire : la Russie, les USA, la Corée du sud, Taïwan ? Qui serait assez fou pour attaquer, avec des moyens aériens, un vaste pays de 1 350 millions d'habitants ? Une attaque par missiles intercontinentaux serait plus crédible. Dans le film, les chasseurs chinois sont surtout occupés à repousser les incursions sporadiques d'avions venant des pays voisins. Il s'agit donc plutôt d'opérations de police.

Sur la base aérienne de Chang Jiang, la division aérienne (fictive) 903 est une unité célèbre à laquelle ses pilotes sont fiers d'appartenir. Ils affrontent souvent d'autres escadrilles dans des exercices destinés à affûter leurs tactiques. Son chef, le commandant Yin Shuanghu, a pour rival son homologue, Yue Tianlong, qui est bientôt nommé, à sa place, à la tête de la division, Yin devenant son adjoint...Yue reproche à Yin de trop mettre l'accent sur les performances personnelles au détriment de l'esprit de corps; la division 903 est une unité de combat et non de démonstration. Elle doit être prête à tout moment, une guerre réelle pouvant être imminente. Après qu'un avion ait été abimé suite à l'ingestion d'un oiseau par le réacteur, une jeune ornithologue, Liu Qi, est engagée pour lutter contre le danger aviaire. Des grandes manœuvres sont organisées entre une armée bleue et une armée rouge. Les bleus utilisent une nouvelle tactique de combat, le "cobra" de Pougatchev. C'est en s'entrainant à cette manœuvre, que Yue manque se tuer après être parti en vrille; en revenant au terrain, son réacteur tombe en panne, et il choisit d'atterrir sans moteur, contrairement aux ordres. Il est néanmoins pardonné, car il a ramené l'avion intact au sol. Yue s'attache toujours à perfectionner la préparation de la division 903. Un soir, alors que les avions ont été rentrés dans les hangars et que les équipages sont au repos, après une dure journée d'exercices, il déclenche une alerte surprise pour connaître le temps de réaction des différents services. Le test est satisfaisant. La division est alors engagée dans de nouvelles manœuvres. Elle doit se déployer à grande distance, dans l'extrême nord ouest du pays, dans des zones désertiques. Là, ses pilotes doivent affronter un drone de combat, puis un missile de croisière. Il y a également des exercices d'attaque au sol. Concurrents lors des entraînements, Yue et Yin sont néanmoins alliés en situation de guerre et coopèrent pour repousser les chasseurs étrangers qui tentent d'envahir le territoire chinois. Le comportement de la division 903 a été brillant; elle constitue un solide rempart contre tout ennemi potentiel.

On ne sait trop d’où viennent drone et missile de croisière; de Russie ? Le film accorde une grande importance au "cobra" de Pougatchev (du nom du pilote soviétique qui l'effectua, pour la première fois en public, lors du Salon du Bourget en 1989), une manœuvre destinée à casser la vitesse d'un avion poursuivi, afin que son adversaire, surpris, le dépasse et se retrouve, devant, dans sa ligne de tir. Yin recommande de couper le réacteur quand l'avion est à la verticale (ce qui aurait pour effet de faire descendre l'avion), puis de le rallumer une fois en ligne de vol (le redémarrage dans ces conditions n'est pas instantané, ni assuré...). En réalité, le réacteur doit rester toujours allumé. Le plus important est la vitesse. Cette manœuvre effectuée à une vitesse trop faible, peut conduire à une vrille, et à une vitesse trop grande, peut provoquer des dégâts dans la structure de l'appareil et faire perdre connaissance au pilote. Alors que le "cobra" ne dure que trois ou quatre secondes, dans le film, on voit un chasseur cabré à la verticale, avancer pendant au moins sept secondes !

Ce film de propagande est néanmoins moins ennuyeux qu'on aurait pu s'y attendre. Pas de défilés, de musique militaire, de soldats robots. L'opposition des deux pilotes, rouleurs de mécanique, avec Ray Ban sur le nez, rappelle immanquablement la rivalité de Maverick et d'Iceman, dans "Top Gun" (1986). Il y a même deux personnages féminins pour venir adoucir ce monde de guerriers machos, l'épouse du chef de division et la mignonne petite ornithologue, Liu, qui, avec sa moto, rappelle elle aussi, Charlie, de "Top gun". Par contre, pas de musique rock ici, mais de la musique traditionnelle chinoise, avec orchestre symphonique et cantatrice, sur fond de soleil couchant. Ce film veut donc donner de l'armée chinoise une image moderne, "décontractée", destinée à l'étranger (deux Occidentaux interviennent lors de la conférence de Yue Tianlong à l'université).  On remarquera que les étudiants de l'université posent au commandant Yue Tianlong des questions dignes de petits bourgeois : quel est le salaire  d'un pilote militaire ? Est-il logé ? Une guerre est-elle vraiment envisageable ? (bonne question). Selon les goûts, on considérera "Sky fighters" comme un "Top gun" à la sauce soja, ou un film de propagande communiste, à la sauce ketchup.

Les avions ont été filmés au sol. Les nombreuses scènes aériennes ont été reconstituées en images digitales de faible qualité. On fait mieux, aujourd'hui, aux USA, même en jeu vidéo. Le plus de ce film est qu'il est une vitrine d'une partie des avions récents, mis en ligne par la Force aérienne de l'Armée populaire de libération.

 

Les avions du film :

L'avion vedette du film est une construction nationale, le Chengdu J-10A, mis en service à partir de 2003. On aperçoit aussi sa version biplace, le J-10S (S pour Shaungzuo-biplace). Tout spotter normalement constitué se demandera où a-t-il déjà vu cet avion... Bon sang ! mais c'est bien sûr, il ressemble, comme un frère, au IAI Lavi israélien. Après la construction de trois prototypes, le projet n'aboutit pas en Israël et les plans du Lavi se retrouvèrent en Chine populaire. Mais le J-10 n'est pas une copie conforme. Il est plus grand, a une entrée d'air à géométrie variable, et il est optimisé pour les missions de supériorité aérienne, alors que le Lavi l'était pour les missions d'appui tactique.

Le tableau de bord avec ses trois écrans a été reconstitué en image de synthèse et il est à peu près conforme à l'original.

Les J-10 repoussent deux F-16 en images de synthèse ayant pénétré sur le territoire chinois.

L'autre avion qui affronte le J-10, lors de combats simulés, est le Shenyang J-11A/B, un Sukhoi Su-27SK, construit sous licence en Chine et mis en service à partir de 2008. On voit également un Su-27UBK biplace (s/n 11031), désigné J-11BS en Chine, difficilement distinguable du Su-30MKK.

Les numéros de série (vrais ?), jaunes sur fond gris, sont difficilement discernables. Pour les J-10A, on distingue les serials : 10531, 10538..; pour les J-10S : 10756..; pour les J-11 : 11334, 11335, 11337, 11338, 11138..

L'équipement des pilotes de Sukhoi est d'origine russe : casque type ZSH-7APN avec masque à oxygène KM-35M. Par contre, ceux des J-10 ont un masque à oxygène type YM-16, avec un casque TK-11, de fabrication nationale.

La mission d'enquête repart dans un hélicoptère Eurocopter AS 332L (n° 2145).

Yue part faire une conférence à l'université de Bin Jiang, à Nankin, dans un Ilyushin Il-76MD (B-4037). Vers la fin du film, on voit décoller la version d'alerte lointaine (AWACS) de ce transport, construite en Chine, un KJ-2000. Les quatre exemplaires de cet avion ont été  mis en service en 2006-2007, au sein de la 26° Division aérienne et sont basés dans la province de Zhejiang. En l'air, Il apparaît également en image de synthèse, tout comme le HY-6 (s/n 18792), un bombardier Tupolev Tu-16, construit sous licence et reconverti en ravitailleur.

Lors du générique de fin, on aperçoit en arrière plan, un chasseur dont le nez est soigneusement empaqueté dans une bâche…C'est un Shenyang J-8II, un intercepteur chinois de troisième génération. Derrière, est garé un hélicoptère Mil Mi-8/17.

L'avion sans pilote, très manœuvrable, capable de faire du dog-fight, est en fait le drone chinois "Anjian", un projet de la firme Shenyang, dont la maquette fut exposée dans un salon en 2006. Il doit être a priori spécialisé dans le combat aérien, comme dans le film, mais la technologie des drones n'est pas encore assez sophistiquée pour pouvoir assurer ce genre de mission. Le missile de croisière intercepté est du genre Tomahawk, mais avec des ailes plus longues.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur yesasia.com

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