SHCHIT OTECHESTVA
Vo. Щит отечества
(Le bouclier de la patrie)
Année : 2007
Pays : Biélorussie
Genre : espionnage
Durée : 1 h 20 min.
Couleur
Réalisateur : Denis SKVORTSOV
Scénario : Alexander MYSHALOV
Acteurs principaux :
Alex SENCHILO (Alex Strizhev), Anatoly KOT (Knyazev), Veronica PLYASHKEVICH
(Marina), Tatiana KALIH (Kate), Dmitry PUSTILNIK (Semin)
Photographie : Victor BONDAROVICH
Musique : Evgeny CHIRIAEV
Production : Studio "Belarusfilm", ministère de la Défense de la
République du Belarus.
Avions :
- -Aero L-39C Albatros
- -Hughes/McDD AH-64 Apache (images d'archives)
- -Ilyushin Il-76MD
- -Mil Mi-24
- -Mil Mi-26 dont le "RA-06283" (c/n 34001212462)
- -Sukhoi Su-27P (en arrière plan)
- -Tupolev Tu-134A, EW-65149
- -Tupolev Tu-154M, EW-85706
Notre avis :
En décembre 1991, la Biélorussie rejoignait la Communauté des États
Indépendants, regroupant la Russie, l'Ukraine, et douze autres anciennes
républiques soviétiques. Minsk était choisie pour accueillir le siège de
l'organisation. En juillet 1994, Alexandre Loukachenko est élu président de la
République et met en place un régime fort, nostalgique du communisme, et qui
reste très proche de la Russie. On considère la Biélorussie comme la dernière
dictature européenne (quoique…). Ce film s'inscrit tout à fait dans un tel contexte,
et son scenario ressemble tout à fait à certains films tournés pendant la
guerre froide.
"Le bouclier de la Patrie" est le nom de code d'un système ultra
secret de défense aérienne. Un jeune ingénieur, diplômé de l'académie
militaire, Alex Strizhov, travaille sur ce projet ambitieux qui attire de
nombreuses convoitises, notamment du coté des services secrets occidentaux
représentés sur place par un certain Dick Owen, maître de l'espionnage
militaro-industriel. Il traite avec Knyazev, un homme à femme, qui essaie de
séduire la fille du chef du projet qui fréquente le même club de tir que
Marina, dont Alex fait la connaissance par hasard. Marina y est monitrice et
participe à des compétitions internationales. Bientôt, elle et Alex tombent
amoureux. Mais les services du contre-espionnage veillent et Knyazev et son
contact étranger seront arrêtés. Le système de missiles mis au point par Alex
révélera sa valeur, lors de grandes manœuvres.
Ce petit film au scenario mal ficelé, réalisé par un jeune metteur en scène,
reprend le thème éculé de tous les pays totalitaires, la menace extérieure. On
ne sait qui de l'Angleterre, ou de la France, programmerait d'attaquer la
Biélorussie (et pourquoi ?), les autres pays européens ayant renoncé depuis
longtemps, au maintien de forces militaires, dignes de ce nom... Certes, dans
ce film, les décors ont changé par rapport à l'époque soviétique, avec des
jeunes femmes dans les stands de tir (sans compter une grand-mère..), des
jeunes gens, dont le lieutenant Alex, roulant dans de puissantes voitures ou de
gros 4 x 4. Faut-il préciser que cela ne correspond en rien à la condition du
Biélorusse "moyen". Ce film, réalisé avec l'aide de l'armée, est
juste une œuvre de propagande de style ancien, relookée, qui permet à la
Biélorussie de montrer ses "muscles", autrement dit, ses armes, ses
avions et ses missiles.
Les avions du film :
Le film ouvre sur un couple de MiG-29C, filmés de loin et en images de synthèse
pour les vues rapprochées. On note que la perche de ravitaillement fixe est une
erreur, celle-ci étant rétractable.
Sur le tarmac d'un terrain non identifiable (Maczuliszczy ?), sont alignés les
cinq avions (n° 02, 03, 04, 05, 08) de la patrouille acrobatique "Belaya
Rus" (Russie blanche) de la force aérienne biélorusse équipée d'Aero
L-39C.
Les autres chasseurs de la force aérienne sont des Sukhoi Su-27P (dont les n°
25, 31, 24). On en voit un que l'on arme de missiles air-air Vympel R-73M1
(code OTAN : AA-11 Archer), R-27ET1 et ER (AA-10 Alamo).
Dans un hangar on aperçoit un (n° 63 noir) des quatre Sukhoi Su-27UB
biplaces...
En "Yougoslavie", des soldats descendent d'un Ilyushin Il-76MD
portant les couleurs biélorusses.
Marina se rend à l'aéroport international de Minsk-Nacyjanalny (situé à 42 km à
l'est de la ville) pour prendre un Tupolev Tu-134A (EW-65149, c/n 61033) de la
compagnie nationale Belavia, fondée en 1993, à partir de la division bélarusse
d'Aeroflot. Le "EW-65149" ne semble plus avoir été exploité, après
2009. Quand il passe au-dessus d'Alex, arrivé en retard, c'est une image
approximative, avec une cinématique du train fausse (celui-ci ne se rentre pas
vers l'intérieur, mais vers l'arrière, dans des fuseaux situés sur le bord de
fuite des ailes).
Marina revient dans un Tupolev Tu-154M (EW-85706, c/n 91 A 881) de Belavia. Le
dernier vol de ce jet remonte à 2008. En 2012, il était stocké, sans ses
moteurs, prés du terminal de l'aéroport international de Minsk.
On aperçoit également plusieurs hélicoptères dans ce film. Au début, en Irak,
des images de Hughes/McDD AH-64 Apache, en Yougoslavie, des Mil Mi-24 et des
Mil Mi-26 dont le "RA-06283" (c/n 34001212462) peint aux couleurs des
Nations Unies, pour lesquelles il volait effectivement en 2005 (et pas en
1999). La Biélorussie en possédait une quinzaine en 1991, mais il ne doit en
rester que la moitié en état de vol, en 2013.
Mais ce film montre autant de missiles que d'avions. A Minsk, lors d'un salon
international, à Minsk Expo, est exposée une batterie de missiles sol-air
S-125. D'autres missiles sol-air sont montés sur engins tout terrain comme le
9K33 Osa (OTAN : SA-8 Gecko) ou le 9K22 / 2K22 Tugunska (OTAN : 2S6). Le
système de missiles sol-air à longue portée, sur lequel travaille Alex est le
S-300PS, livré à la Biélorussie en 2007.
Christian Santoir
* Film disponible sur YouTube
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