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SCHOOL FOR SECRETS

 

 SCHOOL FOR SECRETS

 

 

Année : 1946
Pays : Grande-Bretagne
Genre : Guerre
Durée : 1 h 48 min
Noir et blanc

Réalisateur : Peter USTINOV
Scénario : Peter USTINOV

Acteurs principaux :
Ralph RICHARDSON (Professeur Heatherville), Raymond HUNTLEY (Professeur Laxton-Jones), John LAURIE (Dr. McVitie), Ernest JAY (Dr. Dainty), David TOMLINSON (Mr. Watlington).

Musique : Alan RAWSTHORNE
Photographie : Jack HILDYARD
Producteur : George H. BROWN, Peter USTINOV
Compagnie productrice : Two Cities Film

Avions :

  • Bristol Beaufighter
  • Handley-Page HP.42, maquette
  • Handley-Page HP.61 Halifax
  • Short Stirling
  • Short S.25 Sunderland V, G-AHJR
  •  

    Notre avis :

    Ce film, qui évoque, de façon très romancée, le développement du radar en Angleterre, connut une longue gestation. Son idée remonte à 1944, à un moment où la fin de la guerre pouvait être raisonnablement envisagée, et où l'avance technologique était telle que l'histoire des premiers radars pouvait être dévoilée sans problème, d'où le titre alternatif du film, "Now, it can be told" (Maintenant, on peut le dire). Au départ, l'unité de production cinématographique de la RAF voulait en faire un documentaire, mais après le débarquement de Normandie, ce projet fut abandonné en faveur d'une œuvre de fiction. Sir Robert Renwick, le directeur de la Communication, engagea alors Peter Ustinov pour écrire le scénario. Ce dernier était connu pour avoir été responsable du succès de "The way ahead" (1944), un film sur l'infanterie. Bien que n'étant qu'un simple soldat, il reçut l'autorisation d'accéder librement aux bases de la RAF, à l'été de 1945. Ustinov reçut donc le feu vert pour produire un film qu'il dirigerait lui même. Le résultat fut très proche de ce que souhaitait Renwick : un peu d'humour, un peu de larmes, des faits réels et une scène d'action. Cependant, la production fut ralentie car certains officiers de la RAF, comme de la Navy, essayèrent de modifier l'histoire pour mieux mettre l'accent sur la contribution de leur arme respective…Tout cela fit que ce film, intitulé finalement "School for secrets", n'apparut sur les écrans qu'en novembre 1946.

    Le film met à l'honneur les "Boffins", un terme du jargon de la RAF désignant les chercheurs scientifiques, présentés comme des génies précurseurs, aux comportements puérils...(des sortes de "Tryphon Tournesol", en somme…). Le générique salue, outre la RAF, le TRE (Telecommunications Research Establishment) de Malvern College. C'était depuis novembre 1940, le principal laboratoire de la RAF, installé initialement à Swanage, au bord de la Manche, travaillant sur le radar, la radio navigation et les méthodes de brouillage des signaux radio.

    Le film commence peu avant le déclenchement de la seconde Guerre Mondiale. Les services de l'armée britannique sont alors conscients que la maîtrise de l'air, primordiale dans le conflit qui s'annonçait, passait obligatoirement par la détection la plus précise possible des avions ennemis et des objectifs adverses. Aussi est-il décidé de regrouper quelques savants, tous plus ou moins spécialisés dans le domaine des ondes radio et de la transmission, dans le petit village de Kippenhampton, pour mettre au point des systèmes de plus en plus perfectionnés dans la détection et l'estimation de la distance par ondes radio (RAdio Detection And Ranging). C'est ainsi que cinq chercheurs, dirigés par le professeur Heatherville, s'installent avec leurs épouses, dans une pension de famille tenue par Mme Arnold et son fils Jack, qui est pilote dans la RAF. Mme Arnold tente bien de savoir qui sont ces hôtes étranges qu'elle prend pour des objecteurs de conscience, mais ils ne peuvent rien dire. Le 12 août 1940, les stations radars de la Chain Home sont attaquées par la Luftwaffe. Les professeurs Heatherville et McVitie étudient alors un système de radar embarqué permettant aux chasseurs de nuit d'abattre les bombardiers allemands. Quelques temps plus tard, la RAF, qui a des problèmes pour localiser ses cibles en Allemagne, la nuit et par mauvais temps, demande aux savants de mettre au point un système de navigation à longue distance susceptible de guider les bombardiers directement sur leurs objectifs. Le professeur Laxton-Jones va essayer lui même le nouveau système embarqué dans un bombardier, piloté par Jack, lors d'une mission sur l'Allemagne. Un autre système qui utilise un radar cartographique embarqué est essayé par Wathington, mais son avion heurte le câble d'un ballon de barrage et s'écrase. Un peu plus tard, un sous-marin allemand est coulé. A bord se trouvait un scientifique allemand travaillant sur un nouveau type de radar passif. Peu après son interrogatoire, il est décidé d'envoyer un commando s'emparer d'un radar allemand installé sur la côte normande, raid auquel participe le professeur Heatherville qui devra sélectionner les éléments essentiels du radar à emporter. Juste après la fin de la guerre, les savants s'embarquent à bord d'un hydravion pour aller aider les Etats-Unis qui sont encore en guerre avec le Japon.

    Le film ne suit qu'approximativement les faits. Ce n'est qu'après le raid sur le radar allemand de Bruneval (Opération « Biting » du 27-28 février 1942) que, par peur de représailles, le TRE déménagea à Malvern, dans les locaux du Malvern College, un pensionnat de garçons, à 160 km à l'intérieur des terres. Les Britanniques ne se contentèrent pas seulement de prendre certains pièces du radar allemand, mais ils firent également prisonnier un technicien allemand qu'ils emmenèrent avec eux (et qui ne fut pas trouvé dans un sous-marin…).

    L'accueil du film par la critique fut très mitigé, certains lui reprochant d'être venu trop tard, d'autres, de ne pas mieux exploiter le sujet ou de n'être qu'une aimable comédie, sans plus. Coté avion, on ne peut être que déçu, les avions n'apparaissant que la nuit et filmés de loin...Des extraits de documentaires ont été utilisés, mais l'équipe du tournage put avoir accès à de vrais avions pour filmer l'intérieur ou faire des gros plans des cockpits. On voit également certains vrais récepteurs radars avec leurs écrans.

     

    Les avions du film :

    Au début du film, l'avion de transport qui s'écrase, de nuit, est un Handley-Page HP.42, ou plus exactement sa maquette. Puis, peu avant l'attaque des radars, on nous montre des pilotes en plein scramble, se précipitant vers leurs Spitfire, d'une unité non identifiable.

    Pour les essais d'interception de nuit, le Dr McVitie s'embarque à bord d'un Bristol Beaufighter, malheureusement vu de nuit et donc fort peu visible. Il descend un Junkers Ju.88 vu du cockpit, reconstitué en studio (avec son viseur rabattable sur le coté droit du pare brise).

    Plus tard, les essais du système de navigation Gee (dont on reconnait le récepteur type 62A) se font à bord d'un Short Stirling, toujours filmé de nuit.

    Wathington embarque à bord d'un Handley Page HP.61 Halifax (serial RG876) portant le code "AD" du 113 Squadron qui se consacrait au transport, en 1946. Quand il atteint son niveau de vol, il est devenu un Halifax, codé "DY-C", un bombardier du 102 Squadron, filmé de jour.

    A la fin du film, les scientifiques s'embarquent à bord du Short S.25 Sunderland V "G-AHJR" (marqué "AHJO" sur le flanc du fuselage reproduit en studio…). Ce Sunderland (c/n SH.1552) fut construit pour la RAF (serial SZ584) en 1945. En mai 1945, il fut loué à BOAC pour transporter du fret. Rendu à la RAF en avril 1948, il fut vendu à la RNZAF (NZ4115) qui l'utilisa entre 1953 et 1966. Il fut alors remis en conditions de vol au Museum of Transport and Technology d'Auckland où il est toujours exposé. Il était en cours de restauration en 2010.

     

    Christian Santoir

    * Film disponible sur amazon.com

     

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