Année : 2013
Pays : Etats-Unis, Russie
Genre : action
Durée : 1h 40 min.
Couleur
Réalisateur : Mario Van
PEEBLES
Scénario : Randy ARRINGTON, Adam PRINCE
Acteurs principaux :
Shane WEST (Tom "Rodeo" Craig), Cam GIGANDET (Butch " Cobra "
Masters), Rachael LEIGH COOK (Karen), Troy GARITY (Luke “Cajun” Babbineaux),
Jason GRAY-STANFORD (Arliss Skidmore), Jacob VARGAS (Jorge “P-Dawg” Vasquez), Bill
Pullman (John Webster), Brian KRAUSE (Michael Banks), Mariya GUZEEVA (Anna Zukhova)
Musique : Tim WILLIAMS
Photographie : Ronald HERSEY
Compagnies productrices : Aldamisa Entertainment, Invest Capital Film Group, Live Screen Pictures, Svarog Films.
Avions :
- Aero L-29 Delfin, N5959L
- Aero L-39 Albatros
- Antonov An-2
- Boeing F/A-18E Super Hornet
- Canadair CT-133 Silver Star, NX590RC, N615RC, en arrière-plan
- Ilyushin Il-20M, en arrière-plan
- Ilyushin Il-18E
- MiG-15UTI, en arrière-plan
- Sukhoi Su-27 Flanker
Notre avis :
"Red Sky", qui avait pour premier titre "Kerosene Cowboys", est un film d'action destiné à être diffusé uniquement sur DVD. Le scenario fut écrit par Adam Price, d'après une histoire de Nikolay Suslov et Dave Riggs. C'est une coproduction américano-russe (Svarog Films et Afterburner Films), qui reçut la coopération de l'US Navy et de la VVS (Voyenno-Vozdushnye Sily Rossii), l'armée de l'air russe. "Red Sky", mettant en scène des pilotes d'une unité d'élite de la Navy, est parfois décrit comme un film du genre "Top Gun", ce qu'il n'est absolument pas !
En 2001, quatre pilotes de l'US Navy, dont Butch Masters and Tom Craig, sont en mission de routine au-dessus de l'Irak, quand ils reçoivent l'ordre d'aller détruire une usine abandonnée, supposée contenir des armes de destruction massive. Après avoir obtenu la confirmation, ils détruisent la cible. En réalité, cette usine abritait des inspecteurs internationaux et l’ordre a été donné par des terroristes ! Un soldat américain a été tué. Les quatre pilotes sont contraints à démissionner. Leur cible était une arme irakienne ayant pour nom de code "Rainmaker", qui était destinée à détruire des champs de pétrole, en dégradant le pétrole des gisements, jusqu'à le rendre inutilisable pendant une longue période. Sept ans plus tard, Tom Craig est directeur d'une société florissante travaillant aussi bien avec l'état qu'avec des productions cinématographiques. Il a embauché ses anciens coéquipiers, dont Masters. Ce dernier se rend à Saint Petersbourg, afin d'obtenir une qualification sur Sukhoi; il y rencontre d'anciens amis et la copine de Tom qui lui signale qu'il a disparu. Pendant ce temps, des terroristes Kurdes, qui sont entrés en possession de "Rainmaker", projettent de créer un état dans le nord de l'Irak et d'y détruire les champs pétrolifères, afin que les Américains se désintéressent de cette région…Leur base est installée en Iran, et l'armée américaine ne peut y intervenir. Un officier de l'US Navy, Webster, en liaison avec un agent double, "Warlord", propose à Masters de participer à une mission ultra secrète destinée à détruire "Rainmaker", ce qui lui permettrait de se racheter, ainsi qu'à ses camarades. Masters accepte et il est parachuté en Iran avec ses deux anciens coéquipiers. Mais ils sont aussitôt emprisonnés par ceux qui étaient chargés de les accueillir. Ils parviennent cependant à s'échapper en empruntant un avion. Ils atterrissent sur une base située près de la frontière syrienne, et où se trouvent des militaires russes. Elle est peu après attaquée par des avions kurdes. Tom Craig est aux commandes de l'un d'eux et c'est lui qui est chargé de lancer Rainmaker. Un général russe confie alors à Masters et à ses camarades, deux chasseurs pour les affronter. Craig hésite à tirer sur ses amis, et il est étonné d'apprendre que Rainmaker ne détruit pas seulement le pétrole, mais aussi tous les hommes qui se trouvent à proximité... Réalisant qu'il a été manipulé par Warlord, il refuse d'armer la bombe et de la lancer. Touché, il laisse son avion s'écraser au sol. Masters est abattu par un missile lancé par Warlord, mais il réussit à s'éjecter. Peu après, il peut éliminer Warlord, tout en récupérant une forte somme promise à Craig. Plus tard à Fallon, félicités par Webster, Masters et ses deux copains reçoivent leur lettre de démission avec les honneurs; ils seront, en outre, versés dans la réserve avec le grade de capitaine.
Ce film comporte fort peu de vraies scènes aériennes, la plupart étant réalisées en CGI (Computer-Generated Imagery), les images étant de qualité très médiocre. La production a ainsi économisé sur les scènes de combats aériens, que l'on a parfois des difficultés à suivre, vu leur rythme trop rapide (ce qui permet de camoufler les détails…).
Le scenario contient plein d'invraisemblances et de situations improbables (le faux ordre envoyé aux avions de la Navy; un général russe confiant des avions de guerre à des civils américains…). Mais, en 2014, l'US Navy est toujours au travail en Irak, mais cette fois-ci, avec l'approbation du gouvernement irakien (dominé par les shiites, comme les ennemis iraniens), et en liaison avec des partisans kurdes (considérés, il y peu, comme des terroristes), pour lutter contre de nouveaux terroristes sunnites, de la même obédience que les alliés des Américains, l'Arabie saoudite et les Emirats, qui finançaient, hier encore, ces mêmes terroristes… Quel scénariste d'Hollywood aurait osé imaginer un tel imbroglio ? Donc ne jetons pas la pierre aux scénaristes de ce film.
"Red Sky" fut tourné, en partie, sur l'aéroport de Reno-Stead au Nevada, qui fut une base de l'USAF jusqu'en 1966 et qui, dans le film, passe pour la base aéronavale de Fallon (NV). On reconnait la tour de contrôle de Stead, située derrière des gradins. Cet aéroport est, en effet, le cadre des célèbres Reno air races qui ont lieu tous les ans, en septembre. Le tournage s'est déroulé également en Russie, à Saint Petersbourg et sur la base de l'armée de l'air de Krymsk (comme signalé dans le générique de fin) et qui en était, alors, en travaux. Elle a été rouverte en juillet 2014 (cette base est située à 100 km de la Crimée et à 300 km de Donetsk…)
Les avions du film :
Pendant le générique, dans le détroit d’Ormuz, on est sur le porte avions USS " Georges W. Bush " (CVB-77) qui ne fut mis en service qu’en mai 2009, donc huit ans après l’attaque contre l’Irak et le début de l’histoire…Sur son pont, on aperçoit devant l’îlot, deux Grumman C-2A Greyhound (n° 43 et 54), parqués à côté de trois Sikorsky MH-60R/S Seahawk.
Lors du catapultage des chasseurs, on reconnait des Boeing F/A-18E Super Hornet du CVW 8 (tail code AJ) dont les modex 206, 303. On voit, peu après, un autre F/A-18C de la VFA 32, qui fut embarquée à bord de l'USS “Harry S. Truman”, en mai 2010, dans le cadre de l'opération Enduring Freedom.
Masters et ses coéquipiers de l’unité fictive, la VFA 215 " The Falcons ", embarquent à bord de deux F/A-18F Super Hornet, reconstitués en image de synthèse avec des marquages fantaisistes. Alors qu’ils sont en route, ils en profitent pour "s’amuser un peu" avec des avions chargés de carburant et de munitions !! Arrivés à proximité de leur cible supposée, ils larguent des missiles de croisière GM-84K SLAM-ER (Standoff Land Attack Missile- Expanded Response).
Sept ans plus tard, on assiste à un dogfight simulé, entre deux Aero, un L-29 Delfin et un L-39 Albatros reconstitués en CGI, avec des cockpits franchement trop grands. Quand ces avions de la "Viper Squad aerial combat training facility" atterrissent sur la base de "Fallon" (en réalité l’aéroport de Reno Stead), ils s’arrêtent non loin d’un MiG-15UTI, garé devant un autre L-29. Ce MiG-15UT, tout gris, porte le numéro " 56 " rouge ; ce pourrait être le " N76584 " (c/n 1A07056), un MiG polonais, un SB-LIM2, construit en 1954, par PZL Mielec, et appartenant à la société " Tactical Air Support Inc. " de Reno (NV). Fondée en 2005, par d'anciens pilotes militaires, cette société privée travaille pour l'Armée, mais aussi pour des forces alliées, en leur fournissant une expertise en matière d'appui tactique et de nombreux sautres ervices (formation, maintenance, appui logistique…). Tactical air support fut aussi la première compagnie habilitée à entretenir et à faire voler le Sukhoi Su-27, aux USA. Elle a servi, à l'évidence, de modèle au "Viper squad".
Le L-39, piloté par Craig, porte les étoiles soviétiques et le numéro "52" bleu, en partie effacé. Ce numéro est porté par un L-39 (N39U c/n 031603), mais avec une décoration très différente et on ne peut dire s'il s'agit du même appareil. Le L-29 ayant le numéro "79" rouge est plus facile à identifier. C'est le "N179EP" (c/n 591699), un ancien avion de la force aérienne soviétique, importé aux USA en 1993. Il arriva à Tactical Air Support, en 2006. En 2013, il appartenait à la société "FF29 LLlc.", sise dans l'Utah.
On ne restaure pas d’Ilyushin 18 à Las Vegas, ni ailleurs aux USA... Cette scène de hangar a sans doute été prise sur un aéroport russe. On y voit un Ilyushin Il-20M, un avion de reconnaissance électronique, à coté d'un Ilyushin Il-18E, où Masters a élu domicile. Ce dernier porte le matricule "RA-75676" et la décoration de l'Aeroflot, tel qu'il était en 2007. Cet avion (c/n 185008605) construit en 1965, fut transféré, en novembre 1993, au 223ème Régiment aérien indépendant de la VVS qui constituait une compagnie aérienne destinée à transporter des officiers d'état-major ou des personnalités, sous les couleurs de l'Aeroflot. Le 223ème régiment était stationné sur la base de Chkalovskaya, près de Moscou. L'avion a été restauré et, depuis 2010, il porte une autre décoration, différente de celle de la compagnie Aeroflot.
Mais l'avion qu'on voit le plus dans le film, est le Sukhoi Su-27 Flanker. A Saint Petersbourg, on assiste à une démonstration de la patrouille acrobatique "Les chevaliers russes", de l'armée de l'air russe. Elle est constituée de quatre Su-27P et de deux Su-27UB. Faut-il préciser que le Su-27 qui passe sous le pont Dvortsoy, en volant sur le dos, c'est de l'image de synthèse…
Quand Masters se rend à Saint Petersbourg, on le voit s'installer dans le cockpit d'un Su-27UB (numéro "90" rouge, puis, "30"), la version biplace du Flanker. On a des vues furtives de la vraie planche de bord et de la commande des gaz.
Quand Masters et ses camarades s'échappent de leur geôle, il monte dans un Su-27 ("37" rouge) pour mitrailler les gardes avec son canon GSh-30-1 de 30 mm. Problème : il tire pendant près de deux minutes, sans interruption, soit environ 3 000 obus, alors que son chargeur n'en compte que 150 (six secondes de tir)…
Les évadés empruntent un Antonov An-2, sans autre marque que ses étoiles rouges et le chiffre "08" jaune. C'est un avion de l'Armée de l'Air russe.
Sur la base irakienne (en réalité, sur la base russe de Krymsk), on voit toute une rangée de Su-27, du 3ème Régiment de chasse de la Garde qui y était stationné. Ce sont des avions stockés et non opérationnels (peinture défraîchie, pneus à plat…), dont les numéros "50", "31" rouge (ce dernier portant l'emblème de la Garde, sous le cockpit), "24" bleu (582ème Régiment de chasse, reformé en 1992) …Ces avions portent tous sur la dérive le logo de l'"Archer ailé" de Sukhoi. Quand ils se font straffer par deux MiG-29, on n'a pas été jusqu'à faire exploser l'un d'eux, mais plutôt une maquette grandeur réelle (numéro "17" noir).
Masters et ses coéquipiers décollent dans deux Su-27UB portant les numéros "90" et "82" rouge. Quand ils roulent, ce sont des images, comme quand ils sont en vol. Ils se livrent à un long dogfight avec des MiG-29UB (en CGI), dont certains portent le camouflage et l'insigne de nationalité des appareils slovaques (Cf. la double croix sur la dérive) !
Après avoir affronté tous les périls et éliminé ses adversaires, Masters peut initier Anna Zukhova au pilotage, dans un Aero L-29 Delfin. La riche décoration de cet avion permet de l'identifier comme le L-29 "N5959L" (c/n 490909) de la société Tactical Air de Reno-Stead.
Enfin, au début du film, quand Cobra se rend sur la base de "Fallon", on le voit s'arrêter près du nez rouge d'un L-29, avec, en arrière plan, un PZL TS-11 Iskra, dépourvu de son stabilo. Un peu plus tard, il passe, avec Webster, devant deux Lockheed T-33. Le premier, peint en gris, n'a aucune marque visible, à part une bande bleue en haut de la dérive. Il ressemble en tout point au Canadair CT-133 Silver Star (CL-30) "N615RC" (c/n T33-615), basé à Reno-Stead et appartenant à la collection de la Cactus Air Force de Carson City (NV). Masters et Webster s'arrêtent devant un autre T-33, mieux identifiable, grâce au nom "Specline Special" inscrit sur le nez et au numéro "51" peint sur la dérive. C'est un autre Canadair CT-133 Silver Star, "NX590RC" (c/n T-33-590) appartenant à la société Specline Inc. de Carson (NV) qui l'acquit en janvier 2004.
Christian Santoir
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