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RAZRESHITE VZLËT !

 

 
RAZRESHITE VZLËT

Vo.Разрешите взлёт !

(Autorisation de décollage)

 

Année : 1971
Pays : URSS
Genre : drame
Durée : 1 h 36 min.
Noir et blanc

Réalisateurs : Natalya TROSHCHENKO, Anatoli VEKHOTKO
Scénario : Vladimir KUNIN

Acteurs principaux :
Artem INOZEMTSEV (Vasily G. Seleznev), Larissa MALEVANNAYA (Katherina Selezneva), Semen MOROZOV (Dmitri Solomentsev), Anatoly PAPANOV (Sergei Sakhno), Maya BOULGAKOV (Zena Sakhno), Valentin GAFT (Victor Kirillovich Azancheev), Alexander LIPOV (technicien Kostya Klimov), Eugenie VETLOVA (l'amie de Solomentsev).

Musique : Venyamin BASNER
Photographie :Vladimir KOVZEL
Compagnie productrice : Lenfilm Studio

Avions :

  • -Antonov An-2
  • -Ilyushin Il-14P, CCCP-91612
  • -Yak-12A / M, CCCP-42354, CCCP-62626

 

Notre avis :

Ce film sur l'aviation civile soviétique montre le destin croisé de deux pilotes, un jeune au début de sa carrière et un autre, âgé, qui doit bientôt envisager la retraite. L'histoire se passe dans la grande compagnie Aeroflot, sur un petit aéroport de province indéterminé, situé en zone rurale. Ce film nous fournit un bon aperçu du transport de troisième niveau dans l'URSS de Brejnev.

Tout commence à l'aéroport où le chef pilote de la compagnie, Vasily Seleznev, a des problèmes, tant avec ses mécaniciens qu'avec un nouveau pilote, le jeune Dmitri; il vient d'obtenir son brevet de  pilote de transport mais il confond service public et service privé... Il a utilisé un avion de la compagnie pour aller chercher une copine qui l'attendait sur un terrain de campagne. Sergei Sakhno, lui, est un ancien pilote vétéran de la dernière guerre. Il commence à avoir des problèmes de vue et pour passer la visite médicale, il a appris par cœur le tableau de l'oculiste avec l'aide de son épouse Zena, qui travaille à la tour de contrôle. Sergei prend avec lui Dmitri quand il est envoyé traiter des cultures, dans un kolkhoze. C'est un travail pénible, la chaleur dans le cockpit est étouffante et les émanations des produits toxiques s'infiltrent dans l'avion. Le soir, les pilotes apprécient un bon bain dans un étang proche. Dmitri passe ses soirées à courtiser de mignonnes kolkhoziennes qui se montrent, hélas, plutôt farouches...Quelque temps plus tard, Dmitri constate que Sergei a de sérieux problèmes de vue, car il n'arrive à poser son appareil qu'au troisième essai. Il lui paye une paire de lunettes, mais il refuse de les porter et les écrase sous son pied; Dmitri a une deuxième paire que Sergei finit par accepter. Un des pilotes de la compagnie, Victor, est amoureux de Katerina la femme de Vasily, dont le ménage va mal. Katerina dirige le service médical. Vasily part ravitailler un chantier, mais quand il veut atterrir, un homme traverse la piste en courant; pour l'éviter, il fait une manœuvre brutale qui fait décrocher l'appareil. Les deux pilotes sont tués. Katerina se retrouve seule avec sa petite fille. Victor aura t-il une chance ?  Un jour, un avion se présente à l'aéroport avec des ennuis de train d'atterrissage, une roue refusant de sortir. C'est Sergei qui prend les choses en main, à la tour. Après que l'équipage ait tenté, par deux fois, de faire sortir le train en faisant un touch and go, Sergei propose alors de faire poser l'aile du coté du train rentré, sur un camion qui roulera à la même vitesse que l'avion et parallèlement à lui. C'est risqué, mais l'opération réussit avec l'aide de Dmitri qui guide le camion. Sergei se rend compte qu'il peut encore jouer un rôle, au sol. Quant à Dmitri, il monte en grade et passe commandant de bord.

L'aménagement du petit aérodrome est plutôt spartiate. A part le bâtiment de la tour de contrôle, il y a peu de constructions. L'entretien des moteurs se fait en plein air; une radiobalise est installée dans une remorque (peinte en damier rouge et blanc) à coté de la piste, il y a même un véhicule militaire faisant office de tour de contrôle auxiliaire. Mais l'aéroport dispose d'un ILS et deux radars de surveillance. Le terrain "de brousse" est plus élémentaire : une piste en herbe, une manche à air et une cabane en bois pour le "chef d'escale"...On voit aussi que l'Aeroflot ne fait pas que du transport, mais est également chargé de travaux divers dont l'épandage agricole. L'équipage campe alors sur place, le temps des travaux, et dort dans l'avion, quand on ne peut les loger. Au sol, le nouveau pilote est de toutes les corvées; il doit notamment charrier les fûts de carburant et ravitailler les avions. Tout cela rappelle l'Armée...

Ce film est très intéressant car il a été tourné sans maquette, ni effets spéciaux, avec plusieurs  avions de l'Aeroflot. Le crash de Vasily a été réalisé avec un vraie cellule (sans doute lâchée d'une grue). La scène finale avec l'Ilyushin Il-14 qui a des problèmes de train, est particulièrement bien réalisée (certaines prises de vue étant effectuées avec une caméra fixée sous l'appareil) et digne des meilleures cascades américaines. Le pilote, une femme (M. Kuznetsova qui n'apparait pas dans le film), fait deux touch and go avec le seul train principal gauche sorti ! Quand l'avion doit poser son aile sur le camion, le train droit est sorti (on le voit furtivement), mais l'angle de vue fait en sorte qu'il reste caché par le camion qui roule sous le bout de l'aile droite. Il faut rappeler que le Il-14 se pose à 135 km/h et que la vitesse maxi du camion Zil-130 utilisé pour recevoir son aile, ne dépasse pas 90 km/h…

 

Les avions du film :

Le vrai héros du film est l'Antonov An-2, né vraisemblablement du croisement entre un Polilkarpov Po-2 (dont il a l'allure primitive) et d'un DC-3 (dont il a solidité et presque la même largeur de cabine)...On en voit une grande quantité (dont les CCCP-35516, 35027, 44351, 85927, 25585, 41392, 02460, 40547, 33275.. ). Ce sont tous des An-2T (Transportny) construits en Pologne après 1960, par PZL-Mielec. Dans ces modèles, l'accès au cockpit se fait par la cabine, comme on peut le constater. Mais au sol, au début du film, on aperçoit deux An-2M (dérive carrée) construits par Antonov après 1964. On peut voir la cabine pouvant recevoir du fret en vrac ou des passagers (sièges le long des parois). La verrière du cockpit offre une excellente visibilité, mais se transforme l'été, en serre chaude. Toutes les vitres sont néanmoins équipées de petits rideaux assez coquets. Dmitri utilise encore un laryngophone, de type militaire.

A coté de ces gros biplans, l'Aeroflot emploie quelques avions légers, quadriplaces, des Yak-12M (dont le CCCP-62626) produits après 1955, mais aussi des Yak 12A, produits après 1957 (dont le CCCP-42354) avec une aile, genre Cessna, et deux mats d'ailes seulement. Ces deux modèles sont intervertis dans une même scène, le décollage se faisant avec l'un et l'atterrissage avec l'autre.

La fin du film procure de très belles vues d'un l'Ilyushin Il-14P (CCCP-91612) de l'Aeroflot. On peut observer la cabine aménagée VIP et le poste de pilotage, où les cinq membres de l'équipage ne sont pas séparés par une cloison, comme dans le DC-3 par exemple. Normalement, l'avion aurait dû se poser sur le ventre, sur la piste de crash. La solution du film bien que plus économique, n'aurait sans doute pas été acceptée, même en URSS.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur https://ok.ru/video/

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