Rechercher dans ce blog

POVEST O NASTOYASCHEM CHELOVEKE

 

 
POVEST O NASTOYASCHEM CHELOVEKE

(L'histoire d'un homme véritable)

 

 

Année : 1948
Pays : URSS
Genre : drame
Durée : 1 h 31 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Aleksandr STOLPER
Scénario : Boris POLEVOY, Mariya SMIRNOVA, d'après le livre de Boris POLEVOY.

Acteurs principaux :
Pavel KADOCHNIKOV (Aleksei Meresyev), Nikolai OKHLOPKOV (Kommissar Worobjew), Aleksei DIKIJ (Wassilij Wassiljewitsch), Vasili MERKURYEV (Stepan Ivanovich), Lyudmila TSELIKOVSKAYA (Zinochka), Boris- BABOCHKIN (commandant du régiment), Mikhail GLUZSKY (Capitaine Chislov), Boris DOBRONRAVOV (Président de la commission).

Photographie : Mark P. MAGIDSON
Musique : Nikolaï KRYUKOV
Compagnie productrice : Mosfilm

Avions :

  • Lavoshkin La-9
  • Polikarpov U-2S
 

 Notre avis :

Les as de l'aviation soviétique incarnèrent, une fois les combats terminés, le citoyen soviétique modèle. Disciplinés, dévoués, téméraires, c'étaient des figures emblématiques utilisées par l'État pour servir d'exemples aux masses populaires. L'histoire extraordinaire du pilote Alexei Maresyev servait particulièrement bien ce propos. Le film est une adaptation cinématographique du livre "Povest o nastojawem cheloveke" (1946) que Boris Polevoy écrivit sur Maresyev. Cet ouvrage très populaire fut traduit en vingt langues, Sergei Prokofiev en fit même un opéra en trois actes !

Maresyev était crédité de quatre victoires en 1942 quand il fut abattu le 4 avril, près de Staraya Russa, au sud de Leningrad, dans une région occupée par les "nazis". Ayant sauté en parachute, il se brisa les deux jambes à l'atterrissage. Malgré ses blessures, il décida de regagner par ses propres moyens, les lignes soviétiques. Recueilli par des partisans au bout de dix huit jours, il put être évacué vers un hôpital où les médecins constatèrent que ses blessures s'étaient aggravées et qu'il ne leur restait plus qu'à l'amputer des deux jambes, au dessous du genou. Doué d'un moral d'acier, Meresyev put non seulement remarcher, mais aussi piloter de nouveau dans une escadrille de chasse (63° IAP de la Garde), en juin 1943, et accroître son score. Ainsi, au cours d'un combat, en août 1943, il abattit trois chasseurs allemands Fw.190. Au total, il effectua quatre vingt six missions de combat avec onze victoires à son actif. Il fut décoré de l'étoile d'or des Héros de l'Union soviétique. Maresyev est mort en 2001 d'un crise cardiaque, à l'âge de quatre vingt cinq ans.

L'histoire commence dans une forêt où on entend le bruit d'un combat aérien, suivi de celui d'un avion qui s'écrase. Quand le silence revient, un pilote, Alexei Meresyev, gît aux cotés de son avion posé entre les arbres. Après avoir tué un ours qui intéressait de trop près à lui, il essaie de se mettre debout, mais se rend compte qu'il est blessé aux deux jambes. En marchant, ou en se trainant, dans la neige, Meresyev entreprend de rejoindre les lignes amies. Ce long calvaire dure plusieurs jours pendant lesquels, il doit éviter les patrouilles allemandes. Plusieurs fois, il est sur le point d'abandonner, mais à chaque fois, il trouve ne lui la force de repartir. Un jour, il est aperçu par des enfants et recueilli dans une isba où les paysans prennent soin de lui. Bientôt un avion vient le chercher. A l'hôpital le diagnostic des médecins est pessimiste; il faudra l'amputer des deux jambes. Puis commence la rééducation avec deux prothèses. Avec beaucoup de persévérance, Meresyev s'exerce à marcher, et même à courir et à danser. Au bout d'un an d'efforts épuisants, il maitrise ses prothèses et passe devant une commission de réforme. Il parvient à convaincre les médecins qu'il est apte au service actif. Lors d'un test en vol, son moniteur ne s'aperçoit, qu'après l'atterrissage, qu'il est infirme.. Il est alors muté dans une escadrille de chasse où il abat plusieurs avions nazis.

Le film suit d'assez près l'histoire de Maryesev, en la dramatisant. Il fut descendu en avril, alors que dans le film, il doit se trainer dans une épaisse couche de neige. Il atterrit avec son avion et on ne sait pas s'il a été blessé en combat ou au sol...Ses talents de danseur paraissent un peu exceptionnels pour un homme marchant avec deux prothèses. Maryesev confia plus tard à un journaliste que le plus dur, dans toute son aventure, avait été de convaincre les médecins de la commission médicale pour être réintégré dans le personnel volant ! La scène où il saute sur une chaise pour prouver son agilité, était selon lui, tout à fait authentique.

Ce film à petit budget, sur un héros de la Grande Guerre patriotique reçut en URSS plusieurs récompenses, dont le prix Staline en 1949. Les scènes aériennes ne se trouvent qu'à la fin du film, quand Maryesev retrouve un cockpit, tout le film se passant en forêt ou à l'hôpital. Ce film rappelle inévitablement "Vainqueur du ciel" (1956), racontant l'histoire de Douglas Bader, le Maresyev britannique. Nous préférons le film anglais qui comporte plus d'avions, et moins de propagande...

 

Les avions du film :

C'est un Polikarpov U-2S équipé de skis qui emmène Maresyev à l'hôpital. Plus tard, il passe un test dans un autre U-2 dont on voit plusieurs exemplaires au sol.

En escadrille, il vole sur un Lavoshkin La-9, alors que le vrai Maresyev volait sur Lavoshkin La-5. Le La-9 fut construit après la guerre et il était en service dans la VVS au moment du tournage. Sa carrière fut relativement courte. Il entra en service au milieu de 1947, au moment où son remplaçant, le La-11, faisait son premier vol. On en voit au moins quatre (n° 7, 20, 32, 34..), parfois de très près, au sol, au décollage et à l'atterrissage.

Maresyev est abattu dans ce qui ressemble à un Yak-9, alors qu'il pilotait en réalité un Polikarpov I-16, moins moderne; un autre embellissement du film...

Tous les combats aériens ont été reproduits avec des maquettes, plus ou mois exactes de La-9 et de Focke Wulf Fw-190.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ok.ru/video/

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes