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POSLEDNIJ DYUYM

 

POSLEDNIJ DYUYM

Vo. Последний дюйм

(Le dernier centimètre)

Année : 1958
Pays : URSS
Genre : aventure
Durée : 1 h 29 min.
Couleur

Réalisateurs : Nikita KURIKHIN, Teodor VULFOVICH
Scénario : James ALDRIDGE, Leonid BELOKUROV

Acteurs principaux :
Vladislav MURATOV (Davy), Nikolai KRYUKOV (Ben Enslie), Mikhail GLUZSKIY (Gifford), Aliagha AGHAYEV (patron du café), Mukhlis DZHANNI-ZADE (le mécanicien).

Musique : Moisey VAYNBERG
Photographie : Samuil RUBASHKIN
Compagnie productrice : Lenfilm


Avions :

  • - Ilyushin Il-14 document.
  • - Yak-12M / R

 

Notre avis :

Ce film soviétique est, curieusement, une adaptation, assez fidèle, à l'écran d'un roman anglais de James Albright, écrit en 1957 et aussitôt traduit en russe. Il ne paraitra en Angleterre qu'en 1959. L'histoire se passe en Egypte, un pays qu'il connaissait pour y avoir été correspondant de guerre et y avoir vécu après la fin du conflit. Bien que l'on soit en pleine guerre froide, Albright n'avait pas de préjugés vis à vis des Soviétiques.

En Egypte, le pilote américain, Ben Enslie, est au chômage, à quarante trois ans. La compagnie pétrolière pour laquelle il travaillait, a cessé ses activités. C'est alors que le réalisateur d'une chaîne de télévision, Gifford, lui propose plusieurs milliers de dollars pour aller filmer des requins sur une côte déserte. Ben accepte, mais il veut d'abord renvoyer son fils Dave, dans sa famille, aux USA. Dave refuse et s'envole avec son père. Ils atterrissent sur une plage isolée. C'est alors que Ben s'aperçoit qu'ils n'ont pas embarqué de l'eau, seulement de la bière ! Légèrement éméché, Ben fait plusieurs plongées avec sa caméra. Il filme des requins, mais un des squales l'attaque. Dave qui l'attend avec impatience, voit enfin son père ressortir de l'eau., mais, il est gravement blessé aux bras et aux jambes. Après l'avoir pansé, il doit le hisser dans la cabine de l'avion, n'ayant pas d'autre moyen de survie que de redécoller. Il récupère également la caméra échouée sur le sable, contenant de précieux clichés. Dave a souvent accompagné son père lors de ses longs vols et a quelques notions de pilotage. Aidé par les conseils de son père, entre deux évanouissements, il parvient à décoller et à prendre le cap du retour. A la nuit tombante, ils atteignent enfin le terrain d'aviation. Ben donne à Dave ses derniers conseils pour atterrir, en lui rappelant que ce sont les derniers centimètres au-dessus du sol qui comptent, pour réaliser un bon toucher des roues et qu'il convient de retenir l'avion en l'air, jusqu'au dernier moment. Après avoir évité de justesse un avion de ligne en train de décoller, Dave parvient à atterrir sans encombre. Ben se réveille à l'hôpital, mais on a dû l'amputer du bras gauche. Dave est heureux d'avoir sauvé son père qui a été étonné du courage de son fils, qu'il avait négligé jusqu'ici. Dave veut devenir pilote, comme son père.

Il s'agit là d'un bon film d'aventure qui suit de très près l'histoire d'Albright. Certes, la plus longue partie se déroule au sol, sur une plage, au milieu du désert, mais le personnage principal est un ancien pilote militaire, reconverti dans le transport charter. Ce type de personnage a été, et sera, à la base de très nombreux scénario, la reconversion des "héros" après guerre, ayant été souvent difficile...

 

Les avions du film :

Le principal avions du film est un petit Yak-12 dont on aperçoit au moins cinq exemplaires sur un terrain non identifié (Bakou, avec ses derricks en arrière plan). Sur l'aérodrome, on peut également distinguer un Antonov An-2.

Le premier Yak-12 que l'on voit, s'écrase devant la buvette de l'aéroport ! C'est un Yak-12M portant le faux matricule anglais "G-AFSY" qui avait été attribué à un Piper Cub en 1939. Quand il passe sur le dos, il devient un Yak-12R (dérive sans arête dorsale).

L'avion de Ben porte le vrai faux matricule anglais "G-AVKR" qui ne fut attribué qu'en 1967 à un petit Bolköv Bo-208. Dans le roman d'Aldridge, il s'agissait d'un Taylorcraft Auster, un avion assez proche du Yak-12. Le Yak de Ben, lui aussi, est soumis à un changement de modèle. Au sol (à l'aéroport, comme au bord de la plage) c'est un Yak-12R, mais en vol, au dessus du désert, il devient un Yak-12M. Ce dernier modèle a survécu, signalé en état de vol depuis 2009, à l'aéroclub de Kirzhach, au NE de Moscou, avec le matricule "RF-00166". Ce Yak-12 aurait été acheté au début des années 90, pour quelques roubles, à une école militaire ukrainienne.

L'avion est filmé de près, ainsi qu'à l'intérieur. On constate ainsi qu'il est biplace côte à côte, mais qu'il ne dispose que d'un seul manche, à gauche, avec la manette des gaz à gauche. Les instruments de bord (horizon artificiel notamment) sont soviétiques, mais avec des indications anglo-saxonnes (pieds, miles par heure...). Si les instruments de contrôle de vol (horizon artificiel, conservateur de cap, altitude, vitesse, variomètre, radio-compas) sont placés au centre de la planche de bord, les instruments moteurs (température moteur, pressions huile/carburant, compte tours), le thermomètre extérieur  et le chronomètre sont à gauche. Les sièges ont des dossiers pliants.

Au moment d'atterrir, Davy manque percuter un avion de la compagnie SAS qui décolle ! C'est un Ilyushin Il-14, un type d'avion qui ne figura jamais dans la flotte de la compagnie scandinave...On remarque que celle-ci se fait beaucoup de publicité dans le film. Sur les murs d'un hangar délabré, et dans la buvette, on ne compte pas moins de neuf affiches (Espagne, Afrique, Proche orient, Wing freighter...). Tout un mur est consacré à l'ouverture de la nouvelle ligne vers Tokyo, passant par le pôle. Il faut dire, qu'avant, pour relier la Scandinavie au Japon, il fallait passer par le Moyen-Orient, l'Inde, l'Asie du sud-est, l'URSS refusant son survol par des compagnies aériennes capitalistes...

Pour "occidentaliser" un peu plus la scène de l'aéroport, on a disposé derrière Ben et Gifford en pleine discussion, des morceaux d'épaves d'avions au milieu desquels on reconnait une hélice quadripale américaine (de marque Hamilton standard), et un morceau d'aile frappée de l'étoile de l'USAF ! D'où viennent ces pièces ? Mystère. Serait-ce la seule concession du réalisateur à la propagande obligée ? Des avions de l'USAF avaient bien été descendus, en 1958, par les chasseurs soviétiques, mais c'était au-dessus de l'Arménie, pas au dessus de l'Azerbaïdjan ou de la mer Caspienne.


Christian Santoir

*Film à visionner sur YouTube

 

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