PASSAGER 57
Vo. Passenger 57
Année : 1992
Pays : Etats-Unis
Genre : action
Durée : 1 h 24 min.
Couleur
Scénario : Stewart RAFFILL, Dan GORDON
Acteurs principaux :
Wesley Snipes (John Cutter), Bruce Payne
(Charles Rane), Tom Sizemore (Sly
Delvecchio), Alex Datcher (Marti
Slayton), Bruce Greenwood (Stuart
Ramsey), Robert Hooks (Dwight
Henderson), Elizabeth Hurley
(Sabrina Ritchie), Michael Horse
(Forget), Marc Macaulay (Vincent)
Musique : Stanley Clarke
Photographie : Mark Irwin
Producteurs : Dan Paulson,
Lee Rich, Dylan
Compagnie productrice : Warner Bros. Pictures
Aéronefs :
- Bell 206B JetRanger II, N62HF
- Lockheed L-1011-1 Tristar, N330EA
Notre avis :
Dans "Passager 57", un avion de ligne est détourné par un terroriste, pour la énième fois à l'écran. Ce film se situe ainsi dans le veine de "Air Force One" (1997), "Ultime décision"(1996) ou "Turbulences à 30 000 pieds" (1997). Le style est également le même, avec un scénario simple (pour ne pas dire simpliste), des scènes de bagarre, des cascades périlleuses, une débauche d'effets spéciaux. "Passager 57" rappelle "58 minutes pour vivre", un des grands succès de l’année 1990.
En Floride, le terroriste Charles Rane est sur le point de se faire refaire le visage quand la police surgit et l'arrête ! Rane est expédié incognito à Los Angeles escorté seulement par un agent du FBI, sur le vol 163 de Atlantic International. Sur le même vol, à la place n°57, il y a, par hasard, le chef des services de sécurité de la compagnie, John Cutter, un homme hanté par le meurtre récent de son épouse dans un hold-up. Deux complices de Rane font partie du personnel de bord, et quand l'avion décolle, l'amie de Rane, la belle Sabrina déguisée en hôtesse, lui fournit un pistolet avec lequel il abat froidement l'agent fédéral ! Il y a d'autres terroristes à bord, mêlés aux passagers. Ils prennent alors le contrôle de l'avion. Ces événements se sont déroulés alors que Cutter était aux toilettes ! Il s'introduit sans être vu dans les soutes de l'avion. Aidé d'une hôtesse, Marti Slayton, il provoque la vidange des réservoirs. Rane force alors le pilote à atterrir sur un petit terrain pour se ravitailler en carburant. Cutter en profite pour descendre à terre, mais il est aussitôt arrêté par les policiers locaux qui le prennent pour un des terroristes ! Profitant de la libération d’un groupe de passagers, Rane quitte l’avion avec deux acolytes, et se réfugie dans une fête foraine, tandis que Sabrina et un autre complice surveillent le reste des passagers. Rane, poursuivi par Cutter qui s'est libéré, est pris, et reconduit à l’avion par deux agents. mais au moment où les forces spéciales doivent entrer en action, un de ses complices abat les agents, et fait diversion. Rane, de nouveau maître de l’appareil, ordonne à l'équipage de décoller. Mais Cutter parvient à se glisser à bord par le puits du train d'atterrissage avant et, après une lutte sans merci qui provoque une décompression de la cabine, il vient à bout des terroristes, et notamment de Rane, qui est happé dans le vide.
Si la distribution est de qualité, le scénario de Stewart Raffill et Dan Gordon, est relativement indigent. Il manque totalement de crédibilité et il est tout à fait prévisible. La compagnie qui se préoccupe de la formation en matière de sécurité de son personnel navigant commercial a un faille grave dans son service de recrutement. Rane a une remarquable organisation pour avoir mis sur pied dans un temps record, entre sa capture et son transfert, tout un plan reposant sur deux complices employés par la compagnie, avec laquelle il devait voyager. Il y a eu donc fuites dans les services de police, et peut être complicité au sein de la compagnie. Envoyer un homme si dangereux sur un vol régulier, escorté par un seul garde, comme un simple délinquant, apparaît peu réaliste. La scène où Cutter est neutralisé au sol par des flics racistes et obtus est totalement invraisemblable, et on ne voit pas pourquoi ils se jettent sur lui en le prenant tout de suite pour un terroriste…
Cette dernière scène a été inventée uniquement pour permettre à l'action de rebondir, mais d'une manière très artificielle. C'est souvent le problème avec des réalisateurs ayant à leur actif, essentiellement des œuvres destinées à la télévision, comme le peu connu Kevin Hooks. Cependant, le niveau correct du jeu des acteurs, les scènes d'action assez plaisantes, le charme sympathique d'Alex Datcher et la beauté vénéneuse d'Elisabeth Hurley, permettent à ce film d'être vu sans trop d'ennui. "Passager 57" est aussi un des rares films, avec le téléfilm "The langoliers" (1988), à mettre en scène le Lockheed TriStar.
Les avions du film :
Le petit aéroport de Louisiane sur lequel est censé atterrir le TriStar est appelé "Lake Lucille" dans le film, qui est le nom d'un terrain situé en…Alaska ! En réalité, le jet atterrit à l'aéroport régional de Sanford Orlando (Fl.), devenu depuis un aéroport international. On voit encore l'ancienne tour de contrôle construite par l'US Navy et détruite au milieu des années 90.
L'avion détourné est un Lockheed L-1011-1 Tristar (c/n 193A-1087, N330EA). Comme l'indique son immatriculation, c'était une avion d'Eastern Airlines, réceptionné en juin 1975. Il fut repeint aux couleurs de la compagnie fictive Atlantic International Airways.
Toutes les prises de vues de la cabine furent effectuées dans un vrai TriStar de Delta Airlines dont le fuselage avait été tronçonné en plusieurs morceaux. Le tournage eut lieu aux studios MGM de Walt Disney, à Orlando. Cette cabine appartenait au tout premier Lockheed L-1011; elle avait été rachetée par Delta Airlines, la compagnie "officielle "de Walt Disney World, en 1992. L'avion resta un temps sur l'aéroport de Miami, toujours revêtu de la décoration du film,. A la fin de 1992, il fut loué à la compagnie péruvienne Faucett (OB-1504), puis à l'APA de la République Dominicaine, avant de revenir chez Faucett en 1995. Le TriStar fut rayé des registres de la FAA en avril 1997, et ferraillé à Mojave (Ca.) en 1998.
Comme dans beaucoup de films de ce genre, les soutes de l'avion sont un lieu privilégié pour s'infiltrer et circuler dans l'avion, sauf qu'en réalité, ces soutes sont compartimentées. Dans le TriStar, un galley est bien installé sur le pont inférieur et relié à la cabine par un petit ascenseur, une disposition que l'on retrouve très rarement sur les 747. Mais les erreurs sont nombreuses. Ainsi, on ne peut aller du puits du train avant vers la soute, par un panneau qui n'existe pas. Les portes de soute ne s'ouvrent pas vers l'intérieur mais vers l'extérieur; les ouvrir à grande vitesse aurait donc pour effet au mieux de les fausser, au pire, de les arracher..De même, on ne peut vidanger le carburant en frottant deux fils électriques, commodément marqués "fuel dump" dessus. On retrouvera cette "astuce" dans "Air Force One". La scène où Cutter monte sur le train avant, alors que l'avion est en pleine accélération est vraiment du cinéma ! On se demande comment il aurait pu tenir à une telle vitesse (environ 280 km/h), et gare à ne pas se faire écraser lors de la rétraction du train !
Sinon, il y a peu d 'avions à voir dans ce film si ce n'est un hélicoptère Bell 206B JetRanger II (c/n 1792, N62HF) emprunté par un responsable de la compagnie AIA, et de nombreux petits Cessna (150, 172) aperçus sur le terrain de "Lake Lucille", alias Sanford Orlando, appartenant en fait à la Comair Aviation Academy, dépendant de Delta Arlines, une école de début pour pilotes de ligne.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.com
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