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OTAGES A ENTEBBE

OTAGES A ENTEBBE

Vo. Entebbe

 

Année : 2018
Pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne
Genre : drame
Durée : 1 h 47 min.
Couleur

Réalisateur : José PADILHA
Scénario :
Gregory BURKE

Acteurs principaux :
Batsheva Dance Company (chorégraphes), Zina ZINCHENKO (Sarah), Ben SCHNETZER (Zeev Hirsch), Daniel BRÜHL (Wilfried Böse), Amir KHOURY (Ali Al-Maati), Ala DAKKA (Haled Al Halili), Rosamund PIKE (Brigitte Kuhlmann).

Musique : Rodrigo AMARANTE
Photographie : Lula CARVALHO
Producteurs : Tim BEVAN, Liza CHASIN, Eric FELLNER, Ron HALPERN, Kate SOLOMON, Michelle WRIGHTV
Compagnies productrices : Participant Media, Working Title Films

 Avions :

  • -Airbus A310-308, AP-BEQ
  • -BAC 111-520FN One-Eleven, 5N-BBQ, au sol
  • -Lockheed L-100-20 Hercules, 5X-TUE

 

Notre avis :

En 2006, paraissait le film "Vol 93" basé sur l'histoire du vol 93 d'United Airlines, qui avait été détourné dans le cadre des attentats du 11 septembre 2001. Douze ans plus tard, deux de ses producteurs produisirent un autre film sur un détournement d'avion qui eut une fin moins tragique, mais plus spectaculaire, le détournement du vol 139 d'Air France, le 27 juin 1976.

En 1976, deux Allemands appartenant à un mouvement d'extrême gauche et deux Palestiniens détournèrent un vol d'Air France ayant décollé de Tel Aviv en direction de Paris, lors de son escale à Athènes. Après avoir refait le plein en Libye, à Benghazi, ils atterrirent en Ouganda, à Entebbe. Ils exigèrent une rançon de cinq millions de dollars pour l'appareil et la libération de cinquante trois Palestiniens et pro-palestiniens, dont quarante étaient détenus en Israël. Après que les négociations aient échoué, le gouvernement israélien approuva une opération de sauvetage des otages menée par un commando de l'armée israélienne. Après une semaine de détention dans l'ancien terminal d'Entebbe, cent six otages (dont trois tués) furent libérés et évacués en Israël.

 Le film expose plusieurs points de vue, celui du premier ministre israélien, celui de son ministère, celui du mécanicien de l'équipage français (pourquoi pas le commandant de bord ?), celui des terroristes, principalement celui des Allemands. A Entebbe, le rôle des Allemands se cantonna à garder les otages, les quatre autres Palestiniens qui les avaient rejoints prenant les décisions. Le point de vue des otages israéliens est fort peu exprimé. Les soldats ougandais (plus de quarante tués) sont oubliés et le président ougandais Idi Amin Dada est présenté comme un personnage drolatique, complice des terroristes, alors qu'il soutenait seulement les mouvements nationalistes palestiniens et qu'il fut mis devant le fait accompli. Après le raid, ce "comique" donna pourtant l'ordre d'exécuter de nombreux Kenyans vivant en Ouganda, le Kenya ayant aidé le commando israélien, sans parler de la Juive de 73 ans, de nationalité britannique, tuée à l'hôpital de Kampala, où elle avait été évacuée.

La décision du commandant de bord d'Air France de rester, avec son équipage, avec les Israéliens, lors de la séparation des otages, est mis en avant comme dans les films précédents, sauf que cette décision est discutable, des otages ayant déclaré qu'on ne leur avait pas demandé leur avis et que les terroristes ne les avaient pas libérés. Peut-être, ces derniers pensaient-ils avoir besoin des pilotes, pour un éventuel départ, ou pour servir de couverture contre une intervention israélienne ou de caution pour la rançon demandée pour l'avion…

Beaucoup moins réussi que le téléfilm "Raid sur Entebbe" (1976), "Otages à Entebbe" souffre également d'un choix artistique pour le moins surprenant. Mêler les scènes tragiques de l'assaut final, qui ne dure que quelques minutes à l'écran, avec une représentation chorégraphique, a un effet désastreux…

 Le tournage eut lieu en partie sur l'aéroport de Malte-Hal Far, de juillet à fin décembre 2016. En deux mois, on y bâtit une réplique de l'ancienne aérogare d'Entebbe. Le 26 décembre, en fin de matinée, un Airbus A320 de Libyan Afriqiyah Airways atterrit sur l'aéroport après avoir été détourné par deux pirates libyens. Là, ce n'était plus du cinéma ! L'intervention de l'armée maltaise conduisit à l'interruption du tournage. Les pirates finirent par se rendre, sans effusion de sang. Les passagers quittant l'avion auraient été filmés et leurs images incluses dans le film.

 

Les avions du film :

 La livrée d'Air France de l'avion utilisé par la production ne correspond pas exactement à celle du vrai "F-BVGG" qui, en outre était un A300-B4-203, plus long avec deux portes devant l'aile, au lieu d'une. Le dessous de son fuselage n'était pas peint, de même que les réacteurs. Le radôme était noir. Les deux dernières lettres du matricule étaient inscrites au sommet de la dérive.

Les passagers descendent de l'avion avec un escalier mobile portant les marques d'E.A.A. (East African Airways), une compagnie qui avait effectivement une base à Entebbe.

 N'ayant pu trouver d'Airbus A300 disponible, la production employa un Airbus A310-308 qui appartenait à Pakistan International Airlines (PIA), immatriculé "AP-BEQ" (les deux dernières lettres apparaissent clairement sur les trappes du train avant).

 Ayant d'abord porté le matricule F-WWCB (c/n 656), peu après sa sortie d'usine en 1992, il devait être livré à la compagnie espagnole LACSA (Lineas Aereas Costarricenses S.A), qui ne l'acheta pas. En août 1992, il était parqué à Lewerder en Allemagne. Il fut alors livré à  PIA, en décembre 1993. En 1997, il reçut le nom de "City of Gilgit" pour célébrer les 50 ans de l'Indépendance du Pakistan. Il fit son dernier vol commercial, le 18 octobre 2016, de Djeddah à Karachi (vol PK732). Le 25 novembre suivant, il partit de Karachi pour Malte (vol PIA9761). Il y fut repeint aux couleurs d'Air France qui furent enlevées le 4 décembre. Il repartit le lendemain pour Leipzig-Halle où il aurait illégalement vendu à un musée allemand, à l'insu de PIA…, En juin 2018, ses couleurs de PIA furent enlevées de même que ses moteurs. En 2020, il n'apparaît plus sur les photos de l'aéroport...

 Les commandos israéliens utilisèrent quatre Lockheed C-130 Hercules, mais la production, un seul, les trois autres ayant été reproduits en images digitales. Le seul Lockheed utilisé pour le film fut le Lockheed L100-20 Hercules (5X-TUE, c/n 382-4385) de la compagnie charter de transport de fret Transafrik International, basée en Ouganda. L'avion arriva à Malte le 7 décembre 2016. Dans le hangar de Lufthansa Technik, il reçut un camouflage ressemblant à celui des avions israéliens et le code "420", inscrit sur sa dérive. Ce camouflage retiré, l'avion quitta Malte le 21 décembre. Des vues furent prises dans son vrai cockpit et dans sa soute.

 Il commença sa carrière en Afrique du sud avec FlySafair (ZS-GSK) en août 1970. De novembre 1984 à 1986, il fut loué à Air Botswana (A2-AEG), puis, décembre 1991, à Transafrik International, immatriculé à Sao Tomé & Principe "S9-NAL". En septembre 1999, toujours loué par Transafrik, il sera employé pour des missions au bénéfice des Nations Unis,  C'est en 2010, qu'il fut acquis par Transafrik (5X-TUE).

 Sur l'aéroport de Malte / "Tel Aviv", apparaît en arrière plan, le fuselage, sans ses ailes, d'un BAC 111-520FN One-Eleven "israélien". Bien que son matricule ne soit pas visible, il s'agit du BAC-111 "5N-BBQ" (c/n BAC 230) qui est toujours sur l'aéroport de Malte Hal-Far, servant de cellule d'instruction pour l'International Safety Training College. Cet avion fut d'abord livré en décembre 1970 à la compagnie brésilienne Sadia Transportes Aereos (PP-SDR), puis transféré à Transbrasil en juin 1972. En janvier 1977, il fut récupéré par BAC et immatriculé "G-BEKA". Au mois de juillet suivant, il fut vendu à Arkia Israeli Airlines (4X-BAR), puis à Dan-Air London (G-BEKA) le 10 octobre 1979. Ensuite, il changea souvent de compagnies : British Air Ferries en novembre 1992, British World Airlines (G-OBWC) en avril 1993, Sabena (G-OBWC), compagnie à laquelle il fut loué entre avril 1995 et juin 1996, puis, Albarka Air Services (5N-BBQ), en février 2000. Le 27 mars 2002, il fut endommagé sur l'aéroport d'Abuja par une tornade. Il fut envoyé à Malte pour y être réparé, mais la compagnie nigériane semble ne pas avoir eu les moyens d'assumer les coûts de la remise en état et l'avion fut abandonné sur place ! C'est en 2006, qu'il fut affecté au Centre de Protection Civil de l'aéroport d'Hal-Far de Malte.

 Garé non loin du BAC 111, dans l'enceinte de l'International Safety Training College, l'on aperçoit également un hélicoptère ou, plus exactement, la cellule un peu délabrée d'un Westland WS-61 Sea King HAS6 (serial ZS633), un ancien appareil de la Royal Navy.

 Enfin, un hélicoptère fut employé pour prendre des vues aériennes. Il n'apparaît pas dans le film. C'était un AS.355F-1 Ecureuil (I-AMLT, c/n 5014) de la société italienne E+S Air. Il arriva à Malte le 5 décembre et en repartit le 10.

 

Christian Santoir

 * Film disponible sur amazon.fr

 

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