Rechercher dans ce blog

OPERATION THUNDERBOLT

 

 

 
OPERATION THUNDERBOLT

 

Année : 1977
Pays : Israël
Genre : action
Durée : 2 h 04 min
Couleurl

Réalisateur : Menahem GOLAN
Scénario : Ken GLOBUS, Menahem GOLAN

Acteurs principaux :
Yehoram GAON Colonel Yonatan Netanyahu), Gila ALMAGOR (Nurit Aviv), Assi DAYAN (Shuki); Klaus KINSKI (Wilfried Boese), Sybil DANNING (Halima), Arik LAVIE (Genéral Dan Shomron), Shaike OPHIR (Gadi Arnon), Reuven BAR-YOTA (Avraham Ben-David).

Musique : Dov SELTZER
Photographie : Adam GREENBERG
Producteurs : Sybil DANNING, Yoram GLOBUS, Menahem GOLAN
Compagnies productrices : Golan-Globus Productions, Noah Films, The Cannon Group.

Avions :

  • -Airbus A300B2, F-BVGD, doc
  • -Airbus A300B2, F-BVGC au sol
  • -Airbus A300B4, F-BVGG, doc.
  • -Bell 206B JetRanger II, 4X-BJF
  • -Boeing 707-131, ex OO-TEE
  • -Lockheed C-130E Karnaf, 4X-FBD/FBF/FBJ/FBM
  • -Lockheed C-130H Karnaf, 4X- FBB/FBT/FBQ/FBX

 

Notre avis :

Le 27 juin 1976, le vol 139 d'Air France décolle de Tel-Aviv avec 246 passagers, principalement des Juifs et des Israéliens et un équipage de 12 membres, à destination d'Athènes. Lors de cette escale, 58 passagers montent à bord dont quatre terroristes. Peu après son décollage pour Paris, l'avion est détourné par deux Palestiniens du FPLP et deux Allemands des RZ (Revolutionäre Zellen), un groupe terroriste d'extrême gauche. Après avoir atterri à Benghazi, en Libye, pour refaire le plein, l'avion repart pour Entebbe en Ouganda, Les pirates sont alors rejoints par plusieurs autres Palestiniens. Les passagers non juifs sont libérés et les terroristes demandent la libération de 40 Palestiniens détenus pas les Israéliens, ainsi que celle de terroristes allemands détenus en Allemagne, en France, en Suisse, et au Kenya, en échange de leurs otages. Le gouvernement israélien refuse ce marchandage et fait préparer un raid secret qui va se dérouler en plein Sabbat. Pendant que, pour gagner du temps, de fausses négociations s'engagent avec les terroristes, quatre avions de transport de l'armée israélienne décollent pour Entebbe, à plus de 4000 km de leur base. Ils atterrissent de nuit. Pour tromper les gardiens de l'aéroport, le général Dan Shomron a fait embarquer une limousine Mercédès identique à celle d'Idi Amin Dada, pour leur faire croire que le président vient faire une visite impromptue. Néanmoins, un combat s'engage avec les troupes ougandaises. Les 7 terroristes sont tués, avec 20 soldats ougandais. Les otages sont rassemblés et rapidement évacués dans un avion cargo. Cependant 3 otages ont trouvé la mort, de même que le commandant de l'assaut, le colonel Yonatan Netanyahu, le frère du futur président israélien. Pendant que les 102 otages sont en route vers Israël, les commandos israéliens finissent le travail, en détruisant plusieurs chasseurs ougandais, au sol, pour éviter toute poursuite. Puis, les commandos partent pour Nairobi où leurs avions refont le plein, avant de repartir pour Sharm el Cheikh.

147 otages avaient été libérés (femmes, enfants, personnes âgées et non Israéliens) par les terroristes, le 30 juin et  le 1er juillet 1976. En plus des trois otages tués lors des fusillades (sans doute par des balles israéliennes), il faut rappeler que les soldats ne purent libérer une femme âgée, une anglo-israélienne qui avait été hospitalisée à Kampala. Suite au raid, elle sera exécutée, par les soldats, le lendemain du raid, un acte de pure vengeance. Néanmoins, ce fut, quoiqu'on en dise après coup, une opération réussie avec un minimum de pertes, grâce au professionnalisme des soldats israéliens et aussi, comme toujours, à une part de chance. L'opération aura duré en tout, 99 minutes.

Ce film produit avec la coopération de l'Armée de l'Air israélienne ainsi que du gouvernement, suit d'assez près les événements. L'histoire comporte peu de dramatisations mais malgré tout, quelques inexactitudes. Il est difficile de croire, surtout en 2020, que la panne de courant provoquée, très facilement, par les terroristes dans le terminal d'Athènes, leur ait permis de passer les contrôles de sécurité avec armes et bagages. Il y eut à l'évidence, une faille dans la sécurité de l'aéroport grec, qui était peu sécurisé et très fréquenté par les terroristes à l'époque...Le chef du raid, Netanyahu, faillit tout faire échouer en ouvrant, le premier, le feu sur les gardes ougandais de la tour de contrôle, supprimant ainsi tout effet de surprise. Les terroristes ne séparèrent pas les juifs des non juifs, mais les Israéliens, des autres ressortissants étrangers, l'équipage français ayant, soit disant, "choisi" de rester avec les Israéliens.

Il y a certes quelques longueurs, l'action n'intervenant qu'au bout d'une heure trente. "Opération Thunderbolt" est avant tout une oeuvre de propagande qui met en exergue l'efficacité des commandos israéliens qui se révélera  à plusieurs reprises. Dans le générique, la production remercie les IDF (Israeli Defense Forces), l'Armée de Défense d'Israël, pour leur coopération, tout en précisant qu'elles n'étaient pas à l'origine de la création de ce film…

Ce raid qui a marqué les médias de l'époque a fait l'objet de deux autres films, des téléfilms parus peu avant celui-ci. C'est aux Etats-Unis, que le premier, "Victory at Entebbe", sortira dès décembre 1976, suivi de peu, en janvier 1977, par "Raid on Entebbe", avec Charles Bronson, dont le tournage avait commencé un mois seulement après les événements. Ce dernier film connut plus de succès qu'"Opération Thunderbolt", le réalisateur Irvin Kerschner ayant préféré favoriser les effets dramatiques au détriment de l'exactitude historique. En 2018, le raid sur Entebbe fit l'objet d'un nouveau film anglo-américain, "Entebbe".

Le terminal et la tour de contrôle d'Entebbé furent reconstitués grandeur nature sur l'aéroport international Ben Gurion de Tel-Aviv. Précisons que les Israéliens en avaient les plans puisque c'est une entreprise de construction israélienne, Solel Boneh, qui construisit l'ancien terminal  civil d'Entebbe, dans les années soixante.

 

Les avions du film :

Au début du film, on voit les commandos israéliens s'entraîner sur une cellule de Boeing 707, en partie démontée, sans aucun marquage.

Le premier avion d'Air France aperçu, au sol à Tel-Aviv, est l'Airbus A300B2-1C "F-BVGC"  (c/n 7) pris en charge en octobre 1974, et ferraillé à Bournemouth (GB) en juillet 1999. Quand il décolle, il devient l'Airbus A300B2 "F-GVGD" (c/n 10), pris en charge en mars 1975. En 1985, il portera les couleurs d'Air Inter. Il finira aux USA, en mai 1996 acquis par Aviation Sales Co. de Miami (N62846). Il servira de source de pièces détachées, retiré du service en 2002.

A Athènes-Hellinikon, on peut apercevoir un Boeing 727 de la compagnie jordanienne Alia et plus loin, un Douglas DC-8 de la KLM. On voit également, au sol (sur un document filmé) l'Airbus 300B4-203F "F-BVGG" (c/n 19), celui du vol 139 d'Air France. On le voit plus tard redécoller d'Athènes. Après le raid et de longues discussions, Idi Amin Dada rendit l'avion à la France. Cet avion sera loué en mars 1996 à Vietnam Airlines, puis en décembre 1996, vendu à SC Aviation (N742SC) et converti en cargo. En mai 1998, c'est la compagnie turque MNG Airlines (TC-MNA) qui l'acheta; retiré du service en décembre 2009, l'avion servit surtout pour l'instruction des équipages et servit aussi de source de pièces détachées.

La cabine de l'avion avec une allée centrale et six sièges de front est plutôt celle d'un Boeing 707…

Quand l'avion atterrit à "Benghazi", il a effectivement changé de type. Il s'agit d'un Boeing 707 portant le marquage approximatif d'Air France, avec "F300B" marqué sur le toit du cockpit. Une deuxième porte a été peinte sur le fuselage, à l'avant gauche, peu avant l'aile comme sur un Airbus A300. Cet avion est revu, en entier, plus tard, à "Entebbe". On note qu'il porte en réalité la livrée (fuselage à dessus blanc, dessous gris et bandes latérales bleues) d'une compagnie belge, la TEA (Trans European Airways) fondée par Georges Gutelman, de confession israélite. Aucun matricule n'est visible. Que faisait cet avion belge, fin 1976, sur l'aéroport de Tel-Aviv-Ben Gurion ?

 Ce Boeing 707-131 (c/n 17666) avait été acquis par IAI (Israel Aircraft Industry) en décembre 1971, auprès de la TWA (N736TW). L'avion fut d'abord loué à la société suédoise Scan Leasing Ltd. qui le sous-loua à Air Siam (HS-VGC) en décembre 1972. Il fut rendu à IAI en octobre 1973, et enregistré au nom de la compagnie nationale israélienne El Al (4X-ACU). Il fut alors repeint aux couleurs de TEA, compagnie à laquelle El Al devait le louer, mais le 22 octobre 1973, l'avion fut réquisitionné par le gouvernement israélien, pendant la guerre des Six jours, pour transporter des personnalités. En décembre 1973, le Boeing put être acquis par TEA avec le matricule belge "OO-TEE", et le nom de "Perla". Retiré du service en juillet 1976, il fut racheté par IAI, pour servir de réserve de pièces détachées. Il fut parqué à Tel-Aviv (c'est à ce moment qu'il participa au tournage) et fut finalement transformé en tanker, pour la force aérienne israélienne, en 1978, avec le nouveau matricule "4X-JYC" (code "005"). En août 1989, l'avion avait été réformé et était stocké, à moitié démonté, à Maxton (NC), aux Etats-Unis. Il fut ferraillé en 2007.

Le président Idi Amin Dada débarque d'un hélicoptère civil, au matricule en partie masqué "U-BJF"…Il s'agissait en fait du Bell 206B JetRanger II "4X-BJF" (c/n 1778) de la société Chim-Nir Aviation Services & Airways. Il sera détruit le 29 mars 2001, quand il heurtera des lignes à haute tension, près du lac Kinnenet.

Les autres avions sont des Lockheed C-130 Karnaf (Rhinocéros) de la force aérienne israélienne. Les quatre C-130 du raid appartenaient au squadron 131 "Yellow Bird". Tous rentrèrent en Israël, contrairement à certaines informations erronées.

Le premier aperçu, au sol, est le C-130H portant le code "435" (4X-FBT, c/n 382-4668, s/n 75-0536; réceptionné en mai 1976; toujours actif en 2018) qui participa effectivement à l'opération Thunderbolt, comme deux autres C-130 qui apparaissent dans le film : le "420" (4X-FBQ, c/n 382-4653, s/n 75-0534; réceptionné en juin 1976, converti en KC-130H en décembre 1998; toujours actif), à la fin du film, et le "106" (4X-FBB, c/n 382-4431, s/n 71-1375; réceptionné en novembre 1971), un appareil stocké en septembre 2009, sur la base de Nevatim. Le quatrième C-130 de l'opération Thunderbolt, non vu dans le film, est le C-130H "4X-FBA", code "102", toujours en activité en 2013.

Les autres C-130 aperçus dans le film, au sol, sont :

-le C-130E "4X-FBD" (code "311", c/n 382-3940; s/n 63-7870; réceptionné en octobre 1973, vendu au Mexique, en juillet 2013),

-le C-130E "4X-FBF" (code "301", c/n 38-4000, s/n 64-0516; réceptionné en décembre 1973; mis en vente en janvier 2009, à Lod) vu à la fin du film.

-le C-130E "4X-FBJ" (code "305", c/n 382-3913; s/n 63-7843; réceptionné en octobre 1973, toujours actif en 2017)

-le C-130E "4X-FBK" (code "318", c/n 382-3914; s/n 63-7844; réceptionné en octobre 1973, toujours actif en 2010)

-le C-130E "4X-FBM" (code "316", c/n 382-3932, s/n 63-7862; réceptionné en décembre 1973, toujours actif en 2010),

-le C-130H 4X-FBS (code "427", c/n 382-4662, s/n 75-0535; réceptionné en avril 1976, toujours actif en 2017),

-le C-130H "4X-FBX" (code "428" c/n 382-4692, s/n 75-0539; réceptionné en septembre 1976, toujours actif en 2009),

Enfin, au début de l'opération, on voit décoller un Boeing 707 Re'em (Buffle) de l'armée de l'air israélienne, un avion qui va servir de PC volant. En réalité, il y en eut deux qui suivirent les C-130. Le premier contenait du matériel médical et atterrit sur l'aéroport international Jomo Kenyatta à Nairobi. Le commandant en chef de l'opération, le général Yekutiel Adam était à bord du second qui tourna autour de l'aéroport d'Entebbe, pendant le raid et assura le relais radio avec Tel-Aviv.

Enfin, à "Entebbe", il y a au moins sept MiG-17 parqués à côté du A300/B-707 d'Air France. Ce sont des maquettes à peu près correctes (mais, verrière, train d'atterrissage principal, entrée d'air du réacteur, mal reproduits) portant les vais faux codes "U108", "U105", "U103", "U107"…Notons que les Israéliens auraient détruit, au sol, quatre MiG-17F, mais aussi sept MiG-21MF/UM (dont les U906 et U907, mais aucun n'est vu dans le film). L'ambassadeur de France ne mentionna que 4 MiG-17, "endommagés", mais pas détruits. Selon des militaires israéliens ayant participé au raid, 3 MiG-17 et 5 MiG-21 furent détruits. En 1975, l'Ugandan Army Air Force avait reçu de l'URSS, 18 MiG-21MF, 3 MiG-21UM et 6 MiG-17F.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur YouTube

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes