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OBJECTIF 500 MILLIONS

 

OBJECTIF 500 MILLIONS

 

 

Année : 1966
Pays : France
Durée : 1 h 34 min.
Genre : policier
Noir et blanc

Réalisateur : Pierre SCHOENDOERFFER
Scénario : Pierre SCHOENDOERFFER, Jorge SEMPRUN

Acteurs principaux :
Bruno CREMER (Capitaine Jean Reichau), Marisa MELL (Yo), Jean-Claude ROLLAND (Pierre), Etienne BIERRY (Douard), Pierre FROMONT (Le commandant).

Musique : Pierre JANSEN
Photographie : Alain LEVENT
Producteurs : Gérard BEYTOUT, Georges de BEAUREGARD, René PIGNIERES
Compagnies productrices : Laetitia Film, Rome-Paris Films

Avions :

  • Douglas C-47, F-BEIY

 

Notre avis :

Deux ans après le succès de "La 317ème Section", Pierre Schoendoerffer accepta de faire un polar, tout en restant fidèle à son univers. On retrouve en effet, dans ce film, ses acteurs, avec Bruno Cremer, et ses thèmes favoris, avec le soldat perdu. En 1967, il retournera au Vietnam pour filmer le documentaire, "La Section Anderson". Contrairement à ses œuvres antérieures, l'action se situe dans la France des années 60, avec, à la télévision des scènes de la guerre du Vietnam ou de la guerre civile au Yémen. Le principal personnage féminin est un top modèle portant des tenues, genre Courrèges. Il met en scène un pilote de la Postale de nuit, impliqué dans un hold-up aérien, d'où notre intérêt pour ce film, presque inconnu.

Le personnage principal, Jean Reichau, un ancien para, vient de sortir de prison, après avoir participé au putsch militaire d'Alger, en 1958. Sans travail, quelques anciens, dont l'un surtout, Douard, qui servit sous ses ordres, se proposent de l'aider. En vain. Reichau est alors contacté par une femme mystérieuse, Yo, qui veut utiliser son expérience de commando, pour faire un braquage. Il s’agit de voler un sac postal, transporté par avion, de Paris à Bordeaux, contenant cinq cent millions de Francs. Mais il s'avère que le petit ami de cette femme, Pierre, un pilote de la Postale, n'est autre que l'homme qui a dénoncé Reichau ! Leurs retrouvailles sont brutales. Mais Yo calme le jeu et parvient à convaincre Reichau de participer à ce hold-up, d'autant qu'il envisage maintenant d'utiliser sa part du butin pour partir au Brésil, avec quelques anciens camarades de combat. Reichau organise le braquage de façon minutieuse. Il s'introduira dans l'avion et après avoir neutralisé les pilotes, il se parachutera avec l'argent au dessus de Lacanau-Océan, une station balnéaire, quasi déserte en cette saison. L'avion piégé devra exploser au dessus de la mer…Mais les anciens d'Algérie ont pour la plupart tourné la page et se sont rangés; pas question de leur faire quitter leur petit confort. Reichau a donc un autre plan en tête. Tout se passe comme prévu, mais quand, après avoir atterri à Lacanau, il ouvre le sac censé renfermer l'argent, il n'y a que des lettres ! Reichau l'a fait exprès, car il veut toujours se venger de Pierre. Furieux, ce dernier essaie de le tuer. Douard, qui est présent, tire sur Pierre qui riposte. Douard est tué. Reichau abat Pierre qui s'enfuie en voiture. Yo supplie Reichau de fuir, mais, comme frappé de stupeur, il refuse de quitter son copain mort. Le lendemain matin, Reichau est tué par la police qui survient alors qu'il essaie de fuir vers la mer.

Ce film à toutes les caractéristiques du film noir : fond de musique de jazz, personnages ambigus et inquiétants, ambiance nocturne instaurée par un glacial noir et blanc, avec des lieux typiques, tels une chambre d’hôtel éclairée par la lumière clignotante d’un néon, un parking sous-terrain ou une salle de boxe...Mais on y retrouve aussi une ambiance typiquement "schoendoerfienne", avec les chants militaires des anciens combattants et la congaï, ramenée d'Indo par Douard.

En définitive, "Objectif 500 millions" est un bon polar, un petit bijou oublié dans la filmographie de Schoendoerffer.

Le tournage eut lieu en partie à Orly, la nuit, ce qui ne facilite pas l'identification des avions...

 

Les avions du film :

La plupart des avions vus à l'écran, appartiennent à la compagnie Air France. En dehors de deux ou trois Douglas DC-4, dont on ne voit pas le matricule, tous les autres sont des Douglas C-47 affectés au Centre d’Exploitation Postale, garés sur le tarmac ou dans un hangar. Comme l'indique très bien Reichau, qui est un fin observateur, plusieurs C-47 ont quelque chose de spécial, au niveau du train. Ils ont en effet reçu la modification "Maximizer" qui améliorait les qualités aérodynamiques de l’avion, par l'installation de trappes de train d’atterrissage et la mise en place de nouveaux capots moteurs.

Celui qui transporte les fonds est le "F-BEIY" (c/n 4775), un ancien C-47 de l'USAAF (s/n 41-18614) réceptionné en octobre 1942. Il servit jusqu'à la fin de 1945 avec la 12th Air Force en Italie. Réformé, il fut vendu en 1949 à la Cie Générale Transsaharienne et inaugura la ligne Perpignan-Alger; à partir de juillet 1949, il servit au sein de sa filiale Air Transport. En janvier 1950, il fut cédé à Air France qui l'affecta un temps à Madagascar. Il fut exploité par la Postale de nuit à partir de septembre 1960 et, ce, jusqu'en février 1969. Il partira alors chez Air Dauphiné, puis sera utilisé par la compagnie Air Fret, au début de 1971. Il sera rapidement revendu au Dahomey (TY-AAC) et loué un temps à Air Afrique. Il servira dans la force aérienne béninoise en  1977. Son sort ultérieur est inconnu.

L'avion est filmé en vol, mais aussi à l'intérieur du vrai cockpit, où on nous montre des instruments de bord, comme le conservateur de cap et l'ADF (radiocompas). On voit également la cabine et ses filets renfermant les sacs de courrier.

Mais nous sommes en 1966, et le générique, filmé à Orly (la nuit), nous rappelle avec le décollage de nombreux jets (Caravelle, Boeing 707…) que l'on est entré dans l'ère du réacteur, seuls les postiers ayant encore des hélices.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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