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NATHALIE, AGENT SECRET

 

NATHALIE, AGENT SECRET

 

Année : 1959
Pays : France
Genre : espionnage
Durée : 1 h 36 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Henri DECOIN9
Scénario : Pierre APESTEGUY, Henri JEANSON9

Acteurs principaux :
Martine CAROL (Nathalie Princesse), Félix MARTEN (Jacques Fabre), Darío MORENO (Docteur Alberto / Don José), Noël ROQUEVERT (Pierre Darbon), Howard VERNON (William Dantoren), Jacques BERTHIER (Jean Darbon).

Musique : Georges Van PARYS
Photographie : Robert LEFEBVRE
Producteur : Roger de BROIN
Compagnie productrice : Société Française de Cinématographie (SFC)

Avions :

  • Boeing 707-121, N707PA
  • De Havilland DH.114 Heron 1B, "F-BGOJ
  • Douglas DC-6B "F-BGSL
  • Douglas DC-4/C-54A, F-BFGP

 

Notre avis :

Nathalie et Pivoine sont des mannequins de haute couture en présentation à l'hôtel Carlton de Chamonix. Pivoine s'est éprise de l'ingénieur François Pellec, l'inventeur du moteur fusée atomique F.D.2. Les essais de ce moteur sont effectués aux usines Darbon, dans le plus grand secret. Nathalie fait le pari d'assister à ces essais et elle y réussit. Mais elle s'est fait repérer et la police vient l'arrêter en plein défilé de mode, la soupçonnant d'être une espionne travaillant pour de grandes puissances étrangères, d'autant que les bureaux de Darbon ont été cambriolés et que des plans ont été volés. Mais elle n'est la seule sur l'affaire... L'inspecteur Fabre succombe sous le charme de Nathalie, et il est persuadé de son innocence. Elle est libérée, mais elle veut mener sa propre enquête, ce qui va brouiller les pistes du policier. Elle est bientôt sur les traces de deux suspects, Dantoren et Alberto. Elle flirte avec Jean Darbon, le cadet du directeur de l'usine, tout en  surveillant l'ingénieur Pellec. Mais la nuit même où Pierre, l'aîné des frères Darbon, est assassiné, elle est prise en photo par une caméra de surveillance avec une arme à la main ! Elle prend en filature Dantoren et Alberto et les rattrape dans un avion, en partance pour New-York, mais tous les trois sont arrêtés et ramenés à Chamonix. Pour découvrir toute la vérité, Nathalie fait d'abord croire qu'elle a tué Darbon, ce qui devrait rassurer et surprendre l'assassin. Celui-ci est enfin découvert; c'était le frère de Pierre, Jean, qui avait vendu les plans du moteur à Dantoren. Mais il réussit à s'enfuir en prenant Nathalie comme otage. Il n'ira pas loin, et tout finira bien.

Ce film d'espionnage, en forme de comédie, ou cette comédie, en forme de film d'espionnage, au demeurant fort médiocre, a été taillé sur mesure pour Martine Carol qui polarise ici l'attention. La nôtre a surtout été attirée par l'ancien aéroport du Bourget, à une date où l'aérogare d'Orly-Sud était en cours d'achèvement. De nombreuses compagnies aériennes y avaient encore leurs bureaux, comme UAT (Union Aéromaritime de Transport), mais aussi Sabena, Aeroflot, Pan American, KLM, SAS, CSA, BEA, Iberia... comme on peut le constater. Toutes ces compagnies allaient migrer progressivement vers Orly, devenu Paris-Charles de Gaulle. En 1969, UAT, devenue UTA, opérait toujours à partir du Bourget. Nous nous rappelons y avoir embarqué dans un DC-8 de la compagnie, pour un vol vers Dakar, avec escale à Bordeaux et Las Palmas, aux Canaries.

Le film nous montre la façade de l'aérogare, alors occupée par les bureaux des différentes compagnies, la salle d'enregistrement et d'embarquement, ainsi que les bureaux, situés sur la galerie, au premier étage. Ces lieux accueillent aujourd'hui les collectons du musée de l'Air et de l'Espace.

 

Les avions du film :

Après l'aérogare, on visite le tarmac, à une époque où les avions à hélice vivaient leurs derniers jours. La compagnie UAT y est à l'honneur. On avait déjà vu des passagers porter ostensiblement un sac UAT, dans le terminal, ici ce sont les avions de la compagnie qui apparaissent.

Mais le premier avion vers lequel se dirige Nathalie est un Boeing 707-121 de la Pan American, mis en service en décembre 1958, le Clipper Maria (N707PA, c/n 17587). En décembre 1964, il sera converti en B.707-121B avec de nouveaux réacteurs JT3D. En février 1975, il fut loué à la compagnie Turkish Airlines (TC-JBA), puis acquis par Pan Ayer, en février 1975, et immatriculé à Panama (HP-580, puis HP-751). Pan Ayer était une société crée pour commercialiser d'anciens 707 de la Panam. Ayant retrouvé son immatriculation américaine en 1979, il sera exploité à partir de novembre 1973 par International Air Leases, basée en Floride. Il sera ferraillé à Miami, en mai 1988.

Les autres avions aperçus appartiennent à UAT. En 1959, la flotte de la compagnie est composée uniquement d'avions à hélice, dont de nombreux Douglas DC-4 et DC-6.

On voit de près, d'abord, le DC-6B "F-BGSL" (c/n 43558). Il s'agissait d'un ancien avion de Philippines Airlines (PI-C296) qui le vendra en 1954 à la compagnie française Aigle Azur, opérant en Indochine, et sera loué, un temps, à Air Vietnam, une société vietnamienne basée à Saïgon et financée en partie par Air France. En 1955, les avions d'Aigle Azur seront incorporés à la flotte d'UAT. En 1960, le F-BGSL sera loué à la compagnie portugaise TAP, puis en décembre 1963, à Air Afrique (TU-TCJ). Réformé en 1965, il sera stocké au Bourget et ferraillé en janvier 1970.

On voit également un DC-4/C-54A, où embarque Nathalie, le F-BFGP (c/n 10343). Ce C-54A Skymaster avait été livré à l'USAAF en juillet 1944 (s/n 42-72238), mais rapidement transféré à l'US Navy, en tant que R5D-1 (BuNo 39178). Après la guerre, en mars 1947, il fut acquis par PIA (Peruvian International Airways) et immatriculé "OB-SAB-171". En 1949, de retour aux USA après la fermeture de PIA, il sera enregistré temporairement N1474V, au nom d'une compagnie fiduciaire de New-York, mais en mars 1950, il est vendu à Air France et loué à UAT (F-BFGP), qui le sous louera à Aigle Azur, opérant en Indochine entre 1950 et 1953. En 1954, il aurait été vendu à la compagnie éphémère Autrex, avant de retourner chez UAT, en mai 1955. Il y restera jusqu'en août 1961, date à laquelle il sera loué à Air Afrique, puis acquis par cette compagnie, en avril 1962 (TU-TBK). En avril 1973, il fut vendu à Air Mauritanie (5T-CJR). Il sera réformé en 1977 et parqué sur l'aéroport de Nouakchott pour servir de clubhouse à l'aéroclub Saint-Exupéry.

Le DC-4 "F-BFGP" est censé partir pour New-York et l'inspecteur le prend pour un "Constellation" ! Faut-il préciser qu'UAT, en 1959, ne desservait pas l'Amérique, mais l'Afrique. On remarquera ainsi, l'équipe de football composée de joueurs noirs, ainsi que l'hôtesse noire portant une perruque blonde, que Jacques prend pour Nathalie, vue de dos !

Le tournage eut lieu dans une vraie cabine, mais celle d'un DC-6 (hublots carrés). Quand l'avion atterrit, il est devenu un Vickers Viscount Type 701 de la BEA (British European Airways). On revoit cet avion plus tard, quand il s'envole pour Chamonix, où il n'y a pas d'aéroport... L'avion dut donc atterrir à Genève.

UAT comptait aussi le De Havilland DH.114 Heron 1B "F-BGOJ" (c/n 14013), un des huit de la flotte d'UAT, aperçu sur le tarmac. Construit en 1953, il fut livré en avril 1954, pour être mis sur les lignes intérieures africaines en étant basé à Abidjan. En juillet 1961, il sera vendu à Air Paris qui deviendra, peu après, Air Orly, et qui avait son siège à Paray-Vieille-Poste. Il fut ferraillé à Norwich, en mars1974.

Notons que, dès l'année suivante, en 1960, UAT allait recevoir des quadriréacteurs Douglas DC-8 qui n'étaient pas ses premiers jets, puisque dès 1952, elle avait mis en ligne trois De Havilland Comet 1A. Ces appareils furent interdits de vol après l'accident du Comet de la BOAC, le 8 avril 1954, et retournés à leur constructeur. Ils furent remplacés par des DC-6A convertibles.

Enfin, on remarque que les photos du moteur "atomique" révolutionnaire, saisies dans une sacoche, sont plutôt celles d'un simple moteur fusée, genre Walter ou SEPR 481 (qui équipait le SO.9000 Trident)

 

Christian Santoir

*Film à visionner sur YouTube

 

 

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