Année : 1970
Pays : France
Durée : 2 h 15 min.
Genre : comédie
Couleur
Réalisateur : Marcel CAMUS
Scénario : Marcel JULLIAN, Marcel CAMUS
Acteurs principaux :
BOURVIL (Léon Duchemin), Peter McENERY (Jeff), Sophie DESMARETS (Maria Duchemin), Jean POIRET (Armand), Reinhard KOLLDEHOFF (Heinrich), Sara FRANCHETTI (Juliette Duchemin), Pino CARUSO (Friedrich), Terry-THOMAS (Perry), Roland LESAFFRE (le faux résistant), Jacques BALUTIN (un gendarme).
Musique : Claude BOLLING
Photographie : Alain LEVENT
Producteur : Georges de BEAUREGARD
Compagnie productrice : Société Nouvelle de Cinématographie (SNC)
Avions :
- De
Havilland DH.89B Dominie, G-AGSH
- De Havilland DH-98 Mosquito T3, G-ASKH
- North American NA.145 Navion
- Soko 522
Notre avis :
Cette comédie "à la française" fait partie d'une série de films du même genre, parus dans les années 60 et 70 et qui "revisitaient" l'Occupation allemande en France (1940-1945), en la présentant sous un angle comique, alors qu'elle n'avait pas été drôle du tout (STO, collaboration, milice, déportations, politique des otages, réquisitions massives, villes affamées…). Ces films rencontrèrent cependant un bon accueil du public qui, plus de vingt ans après les faits, avait choisi visiblement d'oublier et pris le parti d'en rire, plutôt que d'en pleurer. "Le mur de l'Atlantique", sorte de chronique de la France partagée entre Occupation et Résistance, ne saurait rivaliser avec "La Grande vadrouille" (1966) qui associait déjà Marcel Jullian et Bourvil. Ce dernier avait également campé à l'écran un Français ordinaire face à l'Occupation et à ses contraintes, dans "La traversée de Paris" (1956). Ici, l'action se passe en Normandie, peu avant le Débarquement qui, lui aussi, suscita de nombreux films.
En Normandie, en 1944, un cabaretier, Léon Duchemin qui a été abandonné par sa femme, vit avec sa sœur Maria et sa fille, Juliette. Son café est fréquenté aussi bien par des officiers allemands que par des résistants ou des spécialistes du marché noir. Lors d'un bombardement, l'avion du lieutenant Jeff Mitchum de la RAF, est abattu. Jeff est le seul survivant. Ayant réussi a emprunté un uniforme allemand, il parvient à trouver refuge dans la chambre de Juliette. Les eux jeunes gens sympathisent aussitôt... Léon, pris par erreur pour un peintre, est emmené à la Kommandantur pour repeindre le bureau du commandant de la place. Il emporte, par mégarde, le plan ultra secret des sites de V1 en Normandie. Jeff et les résistants décident alors d'emmener Léon et son plan, en Angleterre. Quand l'authenticité du document est établi, Léon passe pour un vrai patriote et se retrouve dans un camp d'entraînement de l'armée britannique sous les ordres de Jeff. Quelques mois plus tard, ils sont parachutés au dessus de la France, pour préparer un attentat contre Rommel qui doit venir visiter les fortifications de la côte normande. A peine rentré chez lui, Léon découvre que Juliette est maman et que le père de son enfant n'est autre que Jeff, avec lequel il a une explication très orageuse... Armand, un faux collabo, lui apprend alors que Rommel va arriver bientôt dans leur village. Jeff, déguisé en soldat allemand, dépose un portrait piégé du Führer, dans le bureau du commandant, mais en voyant Léon s'y rendre avec Rommel, il préfère déclencher prématurément l'explosion. Jeff et Léon parviennent à s'enfuir dans le tumulte qui s'ensuit et à semer leurs poursuivants. Récupérés par les résistants, ils peuvent s'embarquer vers l'Angleterre. Croyant avoir retrouvé enfin le calme, Léon et Jeff s'aperçoivent qu'ils sont en plein milieu d'une flotte d'invasion. On est le 6 juin 1944 !
Ce film dont le scenario est basé sur un héros, résistant malgré lui, n'est pas sans rappeler "Babette s'en va t'en guerre" (1959), mais en moins drôle, malgré tout le talent de Bourvil. Comme dans tous ces films sur, ou autour du Débarquement, les scènes aériennes sont très rares. Juste un ou deux avions pour rappeler qu'en juin 1944, au dessus de la France, le ciel était littéralement envahi d'avions, britanniques et américains pour la majorité.
Les avions du film :
Les avions font de furtives apparitions dans le film et le générique ne fournit aucune indication sur les pilotes ou les machines ayant participé au tournage.
Au début du film, un Soko 522, fait une passe de tir sur la voiture de deux pasteurs. Il est porte les marques de la Luftwaffe et une bande jaune autour de l'arrière du fuselage. On ne sait pas d'où sort cet avion qui, à l'époque, ne volait qu'en Yougoslavie. Ce pourrait être une des nombreuses scènes, coupées lors du montage du film "L'or des braves" (1970), tourné en Yougoslavie avec la collaboration de l'armée. Le version définitive de ce dernier film montre bien un Soko 522, mais décoré comme un avion américain…
Quand les pasteurs arrivent finalement sur une base de la RAF, ils croisent un De Havilland DH-98 Mosquito T3 parqué devant un hangar. Cet appareil (s/n RR299, G-ASKH) appartenait alors à Hawker Sideley. Il porte le code "HT-E" du Squadron 154 de la RAF qui ne fut équipé que de Spitfires…Acheté en 1963, le Mosquito participa au tournage du film "Mosquito Squadron", à Bovington, en juin 1968. Il sera complètement détruit, en juillet 1996, lors d'un meeting à Barton (Manchester).
Jeff est abattu dans un bombardier dont on n'aperçoit que la verrière (reconstituée en studio) qui ressemble étrangement à celle d'un Heinkel He-111 ! Mais sa tourelle de mitrailleuse est plus proche de celle d'un Bristol Blenheim…
Plus tard, c'est dans un De Havilland DH.89B Dominie, tout noir, avec le serial "RN808", qu'embarquent, de nuit, Jeff et Léon. Il existe un Dominie portant le vrai serial "NR808", c'est le G-AGSH (c/n 6884) qui appartenait, en 1970, au secrétaire de la Royal Air Force Parachute Association d'Abingdon. Cet ancien avion des British European Airways, vole toujours en Angleterre. Peut-être est-celui du film ?
Vers la fin du film, c'est un quadriplace North American NA.145 Navion inconnu qui passe pour un chasseur anglais, avec un curieux camouflage marron.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
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