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L'EXPRESS DU COLONEL VON RYAN

        

 L'EXPRESS DU COLONEL VON RYAN

Vo. Von Ryan's express

 

 

Année : 1965
Pays : USA
Genre : guerre
Durée : 2 h 00
Couleur

Réalisateur : Mark ROBSON
Scénario : Wendel MAYES, Joseph LANDON
D'après un roman de David WESTHEIMER

Acteurs principaux :
Frank SINATRA (Col Joseph L. Ryan), Trevor HOWARD (Maj Eric Fincham), Sergio FANTONI (Cap Oriani), Brad DEXTER (sergent Bostick), Raffaella CARRA (Gabriella)

Musique : Jerry GOLDSMITH
Photographie : William H. DANIELS
Producteurs : Saul DAVID, Mark ROBSON
Compagnie productrice : P.R. Production Picture

Avions :

  • Nord 1002 Pingouin (dont le F-BFKR ?)

 
Notre avis :

Pendant l’été de 1943, un Lightning P-38 de l' USAAF est abattu au-dessus de l’Italie. Son pilote, le Lt-Colonel Ryan a la chance d’être capturé par des militaires italiens, quelques minutes avant l’arrivée des Allemands. Envoyé dans un camp, il découvre une situation conflictuelle entre les britanniques qui constituent la majorité des détenus et le commandant italien. En tant que nouvel officier le plus élevé en grade, il restaure un climat plus normal ce qui entraîne un assouplissement des conditions de détention. Cependant son attitude conciliante provoque la colère et les sarcasmes des officiers anglais qui l’interprètent comme une traîtrise et ont tôt fait de le surnommer par dérision "Von Ryan". La capitulation de l’Italie fasciste et le transfert des prisonniers vers l’Allemagne, offre à Ryan l’occasion qu’il attendait. Il va libérer avec la complicité d’officiers italiens la totalité de ses camarades en détournant avec eux le train qui les emmène vers le Reich. Le projet qui consiste à faire passer un convoi tout entier en Suisse n’est cependant pas dépourvu de dangers...
 

Les avions du film :

Dès le générique, on voit et on entend un avion, vu de loin, qui est un Lockheed P-38. Mais le bruit des moteurs entendus n'est pas celui d'un véritable avion, mais plutôt celui d'un modèle réduit. L'avion traîne derrière lui un panache de fumée qui sort de la cellule abritant le cockpit et pas des moteurs...Ce pourrait être en effet, une maquette. Une autre maquette, plus grande, simule son épave en feu. Les marquages du P-38 sont totalement fantaisistes, avec des étoiles américaines post-1947 et un gouvernail à bande horizontales rouges et blanches dignes d'un avion d'avant guerre.

Les trois autres avions qui apparaissent, au bout de plus d'une heure trente, sont des vrais, des SNCAN Nord 1002 Pingouin (prise d'air du moteur à droite), jouant le rôle de leurs "cousins", les chasseurs Messerschmitt Bf-109. Eux aussi portent des marques non conformes, des croix aux proportions erronées et un camouflage vert et jaune, caractéristique du front libyen et pas italien. Ils ont tous les trois le signe "<" sur le fuselage, ce qui en fait des avions de trois Gruppen Adjutant ! Mais ils n'ont aucun code ni numéro. La verrière du cockpit a été partiellement occultée pour la faire ressembler (un peu) à celle du Bf-109. Les vues de prés, filmées en studio, ont employé une maquette d'un cockpit ne ressemblant que très vaguement à celle du chasseur allemand. On notera le collimateur à réticule, totalement ridicule.

Ces avions sont armés de huit lance-roquettes fixés sous les ailes. Seuls les BF-10G furent équipés de lance-roquettes WGr-210 "Dodel", mais destinés à abattre les bombardiers B-17, pas à l'attaque au sol. Elles ne ressemblaient pas du tout à celles du film.

D'où venaient ces avions ? Là est la question et le problème reste entier.

Le Nord 1001/1002 fut souvent utilisé, dès la fin des années 50 et au début des années 60, au cinéma, pour jouer les Messerschmitt Bf-109 : "Babette s'en va-t-en guerre " (1959), "Le jour le plus long" (1962), "Mission 633" (1964), "Week-end à Zuydcoot" (1964). Mais, comme d'habitude, si le nom du moindre aide-coiffeur est cité dans le générique, celui de la personne ayant fourni plusieurs avions à la production ne l'est jamais...Au début des années 60, un certain Alexandre Renault possédait tout une flotte de Nord 1001/1002 (3 Nord 1001 et 14 Nord 1002) basé pour la plupart à Toussus le Noble, mais aussi à Guyancourt, St Cyr l'Ecole et les Mureaux. Certains de ses avions ont très vraisemblablement participé aux tournages des films ci-dessus mentionnés, à l'exception des films "Le jour le plus long" et "Mission 633", dont les avions n'appartenaient pas à Alexandre Renauld. Un de ses avions, le F-BFKR (immatriculé après 2006 F-AZML, puis F-AZMR), "serait" un des trois avions du film, sans que l'on en ait la certitude.

Ce Nord 1002 semble avoir été construit en 1943, donc en France. Sa première immatriculation fut F-SCBI. Il est  réceptionné par l'Armée de l'Air en mars 1946 et affecté à la base école de Cognac en janvier 1947. En mars 1955, il est livré à l'EAA 601 de Châteaudun, et il fut accidenté le même jour. Réparé, il est réaffecté en août 1957 à l'ELA (Escadron de Liaisons Aériennes) 43 Médoc, à Bordeaux, où il restera jusqu'en 1961. En janvier de la même année, il est cédé à l'Aéroclub de l'Est, de Nancy, et réimmatriculé F-BFKR. En mai 1961, il est acquis par Alexandre Renault de Guyancourt. C'est alors qu'il serait apparu dans le film, ainsi que dans "Weekend à Zuydcoot" en 1964. Son certificat de navigabilité expira en 1968. C'est alors que René Mary le récupéra et le stocka à Strasbourg-Neuhof. Après un long repos, il fut remis en état de vol et réimmatriculé, d'abord F-AZLM, puis F-AZMR (pour Mary René), en septembre 1989. En septembre 1990, il fut revendu à Bernard Esselin, puis, en 2004, au Dr Jacques Strubi. L'avion est basé à Montélimar-Ancone.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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