Année : 1953
Pays : France
Genre : policier
Durée : 1 h 37 min.
Noir et blanc
Réalisateur :Bernard Borderie
Scénario : Jacques Berland, Bernard Borderie
Acteurs principaux :
Eddie CONSTANTINE (Lemmy Caution), Dominique WILMS
(Carlotta de la Rue), Howard VERNON (Rudy Saltierra), Darío MORENO (Joe
Madrigal), Maurice RONET (Mickey), Nicolas VOGEL (Kerts)
Musique : Guy LAFARGE
Photographie : Jacques LEMARE
Producteur : Raymond BORDERIE
Compagnie productrice : Pathé Consortium Cinéma
Avions :
- Douglas DC-6
- Piper PA.18 Super Cub, F-OAIM
- SNCASE SE.2010 Armagnac
Notre avis :
Tourné à Casablanca et à Tanger, ce film reprend tous les aspects du film noir français des années trente, remis au goût du jour avec des éléments du film policier américain de l'après guerre : poursuites, échanges de coups de poing, night-clubs, extérieurs exotiques…Ce fut un des premiers films de Bernard Borderie, avec pour principal acteur (débutant) Eddie Constantine. Quant à la pulpeuse Dominique Wilms qui campe une vamp, style Veronica Lake, c'était sa première apparition à l'écran.
Victime d'une rixe, la nuit, dans un cabaret de Casablanca, Mickey est mort après avoir révélé à la police, dans son délire, qu'un convoi d'or provenant des États-Unis doit être attaqué... L'agent du FBI, Lemmuel ("Lemmy pour les dames") Caution, est envoyé au Maroc pour enquêter. Mais son contact est assassiné. Dans le bar de Joe Madrigal, Lemmy retrouve une des ses anciennes connaissances, un reporter nommé Jerry Tiernan, plus connu sous le nom de G.D.B., vu son penchant pour la bouteille... Il fait aussi la connaissance d'une ravissante chanteuse, Carlotta de La Rue, surnommée "la môme vert de gris", qui est la sœur de Mickey. Lemmy en vient à penser que Rudy Saltierra, l'impresario et l'amant de Carlotta, est le chef du gang qui a projeter de détourner le convoi d'or. Pour avoir les mains libres, Saltierra fait kidnapper l'agent fédéral et le retient prisonnier à bord de son yacht. Mais Lemmy s'échappe. Il démasque le double jeu de G.D.B. qui avait assassiné Mickey et renseigné Saltierra sur sa véritable identité. Bien que les gangsters aient réussi à s'emparer de l'or, en obligeant l'avion qui le transportait, à se poser en rase campagne, Lemmy parviendra à trouver le repaire de la bande et fera arrêter toute le monde, avant de filer le parfait amour avec la belle Carlotta qui, au dernier moment s'est rangée à ses côtés, après avoir appris la vérité sur la mort de son frère.
Ce film rencontra un grand succès en France et fut à l'origine de sept autres films mettant en scène le personnage de Lemmy Caution, toujours interprété par Eddie Constantine, à l'accent inimitable. On est frappé par certaines similitudes entre "La môme vert de gris" et certains films de James Bond, dont le premier, "Casino Royale", sortit la même année. Comme James Bond, Lemmy Caution, créé également par un auteur anglais, Peter Cheney, boit sec ("un whisky, mais double" pour Lemmy, un Martini, "au shaker, pas à la cuillère" pour James), flirte avec la secrétaire avant d'aller voir son patron; comme Bond, il finit le film dans les bras de l'héroïne, peu pressé d'aller faire son rapport à ses chefs. La ressemblance apparaît encore plus frappante avec "Opération Tonnerre" (1965). Saltierra rappelle Largo, et "La môme vert de gris" qui se tient à ses côtés, bien que son frère ait été tué par lui, rappelle Domino, qui, sauvera le héros à la fin. Il y a aussi un yacht où le Lemmy/James manque d'être tué, un crash aérien organisé pour récupérer la cargaison d'un avion…Oui, à n'en pas douter, il y a du Lemmy Caution dans James Bond.
Ce film de série B comporte une seule scène aérienne, vers la fin, la scène où l'avion transportant l'or doit se poser sur le ventre. La production disposant d'un faible budget, bénéficia de l'aide technique de TAI (Transport Aériens Intercontinentaux), cité dans le générique, qui fournit quelques images des avions de sa flotte et autorisa le tournage dans le cockpit d'un de ses quadrimoteurs.
Les avions du film :
Lemmy arrive à Casablanca avec un des quatre SNCASE SE.2010 Armagnac de la compagnie TAI, mis en service sur les lignes de Casablanca, Dakar, Abidjan et Madagascar, entre mai 1952 et juin 1953; ils furent rapidement retirés du service, vu leur très faible rentabilité. On aperçoit, en arrière plan, trois Douglas C-47 de l'USAF. La scène pourrait avoir été filmée à Casablanca.
L'or est transporté dans un Douglas DC-6 non identifiable. Plus tard, c'est un DC-4/6 de la TAI, vu de face, qui va tenter un atterrissage sur le ventre. Mais les vues du cockpit, comme celles de la cabine (débarassée de ses sièges), avec ses hublots ronds, sont celles d'un DC-4. L'avion au sol est remplacé par une maquette approximative de la queue de l'appareil, avec, sur la dérive, une étoile américaine totalement fantaisiste…
L'épave est repérée par un petit Piper PA.18 Super Cub (c/n 20429, F-OAIM) appartenant à un pilote privé de Tanger. Cet avion a été détruit en 1961.
Christian Santoir
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