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LE DOMAINE PERDU

 

 
LE DOMAINE PERDU

 

 

Année : 2005
Pays : France
Durée : 1 h 46 min.
Genre : drame
Couleur

Réalisateur : Raoul RUIZ
Scénario : Raoul RUIZ

Acteurs principaux :
François CLUZET (Antoine), Grégoire COLIN (Max), Christian COLIN (Max à 51 ans), Julie DELARME (Hélène Renaud), Robert Florentin ILIE (Max à 10 ans), Laurence CORDIER (Cécile), Julien HONORE (Augustin), Marianne DENICOURT (Ivonne), Edith SCOB (Madame Chantal)

Photographie : Ion MARINESCU
Musique : Jorge ARRIAGADA
Producteurs : Denis CAROT, Marie MASMONTEIL
Production : Elzévir Films, Canal +, Gemini Films

Avions :

  • Murphy Renegade Spirit, YR-6118
  • Zlin Z-726 Universal, YR-ZBA

 

Notre avis :

Ce film a été réalisé par Raoul Ruiz, d'origine chilienne, qui s'était réfugié en France après la chute de Salvador Allende, en 1973, et son remplacement par Augusto Pinochet. Le film fait allusion à cet événement. Hormis un épisode situé à Londres, dans les années 1940, Le Domaine perdu, film à la chronologie éclatée, où le personnage de Max apparait comme un double de l'auteur, évoque le Chili sur trois périodes différentes.

Max a cinquante ans passés, lors du coup d'état de 1973 au Chili. Terré chez lui pour éviter les tirs des militaires putschistes, c'est alors qu'un couple de jeunes Français vient se réfugier chez lui. Le jeune homme, légèrement blessé, est le fils d'un certain Antoine. Max se souvient de l'autre guerre qu'il a vécue à Londres, dans les années quarante, pendant laquelle il avait rencontré Antoine, un aviateur comme lui. Il avait eu du mal à reconnaître en cet aviateur aguerri et vieillissant, l'homme qu'il avait vu arriver du ciel et atterrir à côté de chez ses parents, dans un petit village du Chili, en 1932. Antoine, était le héros de son enfance, et lui avait donné l'envie de piloter. A Londres, c'est Max qui était chargé de former Antoine sur de nouveaux modèles d'avions ! Un livre, "Le Grand Meaulnes", semble tisser un lien secret entre les deux hommes; les destins d'un pilote et de son apprenti se croisent tout au long du XXème siècle entre le Chili et l'Europe. Bien des années plus tard, Max partage une eau de vie avec Antoine, donné pour mort depuis qu'il n'était pas revenu d'une mission nocturne effectuée contre les Allemands. Cheveux blancs et voix enrouée, les deux hommes reprennent le fil d'une conversation interrompue par la cruauté de la vie...

L'histoire de ce film n'est pas rectiligne, elle est constituée de nombreux flash-back, de retours en arrière, à la limite de la distorsion spatio-temporelle. Les générations se croisent, les fils s’emmêlent, faisant parfois de Max et d’Antoine les spectateurs d’une vie tout entière écrite dans "Le Grand Meaulnes". Au centre, hors du temps et de l’espace, comme une réminiscence, le bal, au cœur du "domaine perdu", une apparition au milieu du désert et de la mémoire. Certains aimeront, d'autres détesteront.

Notre intérêt  pour ce film est que le scénario est axé sur la vie de deux aviateurs, et que la production pouvait difficilement se passer d'avion, mais l'aviation ne bénéficie, ici, que d'un service minimum, hélas. Le tournage n'eut pas lieu au Chili, mais en Roumanie, près de Bucarest, mais aussi au bord de la mer Noire, à Costinesti, Eforie nord (la dernière scène), et les rares avions ont été trouvés sur place.

 

Les avions du film :

Un des deux avions du film est une construction amateur, une copie d'un ULM canadien, un Murphy Renegade Spirit. II est peint de couleur jaune, sans aucune marque, et figure un avion d'avant guerre. Il s'agit d'un biplace en tandem, avec un cockpit avant assez curieux, situé au milieu des mâts de cabane, ce qui ne doit pas en faciliter l'accès. Il n'a qu'un seul pare brise à l'avant, parce que le cockpit est normalement recouvert d'une canopée unique, qui apparait d'ailleurs, sur une image. Il s'agit d'un des deux GC-Bi Girix, construit en 1998 par Cristian Girica (cité dans le générique), un moniteur de l'aéroclub de Ciolpani. L'ULM est propulsé par un moteur Rotax 912ULS, équipé d'une hélice tripale. Son matricule (effacé dans le film) est "YR-6118". Il est filmé sur un petit terrain inconnu, au bord de la mer. Notons qu'un ULM peut pratiquement atterrir n'importe où.

Max initie Antoine (sur l'aérodrome de Bucarest ?) au pilotage d'un avion de la "RAF", un Zlin Z-726 Universal, un avion sorti en 1973... On constate, au passage, que Max ne porte pas sur son uniforme un insigne de pilote, mais d'observateur (pourquoi ?), alors qu'il est pilote instructeur. Le Zlin appartient à l'Aéroclub de Roumanie, cité dans le générique. Son vrai matricule a été en partie masqué par une cocarde anglaise; les lettres figurant sur le fuselage, "R-BA", sont en réalité "YR-ZBA" (c/n 1336), un matricule enregistré en février 1976. Il était basé sur le terrain de Bucarest-Clinceni.

Les seuls autres avions aperçus, de nuit, au sol, sont des maquettes (pas très exactes) : sept Supermarine Spitfire, deux De Havilland DH.82 Tiger Moth et ce qui ressemble à deux Fairchild PT-19 ou deux Ryan Trainer. Les chasseurs portent des codes divers : "FV" (13 OTU qui était équipé de bombardiers bimoteurs...), "FU" (453 squadron) et "UF" (601 squadron).

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

 

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