Année : 1969
Pays : France
Genre : policier
Durée : 1h 55 min.
Couleur
Réalisateur : Henri VERNEUIL
Scénario : José GIOVANNI, Pierre PELEGRI et Henri VERNEUIL d’après le roman d’Auguste LE BRETON
Acteurs principaux :
Jean GABIN (Vittorio MANALESE), Alain DELON (Roger SARTET),
Lino VENTURA (Inspecteur LE GOFF), Irina DEMICK (Jeanne MANALESE), Amedeo
NAZZARI (Tony NICOSIA), Philippe BARONNET (Luigi).
Photographie : Henri DECAE
Musique: Ennio MORRICONE
Producteur : Jacques-Eric STRAUSS
Compagnie productrice : Les Films du Siècle, Les Productions Fox Europa
Avions :
- Douglas DC-8-32, F-BJLA
Notre avis :
"Le Clan des siciliens" de Henri Verneuil est un classique du film policier servi par une brochette de grands acteurs (Gabin, Ventura, Delon), et agrémenté de la musique d'Ennio Morricone. Si ce film a sa place sur Aeromovies c'est que l'action y est centrée sur le détournement d'un jet entre Paris et New-York. En outre, le film comporte de nombreuses scènes d'aéroports tournées à Rome, Orly, Le Bourget.
L'histoire commence quand Jean Sartet, un Corse condamné pour meurtre, s'échappe lors d'un transfert entre le Palais de Justice et la prison. Il se réfugie chez Vittorio Manalese, un truand sicilien qui a organisé son évasion. Sartet a imaginé un plan pour dérober des bijoux de grande valeur exposés dans un musée de Rome, lors d'une exposition internationale. Manalese qui désire se retirer des "affaires" après un dernier gros coup, soumet le plan à son vieil ami, Tony Nicosia, qui vit en Amérique. Vu le dispositif policier important qui entoure le transport de ces bijoux, Tony lui suggère de détourner l'avion qui doit transférer les bijoux aux Etats-Unis. Toute la famille de Manalese participe au hold-up. Le détournement se passe sans encombre et l'avion peut atterrir près de New York, sur une autoroute en travaux, où sont débarqués les bijoux. Puis, tout le monde se disperse, les Manalese revenant à Paris pour mieux partager le butin. C'est alors que Vittorio Manalese apprend que Sartet a couché avec une de ses belles-filles, Jeanne. Il bloque alors sa part pour mieux l'attirer à Paris. Mais Sartet arrive plus tôt que prévu et les trois fils de Manalese qui l'attendaient sont arrêtés par les policiers qui venaient l'accueillir…Le jour où il va remettre l'argent à Sartet, Vittorio le tue, ainsi que Jeanne, pour laver l'honneur de la famille. Puis, il retourne chez lui où l'attend l'inspecteur Le Goff…
On revoit toujours ce film avec plaisir, mais seule la scène du détournement intéressera l'aérocinéphile. Ce n'est pas tellement l'atterrissage (fictif) de l'avion de ligne sur un tronçon d'autoroute (filmé sur l'aérodrome de Châteauroux-Déols) qui retiendra l'attention, mais plutôt le survol (reconstitué) de Manhattan. Il suit exactement la route du Boeing 767 d'United Airlines (vol UA175) qui frappa le 11 septembre 2001 la tour n°2 du World Trade Center (inauguré en 1973), en venant du sud, après être passé au dessus de la statue de la Liberté. Puis, on le voit remonter la 6° avenue (qui est exactement dans l'axe des tours), tout comme l'autre avion d'American Airlines (vol AA11) qui fut filmé du sol, entre deux rangées de buildings, juste avant l'impact !
Vol AA11 ? Non, vol UO404.
Les avions du film :
L'avion de la compagnie fictive "United Overseas Airlines" était un Douglas DC-8-32 (c/n 45567, F-BJLA ex N9601Z) livré le 30 juin 1960 à UAT (Union Aéromaritime de Transport) qui devint en 1963, UTA, dont il porte la livrée bleue et verte. Avant le tournage, en 1962, il avait été loué à Air Afrique. Il est d'abord filmé au Bourget, devant les hangars de l'UTA, lors de l'embarquement des bijoux à "Rome", puis on le voit décoller d'Orly (piste 25). Quand il arrive à Paris, il est filmé de nouveau au Bourget, mais redécolle de la piste 04 de l'aéroport de Châteauroux-Déols…
L'avion n'atterrit pas sur une autoroute, mais il s'en approche. Le reste a été réalisé au montage. L'intérieur de la cabine fut reconstitué en studio. Le cockpit est très réaliste et a été fabriqué avec des éléments (manches, console centrale, plafonnier…) d'un vrai cockpit. Mais la planche de bord est inexacte et un peu vide, avec notamment deux ILS CDI (Course Director Indicator) dignes d'un avion de tourisme, au lieu des HSI (Horizontal Situation Indicator) habituels. Même si le tout est toujours un peu plus grand qu'en réalité (pour faciliter le travail des cameramen), les décorateurs ont fait là du bon travail, bien supérieur à ce qu'on voit parfois dans certains films d'aviation…
Le F-BJLA fut cédé en juin 1973, à la compagnie espagnole TAE (Trabajos aereos y Enlaces) et immatriculé "EC-CDC". Loué un temps à Nigeria Airways, il fut ferraillé en mai 1982, sur l'aéroport de Palma de Majorque.
En arrière plan, on aperçoit au Bourget un Beechcraft C-45 de l'Armée de l'Air (où ils resteront en service jusqu'en 1972) et un DC-8 d'Air Afrique. A Orly, sur le tarmac devant l'aérogare, sont garés un Boeing 707 et plusieurs SE.210 Caravelle d'Air France.
Christian Santoir
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