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L'APPEL DE LA PATRIE

 
L'APPEL DE LA PATRIE

Vo. Rodina zovët / Родина зовёт

 

 

Année : 1936
Pays : URSS
Genre : guerre
Durée: 1 h 14 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Aleksandr MACHERET
Scénario :Valentin KATAYEV, Aleksandr MACHERET

Acteurs principaux :
Mikhaïl KEDROV (Sergei Novikov), Alla GARDER (sa fille, Lusya), Valentina KUZNETSOVA (le danseur), Yevgeniya MELNIKOVA (sa mère)

Musique : Gavriil POPOV
Photographie : Nikolaï RENKOV<
Compagnie productrice : Mosfilms

Avions :

  • Kalinin K-5
  • Polikarpov I-5
  • Putilov Stal'-3, CCCP-Э1202
  • Tupolev TB-1, document.
  • Tupolev TB-3, document.


 Notre avis :

Si Hollywood avait déclaré la guerre à l 'Allemagne dès 1939, en URSS, les cinéastes étaient passés à l'attaque dès 1936 ! Cela ne devait pas faciliter la politique de double jeu mis en œuvre par Staline vis à vis du régime nazi...Cette partie de « Je t'aime, moi non plus » devait connaître son apogée avec la signature du pacte germano-soviétique d'août 1939. Selon certaines sources, ce film aurait été interdit dans le salles en URSS, ce qui ne l'empêcha d'être projeté en France comme aux États-Unis, en 1937. Entre 1936 et 1939, une douzaine de films (dont "Eskadrilya n°5") ayant pour cadre un affrontement direct avec l'Allemagne, furent tournés en URSS. Quelques mois après l'achèvement du film, les aviateurs soviétiques eurent l'occasion de combattre, pour de vrai, leurs homologues "nazis" de la Légion Condor, en Espagne.

L'histoire commence avec le jeune Yourka, un garçon très inventif, passionné de mécanique, de radio et d'aviation. Son père, Sergeï Novikov, est pilote dans une compagnie de transport. Il lui arrive de communiquer avec lui avec sa radio. Sergeï vient d'ouvrir une nouvelle ligne qui atteint désormais leur petite ville. Lors de son atterrissage, il est accueilli avec joie par les habitants et les édiles municipaux. Sergeï vit avec sa mère, son fils et sa fille, Lusyia, qui est infirmière à l'aéroport. C'est elle qui fait passer les tests d'aptitude physique aux élèves parachutistes. Un jour, alors que Yourka est à l'opéra local où il fait office d''électricien, la représentation est interrompue; la guerre avec l'Allemagne vient d'être déclarée ! Sergeï, qui a entendu la nouvelle à la radio, se présente alors dans un centre de recrutement de l'armée. Vétéran de la guerre civile, il doit montrer au médecin ses nombreuses blessures reçues au combat. Après toute une série d'examens, il est finalement déclaré apte. Il est tout heureux de retrouver ses jeunes camarades dans un régiment de chasse. La nuit, Yourka quitte en secret le domicile familial, pour aller au front ! Mais des avions nazis lancent sur la ville des bombes à gaz. Yourka qui est en chemin, se retrouve dans un nuage de gaz asphyxiant. N'ayant pas eu le temps de mettre son masque, il meurt. C'est au moment où son père se rend compte de sa disparition, qu'on vient lui annoncer sa mort... La contre attaque soviétique va être lancée. Sergeï prend la tête d'une escadrille chargée d'escorter les bombardiers. Il intercepte des appareils allemands et les engage aussitôt. Il descend, sans le savoir, le bombardier qui a tué son fils. Bien que blessé, il peut néanmoins continuer le combat contre les avions fascistes. Entretemps, les troupes aéroportées sont parachutées sur le sol ennemi. Le film se termine sur l'image d'un bombardier allemand abattu, dont les croix gammées sont dévorées par les flammes...

Le thème de la guerre imminente contre les pays fascistes ou capitalistes, annonciatrice de la Révolution mondiale, a toujours été une constante du régime soviétique. Le film montre une URSS paisible avec des gens heureux (alors que 1936 marque le début des grandes purge staliniennes...) que viennent bouleverser les sombres bombardiers nazis. Ici, on ne voit jamais le visage de l'ennemi, seuls ses avions et ses armes déloyales (les gaz) qui tuent des enfants... Au cinéma, comme dans la presse soviétique, l'Allemagne nazie était assimilée au royaume de la nuit, voire de la mort. Rappelons que les Allemands, n'employèrent jamais les gaz lors de la seconde guerre mondiale, contrairement à la première. On constate néanmoins qu'en URSS, comme en France , en 1939, on s'y était préparé et que personne ne se déplaçait sans son masque.

Ce film se regarde, comme tous les films de propagande un peu trop poussée, avec un certain ennui que viennent à peine dissiper quelques avions intéressants.

 

Les avions du film :

Sergeï est pilote de ligne de l'Aeroflot dont on voit le logo à l'avant de son Putilov Stal'-3 (c/n 202, CCCP-Э1202). Le "Э1202" fut le premier de la série et fut livré au NII GVF (Grazhdanskii Vozduschnii Flot), l'Institut de Recherches de la Flotte Aérienne Civile, en 1935. Il rejoignit  plus tard l'Aeroflot. Il resta en service au sein de la compagnie avec le nouveau matricule "CCCP-л1202", jusqu'en novembre 1940.

Les parachutistes sautent, au début du film, d'un Kalinin K-5 la version équipée d'un moteur en ligne M-17F et d'un fuselage en tôle ondulée (façon Junkers). Cet avion était en 1940, en service sur pratiquement toutes les lignes intérieures de l'Aeroflot.

Lors du commencement du conflit, on voit décoller, sur des documentaires, des bombardiers Tupolev, bimoteurs (TB-1) et quadrimoteurs (TB-3), et des avions d'observation Polikarpov R-5.

Le TB-3 apparaît comme une bonne à tout faire, puisqu'on le voit aussi dans son rôle de transport de parachutistes (unités créées au milieu des années trente) et même de transport de blindés, une chenillette T-27 (2,3 tonnes) étant emmenée entre les jambes du train. Les scènes de combat aérien plutôt médiocres, sont reconstituées avec des maquettes.

Le chasseur standard est le Polikarpov I-5; entré en unités en 1931, il était dépassé en 1936,  mais il  reprit du service en 1941, comme avion d'attaque au sol. Le cockpit reconstitué en studio est assez fidèle, avec son pare brise en deux parties, occupée en son centre par un viseur optique.

Les Nazis ont un matériel équivalent aux Bolcheviques, puisqu'ils volent sur Tupolev TB-3, figurés par des maquettes. Ces avions sont peints de couleur sombre avec de larges croix gammées sur fond blanc appliquées sur les ailes comme sur le fuselage. Celui qui tue le petit Yourka porte le code fictif  "W-22"...

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ok.ru/video/

 

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