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LA TURBULENCE DES FLUIDES

 

LA TURBULENCE DES FLUIDES

 

Année : 2002
Pays : Canada / France
Genre : drame
Durée : 1 h 55 min.
Couleur

Réalisatrice : Manon BRIAND
Scénario : Manon BRIAND

Acteurs principaux :
Pascale BUSSIERES (Alice Bradley), Julie GAYET (Catherine Rolland), Jean-Nicolas VERREAULT (Marc Vandal), Geneviève BUJOLD (Colette Lasalle), Norman HELMS (Michel), Vincent BILODEAU (Simon Deslandes).

Musique : Simon CLOQUET, VALMONT
Photographie : David FRANCO
Producteurs : Luc BESSON, Roger FRAPPIER
Compagnies productrices : Max Films Productions, Europa Corp.

Aéronefs :

  • -Aerospatiale AS. 350 BA Ecureuil, C-FGYM
  • -Cessna 402
  • -Canadair CL.215-6B11, C-GOBD, C-CQBI

  •  Notre avis :

    Ce film tourné à Baie-Comeau (Québec), lieu de naissance de la réalisatrice, Mano Briand, est un film curieux qui flirte constamment entre le réalisme et la magie, le film catastrophe et le drame psychologique, l'histoire d'amour et le film d'action.

    Alice Bradley est une sismologue canadienne en poste dans une université japonaise. Un jour, un phénomène étrange se produit dans un petite ville du Québec, à Baie Comeau, au bord du Saint Laurent; la marée a disparu. Comme elle est originaire de cette petite ville, Alice y est envoyée pour voir si c'est le signe précurseur d'un tremblement de terre. A son arrivée, elle retrouve au milieu de tout un groupe de scientifiques, une amie d'enfance, Catherine, qui est venue étudier, comme elle, le phénomène. Alice fait également la connaissance de Marc Vandal, un pilote de bombardier d'eau. Comme les autres chercheurs installés au bord de la plage avec leur matériel, Alice ne comprend rien à ce qui se passe. Elle remarque que certaines personnes ont un comportement bizarre. Même le beau Marc, dont elle tombe amoureuse, semble avoir un secret. Elle en vient à la conviction que la disparition de la marée est liée à un drame qui s'est déroulé à Baie-Comeau, quelques années auparavant. Un journaliste lui apprend ainsi que la femme de Marc, Marie, une psychologue très appréciée dans la région, a disparu lors d'un accident d'avion dans le Saint Laurent. Les gens dont le comportement a changé sont justement d'anciens rescapés de cet accident. C'est alors qu'un collègue de Marc lui raconte qu'il est persuadé d'avoir récupéré par hasard le corps de Marie avec son hydravion, alors qu'il écopait de l'eau ! Il a préféré larguer son chargement au-dessus de la forêt. Avec l'aide d'un autre chercheur, Alice parvient à retrouver le corps de Marie qui est remis à Marc. Il peut enfin faire son deuil. Peu après, alors qu'Alice et Marc font l'amour sur la plage, le sol se met à trembler et la marée survient ! Alice n'a pas le temps de rejoindre le rivage. On la croit disparue à son tour, quand on la repêche in extremis à la grande joie de Marc.

    Tout reprend donc sa place. Alors qu'on s'attendait à une fin digne de la série X Files, on revient sur terre avec un classique séisme. Ce film de femmes (indépendantes, lesbiennes ou bonnes sœurs..), fait par une femme, qui apporte une grande importance aux émotions et à la turbulence des sentiments, bénéficie d'une très bonne réalisation technique. Pour le reste, les critiques furent très partagés et ce second long métrage de Manon Briand ne reçut qu'un succès d'estime.

    La base du scenario, la bourgade de Baie-Comeau vivant dans l'angoisse d'un tremblement de terre, aurait pu être inspirée à la réalisatrice par l'activité sismique qui affecta le bas Saint Laurent en 1999. Ainsi, le 16 mars, un tremblement de magnitude 5 fut effectivement ressenti à Baie Comeau. Le film utilise également un fait divers réel qui se passa près de la ville. L'accident d'avion dans lequel la femme de Vandal disparut, est tout à fait authentique, comme le sont les photos de l'épave montrées à Alice par un journaliste. Le 7 décembre 1998, le Britten Norman BN.2A-26 (c/n 2028, C-FCVK) d'Air Satellite Inc. décolla de Baie-Comeau pour Rimouski, de l'autre coté du Saint Laurent. Peu après le décollage, l'avion (en surcharge et recouvert de neige) décrocha en voulant revenir vers le terrain et s 'écrasa dans le Saint Laurent, à marée basse. Il y eut six morts et trois blessés graves. La copilote, grièvement blessée au visage, fut sortie du cockpit par des survivants et mise sur le toit de la cabine, mais la marée l'emporta et on ne la retrouva pas. Comme dit dans le film, les secours mirent plus d'une heure et demi pour arriver et c'est un enfant, qui observait le fleuve, qui donna l'alarme. Manon Briand a simplement remplacé la femme pilote par Marie Vandal.

     

    Les avions du film :

    Alice va au Canada dans un Airbus A.340, d'une compagnie non identifiable, vu en vol et de l'arrière. Elle arrive à Baie-Comeau dans un Cessna 402 de la compagnie locale "Air Satellite" Sur le tarmac, en arrière plan, on aperçoit un Cessna 650 Citation VII.

    Deux Canadair CL.215-6B11, du Service Aérien Gouvernemental du Québec apparaissent dans le film. Ces deux appareils, construits en 1996, furent remotorisés et disposent d'une aérodynamique améliorée comme les CL.415. Ils sont filmés au sol, mais aussi en vol.

    Celui piloté par Marc Vandal est le numéro "242" (c/n 2016, C-GQBD), l'autre est le numéro "246" (c/n 2023, C-GQBI). Si l'histoire de la disparition de Marie Vandal s'appuie sur un fait réel, la récupération de son corps par l'écope d'un Canadair est par contre totalement invraisemblable et on est là en pleine "légende urbaine"! L'hydravion est muni de deux écopes rétractables de dimensions réduites (14 x 24cm), dont l'ouverture est divisée en quatre compartiments de 7cm sur 12, afin, justement, d'éviter l'ingérence d'objets étrangers susceptibles d'endommager les réservoirs. Heurter un cadavre flottant, à 110 km/h (vitesse d'écopage), équivaudrait à le mettre en morceaux. Mais dans le film, le corps de Marie est plus présentable (après un an dans l'eau, et plusieurs mois dans la forêt, où vivent fourmis, animaux carnivores divers) au point que Marc peut le prendre dans ses bras...

    C'est un hélicoptère Aerospatiale AS. 350 BA Ecureuil (c/n 2531, C-FGYM) qui le ramène à Baie-Comeau. C'était un appareil de la compagnie locale Héli Excel. Il a été rayé des registres en 2003 pour une cause inconnue.

     

    Christian Santoir

    *Film disponible sur amazon.fr

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