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LA PETITE EXILEE

 

LA PETITE EXILEE

Vo. Princess O'Rourke

 

Année : 1943
Pays : Etats-Unis
Genre : comédie
Durée : 1 h 34 min.
Noir et blanc

Réalisation : Norman KRASNA
Scénario : Norman KRASNA

Acteurs principaux :
Olivia de HAVILLAND (Princesse Maria/Mary Williams), Robert CUMMINGS (Eddie O'Rourke), Charles COBURN (Holman, l'oncle de Maria), Jack CARSON (Dave Campbell), Jane WYMAN (Jean Campbell), Harry DAVENPORT (Juge de la cour suprême),

Photographie : Ernest HALLER
Musique : Frederick HOLLANDER
Producteur : Hal B. WALLIS
Compagnie productrice : Warner Bros. Pictures

Les avions :

  • -Douglas DC-3-209, N17322, c/n 1968, document.
  • -Lockheed 12 Electra Junior, extrait de film.
  • -Douglas DC-3, au sol
  • -Douglas DC-3, document
  • -Boeing 247, en arrière plan

 

Notre avis :

La princesse Maria dont le pays a été envahi par les Nazis, vit avec son oncle en exil à New-York. Bien que son oncle l'encourage à se marier avec le comte Pierre de Chandome, Maria ne l'aime pas. Préoccupé par son manque d'activité, il lui suggère de changer d'air, et lui réserve un vol pour San Francisco, sous le nom de Marie Williams. Pour surmonter sa peur de l'avion, Maria prend trop de pilules de somnifère. Quand, une mauvaise météo oblige l'avion à rebrousser chemin, Maria ne peut être réveillée ! Le pilote, Eddie O'Rourke, essaie de la faire marcher pour dissiper les effets des somnifères, mais ans effet. Avec l'aide de Jean, la femme de son copilote, Dave, Eddie peut mettre Maria au lit dans leur appartement. Le lendemain matin, Eddie lui donne rendez vous dans la journée. Elle retourne à son hôtel et raconte à son oncle qu'elle a dormi à l'aéroport. L'après midi, quand elle se rend au rendez-vous d'Eddie, elle est suivie par un agent secret qui rend compte à son oncle de tous ses faits et gestes. Eddie, croyant que Maria est une réfugiée, lui propose de lui faire découvrir New-York. Il lui présente Dave et Jean. Pendant que les deux hommes jouent au handball, Maria et Jean passe l'après midi dans un centre de formation aux premiers secours. Maria doit admettre qu'elle ne sait rien faire...Le soir, dans un restaurant chinois, où il y a un  dancing, les deux tombent amoureux. Eddie lui propose de l'épouser, mais elle refuse, sachant qu'il ne lui sera pas permis d'épouser un roturier. L'oncle de Maria a vérifié les antécédents d'Eddie et est satisfait d'apprendre qu'il est l'un des neuf garçons de sa famille et que son père avait dix frères ! Il téléphone au père de Maria, à Londres, et le convainc que le mariage avec un Américain serait bénéfique pour leur pays. Puis il aborde le sujet avec Maria qui est ravie de l'idée. Quand Eddie apprend la véritable identité de Maria, il est stupéfait, mais heureux d'apprendre qu'elle accepte de l'épouser. Le mariage doit avoir lieu à la Maison blanche, à Washington. Eddie commence à se sentir gêné par les exigences de son futur statut et quand il apprend qu'il devra renoncer à sa citoyenneté américaine, il se rebelle. Mais Maria n'est pas prête à abandonner son statut nobiliaire. Réalisant que leur situation est sans issue, Maria, qui est enfermée dans sa chambre, envoie un petit mot au président américain, par l'intermédiaire de son chien, lui demandant d'user de son autorité pour l'aider. Ainsi, en pleine nuit, Maria et Eddie sont mariés par un juge de la cour suprême. Quand Eddie exprime son souhait que le "garde" qu'il a bousculé en sortant de la pièce et qui leur a servi de témoin, ne soit pas inquiété, elle lui révèle que ce "garde" n'était autre que le président des Etats-Unis !

On ne sait si le "prince consort" O'Rourke restera pilote de ligne ou s'il pilotera son avion personnel, payé par la "petite" exilée...Derrière cette petite comédie romantique se cache la guerre qui apparait en filigrane tout au long de l'histoire. Moins d'un an après l'entrée en guerre des Etats-Unis, on voit ainsi la formation aux soins de première nécessité et l'existence d'abris anti-aériens à New-York. Traumatisés par l'attaque Pearl-Harbour, les Américains se préparaient à des bombardements qui n'eurent jamais lieu, sur la côte est, comme sur la côte ouest. Il fait également allusion, de façon indirecte, à l'aide vitale apportée par les Etats-Unis à l'Angleterre, un autre royaume que celui de Maria, et de l'importance du maintien de bonnes relations entre ces deux pays. L'aide américaine à l'Angleterre profitait également indirectement aux royaumes européens (Pays-Bas et Norvège) dont les gouvernements et les familles royales s'étaient réfugiés à Londres, comme la famille de Maria (dont on ne connait pas la nationalité; étant francophone, serait-elle belge ?).

En temps de guerre, il était difficile d'obtenir des avions pour réaliser des scènes aériennes; la production ne filma donc que des avions de ligne, au sol, et pour les avions en vol, eut recours à des bouts de stock footages datant, pour la plupart, d'avant guerre, ainsi qu'à une maquette. La cabine et le cockpit d'un DC-3 ont été reconstitués en studio, leur étroitesse ne permettant pas le déploiement du matériel cinématographique de l'époque, plutôt encombrant.

Le tournage eut lieu en partie sur l'aéroport d'Hollywood Burbank, proche des studios, appelé à l'époque, Lockheed Air Terminal. Il faut le savoir, car on ne voit absolument rien de cet aéroport ! Il est vrai qu'en 1942, il avait été entièrement camouflé, car y étaient installées les usines Lockheed que l'armée voulait protéger d'une éventuelle attaque aérienne japonaise, qui était la hantise des autorités militaires de la Californie.

 

Les avions du film :

La princesse va à San Francisco de nuit, avec le Douglas DC-3-209 (N17322, c/n 1968, n° de flotte : 372) de Transcontinental & Western Air. Pris en charge en août 1937, il sera réformé en janvier 1944, à Burbank (CA).

Mais c'est dans un DST (Douglas Sleeper Transport), un DC-3 équipé de couchettes, qu'elle voyage. Ce type d'avion, repérable grâce à ses petits hublots rectangulaires situés au dessus des hublots normaux (pour que les passagers des couchettes supérieures ne souffrent pas de claustrophobie), comportait 14 couchettes, pour traverser les Etats-Unis, de New-York à San Francisco/Los Angeles, en 16 heures, avec au moins trois escales pour ravitailler. Notons que chaque couchette était équipée d'une lampe, d'un ventilateur et d'une sonnette pour appeler l'hôtesse (que n'utilise pas Maria). On servait même le petit déjeuner au lit !

Quand l'avion met ses moteurs en marche, il se transforme en Lockheed 12 Electra Junior, filmé de nuit, devant la tour de contrôle du Metropolitan Airport de Burbank (actuel Van Nuys airport), une image qui semble sortir tout droit du film "Casablanca" (1942), un autre film de la Warner.

Quand l'avion décolle, il devient un Boeing 247 (non identifiable) pour redevenir un DC-3, sous forme de maquette, une fois en vol de croisière...

Plus tard, au sol, c'est dans un DC-3 de Western Air Express que s'apprête à embarquer Eddie, quand Maria l'appelle au téléphone. Il est marqué "The Mainliner", suite à un accord passé entre United Airlines et Western Air Express qui concernait leurs DST, comme leurs DC-3. Rappelons que Western Air Express faillit fusionner avec United en juin 1939, et qu'un service d'échange d'avions, sur la ligne Los Angeles New-York, fut inauguré en septembre 1939, mais annulé en mars 1941.

Peu après, sur l'aéroport de Moline (IL), qui était bien une escale d'United, le DC-3 devient un autre "Mainliner" d'United Airlines, dans lequel monte Eddie avec une passerelle d'American Airlines, la première compagnie à mettre le DST en service.

Quand le DC-3 atterrit à New-York/La Guardia (en réalité, sur la piste 22 du Chicago Municipal Airport), on voit trois anciens hangars d'United Airlines, situés sur l'east ramp (à l'emplacement de l'actuel terminal). Devant ces hangars, on aperçoit subrepticement un Waco UKC-S et un rare Douglas O-43, un avion d'observation pris en charge par l'USAAC en 1930. Rappelons qu'il y avait une usine Douglas à Chicago. Non loin, on voit un Boeing 247, marqué (à l'envers)  "PCA" (Pennsylvania-Central Airlines, peint en rouge), une compagnie qui desservait l'aéroport. Quand l'avion se pose sur la piste, il passe à coté d'un Douglas DST, garé à côté d'un autre Boeing 247 (d'United ?), ce qui permet de comparer la taille des deux appareils, le Boeing étant beaucoup plus petit. Il était peu adapté à l'augmentation du trafic aérien entre de grandes villes lointaines et fut progressivement remplacé par le DC-3, à la fin des années 30.

  

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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