ATTENDS-MOI
Vo. Zdi menya / Жди меня
Année : 1943
Pays : URSS
Genre : drame
Durée : 1 h 27 min.
Noir et blanc
Réalisateur : Boris IVANOV, Aleksandr STOLPER
Scénario : Konstantin SIMONOV
Acteurs principaux :
Boris BLINOV (Nikolai Ermolov),
Valentina SEROVA (Lisa Ermolov), Lev SVERDLIN (Misha Weinstein), Mikhail
NAZVANOV (Aleksei), Nina ZORSKAYA (Sonia), Yelena TYAPKINA (Mariya), Andrei
APSOLON (le mitrailleur), Lyudmila GLAZOVA
Photographie : Samuil RUBASHKIN
Musique : Nikolai KRYUKOV
Compagnie productrice : Mosfilm
Notre avis :
Le scénario de ce mélodrame est issu du poème "Zdi menja" de Konstantin Simonov, où un soldat demande à sa fiancée d’attendre son retour de la guerre. L'auteur, un écrivain et un journaliste, l'avait dédié à son amie, l'actrice Valentina Serova. Publié dans la "Pravda" en 1942, il rencontra un énorme succès populaire. Les soldats en envoyèrent des copies à leurs épouses et fiancées. On en fit une pièce de théâtre d'où on tira un film qui fut projeté devant les troupes. Son message : les vrais hommes reviennent toujours vers les femmes qui les ont attendus fidèlement, ne pouvait que plaire à tous. Le poème fut également mis en musique. En France, dès 1938, Rina Ketty chantait déjà, sur le même thème, "J'attendrai" ("J'attendrai/Le jour et la nuit, j'attendrai toujours/Ton retour..."), une chanson qui prit une résonance particulière dès 1940, dans un pays où un million et demi d'hommes se retrouvèrent derrière les barbelés en Allemagne...
Le film commence avec une petite soirée entre amis, dont un photographe de l'Armée, Mishka Weinstein, et un pilote, Nikolai Ermolov et son épouse Lisa. Ils promettent de se retrouver après la guerre. Lors d'une mission, Mishka doit prendre des photos des positions ennemies, mais l'avion piloté par Nikolaï est abattu. Le mitrailleur est blessé, et ils se réfugient dans une maisonnette où ils se retranchent. Nikolaï Ermolov donne l'ordre à Mishka d'emporter les films vers les lignes soviétiques; il lui confie aussi une note pour son épouse, Lisa. Quand Mishka s'éloigne, il entend une fusillade; ses amis sont attaqués par les Allemands lancés à leur poursuite. Puis c'est le silence...À Moscou, Mischka rencontre Lisa et lui donne la note de Nikolaï qui a juste écrit deux mots: "Attends-moi, je reviendrai". Mishka pense que Nikolai est mort; seule Liza continue néanmoins à espérer car elle a foi en son mari. Alors qu'on le croit mort, Nikolai a effectivement survécu; il a échappé aux Allemands et a été recueilli par des partisans qui opèrent sur les arrières de l'ennemi. Il devient bientôt leur chef. Un jour, Mishka est envoyé interviewer des partisans et tombe sur Nikolaï ! Les deux amis repartent en avion vers Moscou, mais ils sont descendus par un chasseur allemand. Mischka est tué et Nikolaï est encore le seul survivant; il continue le combat avec les partisans. Un soir, alors que Liza s'est assoupie sous le portrait de l'être aimé, la porte s'ouvre... Nikolaiï rentre à la maison; Lisa savait qu'il reviendrait.
Grâce à Lisa qui tient à jour le calendrier des permissions de son militaire de mari, on apprend que l'action commence très précisemment, le 4 août 1941, deux mois après le déclenchement de l'opération Barbarossa, alors que les troupes russes reculent devant l'avancée allemande. Nikolaï réapparaît apparemment en plein hiver, dont les troupes nazies vont pouvoir apprécier la rigueur dans les plaines russes.
Ce film à succès sortit en salle aux USA ("Wait for me") et en France ("Attends-moi"), en 1945. Il continue à passer à la télé dans les pays de l'Est où il fait encore pleurer dans les isbas. Le problème avec ce film, pourtant classé dans la catégorie des films d'aviation par la littérature spécialisée, c'est qu'il n'a que deux courtes scènes aériennes. Certes, c'est l'histoire d'un pilote et de son épouse, mais il est abattu dés le début du film et fait la guerre à pied…
Les avions du film:
Il n'y a pratiquement pas d'avions dans ce film réalisé en pleine guerre et qui, à l'évidence, n'a pas bénéficié de la collaboration de l'aviation soviétique, ou très peu. On n'a pas droit non plus aux habituels documentaires.
Le tournage utilisa une cellule hors d'usage de Tupolev USB (Uchebnyi Skorostnoy Borbardirovschik), la version d'entraînement du bombardier rapide SB2. Elle se caractérisait par un petite poste de pilotage à découvert, installé à l'avant, à la place du navigateur-bombardier; mais l'avion a conservé ici son nez vitré. La transformation se faisait en unité. C'est le moniteur qui s' installait à l'avant sur un siège relevable lui permettant d'effectuer décollage et atterrissage. Le crash de l'avion est reconstitué avec une maquette.
C'est également dans une maquette de Polikarpov R-5 que Nikolai, un homme inoxydable, est descendu pour la deuxième fois.
Christian Santoir
*Film disponible sur https://ok.ru/video/
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